L'espoir d'un plan de relance de l’économie US avant l'élection s’amenuise

Steven Mnuchin, le secrétaire au Trésor, quitte le bureau du chef de la majorité républicaine au Sénat américain Mitch McConnell au Capitole américain le 30 septembre 2020 à Washington. M. Mnuchin a rencontré des démocrates et des républicains au sujet des fonds de secours pour lutter contre le coronavirus (Photo, AFP)
Steven Mnuchin, le secrétaire au Trésor, quitte le bureau du chef de la majorité républicaine au Sénat américain Mitch McConnell au Capitole américain le 30 septembre 2020 à Washington. M. Mnuchin a rencontré des démocrates et des républicains au sujet des fonds de secours pour lutter contre le coronavirus (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 15 octobre 2020

L'espoir d'un plan de relance de l’économie US avant l'élection s’amenuise

  • « Il y a encore 12 millions de personnes au chômage (...), il y a encore beaucoup de petites entreprises qui ont besoin d'aide »
  • L'administration Trump avait ainsi fait une offre pour un plan d'aides de 1.800 milliards de dollars

WASHINGTON : Un accord sur un nouveau plan de soutien à l'économie américaine avant l'élection présidentielle du 3 novembre semble de plus en plus improbable, en raison de positions « très éloignées » entre le gouvernement Trump et l'opposition démocrate.

« Nous continuons de progresser sur certaines questions, (mais) sur certains sujets nous restons très éloignés », a déclaré mercredi Steven Mnuchin, le secrétaire au Trésor, lors d'une conférence virtuelle organisée par le Milken Institute, sans donner davantage de détails.

M. Mnuchin négocie au nom du gouvernement fédéral avec la présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi ce plan jugé crucial pour aider les ménages et les petites entreprises affectés par la pandémie de Covid-19.

Selon l'équipe de l'élue démocrate, « l'un des principaux désaccords reste le manque de compréhension de la Maison Blanche du besoin d'une stratégie nationale pour les tests (de Covid-19) ».

Nancy Pelosi « pense que nous pouvons rouvrir notre économie et nos écoles rapidement et sans risque, et les scientifiques sont d'accord sur le fait que nous devons avoir un programme de tests », a ainsi twitté son porte-parole, Drew Hammill.

Ces déclarations pesaient sur la Bourse qui espérait un accord: le Dow Jones, l'indice financier vedette de Wall Street, perdait 0,51% vers 13H29 (17H29 GMT).

« L'espoir continue de s'estomper sur l'adoption d'un nouveau plan de relance (...) avant l'élection présidentielle américaine », ont commenté les analystes de Wells Fargo dans une note.

Des patrons de grandes banques américaines ont prévenu mardi et mercredi, lors de la publication de leurs performances financières, que sans nouveau plan de soutien à la croissance, la situation économique pourrait rapidement se dégrader.

« Il y a encore 12 millions de personnes au chômage (...), il y a encore beaucoup de petites entreprises qui ont besoin d'aide. Il est important d'avoir une nouvelle vague d'aides », a enjoint Jennifer Piepszakr, la directrice financière de JPMorgan Chase, la première banque américaine par actifs.

« A l'avenir, la trajectoire de la reprise économique n'est pas claire alors que l'impact négatif du Covid-19 se poursuit et qu'un nouveau soutien budgétaire n'est pas sûr », a mis en garde Charlie Scharf, le PDG de Wells Fargo, firme qui octroie au moins un prêt immobilier sur cinq aux Etats-Unis.

Argent et politique

La Maison Blanche et ses alliés républicains tentent depuis fin juillet de se mettre d'accord avec les démocrates, en vain.

Cernée par de mauvais sondages, la Maison Blanche semblait, la semaine dernière, vouloir peser de tout son poids pour arracher un compromis.

L'administration Trump avait ainsi fait une offre pour un plan d'aides de 1.800 milliards de dollars, en hausse comparé aux 1.500 proposés initialement. Les démocrates campent eux sur un paquet de mesures évalué à 2.200 milliards de dollars.

Outre les tests, les deux parties se déchirent aussi sur l'enveloppe qui pourrait être allouée aux Etats, ce qui a poussé la Maison Blanche à réclamer des mesures ciblées.

« Il y a des sujets d'argent, il y a aussi des sujets politiques », a expliqué mercredi Steven Mnuchin.

Le nouveau plan de soutien économique est devenu l'enjeu d'une bataille électorale entre démocrates et républicains, à trois semaines d'une élection particulièrement clivante, chaque parti craignant que l'autre s'attribue le mérite d'un accord.

Les discussions continuent malgré tout. Nancy Pelosi et Steven Mnuchin ont ainsi discuté pendant une heure mercredi matin.

« Nous avons eu une discussion approfondie sur plusieurs sujets », a assuré le ministre.

Le ton était tout autant cordial du côté de Nancy Pelosi: « En réponse aux propositions envoyées ce week-end, (Steven Mnuchin et Nancy Pelosi) ont passé du temps à clarifier les termes (employés), ce qui était productif », a expliqué le porte-parole de l'élue démocrate, Drew Hammill, dans un tweet.

Ils doivent se parler de nouveau jeudi, a-t-il souligné.

Un nouveau plan doit succéder à un vaste programme de 2.200 milliards de dollars qui avait été adopté fin mars, avant d'être rallongé de 500 milliards de dollars en avril. 


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.