Macron promet d’«intensifier l’action contre l'islamisme politique»

« Nous continuerons à enseigner la liberté » lors d’un rassemblent à Strasbourg, le 18 octobre 2020 (Photo, AFP)
« Nous continuerons à enseigner la liberté » lors d’un rassemblent à Strasbourg, le 18 octobre 2020 (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 21 octobre 2020

Macron promet d’«intensifier l’action contre l'islamisme politique»

  • Le sulfureux militant islamiste Abdelhakim Sefrioui qui avait accompagné le parent d'élève dans sa mobilisation était également toujours en garde à vue
  • « Il ne s'agit pas de faire de nouvelles déclarations (...) ce sont des actes qui sont attendus par nos concitoyens. Ces actes s'intensifieront »

CONFLANS-SAINTE-HONORINE, FRANCE: En pleine vague d'hommages au professeur Samuel Paty, réactions et mesures continuent de s’enchainer, alors que l'exécutif en France durcit le ton contre l'islamisme et la haine sur les réseaux sociaux. Sur le plan de l’enquête, six des 16 personnes en garde à vue dans l'enquête sur cet attentat ont été relâchées mardi soir.

Le parquet national antiterroriste (Pnat) doit désormais décider d'une éventuelle présentation à un juge des dix autres toujours gardées à vue - dont le parent d'élève qui avait appelé à la mobilisation après un cours sur la liberté d'expression dispensé par M. Paty le 5 octobre.

Selon des sources judiciaires mardi soir, sept personnes dont deux mineurs seront présentées mercredi à un juge antiterroriste en vue de l'ouverture d'une information et d'éventuelles inculpations.
Parmi ces personnes figure Brahim C., le parent d'élève qui a lancé la mobilisation contre le professeur après deux cours sur la liberté d'expression dispensés par Samuel Paty les 5 et 6 octobre dans son collège de Conflans-Sainte-Honorine.
Le sulfureux militant islamiste Abdelhakim Sefrioui, qui avait accompagné ce parent d'élève dans sa mobilisation, sera également présenté à un juge mercredi. Egalement déférés, deux mineurs sont soupçonnés d'avoir reçu de l'argent de l'assaillant en échange de renseignements sur la victime.
Enfin, trois amis de l'assaillant, qui s'étaient livrés spontanément à la police vendredi soir, doivent eux aussi être présentés à un juge. 

Les enquêteurs antiterroristes, qui recherchent d'éventuelles complicités, s'intéressent notamment à des messages échangés sur WhatsApp entre ce père de famille et l'assaillant, Abdoullakh Anzorov, un réfugié d'origine russe tchétchène de 18 ans.

Les enquêteurs ont en revanche relâché les parents, le grand-père et le petit frère du meurtrier, mais aussi la compagne de M. Sefrioui ainsi qu'un homme déjà condamné pour terrorisme et qui a été en contact avec l'assaillant, a-t-on appris de source judiciaire.

Macron : Intensifier l’action

A la veille de l'hommage national qu'il rendra à M. Paty dans la cour de la Sorbonne, Emmanuel Macron a promis mardi « d'intensifier » l'action du gouvernement contre les partisans de l'islamisme politique, plus que jamais dans le collimateur des autorités.  « Il ne s'agit pas de faire de nouvelles déclarations (...) ce sont des actes qui sont attendus par nos concitoyens. Ces actes s'intensifieront », a déclaré le chef de l'Etat à Bobigny, avant d'annoncer la dissolution dès mercredi du collectif pro-palestinien Cheikh Yassine, fondé par M. Sefrioui. 

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Sur les marches du Palais Bourbon, les députés rendent hommage à Samuel Paty (Photo, AFP)

Lors d'un entretien téléphonique, le chef de l'Etat a par ailleurs demandé à son homologue russe Vladimir Poutine un « renforcement » de la coopération entre leurs deux pays « en matière de lutte contre le terrorisme et d’immigration clandestine ».

Darmanin : non pas «si» mais «quand»

Pour sa part, le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin a admis la possibilité qu’il y ait des attentats faisant valoir mardi soir que « la question n'est pas de savoir s'il y aura un attentat, mais quand ». Les propos de Darmanin étaient en réponse à une question portant sur l'hypothèse selon laquelle le procès des attaques de janvier 2015 contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher, qui se tient actuellement à Paris, aurait relancé les risques d'attentat. « Rien n'aurait été pire que de ne pas tenir ce procès », a-t-il dit affirmé.

Le ministre a admis le caractère «  imprévisible » de ces attentats et souligné que l'attaque au hachoir, il y a trois semaines devant les anciens locaux de Charlie Hebdo avait été commise par un Pakistanais qui n'était pas connu des services. S'agissant de l'assassinat de M. Paty vendredi, Gérald Darmanin a jugé que « pour la première fois, l'islam politique a mené directement à un attentat ».

« Quand on fait le procès de Charlie Hebdo, quand on republie les caricatures, oui, des gens ne l'acceptent pas (...). Nous sommes en guerre, il faut accepter qu'il puisse y avoir des attentats », a-t-il dit.

Le ministre a fait valoir qu'on en était à « la 4e génération de terroristes islamistes, après Khaled Kelkal en 1995, l'attentat des Twin Towers en 2001, les attentats de 2015 et là, on en est aux premiers d'une nouvelle série, (…) mais c'est un attentat manifestement qui n'est pas téléguidé de l'étranger ».

Al-Azhar : Deux poids deux mesures

Dans le même temps, les réactions à l’assassinat de vendredi se sont poursuivies. Le grand imam sunnite égyptien d'Al-Azhar, cheikh Ahmed al-Tayeb, a condamné « un acte criminel odieux », en soutenant cependant qu'insulter les religions au nom de la liberté d'expression constitue « un appel à la haine ».

Il s'exprimait à distance dans un discours lu à Rome, sur la célèbre place du Capitole, devant un prestigieux parterre de dirigeants religieux du christianisme, du judaïsme et du bouddhisme - dont le pape François, le patriarche œcuménique Bartholomée ou encore le grand rabbin de France Haïm Korsia-  qui se sont retrouvés mardi pour signer un appel commun à la paix.

« En tant que musulman et grand imam d'Al-Azhar, je déclare que l'islam, ses enseignements et son prophète n'ont rien à voir avec cet acte criminel odieux, mais j'insiste sur le fait qu'insulter des religions et attaquer leurs symboles sacrés au nom de la liberté d'expression est un double standard intellectuel et un appel à la haine », a-t-il ajouté.

Journée d’hommages

La journée de mardi a également été rythmée par des hommages au professeur d'histoire-géographie, dont la mort a soulevé une vive émotion.

Un homme tient une pancarte indiquant « Hommage à Samuel Paty » lors de la « Marche Blanche » le 20 octobre 2020, à Conflans-Sainte-Honorine (Photo, AFP)
Un homme tient une pancarte indiquant « Hommage à Samuel Paty » lors de la « Marche Blanche » le 20 octobre 2020, à Conflans-Sainte-Honorine (Photo, AFP)

A Conflans-Sainte-Honorine, une marche blanche a réuni en fin de journée des milliers de personnes venues saluer la mémoire de M. Paty et dire non à la « barbarie ». « On est là pour défendre la liberté d’expression en soutien à l'équipe enseignante, en protestation contre tous ces actes de barbarie », a expliqué Mehdi, 39 ans, habitant de Conflans venu avec sa fille de 11 ans.

Nathalie Allemand, 50 ans, est venue accompagnée de son fils, dont Samuel Paty était le professeur principal: « C’était important de venir avec mon fils pour qu'il digère. Il est choqué, il n'a pas pleuré ».

Réunis sur les marches du Palais Bourbon, l'ensemble des députés, ceints de leur écharpe tricolore et masque anti-Covid sur le visage, avaient, eux, observé en début d'après-midi une minute de silence en sa mémoire.

Hommage plus discret, Brigitte Macron a écrit une lettre révélée par le Parisien dans laquelle elle salue le travail des enseignants. « Aujourd'hui avec vous, nous sommes tous profs », écrit l'épouse du chef de l'Etat


Le Sénat récupère le budget de l'Etat, le compromis reste hors de vue

Les sénateurs français votent le budget de la sécurité sociale au Sénat, à Paris, le 26 novembre 2025. (AFP)
Les sénateurs français votent le budget de la sécurité sociale au Sénat, à Paris, le 26 novembre 2025. (AFP)
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  • Le Sénat, dominé par la droite et les centristes, aborde le budget 2026 avec une ligne stricte : réduire les dépenses, rejeter de nouvelles taxes et viser un déficit de 4,7 % du PIB
  • Les divergences restent fortes avec l’Assemblée nationale et la gauche, rendant le compromis budgétaire très incertain

PARIS: Le Sénat, intransigeant sur sa ligne anti-taxes prônée par la droite, s'attaque jeudi au projet de budget de l'Etat pour 2026. Une étape cruciale sur la route d'un compromis budgétaire encore hors de vue, même si certains envisagent toujours une étroite voie de passage.

D'un budget à l'autre... Après avoir acté mercredi d'irréconciliables divergences avec l'Assemblée nationale sur le budget de la Sécurité sociale, la chambre haute se penche sur le deuxième volet de son marathon budgétaire à partir de 14H30.

Le projet de loi de finances (PLF) pour 2026 occupera les sénateurs jusqu'à un vote solennel le 15 décembre. Et contrairement aux députés, qui ont massivement rejeté la partie "recettes" du texte le week-end dernier, les élus de la Haute assemblée auront l'opportunité de parcourir l'ensemble du budget, recettes comme dépenses.

Cela arrange bien la majorité sénatoriale, une solide alliance entre la droite et les centristes. Car sa ligne directrice est simple: "Plus d'économies et moins de taxes injustes", a résumé mercredi le chef des sénateurs Les Républicains, Mathieu Darnaud.

Redevenu sénateur, Bruno Retailleau est plus offensif encore ces derniers jours vis-à-vis du gouvernement.

Le "compromis" budgétaire ? "Moi, je parle de tambouille", a-t-il encore égratigné mercredi sur franceinfo. Le scénario d'une loi spéciale en cas d'échec du processus budgétaire ? Il serait meilleur, selon lui, qu'un budget qui "appauvrit les Français"...

Les débats sur le budget de la Sécu, ces derniers jours, ont dressé le tableau d'une droite sénatoriale inflexible, refusant la suspension de la réforme des retraites et la quasi-totalité des compromis trouvés à l'Assemblée nationale.

Ce texte va désormais revenir sur le bureau des députés, samedi en commission et mardi dans l'hémicycle, pour une nouvelle lecture.

- "Un rouleau-compresseur" -

Bis repetita sur le budget de l'Etat ? "Notre majorité, c'est un rouleau-compresseur, elle vote en bloc, contrairement à l'Assemblée", assure à l'AFP le chef des centristes, Hervé Marseille. "On essaie d'avoir une ligne qui soit claire et audible: limiter les impôts, trouver des économies".

Ainsi, les sénateurs entendent bien respecter l'objectif d'un déficit ramené à 4,7% du PIB en 2026, contre 5,4% en 2025. Avec deux ambitions: limiter les nouveaux prélèvements - environ 14 milliards dans la copie du gouvernement - et aller plus loin que les 17 milliards d'économies de dépenses proposées par Sébastien Lecornu.

Transformation de l'aide médicale d'Etat pour les sans-papiers en aide médicale d'urgence, non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, suppression de 4.000 postes d'enseignants supplémentaires, refus de la surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises, restriction de la taxe sur les "holdings patrimoniales" proposée par le gouvernement...

Voici, pèle-mêle, les propositions que la Haute assemblée promet de voter.

"C'est la droite la plus dure qu'on ait connu", s'inquiète le patron du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner. "Nous faisons face à une droite revancharde. Clairement, ce n'est pas avec elle que nous pourrons avancer" vers un compromis, renchérit son collègue Thierry Cozic.

- Compromis impossible ? -

Si la gauche est minoritaire au Sénat, le gouvernement peut difficilement faire sans elle à l'Assemblée nationale. L'abstention des socialistes y sera nécessaire - voire même insuffisante - pour envisager l'adoption définitive d'un budget, si Sébastien Lecornu continue de renoncer à l'article 49.3.

Après l'échec de la taxe "Zucman", les socialistes cherchent toujours à faire contribuer les plus hauts patrimoines. Une nouvelle proposition a fleuri mercredi, celle d'un emprunt "forcé" visant les foyers les plus aisés.

Si le gouvernement a accueilli avec "bienveillance" cet amendement, il semble n'avoir aucune chance de passer le filtre du Sénat.

Malgré ces divergences majeures, le Premier ministre Sébastien Lecornu continue de croire à un compromis possible avant la fin décembre.

Plusieurs sources parlementaires et gouvernementales espèrent notamment qu'un accord potentiel sur le budget de la Sécu, la semaine prochaine à l'Assemblée, ferait souffler un vent positif sur le budget de l'Etat.

"Chacun affiche ses positions mais je pense qu'il y a la volonté non feinte de trouver une voie de passage", a reconnu le rapporteur général du budget au Sénat, Jean-François Husson (LR). "Il faudra à un moment qu'on enlève les costumes."


A Paris, une réunion des droites sous l'égide des médias Bolloré

Animateurs, politiques en pré-campagne et formules choc: le temps d'une grand-messe devant quelques milliers de sympathisants, les médias du milliardaire conservateur Vincent Bolloré ont mis en avant leurs thématiques fétiches - identité, immigration, sécurité - et un éventail de personnalités de droite et d'extrême droite susceptibles de les porter pour 2027. (AFP)
Animateurs, politiques en pré-campagne et formules choc: le temps d'une grand-messe devant quelques milliers de sympathisants, les médias du milliardaire conservateur Vincent Bolloré ont mis en avant leurs thématiques fétiches - identité, immigration, sécurité - et un éventail de personnalités de droite et d'extrême droite susceptibles de les porter pour 2027. (AFP)
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  • Mardi 20H00, les 4.000 places du Dôme de Paris, plongées dans le noir, sont remplies. Musique épique, jeu de projecteurs bleus, blancs, rouges, le ton est donné
  • Pour chauffer la salle, le directeur du JDD, Geoffroy Lejeune commence par quelques railleries sur Libération, Mediapart et Télérama

PARIS: Animateurs, politiques en pré-campagne et formules choc: le temps d'une grand-messe devant quelques milliers de sympathisants, les médias du milliardaire conservateur Vincent Bolloré ont mis en avant leurs thématiques fétiches - identité, immigration, sécurité - et un éventail de personnalités de droite et d'extrême droite susceptibles de les porter pour 2027.

Mardi 20H00, les 4.000 places du Dôme de Paris, plongées dans le noir, sont remplies. Musique épique, jeu de projecteurs bleus, blancs, rouges, le ton est donné.

Pour chauffer la salle, le directeur du JDD, Geoffroy Lejeune commence par quelques railleries sur Libération, Mediapart et Télérama. Huées puis rires quand il lance: "On sait quel article ils vont écrire, on l'a rédigé comme ça ils pourront aller au bistrot".

Apparaît Philippe de Villiers, largement promu par le groupe du milliardaire breton - il est chroniqueur chez Cnews et son dernier livre est publié chez Fayard, également dans la galaxie Bolloré.

Le souverainiste commence par "remercier Jean-Luc Mélenchon" - qui lui aurait inspiré son ouvrage - déclenchant une nouvelle bronca.

Puis, il sert son discours habituel sur une France "au bord de l'abîme", menacée par "un changement de peuplement" encouragé par "un parti sarrasin", et abandonnée par des "élites écartelées entre le wokistan et l'islamistan".

Pour le fondateur du Puy du Fou, la solution est simple: "la remigration ou la françisation". Nouvelle salve d'applaudissements, on entend quelques "Philippe président". L'hypothèse d'une candidature pour 2027 a encore été entretenue en une de Valeurs actuelles la semaine dernière, où l'intéressé affirme être "redescendu dans l'arène".

Il n'est pas le seul. Surgit l'animatrice Christine Kelly de Cnews, pour lancer une discussion sur "notre civilisation judéo-chrétienne" entre Michel Onfray et Eric Zemmour.

Au terme d'un échange théologique parfois confus, le président du parti Reconquête conclut que "la croisade a sauvé l'Occident" et qu'"à partir du moment où nous retrouverons notre identité, tout ira beaucoup mieux". L'ancien polémiste de Cnews, propulsé par l'empire Bolloré dans la course à l'Elysée en 2022, espère déjà rendosser son costume de candidat en 2027. En attendant, il reste lui aussi en tête de gondole chez Fayard.

"Le côté sans filtre" 

D'autres ne bénéficient pas de la même bienveillance. Comme Aurore Bergé, lors d'une tumultueuse séquence "insécurité" face à Claire Géronimi, devenue vice-présidente de l'UDR d'Eric Ciotti après avoir été victime d'un viol par un étranger sous OQTF.

La ministre déléguée à l'Egalité Femmes-Hommes, conspuée, reste combative: "Je suis venue pour accepter l'idée du débat (...) Ma ligne ne changera pas, quel que soit le public".

Plus en phase avec l'assistance, l'avocat Gilles-William Goldnadel fustige "le racisme anti-blanc" et le "féminisme d'extrême gauche".

Un discours familier aux oreilles de Philippe, 55 ans et sans emploi, qui a déboursé 25 euros pour "voir le côté sans filtre" de ces personnalités médiatiques dont il "partage les idées, sans ambiguïté". Plus intéressé par l'aspect politique, Foucauld, 24 ans, étudiant en école de commerce, reconnaît que l'événement "participe à faire avancer les pions vers l'union des droites".

Pourquoi pas avec David Lisnard? Invité à ouvrir le chapitre du "grand enjeu" des municipales de mars 2026, le maire de Cannes fait florès avec ses leitmotiv: "Vive la liberté" et "Afuera!" la "bureaucratie" et la "technocratie".

Lui succèdent une brochette de candidats plus ou moins déclarés, dont la députée RN Laure Lavalette déplorant qu'il y ait "autant de barbiers et de kebabs" dans sa ville de Toulon.

Signe d'un rapprochement entre le parti à la flamme et la galaxie Bolloré? Après tout, Jordan Bardella en est à son deuxième livre publié chez Fayard.

Mais c'est une autre étoile montante qui est mise à l'honneur mardi soir. Clou du spectacle, l'eurodéputée Reconquête Sarah Knafo vient délivrer un "message d'espérance" face à l'essayiste Eric Neaulleau, dans le rôle du décliniste persuadé que "tout est foutu" car "les lieux de pouvoir sont tous tenus par des gens animés d'une idéologie immigrationniste".

Au contraire, les idées infusent dans la société et "le combat de la lucidité est gagné", réplique la nouvelle coqueluche de la "bollosphère", qui assure "qu'on peut changer les choses, avec méthode, détermination et travail". Et quelques solides appuis.


Pour la présidente de l'Assemblée Braun-Pivet, une majorité absolue n'est plus «souhaitable»

Le retour d'une majorité absolue n'est pas "souhaitable" à l'Assemblée nationale, où son absence depuis 2022 oblige à rechercher des compromis, a estimé la présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet, dans un nouveau podcast diffusé mercredi. (AFP)
Le retour d'une majorité absolue n'est pas "souhaitable" à l'Assemblée nationale, où son absence depuis 2022 oblige à rechercher des compromis, a estimé la présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet, dans un nouveau podcast diffusé mercredi. (AFP)
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  • "J'ai toujours privilégié le travail en collégialité, (...) et je m'étais toujours dit, au fond de moi, une Assemblée où il y a une majorité absolue, c'est une Assemblée qui finalement ne représente pas bien les Français"
  • Sans majorité, pour décider par exemple de la création d'une commission d'enquête ou encore de la tenue d'un débat, "vous présentez nécessairement des décisions qui sont les plus justes pour l'institution et les plus équilibrées"

PARIS: Le retour d'une majorité absolue n'est pas "souhaitable" à l'Assemblée nationale, où son absence depuis 2022 oblige à rechercher des compromis, a estimé la présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet, dans un nouveau podcast diffusé mercredi.

"J'ai une conviction personnelle forte qui est que nous n'aurons pas demain à nouveau une majorité absolue mais je pense surtout, et c'est ça ma conviction forte, c'est que ce n'est pas souhaitable pour notre pays", a-t-elle déclaré dans le podcast "Dans l'Hémicycle".

"Je suis convaincue que la délibération collective avec des groupes politiques qui ne partagent pas les mêmes orientations mais qui essayent de trouver des solutions, elle est bénéfique", a-t-elle poursuivi.

Depuis 2022, le camp présidentiel auquel appartient Mme Braun-Pivet ne dispose pas d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale. Face à une fragmentation de l'hémicycle encore accentuée depuis la dissolution de juin 2024, de nombreux députés disent espérer le retour d'une majorité absolue après l'élection présidentielle de 2027. Mais pas la présidente de l'Assemblée.

"J'ai toujours privilégié le travail en collégialité, (...) et je m'étais toujours dit, au fond de moi, une Assemblée où il y a une majorité absolue, c'est une Assemblée qui finalement ne représente pas bien les Français", a-t-elle déclaré dans cette interview.

Sans majorité, pour décider par exemple de la création d'une commission d'enquête ou encore de la tenue d'un débat, "vous présentez nécessairement des décisions qui sont les plus justes pour l'institution et les plus équilibrées, parce qu'autrement, ça ne passe pas", a-t-elle dit.

Cette situation force aussi à "inventer des nouvelles façons de faire", a-t-elle ajouté en donnant l'exemple des semaines dédiées aux textes proposés par les députés, auparavant dévolues à ceux de la majorité. Depuis 2022, ces semaines sont devenues "transpartisanes", avec des propositions soutenues par différents groupes.

Au moment où les débats budgétaires peinent à aboutir, Mme Braun-Pivet a toutefois estimé qu'il fallait encore "adapter" les règles de l'Assemblée à cette nouvelle configuration. Elle a rappelé avoir lancé une réflexion autour d'une modification du règlement de l'institution.