Algérie: un député ex-légionnaire en France déchu par le Parlement

Des députés algériens assistent à la cérémonie d'ouverture de la session parlementaire de 2021-2022 à Alger le 2 septembre 2021. (Photo d'illustration, AFP)
Des députés algériens assistent à la cérémonie d'ouverture de la session parlementaire de 2021-2022 à Alger le 2 septembre 2021. (Photo d'illustration, AFP)
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Publié le Jeudi 26 mai 2022

Algérie: un député ex-légionnaire en France déchu par le Parlement

  • Le Parlement a annoncé mercredi soir dans un communiqué avoir « décidé à la majorité de ses membres de déchoir Mohamed Bekhadra de son mandat de député», lors d'un vote à huis clos
  • Membre du Front National Algérien (FNA), Bekhadra avait été élu député de la communauté algérienne à l'étranger dans la circonscription de Marseille, lors des élections législatives de juin 2021

ALGER : Un député a été déchu de son mandat par le Parlement algérien à la suite de révélations sur son engagement passé au sein de la Légion étrangère en France, l'ancienne puissance coloniale.

Le Parlement a annoncé mercredi soir dans un communiqué avoir "décidé à la majorité de ses membres de déchoir Mohamed Bekhadra de son mandat de député", lors d'un vote à huis clos.

Membre du Front National Algérien (FNA), une petite formation qui ne fait pas partie de la majorité, M. Bekhadra avait été élu député de la communauté algérienne à l'étranger dans la circonscription de Marseille, lors des élections législatives de juin 2021.

Citant un rapport de la commission juridique du Parlement, des médias locaux avaient rapporté en avril que M. Bekhadra avait servi dans la Légion étrangère et combattu dans plusieurs pays d'Afrique du Sahel au nom de la France avant d'être naturalisé français en 2006.

Le rapport, que l'AFP a pu consulter, conclut que le député "n'était pas qualifié pour se porter candidat" aux élections.

Selon le texte, "le fait que le député ait reconnu avoir servi au sein d'une armée étrangère avec rang de caporal" signifie que sa "loyauté va vers un Etat étranger".

Dans une vidéo publiée sur sa page Facebook, M. Bekhadra s'est défendu de toute infraction.

"On ne peut pas me déchoir de mon mandat simplement parce que j'ai servi comme infirmier militaire avec un contrat de courte durée au sein d'une armée étrangère", a-t-il déclaré. "J'ai tourné cette page il y a 15 ans, je n'ai pas trahi mon pays car aucune loi ne prohibe ce que j'ai fait."

M. Bekhadra, 50 ans, affirme avoir rejoint la Légion étrangère à l'âge de 29 ans "par nécessité impérieuse pour ne pas être expulsé car j'étais immigré clandestin". 

La Légion étrangère est une unité d'élite de l'armée française de plus de 9.000 hommes, que peuvent rejoindre des engagés de 17 à 39 ans venus du monde entier. Après plusieurs années, ou au nom du "sang versé" au combat, les "képis blancs" peuvent devenir français.

Depuis les révélations sur son passé, M. Bekhadra s'était retrouvé dans une position intenable, son service au sein d'une unité de l'armée de l'ancienne puissance coloniale étant très mal vu en Algérie.

Soixante ans après l'indépendance de l'Algérie, le "dossier mémoriel" demeure en effet une source de crispations entre les deux pays.

Paris s'emploie à renouer la relation avec Alger, après une crise alimentée par des propos du président Emmanuel Macron en octobre, reprochant au système "politico-militaire" algérien d'entretenir une "rente mémorielle" autour de la guerre d'indépendance de l'Algérie. 


Gaza: le Qatar dit «avoir besoin de temps» pour parvenir à un accord de cessez-le-feu

20 personnes tuées, dont six enfants, dans deux raids aériens israéliens menés peu après minuit sur le territoire palestinien. (AFP)
20 personnes tuées, dont six enfants, dans deux raids aériens israéliens menés peu après minuit sur le territoire palestinien. (AFP)
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  • Deux trêves en novembre 2023 et début 2025, déjà négociées sous médiation du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis, avaient permis le retour d'otages en échange de la libération de prisonniers palestiniens
  • Mais Israël a repris les combats en mars, faute d'accord sur la poursuite du cessez-le-feu

DOHA: Le Qatar, pays médiateur, a dit mardi "avoir besoin de temps" pour que les discussions indirectes en cours à Doha entre Israël et le Hamas aboutissent à un accord de cessez-le-feu après 21 mois de guerre à Gaza.

Au troisième jour de négociations indirectes entre Israël et le Hamas à Doha en vue d'une trêve assortie de la libération d'otages israéliens, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, Majed al-Ansari a indiqué que les médiateurs parlaient "séparément" avec les deux délégations "pour établir un cadre pour les discussions".

"Je ne pense pas pouvoir donner de calendrier à ce stade, mais je peux dire qu'on a besoin de temps pour ça", a-t-il dit à des journalistes qui l'interrogeaient sur l'issue des discussions.

Deux trêves en novembre 2023 et début 2025, déjà négociées sous médiation du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis, avaient permis le retour d'otages en échange de la libération de prisonniers palestiniens.

Mais Israël a repris les combats en mars, faute d'accord sur la poursuite du cessez-le-feu.


Le prince héritier saoudien rencontre le ministre iranien des affaires étrangères dans le cadre de la diplomatie régionale

Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et sa délégation au palais Al-Salam à Djeddah mardi. (SPA)
Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et sa délégation au palais Al-Salam à Djeddah mardi. (SPA)
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  • Les dirigeants discutent des liens et de la stabilité régionale
  • Le prince Mohammed exhorte au dialogue et à la diplomatie comme moyens de résoudre les différends

DJEDDAH : Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi et sa délégation au palais Al-Salam à Jeddah mardi, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Leur rencontre s'inscrit dans le cadre des efforts continus visant à renforcer les liens entre les deux pays et à naviguer dans un paysage régional turbulent.

Au cours de la réunion, le prince Mohammed et M. Araghchi ont passé en revue l'état des relations entre l'Arabie saoudite et l'Iran et ont échangé leurs points de vue sur les récents développements dans la région.

Le prince héritier a souligné que le Royaume espérait que l'accord de cessez-le-feu actuel entre l'Iran et Israël contribuerait à jeter les bases d'une sécurité et d'une stabilité régionales renforcées.

Réaffirmant le soutien de longue date de l'Arabie saoudite aux solutions diplomatiques, le prince héritier a souligné l'importance du dialogue pour résoudre les différends régionaux et réduire les tensions.

Pour sa part, M. Araghchi a exprimé sa gratitude pour la position du Royaume dans la condamnation de l'agression israélienne et a salué l'engagement personnel du prince Mohammed dans la promotion de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient.

Plusieurs hauts responsables saoudiens ont assisté à la réunion, notamment le ministre de la défense, le prince Khalid bin Salman bin Abdulaziz, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan bin Abdullah, et le conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban.

Plus tôt dans la journée, le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a reçu son homologue iranien à La Mecque, où les deux responsables ont également discuté des relations bilatérales et exploré les moyens d'encourager la coopération régionale.

Leurs entretiens ont porté sur l'évolution de la situation dans la région et sur les efforts mutuels visant à préserver la sécurité et la stabilité.


Yémen: le cargo attaqué lundi en mer Rouge «toujours encerclé» par des assaillants

L'attaque contre le Magic Seas, revendiquée par les Houthis, a été menée malgré un accord de cessez-le-feu conclu en mai avec les Etats-Unis, qui a mis fin à des semaines d'intenses frappes américaines contre les rebelles au Yémen. (AFP)
L'attaque contre le Magic Seas, revendiquée par les Houthis, a été menée malgré un accord de cessez-le-feu conclu en mai avec les Etats-Unis, qui a mis fin à des semaines d'intenses frappes américaines contre les rebelles au Yémen. (AFP)
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  • The Eternity, battant pavillon libérien, a fait l'objet d'une attaque lundi, au lendemain d'une attaque revendiquée par les rebelles yéménites Houthis contre un autre cargo, le Magic Seas
  • L'Eternity "a subi d'importants dégâts et a perdu toute capacité de propulsion. Il est toujours encerclé par de petites embarcations et fait l'objet d'une attaque permanente", a déclaré l'agence UKMTO

DUBAI: Un cargo attaqué en mer Rouge au large du Yémen lundi soir est "toujours encerclé" par ses assaillants, après avoir subi une panne d'électricité et d'importants dégâts, a indiqué mardi une agence de sécurité maritime.

The Eternity, battant pavillon libérien, a fait l'objet d'une attaque lundi, au lendemain d'une attaque revendiquée par les rebelles yéménites Houthis contre un autre cargo, le Magic Seas.

L'Eternity "a subi d'importants dégâts et a perdu toute capacité de propulsion. Il est toujours encerclé par de petites embarcations et fait l'objet d'une attaque permanente", a déclaré l'agence UKMTO (United Kingdom Maritime Trade Operations), qui dépend de la marine britannique, dans un communiqué.

Ces deux attaques successives font craindre que les Houthis soutenus par l'Iran ne reprennent leur campagne dans cette voie maritime essentielle pour le commerce mondial.

Depuis fin 2023, les Houthis ont attaqué au large du Yémen des dizaines de navires qu'ils estiment liés à Israël, puis des bateaux américains, affirmant agir par solidarité avec les Palestiniens de Gaza, en proie à 21 mois de guerre entre Israël et le Hamas.

L'agence de sécurité maritime britannique Ambrey a indiqué que deux membres de l'équipage de l'Eternity étaient blessés et deux autres portés disparus suite à l'attaque survenue au large du port de Hodeida, tenu par les rebelles, précisant que le navire "correspondait au profil visé par les Houthis".

Le secrétaire du Département des travailleurs migrants des Philippines, Hans Cacdac, a identifié le navire attaqué comme étant le MV Eternity C, précisant que 21 des 22 membres d’équipage étaient Philippins.

L'attaque contre le Magic Seas, revendiquée par les Houthis, a été menée malgré un accord de cessez-le-feu conclu en mai avec les Etats-Unis, qui a mis fin à des semaines d'intenses frappes américaines contre les rebelles au Yémen.

En représailles aux attaques houthies, Israël a bombardé plusieurs sites des rebelles au Yémen, dont le port de Hodeida et ses environs, ciblés à nouveau dimanche et lundi avant l'aube.

Lundi, les Houthis ont indiqué avoir riposté par des tirs de missiles en direction d'Israël. L'armée israélienne a dit avoir détecté deux missiles tirés depuis le Yémen.

En mai, les rebelles, qui contrôlent de larges pans du Yémen, pays en guerre depuis 2014, avaient averti qu'ils continueraient à cibler les navires israéliens ou liés à Israël, malgré la trêve avec les Etats-Unis.