Malgré les «grands progrès», le plan de relance de l'économie américaine se fait attendre

« Nous nous approchons d'un accord », a estimé Nancy Pelosi dans un communiqué, se disant « optimiste » sur le fait d'y arriver avant l'élection (Photo, AFP)
« Nous nous approchons d'un accord », a estimé Nancy Pelosi dans un communiqué, se disant « optimiste » sur le fait d'y arriver avant l'élection (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 21 octobre 2020

Malgré les «grands progrès», le plan de relance de l'économie américaine se fait attendre

  • De « grands progrès » ont été faits dans les discussions, a déclaré le chef de cabinet de Donald Trump, Mark Meadows, en fin de journée sur la chaîne CNBC
  • Entre avril et août, plus de 521 milliards de dollars ont été accordés aux entreprises américaines

WASHINGTON : Les chances de parvenir à un accord sur un plan de soutien économique aux États-Unis avant l'élection présidentielle du 3 novembre ont augmenté mardi après que la cheffe de l'opposition démocrate a annoncé que la rédaction d'un texte était en cours.

Les discussions entre l'administration Trump et les démocrates se poursuivent, même si l'ultimatum de quarante-huit heures posé par ces derniers a expiré.

De « grands progrès » ont été faits dans les discussions, a déclaré le chef de cabinet de Donald Trump, Mark Meadows, en fin de journée sur la chaîne CNBC.

Il espérait qu'un accord puisse être trouvé d'ici la fin de la semaine.

Le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin, et la cheffe des démocrates à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, qui négocient ce plan de relance depuis trois mois, se sont parlé par téléphone mardi après-midi. Ils doivent s'entretenir de nouveau mercredi.

« Nous nous approchons d'un accord », a estimé Nancy Pelosi mardi soir dans un communiqué, se disant « optimiste » sur le fait d'y arriver avant l'élection.

L'ultimatum a selon elle « permis de voir que des décisions peuvent être prises et qu'il est possible de discuter, ce qui montre que les deux camps sont sérieux dans leur volonté de trouver un compromis ».

Rien avant l'élection ?

L'administration Trump et l'opposition démocrate semblaient même, plus tôt dans la journée, sur le point de trouver un compromis. Cet optimisme avait d'ailleurs été salué par les marchés financiers, notamment par Wall Street, qui a passé la journée dans le vert.

Nancy Pelosi avait indiqué que, malgré certains sujets toujours en discussion, le texte était en train d'être rédigé.

Une position commune a notamment pu être trouvée sur les tests du Covid-19 et le suivi des cas, qui était une des pommes de discorde avec la Maison Blanche.

Mais le président républicain du Sénat, Mitch McConnell, aurait en privé conseillé aux républicains de ne rien conclure avec Nancy Pelosi avant l'élection présidentielle du 3 novembre, selon le New York Times.

Il s'oppose, depuis le début des négociations, au vote d'un plan de relance qu'il jugerait trop coûteux, estimant que 500 milliards de dollars sont suffisants.

Le montant total de l'enveloppe est justement le principal sujet sur lequel s'opposent le gouvernement Trump et Nancy Pelosi. L'élue démocrate demande des mesures évaluées à au moins 2.200 milliards de dollars, tandis que la Maison Blanche pousse pour 1.800 milliards et souhaite également une protection des entreprises contre d'éventuelles poursuites de salariés en cas d'infections au Covid-19. 

Vote au Sénat

Mais à deux semaines de l'élection présidentielle, ces aides sont devenues un enjeu électoral important, chaque camp craignant que l'autre s'en attribue le mérite en cas d'accord.

Près des trois quarts des électeurs plus de la moitié chez les républicains sont par exemple favorables à un nouveau plan de relance de plusieurs milliers de milliards de dollars, selon un sondage publié mardi par le New York Times.

Donald Trump, qui brigue un second mandat, se présente comme le champion de l'économie. Cette dernière était au meilleur de sa forme en février, mais a été paralysée par la crise sanitaire: les licenciements se multiplient et la liste de PME faisant face à des problèmes de trésorerie s'allonge.

Cette situation préoccupe les économistes qui plaident unanimement pour un coup de pouce supplémentaire aux ménages et aux entreprises.

Si le gouvernement fédéral et les démocrates trouvaient un accord, le texte devrait être aussi validé par le Sénat.

Un plan d'aide concernant uniquement de nouvelles aides pour les petites et moyennes entreprises y a été rejeté mardi en fin de journée. Il s'agissait de prêts destinés à payer les salaires, qui ont vocation à se transformer en subventions.

Ces prêts, dits PPP, avaient été mis sur pied en mars dans le cadre du gigantesque plan de relance américain. Entre avril et août, plus de 521 milliards de dollars ont été accordés aux entreprises américaines.


Évolution du financement des banques saoudiennes face à la hausse de la demande de prêts hypothécaires, selon S&P Global

Le financement hypothécaire représentait 23,5 % du total des crédits alloués par les banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019. (AFP)
Le financement hypothécaire représentait 23,5 % du total des crédits alloués par les banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019. (AFP)
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  • l'agence de notation a déclaré que les profils de financement des institutions financières du Royaume devraient subir des changements, principalement en raison d'une initiative soutenue par l'État pour stimuler l'accession à la propriété
  • Les besoins de financement continus de l'initiative économique Vision 2030 et la croissance relativement faible des dépôts, sont susceptibles d'inciter les banques à rechercher d'autres sources de financement

RIYAD : Les banques saoudiennes devraient poursuivre des stratégies alternatives de financement pour faire face à l'expansion rapide des prêts, alimentée par la demande de nouveaux prêts hypothécaires, selon S&P Global.

Dans son dernier rapport, l'agence de notation a déclaré que les profils de financement des institutions financières du Royaume devraient subir des changements, principalement en raison d'une initiative soutenue par l'État pour stimuler l'accession à la propriété.

Selon l'analyse, le financement hypothécaire représentera 23,5 % de l'allocation totale de crédit des banques saoudiennes à la fin de 2023, contre 12,8 % en 2019.

« Les besoins de financement continus de l'initiative économique Vision 2030 et la croissance relativement faible des dépôts, sont susceptibles d'inciter les banques à rechercher d'autres sources de financement, y compris l’externe », a déclaré S&P Global. 

Le rapport prévoit également que cette recherche de financement externe pourrait potentiellement avoir un impact sur la qualité de crédit du secteur bancaire saoudien.

Selon l'agence de notation basée aux États-Unis, la croissance des prêts parmi les banques saoudiennes a dépassé celle des dépôts, avec un ratio prêts/dépôts supérieur à 100 % en 2022, contre 86 % à la fin de 2019.

S&P Global s'attend à ce que cette tendance persiste, en particulier avec les prêts aux entreprises jouant un rôle plus important dans la croissance au cours des prochaines années. « Nous considérons que les banques saoudiennes se tourneront probablement vers des stratégies de financement alternatives pour soutenir cette expansion », indique le rapport. 


Espagne: la maison mère de Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier se lance en Bourse

 Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe. (AFP).
Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe. (AFP).
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  • Cent dix ans après sa création, la maison de beauté catalane va connaître une petite révolution avec cette opération, censée lui donner les moyens de concurrencer les grands noms du secteur
  • C'est "une étape décisive" qui "nous permettra d'être plus compétitifs sur le marché international de la beauté", soulignait dans un récent communiqué le PDG de l'entreprise, Marc Puig

MADRID: Les marques Nina Ricci, Paco Rabanne et Jean Paul Gaultier font vendredi leur entrée sur les marchés financiers avec l'introduction en Bourse à Madrid de leur maison mère, le groupe espagnol Puig, en pleine expansion dans le secteur du luxe.

Cent dix ans après sa création, la maison de beauté catalane va connaître une petite révolution avec cette opération, censée lui donner les moyens de concurrencer les grands noms du secteur comme Estée Lauder, Hermès, Kering et LVMH.

C'est "une étape décisive" qui "nous permettra d'être plus compétitifs sur le marché international de la beauté", soulignait dans un récent communiqué le PDG de l'entreprise, Marc Puig, en assurant viser une "approche de long terme".

Fondé en 1914 à Barcelone par l'entrepreneur Antonio Puig Castellò, le groupe de parfums et cosmétiques espagnol s'est fait une place ces dernières années parmi les géants du luxe et de la mode, en multipliant les acquisitions de marques de prestige.

La maison catalane contrôle ainsi les griffes Paco Rabanne, Nina Ricci, Charlotte Tilbury, Carolina Herrera, Dries Van Noten et Jean Paul Gaultier. Il a également noué des contrats de licence avec Prada, Christian Louboutin et Comme des Garçons.

Contrôle familial

L'introduction en Bourse de Puig se fera vendredi au prix de 24,50 euros par action. Elle est présentée par les analystes comme le plus gros lancement boursier de l'année en Espagne et comme l'un des principaux en Europe.

Le montant fixé pour l'action Puig valorise le groupe barcelonais à près de 14 milliards d'euros. Cela lui permettra d'intégrer directement l'Ibex 35, indice vedette regroupant les 35 plus grosses entreprises espagnoles.

Cette opération d'envergure se déclinera en deux phases: une émission de nouvelles actions, devant rapporter 1,25 milliard d'euros, et la vente de parts détenues par Exea, la holding de la famille Puig, pour près de 1,36 milliard d'euros.

Cette double opération pourrait être complétée par une vente de titres réservée à certains investisseurs pour un total de 390 millions d'euros, selon le groupe. De quoi lever au total quelque 3 milliards d'euros.

Malgré cette opération, la famille Puig assure qu'elle restera l'actionnaire majoritaire de l'entreprise avec 71,7% des parts. Elle conservera, en outre, une très large majorité des droits de vote (92,5%) au sein de son conseil d'administration.

« Muscle financier »

L'introduction en Bourse du groupe catalan avait été officialisée le 8 avril, après avoir été évoquée pour la première fois le 20 octobre par Marc Puig en personne dans un entretien au quotidien économique Financial Times.

Le PDG de 62 ans avait alors estimé qu'elle permettrait d'imposer une "discipline" de marché à l'entreprise et d'éviter les possibles "difficultés" auxquelles les sociétés familiales sont confrontées lors du passage de témoin entre générations.

Il arrive, en effet, "que les entreprises familiales perdent leur position sur le marché. Elles peuvent commencer à mourir lentement et personne au sein de l'entreprise n'en est conscient", avait insisté le petit-fils d'Antonio Puig, à la tête du groupe depuis 2004.

Selon Javier Cabrera, analyste chez XTB, ce lancement boursier devrait permettre à la maison de beauté catalane d'acquérir du "muscle financier", en profitant de la "bonne dynamique boursière du secteur".

De fait, le contexte est actuellement porteur pour le luxe, dont les poids lourds ont enregistré des niveaux de ventes record en 2023, malgré un léger ralentissement après deux années de croissance à deux chiffres.

Puig a, pour sa part, réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 4,3 milliards d'euros et dégagé un bénéfice net de 465 millions d'euros, en hausse de 16% sur un an. Et cette dynamique pourrait s'accélérer.

Les acquisitions réalisées ces dernières années permettent "une forte croissance" et une "diversification des revenus" du groupe, observe Javier Cabrera, qui insiste sur ses bons résultats en Chine, marché devenu incontournable pour le secteur du luxe.


Liban: l'Union européenne annonce une aide d'un milliard d'euros pour soutenir l'économie

Le Premier ministre libanais Najib Mikati (au centre) pose pour une photo avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président chypriote Nikos Christodoulides lors de leur rencontre au siège du gouvernement du Grand Sérail à Beyrouth (Photo, AFP).
Le Premier ministre libanais Najib Mikati (au centre) pose pour une photo avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président chypriote Nikos Christodoulides lors de leur rencontre au siège du gouvernement du Grand Sérail à Beyrouth (Photo, AFP).
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  • Le président chypriote s'était déjà rendu au Liban le 8 avril pour discuter avec M. Mikati de la question des réfugiés
  • Le Liban, frappé par une crise économique depuis 2019 dit accueillir près de deux millions de réfugiés syriens

BEYROUTH: La cheffe de la Commission européenne a annoncé jeudi à Beyrouth une aide d'un milliard d'euros pour soutenir la "stabilité socio-économique" du Liban et appelé ce pays à bien coopérer dans la lutte contre l'immigration clandestine.

Les fonds seront "disponibles à partir de cette année jusqu’en 2027. Nous voulons contribuer à la stabilité socio-économique du Liban", a déclaré Ursula von der Leyen, ajoutant "compter sur une bonne coopération" des autorités libanaises dans la lutte contre l'immigration clandestine vers l'Europe.

Le Liban, frappé par une crise économique depuis 2019 dit accueillir près de deux millions de réfugiés syriens, soit le plus grand ratio par habitant au monde.

Le petit pays méditerranéen, frontalier de la Syrie, n'a de cesse d'exhorter la communauté internationale de les rapatrier, les armes s'étant tues dans plusieurs régions syriennes.

Les migrants, demandeurs d'asile et réfugiés qui quittent le Liban par bateau à la recherche d'une vie meilleure en Europe se dirigent souvent vers Chypre qui affirme être en première ligne face aux flux migratoires au sein de l'UE.

"La réalité actuelle de cette question est devenue plus grande que la capacité du Liban à la traiter", a déclaré le Premier ministre libanais Najib Mikati, lors d'une conférence de presse en présence de Mme. von der Leyen et du président chypriote Nikos Christodoulides.

Augmentation des ressortissants syriens à Chypre 

"Nous renouvelons notre demande à l'UE, (...) d’aider les personnes déplacées dans leur pays (d'origine et non au Liban), pour les encourager à rentrer volontairement", a-t-il poursuivi.

De son côté, Chypre, qui fait état d'une augmentation des arrivées de ressortissants syriens, estime que la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, qui a déclenché des violences à la frontière israélo-libanaise, a affaibli les efforts de Beyrouth pour empêcher les départs.

De janvier à avril 2024, plus de 40 bateaux transportant environ 2.500 personnes ont accosté à Chypre, a indiqué à l'AFP l'agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

Chypre avait conclu il y a des années avec le Liban un accord pour le retour de migrants en situation irrégulière.

Le président chypriote s'était déjà rendu au Liban le 8 avril pour discuter avec M. Mikati de la question des réfugiés et de la manière de contrôler le flux migratoire vers son pays.