Pétrole russe: pourquoi la Hongrie veut échapper à l'embargo

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban fait un geste en présentant les membres du nouveau gouvernement hongrois avant une cérémonie de prestation de serment au bâtiment du Parlement hongrois à Budapest le 24 mai 2022. (AFP)
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban fait un geste en présentant les membres du nouveau gouvernement hongrois avant une cérémonie de prestation de serment au bâtiment du Parlement hongrois à Budapest le 24 mai 2022. (AFP)
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Publié le Vendredi 27 mai 2022

Pétrole russe: pourquoi la Hongrie veut échapper à l'embargo

  • Le dirigeant hongrois, qui entend «protéger les familles hongroises» d'une insécurité énergétique inédite, est le dernier à bloquer le projet d'embargo et réclame une exemption pure et simple pour son pays
  • Viktor Orban, proche de Vladimir Poutine avant la guerre et critique du pouvoir ukrainien, joue régulièrement les trouble-fête. Au risque cette fois de briser pour la première fois l'unité affichée par les 27 depuis l'invasion de l'Ukraine

BUDAPEST: A l'approche du Conseil européen de lundi, Viktor Orban persiste dans son refus de sevrer la Hongrie d'un pétrole russe bon marché, pierre angulaire d'une série de mesures populistes garantes de son maintien au pouvoir.

Le dirigeant hongrois est le dernier à bloquer le projet d'embargo et réclame une exemption pure et simple pour son pays.

Il entend "protéger les familles hongroises" d'une insécurité énergétique inédite, entre pénuries, flambée des prix et possible récession à la clé.


Si les Slovaques et les Tchèques semblent se satisfaire d'une dérogation de deux années, lui parle de "bombe atomique" lancée sur son économie et exige au moins le double de temps ainsi que près de 800 millions d'euros en financements européens pour adapter les installations. 


Car il lui faut transformer son unique raffinerie dans les environs de Budapest et doper la capacité de l'oléduc Adria qui part de Croatie.


Une surenchère faisant dire au ministre allemand de l'Economie, Robert Habeck, qu'il serait moins coûteux pour l'UE de faire l'embargo sans la Hongrie.


Depuis son retour au pouvoir il y a douze ans, Viktor Orban, proche de Vladimir Poutine avant la guerre et critique du pouvoir ukrainien, joue régulièrement les trouble-fête. 


Au risque cette fois de briser pour la première fois l'unité affichée par les 27 depuis l'invasion de l'Ukraine. 

Zelensky s'adressera lundi aux 27, en quête d'un accord sur l'embargo pétrolier

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'adressera lundi aux dirigeants des Vingt-Sept réunis en sommet à Bruxelles, alors que le projet d'embargo de l'UE sur le pétrole russe est toujours bloqué par la Hongrie.


"Le président Zelensky nous rejoindra par visioconférence au début de notre discussion sur la situation en Ukraine", a annoncé vendredi le président du Conseil européen Charles Michel dans sa lettre d'invitation aux chefs d'Etat et de gouvernement.


"Notre préoccupation la plus immédiate est d'aider l'Ukraine, avec nos partenaires internationaux, sur ses besoins de liquidité", souligne Charles Michel, ajoutant que les leaders discuteront également "du soutien à la reconstruction" du pays en proie à l'offensive de l'armée russe depuis plus de trois mois. 


Un nouveau train de sanctions européennes, qui prévoit un embargo progressif sur le pétrole russe dans les six mois, est toujours bloqué par Budapest.

Les sanctions requièrent l'unanimité des Vingt-Sept. 

Des discussions sont toujours en cours pour tenter de trouver une solution avant le sommet, Paris et Berlin tout comme le président du Conseil européen se disant confiants ces derniers jours qu'un accord puisse être trouvé d'ici lundi.


Et certains Etats membres poussent pour un compromis avec Budapest afin de préserver l'unité des Vingt-Sept et d'éviter que le blocage des sanctions ne pèse sur la réunion, selon des sources européennes.


L'une des options serait d'aller de l'avant avec ce 6e paquet, qui comprend également un élargissement de la liste noire de l'UE et de nouvelles sanctions contre des banques russes, et d'exclure de l'embargo le pétrole acheminé par oléoduc (soit un tiers des livraisons aux Vingt-Sept), selon une source européenne.


Une autre option serait d'exclure temporairement l'oléoduc Droujba de l'embargo et de poursuivre les négociations avec Budapest, selon une autre source.


La sécurité alimentaire, menacée par la flambée des prix en raison notamment du blocage des exportations de céréales ukrainiennes, sera également au programme du sommet. Alors que le continent africain redoute une crise alimentaire, le président de l'Union africaine Macky Sall, interviendra par visioconférence.

Menace surjouée 
Pour des experts interrogés par l'AFP, le Premier ministre nationaliste surjoue la menace. "C'est un défi qui peut être relevé", estime par exemple Zoltan Torok, économiste de la banque Raiffeisen.


Certes, son pays d'Europe centrale de 9,8 millions d'habitants est enclavé. Sans accès à la mer, il dépend des acheminements via l'oléoduc Droujba. 


Ce dernier traverse l'Ukraine et fournit 65% de l'or noir consommé par la Hongrie, tout en approvisionnant également la République tchèque et la Slovaquie.


Couper les vannes progressivement serait "difficile" comme pour les autres États de la région et "coûteux", mais c'est loin d'être une "ligne rouge" impossible à franchir avec l'argent européen, souligne M. Torok. 


Il faudrait "entre six et 18 mois pour effectuer les changements nécessaires" au sein de la raffinerie exploitée par le conglomérat MOL, selon un ancien secrétaire d'Etat et employé de l'entreprise, Attila Holoda. 


En fait, une autre raison moins avouable pousserait M. Orban à faire cavalier seul. Car MOL engrange des bénéfices considérables "en achetant du pétrole russe peu cher qu'il revend à un bon prix", souligne Tamas Pletser, expert en énergie chez Erste Bank.


D'autant que l'écart entre le prix du baril d'Oural et celui du Brent, la variété de référence, s'est accentué du fait des sanctions internationales contre Moscou: traditionnellement symbolique (de quelques dollars), il tourne désormais autour de 30 à 40 dollars.

Prix plafonnés 
Le fleuron national hongrois, dirigé par Zsolt Hernadi, un proche du Premier ministre, "gagne sur tous les tableaux", résume l'analyste, estimant à 9,4 millions d'euros par jour la manne supplémentaire pour MOL comparé la situation d'avant la guerre.


En contrepartie, le groupe accepte de contribuer aux mesures prises déjà depuis l'automne par le gouvernement pour lutter contre l'inflation, renforcées cette semaine.


Fort d'une quatrième victoire d'affilée début avril aux législatives, M. Orban a annoncé une taxe exceptionnelle sur les entreprises, dont MOL, qui devrait rapporter au total plus de 2 milliards d'euros et ainsi soutenir la stratégie de plafonnement des prix de l'énergie.


Cette décision, survenue quelques jours après le prolongement de l'état d'urgence, a été notamment justifiée par "la politique de sanctions de Bruxelles" qui a apporté "des bénéfices supplémentaires aux multinationales comme aux banques". 


Dans une autre illustration de la politique hongroise, le gouvernement a aussi décidé de réserver ses tarifs doux sur l'essence, fixés à environ 1,2 euro le litre dans les stations-service, aux seules voitures immatriculées dans le pays.


La Petite Maison s’implante à Bahreïn en partenariat avec Infracorp

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  • « Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
  • Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale

MANAMA: En marge du Gateway Gulf Forum 2025, le groupe Infracorp a annoncé l’arrivée à Bahreïn du restaurant franco-méditerranéen de renommée mondiale La Petite Maison (LPM). L’ouverture de ce nouvel établissement est prévue pour la fin de l’année 2026, au cœur du développement prestigieux Bahrain Harbour.

Réputée pour ses saveurs inspirées de la Riviera française et son atmosphère élégante, LPM apportera à Bahreïn son art de vivre typiquement niçois. Le restaurant, d’une capacité de 135 couverts, prendra place dans la tour Harbour Heights et proposera une terrasse en bord de mer offrant une vue panoramique sur la skyline de Manama.

Cette implantation marque une étape importante dans la stratégie d’expansion régionale de LPM, déjà présente à Dubaï, Abou Dhabi, Doha et Riyad, avec une ouverture à Koweït prévue pour novembre 2025. La marque, classée parmi MENA’s 50 Best Restaurants et citée dans The World’s 50 Best Bars Extended List, poursuit également son développement international avec de nouvelles adresses annoncées à Marbella, Boston et aux Maldives.

« Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
« Nous avons longtemps étudié les opportunités dans le royaume et pensons que le moment est venu d’y établir notre présence. Nous avons toujours reçu un accueil chaleureux de la clientèle bahreïnie dans nos autres établissements, et nous avons pleinement confiance dans le succès de ce projet. Avec Infracorp comme partenaire et un emplacement exceptionnel offrant des couchers de soleil spectaculaires sur la baie de Manama, nous voyons une occasion unique de créer quelque chose d’exceptionnel. »

De son côté, Majed Alkhan, PDG d’Infracorp, souligne :

« L’arrivée de LPM renforce notre vision de faire de Bahrain Harbour une destination internationale majeure. Ce partenariat illustre notre volonté d’enrichir l’offre gastronomique et culturelle du royaume, en proposant une expérience reconnue à l’échelle mondiale. »

Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale. Le restaurant a été salué par la critique, figurant à plusieurs reprises dans les World’s 50 Best Restaurants, et a été élu Restaurant de la Décennie par Time Out Dubai.

Présente dans les plus grandes villes du monde — Londres, Dubaï, Abou Dhabi, Miami, Riyad, Doha et Hong Kong — LPM concentre aujourd’hui son développement sur les destinations côtières d’exception, synonymes de luxe et d’art de vivre.

L’ouverture de La Petite Maison Bahreïn est prévue pour le début de l’année 2027.


Bouygues Telecom: ventes en hausse, portées par La Poste Telecom

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
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  • Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%
  • Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom

PARIS: Le groupe de télécommunications Bouygues Telecom a vu son chiffre d'affaires augmenter sur les neuf premiers mois de l'année, toujours porté par l'intégration de La Poste Telecom après son rachat l'année dernière, d'après des résultats financiers publiés mercredi.

Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%.

Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom.

En parallèle, la contribution de l'activité au résultat net du groupe Bouygues accuse une baisse substantielle de 126 millions d'euros et s'établit à 137 millions d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, l'excédent brut d'exploitation après loyer (Ebitdal), indicateur de rentabilité de référence dans le secteur, est stable et atteint 1,5 milliard d'euros, avec "une contribution limitée de La Poste Telecom", précise l'entreprise dans son communiqué.

A fin septembre, le nombre de clients fixe progresse par rapport aux derniers chiffres de fin juin, à 5,3 millions de clients.

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions.

La filiale a indiqué maintenir ses prévisions sur l'année, avec un chiffre d'affaires facturé aux clients "soit légèrement supérieur soit légèrement inférieur, son évolution dépendant de la durée et de l’intensité de la pression concurrentielle observée actuellement".

Bouygues Telecom a également indiqué que la vente de sa société Infracos, détenue en commun avec SFR, devrait s'achever d'ici la fin de l'année.

L'opérateur a réaffirmé maintenir l'offre de rachat commune de SFR, déposée mi-octobre avec Free et Orange.

"Nous considérons que l'offre est attractive", a affirmé Pascal Grangé, directeur général délégué du groupe Bouygues, au cours d'une conférence téléphonique.

"Il n'y avait pas de dialogue particulier avant, il n'y a pas de dialogue particulier après" avec Patrick Drahi, actionnaire majoritaire du groupe Altice France, maison mère de SFR, a-t-il ajouté.

La proposition de rachat, à hauteur de 17 milliards d'euros, avait été refusée dès le lendemain de son annonce par la direction d'Altice France, et remise aussitôt sur la table par les trois opérateurs concurrents.

 


Le décret sur la programmation énergétique de la France, priorité du Premier ministre, assure Lescure

Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
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  • Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, a affirmé que la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3) est la priorité du gouvernement et qu’elle sera présentée « très bientôt » après plus de deux ans de retard
  • Ce texte stratégique doit définir la trajectoire énergétique de la France pour les dix prochaines années, combinant relance du nucléaire et développement des énergies renouvelables afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050

PARIS: Le décret traçant la stratégie énergétique de la France est en tête des priorités du ministre de l'Energie et de celles du Premier ministre, a affirmé mardi le ministre de l'Economie Roland Lescure, au sujet de ce texte sensible qui déchire la classe politique.

"La programmation pluriannuelle de l'énergie, elle est au sommet de la pile du ministre de l'Energie, elle est aussi au sommet de la pile du Premier ministre" Sébastien Lecornu, a assuré à la presse le ministre de l'Economie et des Finances, également chargé de l'énergie, lors d'un déplacement au salon du nucléaire civil près de Paris.

La programmation énergétique de la France, dite PPE3, qui a déjà plus de deux ans de retard, n'en finit pas de se faire attendre. Mais le ministre tient à rassurer: "on est en train de travailler, j'ai repris le crayon il y a maintenant trois semaines pour faire atterrir tout ça".

"On va rencontrer les parlementaires qui ont beaucoup travaillé là-dessus et on va vous revenir très vite avec une programmation pluriannuelle de l'énergie qui (...) va permettre de lancer les grands projets dont on a tant besoin", a-t-il dit.

Le gouvernement précédent avait promis de publier le décret de la PPE3 d'"ici à la fin de l'été", avant finalement de renoncer.

Le Premier ministre de l'époque François Bayrou, alors sous menace d'une censure du Rassemblement national, avait expliqué début août avoir retardé la publication "pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires" avec les partis et les groupes parlementaires.

Le texte a donné lieu à des débats enflammés dans la classe politique au printemps entre pronucléaires et partisans des renouvelables, lors de l'examen d'une proposition de loi elle aussi consacrée à la programmation énergétique.

La PPE3 fixe la feuille de route énergétique de la France sur 10 ans pour sortir des énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone en 2050 grâce à une relance massive du nucléaire combinée au développement des renouvelables.

Initialement, le gouvernement avait prévu de présenter sa stratégie énergétique dans un projet de loi pour début 2024, avant finalement d'opter pour la voie réglementaire devant la "guerre de religion" qui oppose pro-renouvelables et pro-nucléaire, comme l'avait admis à l'époque le ministère de l'Energie alors dirigé par Roland Lescure lors de son précédent passage à Bercy.

Mais aujourd'hui, "la guerre des religions est terminée", a martelé mardi le ministre. "On a besoin d'engager des grands projets dans le nucléaire, dans l'éolien offshore" et "de continuer sur la dynamique des énergies renouvelables".