Selon le Forum économique mondial, 50% des travailleurs craignent de perdre leur emploi d'ici à 12 mois

Alan Jope, le PDG d'Unilever, qui intervenait au cours de la même session, a convenu avec  la ministre égyptienne de mettre en œuvre des mécanismes pour faciliter le « capitalisme des parties prenantes », qu'il a qualifié de «  capitalisme 2.0. » (Capture d'écran)
Alan Jope, le PDG d'Unilever, qui intervenait au cours de la même session, a convenu avec la ministre égyptienne de mettre en œuvre des mécanismes pour faciliter le « capitalisme des parties prenantes », qu'il a qualifié de « capitalisme 2.0. » (Capture d'écran)
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Publié le Mercredi 21 octobre 2020

Selon le Forum économique mondial, 50% des travailleurs craignent de perdre leur emploi d'ici à 12 mois

  • Les adultes saoudiens sont plus optimistes quant au développement de nouvelles compétences nécessaires pour les emplois futurs
  • Un ministre égyptien estime que 195 millions d’emplois ont été perdus en raison de la pandémie

DUBAI: Plus de 50% des travailleurs dans le monde craignent de perdre leur emploi au cours des 12 prochains mois, révèle une enquête du Forum économique mondial-Ipsos.

Publiée à la veille du Sommet pour la réinitialisation de l’emploi (The Jobs Reset Summit) du Forum économique mondial (WEF), l'enquête a étudié le cas de 12 000 adultes dans 27 pays, et a mis en évidence le fait que les deux tiers des travailleurs dans le monde disent qu'ils peuvent acquérir les compétences nécessaires pour les emplois du futur grâce à leur employeur actuel.

Moins de 20% des adultes du royaume saoudien se montrent « très préoccupés » par leur emploi, ce qui est nettement inférieur à des pays comme l'Espagne, où 39% des adultes sont « très préoccupés » par la perte de leur emploi au cours des 12 prochains mois, a démontré l’enquête.

L'enquête sur l'emploi du WEF dresse un tableau sombre mais réaliste de la situation mondiale de l'emploi en pleine pandémie, mais pointe également les signes de relance et l'optimisme qui règne sur certains marchés.

Prenons l'exemple de l'Arabie saoudite, où environ 18% des adultes du Royaume ne craignent « pas du tout » de perdre leur emploi – ce qui est plus que la moyenne mondiale qui se situe à 17%.

En ce qui concerne l’apprentissage, les adultes saoudiens sont encore plus enthousiastes: 39% sont déterminés à développer de nouvelles compétences nécessaires pour occuper les emplois de l’avenir, selon l’enquête, qui comportait également deux autres catégories : « plutôt préoccupés » et « pas très préoccupés. »

L'enquête a été menée à la suite de la crise du coronavirus, qui a provoqué des confinements à grande échelle, une récession économique, et un ralentissement du commerce international.

Au cours d'une intervention aujourd’hui, un ministre égyptien a comparé la crise de la Covid-19  à une combinaison de nombreuses crises, qui ont fait perdre leur emploi à 195 millions de personnes dans le monde.

Mettre en place un capitalisme 2.0

« La jeune population égyptienne représente toutefois une énorme opportunité pour le pays, alors que le gouvernement a déjà mis en place des plans d’action pour tirer profit de cette opportunité, avant même que la pandémie ne commence », a déclaré Rania A. Al-Mashat, la ministre égyptienne de la Coopération internationale, lors de la session du WEF.

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« Le gouvernement égyptien a pris des mesures globales pour adapter le système éducatif en intégrant au secteur plus de technologie. Cela s'est avéré très utile pour l'école à la maison pendant le confinement », a poursuivi la ministre lors d'une session intitulée: « Construire une nouvelle économie et une nouvelle société. »

L'Égypte adopte les principes du « capitalisme des parties prenantes » et, en vue d’exploiter les ressources de sa jeunesse, « a activement créé un espace entrepreneurial, et construit une forte infrastructure numérique », a-t-elle déclaré, ajoutant que de nombreuses démarches politiques avaient été entamées, en particulier pour accélérer l'égalité des sexes.

Alan Jope, le PDG d'Unilever, qui intervenait au cours de la même session, a convenu avec  la ministre égyptienne de mettre en œuvre des mécanismes pour faciliter le « capitalisme des parties prenantes », qu'il a qualifié de «  capitalisme 2.0. »

« La Covid-19 n'est pas la plus grande crise dans le monde à l'heure actuelle, alors que d’autres crises sont imminentes : économiques, sanitaires, géopolitiques, avec la menace de guerres commerciales, de guerres des capitaux, militaires ou le changement climatique », a-t-il affirmé, ajoutant que le produit intérieur brut (PIB) n’est pas le seul indicateur à prendre en compte  pour évaluer l’économie.

« D’autres paramètres comptent en dehors du PIB pour réussir à inversion la situation, nous devrons nous pencher sur les paramètres sociaux et environnementaux », a précisé le directeur général d’Unilever.

Sur l'avenir du secteur de l’emploi, Alan Jope ne se montre pas inquiet. « Le secteur de l’emploi sera florissant dans l’avenir, il y aura du travail, mais peut-être pas dans des secteurs traditionnels, a-t-il dit. La plupart des emplois seront créés dans le secteur à faible émission de carbone, ainsi que dans les secteurs des technologies de l'information et des biotechnologies », a-t-il encore expliqué.

« C'est le bon moment pour passer au capitalisme 2.0 », a-t-il conclu.


Selon Faisal al-Ibrahim, l’économie saoudienne est en train de changer radicalement

Le ministre saoudien de l’Économie et de la Planification, Faisal al-Ibrahim, prononce un discours lors d’une conférence à Riyad, mercredi.
Le ministre saoudien de l’Économie et de la Planification, Faisal al-Ibrahim, prononce un discours lors d’une conférence à Riyad, mercredi.
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  • Depuis le lancement de la Vision 2030, l’Arabie saoudite assiste à un changement fondamental de son économie
  • «Nous nous trouvons à un carrefour pour changer l’économie mondiale», a affirmé M. Al-Ibrahim

RIYAD: Depuis le lancement de la Vision 2030, l’Arabie saoudite assiste à un changement fondamental de son économie et à une transformation de son environnement des affaires en raison de la création de nouveaux secteurs: c’est ce qu’a affirmé le ministre de l’Économie du Royaume.

Faisal al-Ibrahim a pris la parole mercredi lors d’une conférence à Riyad au cours de laquelle il a mis en lumière l’évolution rapide du paysage des affaires du Royaume, qui s'efforce de diversifier ses sources de revenus afin de ne plus dépendre du pétrole.

Lors de cet événement, intitulé «Politiques industrielles pour promouvoir la diversification économique», le ministre a précisé que les réglementations législatives et économiques qui visent à promouvoir le développement durable avaient subi des changements fondamentaux depuis le lancement de la Vision 2030.

Il a indiqué que les efforts du Royaume pour diversifier son économie avaient conduit à la création de nouveaux secteurs grâce au lancement de plusieurs mégaprojets tels que Neom et le Red Sea Project, entre autres.

«Nous nous trouvons à un carrefour pour changer l’économie mondiale», a affirmé M. Al-Ibrahim, qui a par ailleurs insisté sur la nécessité d’élaborer des stratégies pour garantir une économie flexible et durable.

«La présence d’investissements étrangers permettra de développer la compétitivité à long terme», a encore expliqué le ministre.

Ce dernier a également assuré que le Royaume travaillait sur le moyen terme pour se focaliser sur la transformation des secteurs qui représentent un changement technologique.

L’Arabie saoudite est désireuse de parvenir à un développement à moyen terme en équilibrant les profits à court terme et en promouvant le succès à long terme, a souligné M. Al-Ibrahim.

Depuis le lancement de la Vision 2030, le ministère de l’Économie et de la Planification a mené plusieurs études économiques qui ont pour objectif de diversifier l’économie en élaborant des objectifs pour tous les secteurs, en augmentant les niveaux de complexité et en étudiant les économies émergentes afin de renforcer les capacités du Royaume. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gastat: les exportations non pétrolières de l’Arabie saoudite augmentent de 4,4%

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  • Selon l’Autorité générale des statistiques, la valeur totale des exportations non pétrolières a atteint 21,86 milliards de riyals saoudiens
  • La Chine a été le principal partenaire commercial de l’Arabie saoudite en février

RIYAD: Les exportations non pétrolières de l’Arabie saoudite, notamment les réexportations, ont connu une hausse de 4,4% en février par rapport à la même période en 2023, selon des données officielles.

Selon l’Autorité générale des statistiques (Gastat), la valeur totale des exportations non pétrolières a atteint 21,86 milliards de riyals saoudiens (SAR), soit une hausse par rapport aux 20,93 milliards enregistrés au cours de la même période de l’année précédente (1 SAR = 0,25 euro).

L’augmentation des exportations non pétrolières est due à une hausse de 8,3% des exportations de produits en caoutchouc et en plastique en février, qui représentent 24,1% des exportations totales.

Le renforcement du secteur privé non pétrolier est essentiel pour l’Arabie saoudite, qui poursuit ses efforts de diversification économique qui visent à réduire sa dépendance à l’égard du pétrole.

Le rapport dévoile une baisse de 4,1% en glissement annuel des exportations non pétrolières du Royaume, à l’exclusion des réexportations, en février. En revanche, la valeur des marchandises réexportées a grimpé de 32,3% au cours de la même période.

Cependant, la Gastat a noté qu’en février, le nombre total de marchandises expédiées par l’Arabie saoudite a diminué de 2% par rapport à la même période de l’année précédente.

Selon le rapport, ce déclin est principalement dû à une diminution de 3,8% des exportations de pétrole en février par rapport au même mois en 2023.

De même, le pourcentage des exportations de pétrole par rapport aux exportations totales est tombé à 77% en février, contre 78,4% au cours de la même période de l’année précédente.

Les exportations de pétrole ont chuté en raison de la décision du Royaume de réduire sa production de brut, conformément à un accord conclu par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, collectivement connus sous le nom d’«Opep+».

En avril 2023, l’Arabie saoudite a réduit sa production de pétrole de 500 000 barils par jour, une décision que le ministère de l’Énergie vient de prolonger jusqu’à la fin décembre 2024.

Par rapport à janvier 2024, la valeur des exportations totales de marchandises a connu une légère hausse de 0,1% pour atteindre 95,02 milliards de SAR.

La Gastat a révélé que les importations de l’Arabie saoudite ont progressé de 12,3% en glissement annuel en février.

D’autre part, l’excédent de la balance du commerce des marchandises a diminué de 21,8% par rapport à la même période de l’année précédente.

La Chine a été le principal partenaire commercial de l’Arabie saoudite en février, les exportations vers le pays asiatique s’élevant à 12,57 milliards de SAR. L’Inde et le Japon viennent ensuite, avec des exportations respectives vers ces pays de 9,43 et 8,55 milliards de SAR.

La Corée du Sud, les Émirats arabes unis et la Pologne figurent également parmi les principales destinations des exportations saoudiennes, de même que l’Égypte, les États-Unis et la France.

La Chine a par ailleurs occupé la première place du côté des importations, représentant 19,9% des échanges, soit 12,58 milliards de SSAR, en février.

D’après le rapport, le port maritime du roi Abdelaziz de Dammam a été classé comme le point d’entrée le plus important pour les marchandises en Arabie saoudite, accueillant 26,7% des exportations totales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La mythique verrerie française Duralex au tribunal de commerce

Duralex va-t-elle être placée en redressement judiciaire ou non? Le tribunal de commerce d'Orléans doit décider au cours d'une audience à huis clos, mercredi, du sort de l'entreprise mythique de verrerie française. (AFP).
Duralex va-t-elle être placée en redressement judiciaire ou non? Le tribunal de commerce d'Orléans doit décider au cours d'une audience à huis clos, mercredi, du sort de l'entreprise mythique de verrerie française. (AFP).
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  • Au cours d'une audience, qui doit démarrer à 16H00, les juges professionnels entendront à tour de rôle deux élus du Comité social et économique (CSE) par syndicat représentatif, ainsi que la direction de la société française
  • Trois ans après une précédente demande, Duralex a sollicité une nouvelle fois "l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire à son bénéfice auprès du tribunal de commerce d'Orléans", a annoncé la société New Duralex International (NDI) exploitant

ORLEANS: Duralex va-t-elle être placée en redressement judiciaire ou non? Le tribunal de commerce d'Orléans doit décider au cours d'une audience à huis clos, mercredi, du sort de l'entreprise mythique de verrerie française dont la vaisselle réputée incassable est vendue dans le monde entier.

Au cours d'une audience, qui doit démarrer à 16H00, les juges professionnels entendront à tour de rôle deux élus du Comité social et économique (CSE) par syndicat représentatif, ainsi que la direction de la société française, déjà en difficulté il y a trois ans.

A l'extérieur, plusieurs militants de la CGT et du PCF seront réunis pour apporter leur soutien aux salariés de l'entreprise.

"Le problème, c'est qu'on commence à s'habituer", se désole le délégué Force ouvrière (FO) de l'entreprise, Gualter Teixeira, 50 ans dont la moitié passée dans l'usine Duralex située à La Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret), près d'Orléans.

Pour cet élu, la situation relève d'"un problème de gestion de la société", dont "les coûts fixes de 2,5 millions d'euros mensuels" sont trop importants.

Trois ans après une précédente demande, Duralex a sollicité une nouvelle fois "l'ouverture d'une procédure de redressement judiciaire à son bénéfice auprès du tribunal de commerce d'Orléans", a annoncé la société New Duralex International (NDI) exploitante de la célèbre marque la semaine dernière.

L'entreprise espère ainsi trouver un repreneur et sauver l'usine, qui emploie 230 salariés.

Si le tribunal accède à la demande de Duralex, alors un administrateur et un mandataire seront nommés pour une période d'observation, dont la durée est variable.

« La tour Eiffel de la vaisselle »

En attendant, si "les fours continuent de fonctionner, les camions des fournisseurs sont à l'arrêt et les agences d'intérim ont déjà rappelé les 30-40 intérimaires présents chez Duralex", s'inquiète auprès de l'AFP François Dufranne, salarié de Duralex depuis 1992 et élu CGT.

"Ici, avant, il y avait 1.500 salariés Duralex, 1.500 ouvriers chez Michelin un peu plus loin", se souvient avec amertume M. Dufranne, aux côtés d'anciens collègues, désormais retraités, venus les soutenir.

Las. La seconde a fermé et il ne reste plus que quelque centaines de salariés dans la première entreprise, qui a pourtant fait la fierté de la production industrielle française avec ses verres et ses assiettes, colorés et réputés incassables, qui sont un peu comme "la tour Eiffel de la vaisselle", selon Duralex.

Dans un communiqué transmis la semaine dernière, la CGT du département dénonce une "décision politique" qui vise "à rationaliser et optimiser l'investissement des actionnaires aux dépens des 230 salarié.e.s concerné.e.s et de l'ensemble du bassin d’emploi de l'Orléanais".

"Les belles promesses auront tout de même permis aux actionnaires d'empocher des millions d'euros d'aide financière de l'Etat et des collectivités territoriales, dont les 15 millions versés dernièrement" par les autorités, épingle encore la centrale syndicale.

Duralex, confrontée à la flambée des prix de l'énergie après l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022, a été sauvée temporairement par un prêt de 15 millions d'euros de l'Etat. De quoi permettre à l'usine de rouvrir son four verrier et de relancer sa production après cinq mois de fermeture.

En vain, puisqu'en 2023, l'inflation, une consommation "en fort retrait" et une "concurrence exacerbée" ont aggravé de nouveau la situation.

En parallèle, NDI dit avoir été condamné récemment à payer les droits à polluer de l'ancien propriétaire de Duralex.

Incompréhensible selon les élus syndicaux: "On nous a fait une présentation commerciale des objectifs de développement jusqu'en 2030, de belles présentations, un grand 'speech' et 3 semaines après, on apprend la demande de redressement judiciaire", s'agace François Dufranne.

Gualter Teixeira n'en démord pas: à l'audience, "il va falloir nous expliquer ce qui s'est passé".