Le Texas pleure ses enfants morts, la colère monte aux Etats-Unis

Aux Etats-Unis, les fusillades en milieu scolaire sont un fléau récurrent que les gouvernements successifs ont jusqu'à présent été impuissants à endiguer. (AFP).
Aux Etats-Unis, les fusillades en milieu scolaire sont un fléau récurrent que les gouvernements successifs ont jusqu'à présent été impuissants à endiguer. (AFP).
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Publié le Jeudi 26 mai 2022

Le Texas pleure ses enfants morts, la colère monte aux Etats-Unis

  • La tragédie, qui repose l'éternelle question de la limitation des armes à feu aux Etats-Unis, a assommé de douleur cette petite ville de 16.000 habitants en majorité hispaniques
  • Le tueur avait auparavant annoncé sur Facebook son intention d'attaquer sa grand-mère laquelle, bien que grièvement blessée, a réussi à alerter la police

UVALDE: Accablées de chagrin, des centaines de personnes se sont rassemblées pour pleurer les 19 enfants et les deux enseignantes victimes d'un effroyable massacre dans leur école d'Uvalde, au Texas, commis par un jeune homme de 18 ans à l'aide d'un fusil d'assaut acheté légalement.


La tragédie, qui repose l'éternelle question de la limitation des armes à feu aux Etats-Unis, a assommé de douleur cette petite ville de 16.000 habitants en majorité hispaniques. Un millier de personnes se sont réunies mercredi soir pour une veillée dans une salle de rodéo d'Uvalde.


"J'ai le coeur brisé", sanglotte Ryan Ramirez, qui a perdu sa fille Alithia, 10 ans, lors de la tuerie. A ses côtés, son épouse Jessica pleure doucement, leur autre fille dans les bras.

« Plus jamais heureux »

"Elle était une très bonne artiste" et aspirait à la grandeur, raconte M. Ramirez en feuilletant un portfolio des peintures colorées d'Alithia et des cartes d'anniversaire qu'elle dessinait pour sa mère. "Ma fille aurait voulu que toutes les personnes touchées soient fortes, qu'elles restent unies. C'est ce que nous essayons de faire".


Esmeralda Bravo, pour sa part, tient une photo de Nevaeh, sa petite-fille décédée. "Il n'y a pas d'explication", dit-elle. "C'était une bonne petite fille, très timide et très jolie. (...) Avoir le soutien de la communauté compte beaucoup pour moi, mais je préférerais que ma petite fille soit ici à mes côtés".


"Mon petit amour vole maintenant haut dans le ciel avec les anges au dessus", a écrit sur Facebook Angel Garza, dont la fille Amerie Jo venait juste de fêter son dixième anniversaire. "Je t'aime Amerie Jo", a-t-il ajouté. "Je ne serai plus jamais heureux ou plus jamais comme avant".

La tuerie du Texas ternit l'image des Etats-Unis dans le monde

La tuerie d'Uvalde, au Texas, a suscité l'horreur dans le monde entier, certains pays jugeant que ce nouveau massacre au fusil d'assaut interdisait à la puissance américaine de se prévaloir de représenter un modèle pour le reste du monde.


Joe Biden, qui a fait de la défense du modèle démocratique une de ses priorités, est apparu conscient des dégâts infligés à l'image des Etats-Unis lors d'une allocution solennelle mardi soir à la Maison Blanche, au retour d'une tournée diplomatique en Asie.


"Ce qui m'a frappé pendant ce vol de 17 heures, ce qui m'a frappé, c'est qu'il est rare que ce genre de tueries de masse se produise ailleurs dans le monde", a déclaré le président américain, qui s'était rendu 10 jours auparavant sur le site d'une tuerie raciste à Buffalo, dans le nord-est du pays.


Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, qui s'exprime rarement sur les affaires intérieures des Etats-Unis, s'est déclaré "consterné" par la mort de 19 enfants et de deux enseignants sous les balles d'un adolescent déséquilibré, tandis que le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont le pays est en guerre, a jugé le drame "terrible".


Le président français Emmanuel Macron a dit partager la "colère" de ceux qui s'opposent à la prolifération des armes à feu aux Etats-Unis.


Certains ont demandé, poliment, pourquoi aux Etats-Unis, où le droit à porter des armes est inscrit dans la constitution et défendu par un puissant lobby des armes, il est impossible de s'attaquer à la violence armée, qui fait 111 morts par jour dans le pays.


La Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern, en visite aux Etats-Unis, a noté que son gouvernement avait renforcé la régulation de la vente des armes après une tuerie raciste ayant fait 51 morts dans deux mosquées à Christchurch, en 2019.


"Nous sommes un peuple pragmatique. Quand nous voyons quelque chose comme ça se produire, tout le monde dit: plus jamais", a-t-elle noté sur CBS.

« Difficile d'imaginer »

En Australie, où les armes semi-automatiques ont été interdite peu après une tuerie à nombreuses victimes en 1996, un ministre du nouveau gouvernement travailliste a dénoncé "un nouvel acte insensé de violence armée aux Etats-Unis".


"Il est difficile d'imaginer qu'un grand pays comme les Etats-Unis puisse continuer comme ça, avec cette violence armée, ces massacres", a déclaré à la presse le ministre du Budget Jim Chalmers.


Comme ils l'ont fait lors de l'attaque des partisans de Donald Trump contre le Capitole le 6 janvier 2021, ou lors des émeutes ayant suivi le meurtre par un policier blanc de George Floyd à l'été 2020, les adversaires des Etats-Unis se sont emparés de l'affaire.


La Chine, régulièrement accusée par Washington de violations des droits humains et de "génocide" de la minorité Ouïghoure, a jugé "inacceptable" que les Etats-Unis ne parviennent pas à juguler la violence armée ou le racisme.


"Comment peut-on espérer que le gouvernement américain, qui ne soucie même pas des droits de son propre peuple, se soucie avec sincérité de la situation des droits humains dans d'autres pays", a ainsi demandé le porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin.


Le quotidien chinois Global Times a estimé que la tuerie du Texas mettait en évidence "l'échec" des Etats-Unis, "l'endroit le plus dangereux au monde".


Démocratie « dysfonctionnelle »

Les Etats-unis sont accusés depuis longtemps d'hypocrisie dans leur défense de la démocratie.


Pendant la Guerre froide, l'URSS se plaisait à dénoncer les lois racistes dites de "Jim Crow" et plus récemment, les Etats-Unis ont été critiqués, y compris par leurs alliés, pour être le dernier pays occidental à appliquer la peine de mort.


Pour Jeremi Suri, de l'University of Texas à Austin, les régimes autoritaires aiment à mettre en avant la sécurité de leurs pays, comme le fait notamment le président russe Vladimir Poutine.


Mais vu le niveau de la violence armée, il est difficile de traiter le problème comme "l'une des bizarreries de la société américaine: nous sommes des cow-boys et nous portons des armes", ajoute-t-il.


"L'incapacité à assurer une sécurité minimum à nos citoyens renforce (...) l'opinion de certains étrangers qui pensent que la démocratie est une forme dysfonctionnelle de gouvernement", ajoute ce professeur de sciences politiques.


"Même si nous n'avons jamais été parfaits dans notre pays, la défense de la démocratie est une part importante de notre identité à l'étranger et tout ceci a indubitablement un impact", conclut-il.


L'ancien ambassadeur de France à Washington Gérard Araud a qualifié la violence armée aux Etats-Unis de "folie sans aucune perspective d'amélioration".


"Rien. Il ne se passera rien. Et il y aura d’autres massacres", a-t-il tweeté.

Détails troublants

Des détails troublants n'ont cessé d'apparaître depuis la tuerie.


S'adressant aux journalistes, le gouverneur du Texas Greg Abbott a révélé que le meurtrier, Salvador Ramos, qui a été tué par la police, avait tiré sur sa grand-mère de 66 ans en plein visage avant de se rendre à l'école primaire Robb.


Le jeune homme n'avait pas d’antécédent judiciaires chez les mineurs ou de problèmes psychologiques connus des services de santé locaux, avait précisé le gouverneur, le qualifiant pourtant de "dément".


Le tueur avait auparavant annoncé sur Facebook son intention d'attaquer sa grand-mère laquelle, bien que grièvement blessée, a réussi à alerter la police.


Il a ensuite publié un nouveau mesage pour dire qu'il l'avait fait. Puis, au moins 15 minutes avant le massacre, un troisième pour faire savoir que sa prochaine cible était une école. Il s'y est rendu vêtu d'un gilet pare-balles et d'un AR-15, version civile d'un fusil d'assaut militaire conçu pour faire le plus de victimes possible en un temps record.


Les forces de l'ordre ont tenté de l'empêcher d'entrer dans l'école, mais après un échange de coups de feu, il est parvenu à se barricader dans une salle de classe. Outre les 21 morts, la tragédie a fait 17 blessés.


Aux Etats-Unis, les fusillades en milieu scolaire sont un fléau récurrent que les gouvernements successifs ont jusqu'à présent été impuissants à endiguer.


Le débat sur la régulation des armes à feu dans le pays tourne pratiquement à vide, étant donné l'absence d'espoir d'une adoption par le Congrès d'une loi nationale ambitieuse sur la question.


"Je suis triste et en colère contre notre gouvernement qui n'en fait pas assez pour limiter l'accès aux armes", fustige Rosie Buantel, une habitante d'Uvalde, à la sortie de la messe mercredi. "Nous avons vécu cela trop de fois, et rien n'est fait", assène cette quinquagénaire. 

« Prévisible »

Signe de la tension autour du sujet, la conférence de presse du gouverneur Greg Abbott, un républicain, a été interrompue par son opposant Beto O'Rourke, qui l'a accusé d'avoir sa part de "responsabilité".


"Vous dites que cela n'était pas prévisible, c'était complètement prévisible à partir du moment où vous avez décidé de ne rien faire", a déclaré cette figure du parti démocrate au Texas.


Le président Joe Biden a annoncé mercredi qu'il se rendrait dans cet Etat avec son épouse "dans les prochains jours".


La veille, il avait livré une allocution émue depuis la Maison Blanche, appelant à "transformer la douleur en action".


"Quand, pour l'amour de Dieu, allons-nous affronter le lobby des armes?", avait-il lancé, se disant "écœuré et fatigué" face à la litanie des fusillades en milieu scolaire.


Le puissant lobby pro-armes, la NRA, s'est dédouané mercredi de toute responsabilité, dénonçant "l'acte d'un criminel isolé et dérangé".


"Je considère que cette personne était le mal absolu", a déclaré pour sa part M. Abbott, exprimant une position courante chez les républicains américains, à savoir que l'accès illimité aux armes n'est pas en cause dans l'épidémie de violence qui frappe le pays.


Il s'agit d'une des pires tueries de ces dernières années aux Etats-Unis.


Le jeune meurtrier, de nationalité américaine, s'était tout récemment acheté deux fusils d'assaut et 375 cartouches, juste après son 18e anniversaire.


Le fusil AR-15, arme extrêmement létale, est funestement connu pour avoir déjà été utilisé dans d'autres fusillades aux lourds bilans, comme la tuerie en 2018 dans un lycée de Parkland en Floride, qui avait fait 17 morts, dont une majorité d'adolescents.


Un ancien ami du tireur, Santos Valdez, a confié au Washington Post que Salvador Ramos avait été harcelé enfant à cause d'un défaut d'élocution, et qu'il s'était un jour entaillé le visage "juste pour s'amuser".


Gaza: les Etats-Unis font pression pour l'adoption de leur résolution à l'ONU lundi

Une Palestinienne marche sous une pluie battante devant des bâtiments détruits par les frappes israéliennes dans le quartier de Sheikh Radwan, à Gaza. (AP)
Une Palestinienne marche sous une pluie battante devant des bâtiments détruits par les frappes israéliennes dans le quartier de Sheikh Radwan, à Gaza. (AP)
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  • Les États-Unis poussent pour l’adoption par le Conseil de sécurité de leur résolution soutenant le plan de paix de Donald Trump pour Gaza
  • Malgré des réticences de certains membres et un texte concurrent présenté par la Russie, Washington met en avant un large soutien arabe et occidental et avertit qu’un rejet ouvrirait la voie à la poursuite du conflit

NATIONS UNIES: Les Etats-Unis ont mis la pression vendredi pour convaincre de la nécessité d'adopter leur projet de résolution endossant le plan de paix de Donald Trump pour Gaza, qui sera mis au vote du Conseil de sécurité de l'ONU lundi.

La semaine dernière, les Américains ont officiellement entamé des négociations au sein du Conseil sur un projet de texte qui "endosse" le plan du président américain ayant permis la mise en place, le 10 octobre, d'un cessez-le-feu fragile dans le territoire palestinien ravagé par deux années de guerre provoquée par une attaque sanglante du mouvement islamiste Hamas. Le texte autorise notamment le déploiement d'une "force de stabilisation internationale" (ISF).

Face aux réserves de certains membres et à la proposition d'un texte concurrent de la Russie, ils ont mis en garde vendredi contre les risques d'un rejet de leur texte et affiché le soutien de plusieurs pays arabes et musulmans.

"Les Etats-Unis, le Qatar, l'Egypte, les Emirats arabes unis, le royaume d'Arabie saoudite, l'Indonésie, le Pakistan, la Jordanie et la Turquie expriment leur soutien conjoint" au projet de résolution américaine autorisant notamment une force internationale dans le territoire palestinien, et espèrent son adoption "rapide", disent-ils dans une déclaration commune.

Ce plan offre "un chemin viable vers la paix et la stabilité, non seulement pour les Israéliens et les Palestiniens, mais pour toute la région", ont-ils insisté.

Le Royaume-Uni a également apporté vendredi son soutien public au texte américain.

Et le Conseil se prononcera lundi à 17H00 (22H00 GMT) sur le texte, ont indiqué vendredi soir plusieurs sources diplomatiques à l'AFP.

Le projet de résolution américain, plusieurs fois modifié, prévoit de donner un mandat jusqu'à fin décembre 2027 à un "comité de la paix" censé être présidé par Donald Trump, organe de "gouvernance de transition" pour administrer Gaza.

Il "autorise" également le déploiement de l'ISF qui pourra utiliser "toutes les mesures nécessaires pour mener son mandat dans le respect du droit international": appui à la sécurisation des frontières en coopération notamment avec Israël et l'Egypte, démilitarisation de Gaza, désarmement "des groupes armés non étatiques", protection des civils, formation d'une police palestinienne...

- Conflit perpétuel" -

La décision de programmer le vote intervient alors que la Russie a fait circuler aux membres du Conseil un projet de résolution concurrente qui n'autorise ni la création d'un "comité de la paix", ni le déploiement immédiat d'une force internationale à Gaza, selon le texte vu vendredi par l'AFP.

Ce texte demande simplement au secrétaire général de l'ONU "d'identifier des options pour appliquer les dispositions" du plan de paix et présenter "rapidement" des "options de déploiement d'une force" à Gaza.

"Nous voulons souligner que notre document ne contredit pas l'initiative américaine", a assuré vendredi dans un communiqué la mission russe à l'ONU.

La "logique" du texte russe est de permettre au Conseil "de définir des modalités claires de déploiement d'un contingent de maintien de la paix et d'établir une administration à Gaza tout en s'assurant que ces modalités sont en accord" avec les normes internationales, a-t-elle ajouté.

Alors que des échanges publics de ce type lors de négociations du Conseil sont plutôt rares, l'ambassadeur américain à l'ONU Mike Waltz a également publié un texte vendredi dans le Washington Post.

"Tout refus de soutenir cette résolution (le texte américain, ndlr) est un vote en faveur de la poursuite du règne des terroristes du Hamas ou en faveur de la reprise de la guerre avec Israël, condamnant la région et sa population à un conflit perpétuel", a-t-il déclaré.

La guerre a été déclenchée par l'attaque du 7 octobre 2023 menée par le Hamas en Israël, qui a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de chiffres officiels.

Plus de 69.185 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza par la campagne militaire israélienne de représailles, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas et dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU.


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.