Les Etats-Unis, seul pays occidental où la violence par arme à feu frappe «  tout le temps »

Les chiffres des décès par arme à feu aux Etats-Unis, y compris les suicides, sont  effarants: plus de 17.000 morts déjà cette année, dont près de 650 mineurs. (AFP).
Les chiffres des décès par arme à feu aux Etats-Unis, y compris les suicides, sont effarants: plus de 17.000 morts déjà cette année, dont près de 650 mineurs. (AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 26 mai 2022

Les Etats-Unis, seul pays occidental où la violence par arme à feu frappe «  tout le temps »

  • C'est dans cet Etat de la Nouvelle-Angleterre (nord-est) qu'un déséquilibré âgé de 20 ans avait tué 26 personnes, dont 20 enfants âgés de 6 et 7 ans, avant de se suicider, dans l'école primaire Sandy Hook le 14 décembre 2012
  • Le tabloïd New York Post a d'ailleurs titré mercredi "Sandy Hook Again" ("Un nouveau Sandy Hook") au lendemain du massacre de 19 enfants et deux enseignants dans l'école primaire Robb d'Uvalde, au Texas

NEW YORK: Malgré des massacres presque quotidiens dans des lieux publics depuis des décennies, les Etats-Unis ne parviennent pas à se doter d'une législation plus draconienne contre les armes à feu, au contraire d'autres pays occidentaux comme la Nouvelle-Zélande après la tuerie de Christchurch en 2019.


Pour se moquer avec une ironie grinçante de ce débat qui tourne à vide dans la première puissance mondiale, le média satirique "The Onion" a publié à 21 reprises depuis 2014 - et encore une fois mercredi - le même article titré "+On ne peut rien y faire+, affirme le seul pays où cela arrive tout le temps".


The Onion avait publié exactement le même papier il y a dix jours après une tuerie raciste dans un supermarché de Buffalo, dans l'Etat de New York, où un jeune suprémaciste blanc est accusé d'avoir assassiné dix personnes noires.


"Cela n'arrive que dans ce pays, et nulle part ailleurs. Dans aucun autre pays, les enfants vont à l'école en pensant qu'ils pourraient se faire tirer dessus", a tonné mardi soir le sénateur démocrate du Connecticut, Chris Murphy, qui a "supplié" ses pairs d'agir.

« Un nouveau Sandy Hook »

C'est dans cet Etat de la Nouvelle-Angleterre (nord-est) qu'un déséquilibré âgé de 20 ans avait tué 26 personnes, dont 20 enfants âgés de 6 et 7 ans, avant de se suicider, dans l'école primaire Sandy Hook le 14 décembre 2012.


Le tabloïd New York Post a d'ailleurs titré mercredi "Sandy Hook Again" ("Un nouveau Sandy Hook") au lendemain du massacre de 19 enfants et deux enseignants dans l'école primaire Robb d'Uvalde, au Texas.


Une nouvelle tuerie qui a immédiatement relancé les critiques sur la prolifération des armes à feu aux États-Unis (leur nombre est évalué à 393 millions). Et ce même si le débat reste désespérément stérile, compte tenu du très mince espoir d'adoption par le Congrès d'une loi nationale ambitieuse sur la question.


Les chiffres des décès par arme à feu, y compris les suicides, sont pourtant effarants: plus de 17.000 morts déjà cette année, dont près de 650 mineurs. En moyenne, 40.620 personnes meurent chaque année par arme à feu aux Etats-Unis, selon l'organisation Everytown For Gun Safety, soit 111 personnes par jour.


Mais, à l'opposé de l'inertie américaine, d'autres pays ont pris le taureau par les cornes.


Quelques heures après la massacre d'Uvalde, la Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern était l'invitée de l'émission de CBS "The Late Show with Stephen Colbert" où elle a infligé une petite leçon à l'Amérique.


Le 15 mars 2019, un suprémaciste blanc avait ouvert le feu dans deux mosquées de Christchurch, tuant 51 personnes et blessant des dizaines d'autres.

« Plus jamais ça »

Moins d'un mois plus tard, l'archipel océanien interdisait quasiment toutes les armes semi-automatiques et les fusils d'assaut.


"Je ne pouvais pas concevoir que des armes aussi destructrices et meurtrières puissent être achetées légalement dans ce pays", avait dit à l'époque Mme Ardern.


Mardi, sur CBS, la cheffe du gouvernement néo-zélandais a expliqué que ses concitoyens étaient "des gens très pragmatiques".


"Quand on vu ce qui c'était passé, tout le monde s'est dit plus jamais ça" et "c'était à nous, politiciens, de répondre à cela", a poursuivi la dirigeante, dont le gouvernement s'est "débarrassé" des armes "semi-automatiques de type militaire".


L'Australie voisine, qui a elle aussi interdit les armes semi-automatiques après une tuerie de masse en 1996, a tenté de résumer, par la voix de son nouveau ministre des Finances Jim Chalmers, le sentiment des alliés de Washington : "Il est difficile d'imaginer qu'un grand pays comme les Etats-Unis puissent continuer comme ça, avec cette violence par arme à feu, ces atrocités", a-t-il dit à la presse.


Le président Joe Biden a d'une certaine manière répondu mardi soir: "Ne me dites pas qu'on ne peut rien faire contre ce carnage", a-t-il lancé en reconnaissant que "ce genre de tueries de masse se déroulait rarement ailleurs dans le monde".


Pour le sénateur Murphy, "il n'y a pas plus de gens avec des intentions meurtrières en Amérique que dans d'autres pays". Mais nulle part ailleurs, on peut "se rendre chez Walmart et acheter une arme qui tue 20 enfants en deux minutes", a-t-il dénoncé sur la chaîne MSNBC.


Russie: le suicide apparent d'un ministre sème la peur au sein de l'élite

Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin. (AFP)
Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin. (AFP)
Short Url
  • Si les circonstances de la mort de Roman Starovoït, âgé de 53 ans, restent floues, les médias russes ont évoqué une enquête pour corruption le visant, assurant qu'il devait être arrêté prochainement
  • Limogé par le président Vladimir Poutine, il s'est probablement donné la mort, selon les premiers résultats de l'enquête, qui est en cours

SAINT-PETERSBOURG: Le suicide probable du ministre russe des Transports, Roman Starovoït, annoncé peu après son limogeage lundi par Vladimir Poutine sur fond d'allégations de corruption, a profondément choqué l'élite politique, où chacun redoute de faire les frais de la chasse aux profiteurs.

Ses funérailles ont eu lieu vendredi dans un cimetière de Saint-Pétersbourg en présence de sa famille et de collègues, mais en l'absence de M. Poutine qui n'a pas non plus participé à la cérémonie d'adieu jeudi.

Si les circonstances de la mort de Roman Starovoït, âgé de 53 ans, restent floues, les médias russes ont évoqué une enquête pour corruption le visant, assurant qu'il devait être arrêté prochainement.

Limogé par le président Vladimir Poutine, il s'est probablement donné la mort, selon les premiers résultats de l'enquête, qui est en cours.

"C'est une grande perte pour nous, très inattendue. Nous sommes tous choqués", a déclaré à l'AFP Vassilissa, 42 ans, l'épouse d'un collègue de M. Starovoït, lors de la cérémonie de jeudi.

"Il était tellement actif, joyeux, il aimait énormément la vie. Je ne comprends pas comment cela a pu arriver", ajoute cette femme, les larmes aux yeux.

Après avoir déposé devant le cercueil de grands bouquets de roses rouges, des anciens collègues de M. Starovoït, en costumes sombres, sont repartis très vite dans leurs luxueuses voitures noires.

Dans une ambiance très lourde rappelant les funérailles dans le film culte "Le Parrain" de Francis Ford Coppola, d'autres personnes interrogées par les journalistes de l'AFP dans la foule ont refusé de parler.

"Bouc émissaire" 

Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin.

Son successeur à la tête de cette région, Alexeï Smirnov, a lui été arrêté au printemps pour le détournement des fonds destinés à renforcer les fortifications à la frontière. Celle-là même que les Ukrainiens ont traversé facilement, pour n'être repoussés que neuf mois plus tard.

Les autorités "ont essayé de faire de lui (Roman Starovoït) un bouc émissaire", accuse auprès de l'AFP Andreï Pertsev, analyste du média indépendant Meduza, reconnu "indésirable" et interdit en Russie.

L'incursion ukrainienne "s'est principalement produite parce qu'il n'y avait pas assez de soldats pour protéger la frontière", mais c'était "plus facile de rejeter la faute sur un responsable civil", explique-t-il.

L'affaire Starovoït s'inscrit dans une vague récente de répression visant de hauts responsables soupçonnés de s'être enrichis illégalement pendant l'offensive russe en Ukraine. Et selon des analystes, si les scandales de corruption on toujours existé en Russie, la campagne militaire a changé les règles du jeu politique.

"Il existait des règles auparavant, selon lesquelles les gens savaient: une fois qu'ils montaient suffisamment haut, on ne les embêtait plus", estime M. Pertsev. "Mais elles ne fonctionnent plus."

"On ne vole pas" 

Alors que Vladimir Poutine promettait régulièrement de s'attaquer à la corruption - étant lui même accusé de s'être enrichi illégalement par ses détracteurs -, les rares arrestations médiatisées ont été davantage utilisées pour cibler des opposants ou résultaient de luttes internes entre les échelons inférieurs du pouvoir en Russie.

Depuis l'offensive en Ukraine lancée en février 2022, "quelque chose dans le système a commencé à fonctionner de manière complètement différente", souligne la politologue Tatiana Stanovaïa du Centre Carnegie Russie Eurasie, interdit en Russie en tant qu'organisation "indésirable".

"Toute action ou inaction qui, aux yeux des autorités, accroît la vulnérabilité de l'État face aux actions hostiles de l'ennemi doit être punie sans pitié et sans compromis", estime Mme Stanovaïa en définissant la nouvelle approche du pouvoir.

Pour le Kremlin, la campagne en Ukraine est une "guerre sainte" qui a réécrit les règles, confirme Nina Khrouchtcheva, professeure à The New School, une université de New York, et arrière-petite-fille du dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev.

"Pendant une guerre sainte, on ne vole pas (...) on se serre la ceinture et on travaille 24 heures sur 24", résume-t-elle.

Signe des temps, plusieurs généraux et responsables de la Défense ont été arrêtés pour des affaires de détournement de fonds ces dernières années. Début juillet, l'ancien vice-ministre de la Défense Timour Ivanov a été condamné à 13 ans de prison.

Cette ambiance, selon Mme Stanovaïa, a créé un "sentiment de désespoir" au sein de l'élite politique à Moscou, qui est peu susceptible de s'atténuer.

"À l'avenir, le système sera prêt à sacrifier des figures de plus en plus en vue," avertit-elle.

 


Un trafic de stupéfiants démantelé entre Espagne et France, 13 arrestations

reize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police. (AFP)
reize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police. (AFP)
Short Url
  • 2,4 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les enquêteurs de Office anti-stupéfiants (OFAST) de la police judiciaire de Lyon, qui ont mené ces opérations
  • Dans cette première phase, les 11 suspects ont été mis en examen et sont, depuis, en détention provisoire, selon la DIPN

LYON: Treize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police.

Onze suspects ont été interpellés entre décembre 2023 et juillet 2024, notamment grâce à l'interception par les policiers de deux poids-lourds et d'un convoi de voitures "entre la région lyonnaise et le Gard", "au moment où les stupéfiants étaient remis à des équipes locales", explique la Direction interdépartementale de la police (DIPN) du Rhône dans un communiqué.

Dans le même laps de temps, 2,4 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les enquêteurs de Office anti-stupéfiants (OFAST) de la police judiciaire de Lyon, qui ont mené ces opérations.

Dans cette première phase, les 11 suspects ont été mis en examen et sont, depuis, en détention provisoire, selon la DIPN.

Puis l'enquête a permis l'interpellation, le 30 juin dernier, d'un homme "soupçonné d'être le donneur d'ordres" et, le lendemain, d'un autre suspect, "fugitif condamné en 2016" à sept ans de prison pour trafic de stupéfiants. A son domicile dans l'Ain, "54 kg de cocaïne et plusieurs dizaines de milliers d'euros" ont été saisis, précise le communiqué qui n'en dit pas plus sur le profil de ces hommes. Ils ont été mis en examen le 4 juillet et placés en détention provisoire.

La police considère ainsi avoir réussi le "démantèlement de ce groupe criminel organisé (...) réalisant des importations de stupéfiants depuis l'Espagne vers la région Auvergne-Rhône-Alpes" pour des "quantités importantes".

 


Iran: la lauréate du prix Nobel de la Paix Mohammadi se dit «menacée d'élimination physique», selon le comité Nobel

La prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, dit avoir été "directement et indirectement menacée d'élimination physique" par les autorités iraniennes, a indiqué vendredi le comité Nobel qui s'est entretenu avec elle par téléphone. (AFP)
La prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, dit avoir été "directement et indirectement menacée d'élimination physique" par les autorités iraniennes, a indiqué vendredi le comité Nobel qui s'est entretenu avec elle par téléphone. (AFP)
Short Url
  • La prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, dit avoir été "directement et indirectement menacée d'élimination physique"
  • Ces menaces "montrent clairement que sa sécurité est en jeu, à moins qu'elle ne s'engage à mettre fin à tout engagement public en Iran"

OSLO: La prix Nobel de la paix iranienne, Narges Mohammadi, dit avoir été "directement et indirectement menacée d'élimination physique" par les autorités iraniennes, a indiqué vendredi le comité Nobel qui s'est entretenu avec elle par téléphone.

Ces menaces "montrent clairement que sa sécurité est en jeu, à moins qu'elle ne s'engage à mettre fin à tout engagement public en Iran" ainsi qu'à "toute apparition dans les médias", ajoute le comité Nobel dans un communiqué. Mme Mohammadi a été récompensée en 2023 pour "son combat contre l'oppression des femmes en Iran et pour la promotion des droits de l'homme".