Les pays membres offrent à l'OMS plus de souplesse et d'indépendance financière

Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, prononce un discours le jour de l'ouverture de la 75e Assemblée mondiale de la santé à Genève (Photo, AFP).
Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, prononce un discours le jour de l'ouverture de la 75e Assemblée mondiale de la santé à Genève (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 25 mai 2022

Les pays membres offrent à l'OMS plus de souplesse et d'indépendance financière

  • L'OMS est financée par ses 194 Etats membres et par des organisations non gouvernementales
  • Les cotisations les plus élevées sont celles des États-Unis

GENÈVE: Les Etats membres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont accepté mardi de changer la façon dont ils la financent, pour lui donner les moyens d'être plus réactive et de mieux choisir ses priorités.

"C'est un moment historique", s'est réjouit le patron de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, tout juste réélu pour un second mandat de cinq ans.

Jusqu'à présent, la très grande partie des fonds donnés par les Etats à l'OMS étaient des contributions volontaires, difficiles à planifier et pour lesquelles il faut dépenser beaucoup d'énergie pour les obtenir.

Le nouveau système va progressivement amener - sur une période d'une dizaine d'année - la part fixe du budget de l'OMS à 50%, contre seulement 16% pour le budget biennal 2020-2021.

«Transformer»

"La décision que vous avez prise ne va pas seulement changer la façon dont cette organisation est financée, mais elle va aussi transformer la façon dont elle travaille", a dit le Dr Tedros, après l'adoption de la réforme par un comité de pays membres et avant que l'Assemblée mondiale de la santé, réunie à Genève (Suisse) cette semaine, ne l'adopte également.

Le directeur général de l'OMS a fait de la réforme des finances de l'organisation une priorité.

"Cela va nous donner une plateforme de financement durable pour proposer des programmes à long terme, recruter des experts dont nous avons besoin et nous permettre d'apporter à tous les pays membres le soutien dont ils ont besoin", a-t-il assuré.

L'OMS est financée par ses 194 Etats membres et par des organisations non gouvernementales.

Elle disposait jusqu'à présent d'une marge de manœuvre très limitée à l'heure de répondre à certaines crises, en particulier lorsqu'il s'agissait de conflits oubliés ou de maladies négligées.

D'autant que le budget de l'organisation n'est que de 5,8 milliards de dollars pour la période 2020-21, et de 6,12 milliards pour le cycle budgétaire 2022-23.

Des moyens comparativement faibles: l'Assistance publique/Hôpitaux de Paris dispose par exemple d'un peu moins de 8 milliards d'euros par an.

Nuire à l'indépendance 

Le directeur général avait rappelé récemment que si la somme globale reçue par l'OMS au cours des deux dernières années est la plus élevée de son histoire, le fait que la plupart de ces fonds soient déjà affectés à des projets par les donateurs "peut nuire à l'indépendance de l'organisation".

Ce nouveau financement ne se fait pas sans contreparties: l'OMS s'est engagée à être plus transparente sur son financement et sur le recrutement de son personnel.

"Nous reconnaissons que vos attentes sont fortes et c'est bien ainsi. Vous êtes en droit d'attendre une plus grande responsabilité, plus de transparence et plus d'efficacité", a dit le Dr Tedros.

Selon les derniers chiffres, les contributions obligatoires ne représentent que 957 millions de dollars, tandis que les contributions volontaires représentent 3,7 milliards de dollars.

Les cotisations les plus élevées sont celles des États-Unis (219 millions de dollars), de la Chine (115 millions), du Japon (82 millions), de l'Allemagne (58 millions) et de la Grande-Bretagne (44 millions).

Grand écart 

Selon le président du groupe de travail de l'OMS sur le financement durable, Bjorn Kummel, il y un "écart énorme" entre ce que les Etats membres attendent de l'OMS et la manière dont ils la financent.

Il a expliqué que les contributions obligatoires augmenteront de 20% dans le prochain budget, pour atteindre environ 1,2 milliard de dollars.

Le ministre néo-zélandais de la Santé, Andrew Little, a demandé que la réforme du budget soit mise en oeuvre immédiatement afin de maintenir "l'élan" déclenché par la pandémie.

Le Dr Tedros a pour sa part martelé une nouvelle fois que "mettre de l'argent dans la santé n'est pas de la charité, mais un investissement".

"Chaque dollar investi dans l'OMS offre un retour sur investissement de 35 dollars", a-t-il affirmé.

Tedros décroche un second mandat à la tête de l'Organisation mondiale de la santé

Premier Africain à diriger l'OMS, l'Ethiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, a été reconduit mardi pour un second mandat et c'est en larmes qu'il a dit son espoir "que la paix va venir" en partageant ses souvenirs "d'enfant de la guerre" réveillés par un récent voyage en Ukraine.

Les jeux étaient quasiment faits avant le vote à bulletins secrets lors de l'Assemblée mondiale qui se tient à Genève: le docteur Tedros, comme il aime à se faire appeler, était le seul candidat en lice et soutenu par de nombreux Etats membres, qui pèsent lourd dans l'Organisation mondiale de la santé. 

"Je suis fier d'être à l'OMS", a lancé le directeur général, remerciant les délégués "pour leur confiance". Selon plusieurs sources, il a obtenu 155 voix contre 5. 

"Cela va nous donner une plateforme de financement durable pour proposer des programmes à long terme, recruter des experts dont nous avons besoin et nous permettre d'apporter à tous les pays membres le soutien dont ils ont besoin", a-t-il assuré.

L'OMS est financée par ses 194 Etats membres et par des organisations non gouvernementales.

Elle disposait jusqu'à présent d'une marge de manœuvre très limitée à l'heure de répondre à certaines crises, en particulier lorsqu'il s'agissait de conflits oubliés ou de maladies négligées.

D'autant que le budget de l'organisation n'est que de 5,8 milliards de dollars pour la période 2020-21, et de 6,12 milliards pour le cycle budgétaire 2022-23.

Des moyens comparativement faibles: l'Assistance publique/Hôpitaux de Paris dispose par exemple d'un peu moins de 8 milliards d'euros par an.

Nuire à l'indépendance 

Le directeur général avait rappelé récemment que si la somme globale reçue par l'OMS au cours des deux dernières années est la plus élevée de son histoire, le fait que la plupart de ces fonds soient déjà affectés à des projets par les donateurs "peut nuire à l'indépendance de l'organisation".

Ce nouveau financement ne se fait pas sans contreparties: l'OMS s'est engagée à être plus transparente sur son financement et sur le recrutement de son personnel.

"Nous reconnaissons que vos attentes sont fortes et c'est bien ainsi. Vous êtes en droit d'attendre une plus grande responsabilité, plus de transparence et plus d'efficacité", a dit le Dr Tedros.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.