Cannes: Bowie, le documentaire qui venait d'ailleurs

 Dans cette photo d'archive prise le 24 septembre 2002, le chanteur britannique David Bowie se produit au Zénith de Paris. Brett Morgen présente son documentaire sur Bowie lors de la 75e édition du Festival de Cannes. (AFP).
Dans cette photo d'archive prise le 24 septembre 2002, le chanteur britannique David Bowie se produit au Zénith de Paris. Brett Morgen présente son documentaire sur Bowie lors de la 75e édition du Festival de Cannes. (AFP).
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Publié le Mardi 24 mai 2022

Cannes: Bowie, le documentaire qui venait d'ailleurs

  • Oubliez les formats classiques avec des experts ou proches de l'interprète de «Heroes» filmés dans des studios d'enregistrement. Ici, on entend et on voit seulement David Bowie parler
  • Entre ces visuels et 48 chansons de l'interprète de «Let's Dance» remastérisées, le spectateur vit ce qui se rapproche d'une «expérience immersive, comme dans un planétarium», selon les mots de Brett Morgen

CANNES : "Il ne faut pas s'attendre à du classique, il n'y a pas de début, milieu, fin": "Moonage Daydream" de Brett Morgen, déjà réalisateur d'un documentaire sur Kurt Cobain, casse les règles du genre autour de David Bowie. 

Oubliez les formats classiques avec des experts ou proches de l'interprète de "Heroes" filmés dans des studios d'enregistrement. Ici, on entend et on voit seulement David Bowie parler, avec des archives inédites qui ne sont pas réparties chronologiquement mais par thèmes (le processus de création, l'art et l'argent, etc.).

Des images de synthèses ont été créées spécialement pour ponctuer les chapitres, jouant sur l'espace et les étoiles. Une évidence pour un artiste qui avait créé dès sa chanson "Space Oddity" le personnage d’astronaute de Major Tom.

Entre ces visuels et 48 chansons de l'interprète de "Let's Dance" remastérisées, le spectateur vit ce qui se rapproche d'une "expérience immersive, comme dans un planétarium", selon les mots de Brett Morgen, rencontré par l'AFP au 75 e Festival de Cannes où est présenté ce documentaire hors compétition. 

Cet Américain, qui avait signé "Kurt Cobain: Montage Of Heck", de facture plus traditionnelle, se livre sur un ton exalté. Ce travail lui a pris cinq ans et c'est le premier du genre autorisé par les légataires de Bowie depuis sa disparition en 2016. Ils ont laissé Morgen ouvrir les coffres à trésors.

Archives préservées

Le chanteur de "Aladdin Sane" et l'acteur de "L'homme qui venait d'ailleurs" a "énormément compté à plusieurs périodes de ma vie", expose le cinéaste. "D'abord à 11-12 ans, dans la puberté, quand je l'ai découvert, c'était puissant à un moment où je voulais être moi, pas mes parents".  

Il l'a ensuite rencontré dans les années 2000 pour un projet. "Ce n'était pas le moment pour lui, Dieu merci, car je n'étais pas encore là ou je devais être pour un film sur Bowie (rires)". A la mort du créateur de Ziggy Stardust, il était prêt, notamment à faire exploser le cadre du documentaire. 

Un des responsables du legs de Bowie lui confie alors "que David a collecté et préservé ses archives". "Pas pour un travail traditionnel, mais d'avantage pour une plongée immersive comme celle que je visais".

Et puis Morgen (53 ans aujourd'hui) a une attaque cardiaque et tombe dans le coma. Rétabli, "la philosophie, les mots, l'art de Bowie" ont résonné plus que jamais en lui.

"La mort, la réincarnation, Bowie en parlait dès le début, comme dans le morceau +Silly Boy Blue+", insiste-t-il. Il sort son téléphone et fait écouter 20 secondes de cette chanson en dressant un parallèle avec le phrasé de "Blackstar", morceau-titre de l'ultime album du Britannique, qui parle aussi de mort et d'héritage à laisser au travers de la création. 

Contradictions

"Moonage Daydream" (morceau de "The Rise And Fall Of Ziggy Stardust...") s'attache ainsi aux appétits de vie d'un artiste aux 1.000 visages. Le plus intéressant n'est pas la partie inaugurale avec les considérations du musicien sur l'espace et le temps. 

Le documentaire fait mouche quand on voit le créateur découper des bouts de phrases sur du papier pour les assembler aléatoirement et donner chair à ses chansons, ce qui avait été souvent écrit mais pas montré. 

On voit aussi des images de Jeff Beck, guitariste des Yardbirds, jouer aux côtés de Bowie sur scène. On aurait pu craindre une hagiographie contrôlée par les ayants droit. Mais les images d'un Bowie aux joues creuses et aux reniflements insistants témoignent des périodes noires des addictions. 

Et une séquence avec un célèbre soda, sponsor d'une tournée et à l'origine d'une publicité avec Bowie et Tina Turner, met l'artiste face à ses contradictions sur l'art et l'argent. 

Un passage marquant permet aussi d'apprécier les talents de Bowie peintre et on reconnaît sur des toiles le chanteur Iggy Pop, un proche. 


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.