Maroc-Espagne: une réouverture des frontières sur fond de lutte contre la contrebande

Des membres de la Guardia Civil espagnole occupent leur poste au poste frontière de l'enclave espagnole de Ceuta vers le Maroc, le 17 mai 2022. Le Maroc et l'Espagne ont rouvert les frontières terrestres entre le pays d'Afrique du Nord et les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, deux ans après leur fermeture en raison des restrictions de Covid et d'une dispute diplomatique majeure. (AFP).
Des membres de la Guardia Civil espagnole occupent leur poste au poste frontière de l'enclave espagnole de Ceuta vers le Maroc, le 17 mai 2022. Le Maroc et l'Espagne ont rouvert les frontières terrestres entre le pays d'Afrique du Nord et les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, deux ans après leur fermeture en raison des restrictions de Covid et d'une dispute diplomatique majeure. (AFP).
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Publié le Lundi 23 mai 2022

Maroc-Espagne: une réouverture des frontières sur fond de lutte contre la contrebande

  • Après deux ans de fermeture, les postes frontaliers de Sebta, dans le nord du Maroc, et de Melilla, au nord-est du pays, ont enfin rouvert leurs portes dans la nuit du 16 au 17 mai 2022
  • La réouverture des frontières marquera le début d’un nouvel essor économique au nord du Maroc, où la lutte contre la contrebande sera le mot d’ordre

CASABLANCA: Après deux ans de fermeture, les postes frontaliers de Sebta, dans le nord du Maroc, et de Melilla, au nord-est du pays, ont enfin rouvert leurs portes dans la nuit du 16 au 17 mai 2022. Cette réouverture marque la fin de la brouille diplomatique entre le Maroc et l’Espagne. En moins de vingt-quatre heures, plus de 3 000 personnes ont franchi le poste frontalier de Sebta – pour la plupart, il s’agit de Marocains bloqués dans cette enclave espagnole à cause de la fermeture des frontières. Ces derniers ont poussé un «ouf» de soulagement. Leurs familles ont pu venir, en nombre, les accueillir.

Des scènes de joie et des youyous ont ponctué cet événement salué par les habitants de la région. «Je suis très satisfait par cette réouverture des frontières, qui nous permettra d’accueillir plus de touristes, particulièrement les Marocains qui résident à l’étranger. Cela contribuera à une véritable reprise et à une relance touristique», déclare à Arab News en français Rachid, un hôtelier établi à Fnideq, ville mitoyenne de Sebta. C’est le même son de cloche du côté des transporteurs touristiques et des commerçants de la région, qui s’attendent à un afflux considérable de touristes. Le timing de cette réouverture est d’autant plus important qu’il coïncide avec le début de la saison estivale et de l’opération Marhaba, où des millions de Marocains regagnent le pays pour passer les vacances en famille.

Mesures drastiques

Cependant, cet événement a été accompagné de mesures drastiques. Leur but est la lutte contre la contrebande qui prévaut dans ces deux régions marocaines. En effet, les habitants des villes qui sont mitoyennes aux enclaves espagnoles ne peuvent plus s’y rendre sur simple présentation de leur passeport marocain. Dorénavant, pour franchir les points de passage, il leur faudra disposer d’un visa spécifique, ce qui n’a pas été du goût de plusieurs habitants, notamment à Nador, Beni Ensar, Tétouan et Fnideq, des villes dont l’économie dépend étroitement de la contrebande.

Plan gouvernemental

Les autorités marocaines n’ont pas attendu la réouverture des frontières pour proposer des alternatives aux contrebandiers. Un plan gouvernemental a été lancé l’année dernière afin d’accompagner les travailleurs du secteur informel pour une meilleure transition vers le formel. En outre, un large programme d’emploi a été déployé. Il concerne des milliers de personnes, notamment des «femmes-mulets» qui ont perdu leur emploi à cause de la fermeture des frontières. Mais ce qui devra changer la donne, notamment dans la région du Nord, près de Sebta, c’est la zone d’activité économique de Fnideq. Créé par l’Agence spéciale Tanger Med (TMSA), cet espace de 10 hectares devrait générer près d’un millier d’emplois directs. Elle offre plusieurs avantages ainsi que des incitations fiscales à ses locataires. La zone, qui a déjà accueilli près de quatre-vingts importateurs, a nécessité un investissement d’environ 20 millions d’euros.

«Fléau de la contrebande»

Cette nouvelle infrastructure aux standards internationaux a été bien accueillie par le monde des affaires de la région. «La zone va effectivement permettre, en partie, d’endiguer le fléau de la contrebande. Mais ce n’est pas la seule solution. Il nous faudra plusieurs années pour en finir de manière radicale avec la contrebande. J’ai proposé de créer un espace économique officiel et transparent qui permettra aux Marocains et aux Espagnols d’exploiter des possibilités communes et de faire des villes Fnideq et Nador des espaces intelligents où de nouvelles activités et services verront le jour», déclare à Arab News en français Adil Rais, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) de Tanger-Tétouan-Al Hoceïma. Pour notre interlocuteur, également président du Conseil économique Maroc-Espagne, la contrebande a fait beaucoup de mal à l’industrie marocaine, notamment dans la région du Nord. Selon les estimations, ce fléau représente un manque à gagner de près d’1 milliard d’euros par an pour les douanes marocaines.

Dans tous les cas, la réouverture des frontières, accompagnée par de nouvelles mesures d’accès et de contrôle, ainsi que par le lancement d’infrastructures modernes et de zones franches, marquera le début d’un nouvel essor économique au nord du Maroc, où la lutte contre la contrebande sera le mot d’ordre. «Le réchauffement des relations hispano-marocaines ne peut qu’être une bénédiction pour les hommes d’affaires des deux pays. Je suis très confiant sur l’avenir des relations économiques, et nous aspirons à aller au-delà d’un partenariat classique. L’Espagne est aujourd’hui le premier partenaire économique du royaume du Maroc. Nous pouvons utiliser les plates-formes espagnoles pour accéder aux marchés européens et le Maroc pourrait devenir la meilleure porte d’entrée des entreprises espagnoles en Afrique», conclut Adil Rais.


Tensions diplomatiques: la Chine suspend ses importations de produits de la mer japonais 

Cette photo montre une affiche indiquant « Suspendre la vente de tous les produits de la mer importés du Japon » dans un quartier de restaurants japonais à Pékin, le 27 août 2023. (AFP)
Cette photo montre une affiche indiquant « Suspendre la vente de tous les produits de la mer importés du Japon » dans un quartier de restaurants japonais à Pékin, le 27 août 2023. (AFP)
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  • La crise Chine-Japon trouve son origine dans des propos de la Première ministre japonaise, Sanae Takaichi. Elle avait affirmé le 7 novembre que des attaques armées contre Taïwan pourraient justifier l'envoi de soldats japonais pour défendre l'île
  • La semaine dernière, Pékin a convoqué l'ambassadeur du Japon, conseillé à ses citoyens de ne pas voyager au Japon et à ceux qui y étudient d'être prudent

TOKYO: La Chine va suspendre ses importations de produits de la mer japonais, ont rapporté mercredi des médias nippons, une nouvelle mesure punitive alors que les deux pays sont en pleine querelle diplomatique depuis des propos de la Première ministre japonaise sur Taïwan.

La crise Chine-Japon trouve son origine dans des propos de la Première ministre japonaise, Sanae Takaichi. Elle avait affirmé le 7 novembre que des attaques armées contre Taïwan pourraient justifier l'envoi de soldats japonais pour défendre l'île.

Ces déclarations sont considérées comme une provocation par la Chine, qui estime que Taïwan fait partie de son territoire.

La semaine dernière, Pékin a convoqué l'ambassadeur du Japon, conseillé à ses citoyens de ne pas voyager au Japon et à ceux qui y étudient d'être prudent.

La sortie de deux films japonais a également été reportée en Chine après les propos de Mme Takaichi.

En rapportant la nouvelle suspension des importations de produits de la mer, les médias japonais, y compris la chaîne NHK, ont cité des sources gouvernementales anonymes.

La Chine explique que cette mesure est nécessaire pour surveiller les eaux usées traitées qui sont rejetées de la centrale nucléaire sinistrée de Fukushima, a indiqué la NHK.

Pékin n'a pas immédiatement confirmé cette nouvelle mesure.

La Chine n'avait que très récemment repris l'achat de ces produits après une interdiction imposée lorsque le Japon avait commencé à rejeter des eaux usées de la centrale nucléaire endommagée de Fukushima en 2023.

En 2023, les cargaisons en direction en Chine continentale comptaient pour 15,6% des exportations de fruits de mer japonais, contre 22,5% en 2022.

Hong Kong représentait 26,1% des exportations de produits de la mer japonais et les Etats-Unis 15,7%.

Contacté par l'AFP, le ministère japonais de l'agriculture, qui supervise l'agence des pêches, et le ministère des Affaires étrangères n'étaient pas immédiatement disponibles pour réagir.


Fin des restrictions dans l'espace aérien américain, retour à la normale attendu lundi

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
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  • Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend
  • Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas

WASHINGTON: Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens.

"Cela signifie que les opérations normales peuvent reprendre dans l'ensemble de l'espace aérien national" à partir de 6H00 lundi à Washington (10H00 GMT), a écrit la FAA dans un communiqué.

Le 7 novembre, une réduction de 10% des vols domestiques dans 40 des aéroports les plus fréquentés du pays avait été imposée face au manque de personnel dans les tours de contrôle. En pleine paralysie budgétaire, il était demandé à ces fonctionnaires de travailler sans être payé.

Plusieurs milliers de vols avaient été annulés avant que les restrictions ne soient allégées progressivement.

Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend. Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas.

Grâce à la fin de ces limitations, "nous pouvons désormais recentrer nos efforts sur le recrutement massif de contrôleurs et la mise en place du tout nouveau système de contrôle du trafic aérien", a dit le ministre américain des Transports Sean Duffy, cité dans le communiqué.

Le retour à la normale va intervenir juste avant les grands départs pour les festivités de Thanksgiving, rendez-vous familial incontournable des Américains le 27 novembre. Un record de passagers aériens est attendu


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.