La médina de Tunis gagne ses galons de destination touristique

Un homme âgé se promène dans la médina de Tunis le 28 octobre 2014. FADEL SENNA / AFP
Un homme âgé se promène dans la médina de Tunis le 28 octobre 2014. FADEL SENNA / AFP
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Publié le Vendredi 27 mai 2022

La médina de Tunis gagne ses galons de destination touristique

  • Un deuxième hôtel cinq étoiles va ouvrir ses portes avant la fin de l’année dans le vieux Tunis
  • Menée par l’Association de sauvegarde de la médina, la politique de préservation de la vieille ville se traduit par la restauration de nombreux palais et maisons

TUNIS: Après en avoir entrebâillé la porte trois ans auparavant, la médina de Tunis entre pour de bon dans le secteur de l’hôtellerie de luxe. En effet, le vieux Tunis verra bientôt – probablement avant la fin de l’année 2022 – un deuxième hôtel cinq étoiles ouvrir ses portes. Situé en contrebas, à une centaine de mètres à vol d’oiseau du premier, le Dar el-Jeld Hotel & Spa, The Residence Boutique Hotel est en cours de construction sur la rue Sidi Ben Arous. Cette artère prolonge la rue du Pacha à partir du quartier populaire de Bab Souika, son faubourg nord, jusqu’au centre de la médina, pas loin de la mosquée Zitouna.

Ce nouvel établissement appartient au groupe Singapore Tunisian Investment Co (Stic) qui possède déjà deux autres hôtels cinq étoiles sous l’enseigne «The Residence»; l’un à Gammarth, une station balnéaire dans la banlieue nord de Tunis; l’autre à Douz, aux portes du désert, à plus de 520 km au sud-ouest de Tunis. Le groupe fait partie du Bonvests Holding Ltd, actif notamment dans l’immobilier et l’hôtellerie, bien sûr à Singapour, mais également au Maroc (Marrakech), à l’Île Maurice, en Tanzanie (Zanzibar), et en Australie.

Mais c’est d’abord par le biais de la gastronomie que la médina de Tunis a fait ses premiers pas dans le tourisme hôtelier haut de gamme. Le premier établissement, le Dar el-Jeld (à une cinquantaine de mètres de la casbah, siège de la présidence du gouvernement), propriété de la famille Abdelkefi, ouvre ses portes en 1987. L’hôtellerie de charme, elle, ne démarre qu’au début des années 2000.

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Des gens marchent dans la médina de Tunis le 28 octobre 2014. FADEL SENNA / AFP

Ce développement a été rendu possible par une action continue de sauvegarde d’une médina laissée à l’abandon et délabrée après l’exode, au début des années 1960, d’une partie de sa population vers les nouveaux quartiers de Tunis.

Menée par l’Association de sauvegarde de la médina (ASM), créée en 1967 à l’initiative de la municipalité de Tunis, cette politique – renforcée ensuite par la programmation du Festival de la médina en 1982, qui meuble les soirées des Tunisois durant le mois de ramadan – se traduit par la restauration de nombreux palais et maisons.

De ce fait, l’acquisition d’un bien immobilier dans le vieux Tunis devient un must à partir des années 1990. Les prix flambent en conséquence. Les demeures que l’on pouvait acquérir cinquante ans auparavant pour quelques milliers de dinars (1 dinar = 0,31 euro) se négocient désormais à coup de centaines, voire de millions de dinars. Dar Jouini, un petit palais de 600 m2 ayant appartenu à l’un des beys (gouverneur représentant l'Empire ottoman à Tunis) de Tunis, a été récemment vendu pour 1,3 million de dinars.
Les premiers parmi les Tunisiens à succomber au charme de la médina de Tunis dans les années 1990 au point de vouloir y posséder un bien sont des figures du monde de la culture et des arts. Mais, rapidement, des dirigeants et des groupes d’entreprises se laissent séduire et commencent à y investir.

À titre d’exemple, Poulina Group Holding (PGH), l’un des groupes les plus importants du pays, a racheté Dar Hammouda Pacha, un palais du XVIIe siècle, pour en faire un restaurant gastronomique, avant de le céder… à la STIC qui va l’intégrer à son hôtel.

Ce relatif boom de l’hôtellerie non homologuée dans la médina de Tunis se fait au forceps, car les investisseurs sont confrontés à un certain nombre de problèmes, assure Zoubeir Mouhli, architecte et expert en patrimoine et ancien directeur adjoint de l’ASM.

D’après Leila Bengacem, propriétaire, en 2013, de la maison d’hôtes éponyme, nombreux sont les établissements comme le sien dans la médina de Tunis. Ils seraient une vingtaine, selon Zoubeir Mouhli. Mais «seulement deux ou trois sont agréés par les autorités».

Entrepreneuse sociale, Leila Bengacem indique que «ce n’est pas parce que les gens veulent demeurer dans l’informel, mais parce que les formalités du ministère du Tourisme pour l’obtention d’agréments pour ce type d’établissement sont très compliquées et inadaptées au développement atteint par le secteur».

«Il faut près de deux ans pour obtenir l’agrément», complète Zoubeir Mouhli.
De même, un investisseur peut également connaître des difficultés avec l’une des administrations les plus tatillonnes du pays, le fisc en l’occurrence. L’acquéreur de Dar Jouini a dû ferrailler longtemps pour se défendre de l’accusation de ne pas avoir déclaré le vrai prix d’achat.

Enfin, la médina de Tunis n’a pas encore été reconnue à ce jour par les autorités comme zone touristique – le pays en compte quinze – ce qui prive les promoteurs de projets des incitations accordées à tout investisseur dans le tourisme. Et les choses ne sont pas près de changer.
En effet, sollicité pour donner son point de vue sur cette question, le ministère du Tourisme n’a pas répondu.

 


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com