Un rapport révèle les « stratagèmes » du pouvoir syrien pour conserver un programme d'armes chimiques

En août 2013, une attaque chimique imputée au régime syrien dans des zones rebelles près de Damas fait plus de 1 400 morts, selon les Etats-Unis. (Hamza AL-AJWEH/AFP)
En août 2013, une attaque chimique imputée au régime syrien dans des zones rebelles près de Damas fait plus de 1 400 morts, selon les Etats-Unis. (Hamza AL-AJWEH/AFP)
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Publié le Mardi 20 octobre 2020

Un rapport révèle les « stratagèmes » du pouvoir syrien pour conserver un programme d'armes chimiques

  • « Deux ONG, Open Society Justice Initiative et Syrian Archive, ont remis à plusieurs organes d'enquête nationaux et internationaux un rapport d'une épaisseur et d'une précision inédites sur le fonctionnement de ce programme », indique le Monde
  • Le rapport repose « sur l'analyse de sources ouvertes, l'exploitation de données extraites d'un registre des Nations unies » et les « témoignages d'une cinquantaine de fonctionnaires syriens ayant fait défection ces dernières années »

PARIS: Un rapport de deux ONG sur le fonctionnement du programme chimique syrien révèle les « stratagèmes » déployés par le pouvoir syrien pour « contourner l'accord de démantèlement de son arsenal chimique » et conserver une « capacité offensive », rapporte mardi le journal français Le Monde qui a eu copie du rapport.

Lundi, « deux ONG à la pointe de la lutte contre l'impunité dans le conflit syrien, Open Society Justice Initiative (OSJI) et Syrian Archive, ont remis à plusieurs organes d'enquête nationaux et internationaux un rapport d'une épaisseur et d'une précision inédites sur le fonctionnement de ce programme » de fabrication d'armes chimiques du régime syrien, « qui a causé la mort de centaines de civils depuis 2011 », indique le Monde.

Le Monde, le Washington Post, le Financial Times et la Süddeutsche Zeitung ont obtenu une copie exclusive de ce rapport de 90 pages, « fruit de trois années de travail » et qui « révèle comment les autorités de Damas se sont jouées de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), l'organe censé avoir démantelé l'arsenal chimique syrien ».

Le rapport repose « sur l'analyse de sources ouvertes, l'exploitation de données extraites d'un registre des Nations unies » et les « témoignages d'une cinquantaine de fonctionnaires syriens ayant fait défection ces dernières années ».

« La plupart étaient employés du Centre d'études et de recherches scientifiques (CERS), l'organisme d'Etat chargé du développement de l'armement conventionnel et non conventionnel syrien » rapporte Le Monde.

En août 2013, une attaque chimique imputée au régime syrien dans des zones rebelles près de Damas fait plus de 1 400 morts, selon les Etats-Unis.

Une seconde attaque chimique, elle aussi au gaz sarin et imputée au régime syrien, a été perpétrée le 4 avril 2017 à Khan Cheikhoun (80 civils tués), entre Damas et Alep.

« Notre recherche démontre que la Syrie dispose d'un programme d'armes chimiques toujours robuste », explique Steve Kostas, de l'OSJI, cité par Le Monde.

« Les Etats membres de l'OIAC doivent demander des comptes à la Syrie pour ses violations continues de la convention sur les armes chimiques et doivent appeler à un renforcement des efforts pour juger les auteurs de ces crimes », dit-il.

Les sources du rapport « décrivent les stratagèmes déployés par le pouvoir syrien pour égarer les limiers de l'OIAC et conserver une capacité offensive dans le domaine chimique: transfert d'une partie du stock d'armes et de substances létales dans les bases de la Garde républicaine, l'unité d'élite du régime; traque, incarcération et, dans certains cas, élimination des employés jugés +douteux+; et mise en place d'une filière secrète d'importation de produits entrant dans la composition d'agents neurotoxiques, comme le sarin », décrit Le Monde.


Trump annonce la levée des sanctions contre la Syrie

Le président américain Donald Trump s'exprime lors du forum d'investissement américano-saoudien au centre de conférence international King Abdul Aziz à Riyad, le 13 mai 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'exprime lors du forum d'investissement américano-saoudien au centre de conférence international King Abdul Aziz à Riyad, le 13 mai 2025. (AFP)
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  • La décision de lever les sanctions a été prise à la suite de discussions avec le prince héritier Mohammed ben Salmane

RIYAD: Donald Trump a créé la surprise mardi en annonçant depuis Riyad qu'il levait les sanctions américaines contre la Syrie, à la veille de rencontrer au moins brièvement le président Ahmad al-Chareh en Arabie saoudite.

"Je vais ordonner l'arrêt des sanctions contre la Syrie pour leur donner une chance de grandeur", a dit le président américain, en indiquant être parvenu à cette décision après des demandes pressantes de son hôte, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.


Le prince héritier saoudien et Trump signent un accord de partenariat économique

Le président américain Donald Trump et le prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman se rencontrent à Riyad. (SPA)
Le président américain Donald Trump et le prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman se rencontrent à Riyad. (SPA)
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  • Le partenariat comprend des accords sur l'énergie, l'exploitation minière et la défense
  • La coopération en matière de défense entre les deux pays est axée sur la modernisation des capacités des forces armées saoudiennes, ainsi que sur un accord entre l'Agence spatiale saoudienne et la NASA

RIYADH : Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman et le président américain Donald Trump ont signé mardiun accord de partenariat économique stratégique à Riyad, à l'occasion de la visite régionale de M. Trump.

Le partenariat comprend la signature de protocoles d'accord dans les secteurs de l'énergie, des mines et de la défense.

La coopération en matière de défense entre les deux pays est axée sur la modernisation des capacités des forces armées saoudiennes, ainsi que sur un accord entre l'Agence spatiale saoudienne et la NASA.

Parmi les autres accords figurent un protocole d'accord sur les ressources minérales, un accord avec le ministère de la justice et une coopération sur les maladies infectieuses.

M. Trump est arrivé mardi en Arabie saoudite pour une tournée qu'il a qualifiée d'"historique" au Moyen-Orient, au cours de laquelle il mêlera une diplomatie urgente sur Gaza à d'importantes transactions commerciales.

Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a chaleureusement accueilli M. Trump lorsqu'il est descendu d'Air Force One à l'aéroport international King Khalid dans la capitale saoudienne et a donné le coup d'envoi de sa tournée au Moyen-Orient.

Les deux dirigeants se sont ensuite retirés dans un grand hall de l'aéroport de Riyad, où M. Trump et ses assistants se sont vu servir un café arabe traditionnel par des préposés à l'attente portant des ceintures d'armes de cérémonie.

Des F-15 de l'armée de l'air royale saoudienne ont fourni une escorte honorifique à Air Force One à l'approche de la capitale du royaume. M. Trump et le prince Mohammed ont également participé à un déjeuner à la cour royale, en compagnie d'invités et d'assistants.

Plus tard, le prince héritier fêtera M. Trump lors d'un dîner officiel. M. Trump doit également participer mardi à une conférence américano-saoudienne sur l'investissement.

Air Force One a décollé pour un voyage qui comprendra des visites au Qatar et aux Émirats arabes unis, et peut-être des discussions en Turquie sur la guerre en Ukraine.

* Avec AFP et AP


Le Hamas dément que la libération d'un otage soit liée à une «pression militaire» israélienne

Le Hamas a démenti mardi que la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander la veille ait été liée à une "pression militaire" israélienne comme l'a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. (AFP)
Le Hamas a démenti mardi que la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander la veille ait été liée à une "pression militaire" israélienne comme l'a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. (AFP)
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  • Le Hamas a démenti mardi que la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander la veille ait été liée à une "pression militaire" israélienne comme l'a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu
  • M. Netanyahu avait estimé lundi que la libération du soldat de 21 ans était le résultat d'une "combinaison gagnante" alliant la pression militaire d'Israël et celle, politique, de l'administration de Donald Trump

GAZA: Le Hamas a démenti mardi que la libération de l'otage israélo-américain Edan Alexander la veille ait été liée à une "pression militaire" israélienne comme l'a affirmé le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

"Le retour d'Edan Alexander est le résultat de communications sérieuses avec l'administration américaine et des efforts des médiateurs, et non une conséquence de l'agression israélienne ou de l'illusion d'une pression militaire", a affirmé le mouvement islamiste palestinien dans un communiqué.

"Netanyahu induit son peuple en erreur et a échoué à ramener ses prisonniers (otages, ndlr) par la force", a-t-il ajouté.

Après des discussions avec des représentants des Etats-Unis, le Hamas a libéré lundi Edan Alexander, jusqu'alors le seul otage vivant ayant la nationalité américaine à être encore retenu dans la bande de Gaza depuis l'attaque sanglante perpétrée par le mouvement palestinien dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023.

M. Netanyahu avait estimé lundi que la libération du soldat de 21 ans était le résultat d'une "combinaison gagnante" alliant la pression militaire d'Israël et celle, politique, de l'administration de Donald Trump.

"Cela a été rendu possible grâce à notre pression militaire et à la pression politique exercée par le président Trump. C'est une combinaison gagnante", avait-il affirmé dans une vidéo diffusée par ses services.

Mardi, M. Netanyahu s'est entretenu au téléphone avec Edan Alexander qui rencontrait alors l'émissaire américain Steve Witkoff dans un hôpital de Tel-Aviv.

"Toute la nation israélienne est remplie de joie", a-t-il dit.

"Nous sommes reconnaissants du soutien américain et exprimons notre profonde gratitude envers les soldats de (l'armée) prêts à agir par tous les moyens nécessaires si les otages restants ne sont pas libérés", a-t-il ajouté.

Après deux mois de trêve ayant permis l'échange d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens en début d'année, Israël a repris le 18 mars son offensive contre le Hamas disant vouloir le contraindre à libérer les otages encore retenus dans la bande de Gaza depuis l'attaque du 7 octobre 2023.

Depuis, les négociations indirectes entre Israël et le Hamas pour mettre fin aux combats n'ont pas débouché, les parties s'accusant mutuellement de bloquer le processus.

M. Netanyahu a décidé d'envoyer une délégation à Doha mardi pour des négociations sur les otages, a annoncé son bureau lundi, alors que Donald Trump effectue cette semaine une visite au Moyen-Orient.

Sur les 251 personnes enlevées en Israël lors de l'attaque du Hamas qui a déclenché la guerre le 7 octobre 2023, 57 sont encore retenues à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée israélienne.

Le Hamas retient également la dépouille d'un soldat israélien tué lors d'une précédente guerre dans le territoire palestinien, en 2014.