Droits humains: l'ONU défend sa visite controversée en Chine

Cette image de dossier publiée par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme montre un écran de la chef des droits de l'homme de l'ONU Michelle Bachelet assistant à une réunion virtuelle avec le président chinois Xi Jinping à Guangzhou. (AFP)
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Publié le Dimanche 29 mai 2022

Droits humains: l'ONU défend sa visite controversée en Chine

  • La cheffe des droits de l'Homme de l'ONU a exhorté Pékin à arrêter les mesures «arbitraires» visant la minorité musulmane des Ouïghours
  • Michelle Bachelet dit avoir également notamment rencontré des membres de la société civile et le chef du PCC dans la région, qui figure parmi les territoires les plus surveillés du monde

PEKIN : La Haute-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU a condamné samedi en Chine les mesures "arbitraires" visant les musulmans du Xinjiang, des propos toutefois jugés trop cléments par militants et organisations de défense des Ouïghours.

Lors d'une conférence de presse en ligne organisée à la fin de son séjour dans le pays, Michelle Bachelet a rappelé que sa visite, dont la presse étrangère était exclue, ne constituait "pas une enquête".

Selon l'ex-présidente chilienne âgée de 70 ans, ce séjour de six jours lui a cependant permis de parler avec "franchise" aux dirigeants communistes de la répression menée au Xinjiang (nord-ouest) au nom de l'antiterrorisme.

Cette région chinoise a longtemps été le théâtre d'attentats sanglants visant des civils et commis, selon les autorités, par des séparatistes et islamistes ouïghours - le principal groupe ethnique de la région.

Le Xinjiang fait ainsi l'objet depuis quelques années d'une surveillance draconienne.

Des études occidentales accusent Pékin d'avoir interné plus d'un million de Ouïghours et de membres d'autres groupes ethniques musulmans dans des "camps de rééducation", voire d'imposer du "travail forcé" ou des "stérilisations forcées". 

Les Etats-Unis évoquent un "génocide" et ont exprimé samedi leur "préoccupation" quant aux "efforts" de Pékin "pour restreindre et manipuler ce déplacement", a déclaré le Secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.

Il s'est dit "troublé par des informations selon lesquelles les habitants du Xinjiang ont été avertis de ne pas se plaindre ou de parler ouvertement des conditions dans la région".

La Chine dénonce des rapports biaisés et parle de "centres de formation professionnelle" destinés à développer l'emploi et à éradiquer l'extrémisme. Elle dément toute "stérilisation forcée", disant uniquement appliquer la politique nationale de limitation des naissances.

Des associations de défense des droits humains et des membres de la diaspora ouïghoure accusent Pékin d'avoir pris dans les mailles de sa campagne antiterroriste des personnes n'ayant commis aucun crime.

«Propagande»

Selon eux, des Ouïghours auraient été internés sur la seule base d'un extrémisme supposé, en raison d'une barbe trop longue, d'un voyage suspect à l'étranger ou de croyances religieuses jugées trop poussées. 

Michelle Bachelet a ainsi appelé samedi la Chine à éviter les mesures "arbitraires et sans discernement" au Xinjiang, tout en dénonçant les "actes violents d'extrémisme".

Des paroles jugés trop conciliantes par le Congrès mondial ouïghour, une organisation d'exilés basée en Allemagne et considérée comme séparatiste par Pékin.

"Si une Haute-Commissaire aux droits de l'homme garde le silence, c'est qu'elle manque à ses devoirs", a-t-il fustigé dans un communiqué. "Démissionner est la seule chose significative qu'elle puisse faire".

L'organisation de défense des droits humains Amnesty International a déploré le fait que Mme Bachelet soit tombée dans une "très prévisible manoeuvre de propagande du gouvernement chinois".

Les médias officiels chinois ont rapporté cette semaine qu'elle avait loué les progrès de la Chine en matière de droits humains - des propos que les services onusiens n'ont ni démentis, ni confirmés.

Globalement, ils ont couvert ses déplacements a minima, ne rapportant que des comptes-rendus très policés de ses rencontres avec le président Xi Jinping et le ministre des Affaires étrangères Wang Yi.

"Certains pays occidentaux, animés d'arrière-pensées, s'étaient donné beaucoup de mal pour perturber et saper la visite de la Haute-Commissaire. Leur manigance a échoué", s'est félicité samedi soir Ma Zhaoxu, un vice-ministre chinois des Affaires étrangères.

Prison

Amnesty International a appelé Michelle Bachelet à publier au plus vite son rapport sur le Xinjiang, dont la publication a été maintes fois reportée, faute de quoi cela "reviendrait à trahir les victimes et leurs familles".

Beaucoup de Ouïghours disent ainsi n'avoir pas de nouvelles de leurs proches emprisonnés.

"Cette question et d'autres ont été soulevées avec les autorités", a assuré Michelle Bachelet, ajoutant qu'elle avait "soulevé beaucoup de cas".

La Haute-Commissaire a fermement défendu son séjour, assurant avoir pu avoir avec les personnes qu'elle désirait rencontrer au Xinjiang un accès "non supervisé" par les autorités.

Michelle Bachelet dit avoir rencontré, entre autres, des membres de la société civile et le chef du Parti communiste chinois dans la région.

Cette visite en Chine était la première d'un Haut-Commissaire aux droits de l'homme en 17 ans. Elle fait suite à d'âpres négociations entre l'ONU et Pékin.

Michelle Bachelet s'est rendue au Xinjiang dans la capitale régionale, Urumqi, et dit avoir visité dans la ville de Kashgar une prison, où elle a notamment vu des prisonniers, décrivant son accès comme "assez ouvert, assez transparent".

Le gouvernement du Xinjiang lui a, selon elle, assuré que le réseau de "centres de formation professionnelle" avait été "démantelé". Michelle Bachelet a déclaré avoir visité l'un de ces anciens centres.

Les détails de sa visite n'ont pas été rendus publics. L'ex-présidente chilienne, au nom de la situation épidémique en Chine, était dans une bulle sanitaire qui l'a tenue à l'écart de la presse étrangère.


Un nouvel organe de protection de la propriété intellectuelle permettra d’attirer davantage d’investissements

L’Arabie saoudite a mis en place un organe d’enquête spécialisé dans les litiges relatifs à la propriété intellectuelle. (Reuters)
L’Arabie saoudite a mis en place un organe d’enquête spécialisé dans les litiges relatifs à la propriété intellectuelle. (Reuters)
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  • Le Conseil du ministère public d’Arabie saoudite a approuvé la création du ministère public de la propriété intellectuelle à la mi-février
  • Dans son communiqué, le ministère de la Justice indique que la création de cet organe a été décidée en application de la Stratégie nationale sur la propriété intellectuelle

RIYAD: Des experts en innovation et en économie ont déclaré à Arab News que la mise en place par l’Arabie saoudite d’un organe d’enquête spécialisé dans les litiges relatifs à la propriété intellectuelle permettra de favoriser la réalisation de projets innovants et d’attirer des investissements étrangers dans le pays.

Le Conseil du ministère public d’Arabie saoudite a approuvé la création du ministère public de la propriété intellectuelle à la mi-février.

Dans son communiqué, le ministère de la Justice indique que la création de cet organe a été décidée en application de la Stratégie nationale sur la propriété intellectuelle lancée par le prince héritier Mohammed ben Salmane, «qui consiste à mettre en place un environnement distingué pour l’organisation et le développement de services judiciaires dans les domaines de la propriété intellectuelle».

Le communiqué décrit le ministère public de la propriété intellectuelle comme «l’un des principaux facteurs permettant d’atteindre les objectifs de la Vision 2030 du Royaume».

Cet organe est chargé d’enquêter et d’engager des actions pénales dans les cas de violation des droits de propriété intellectuelle stipulés dans le système du droit des marques et le système de protection des droits d’auteur, déférés par l’Autorité saoudienne de la propriété intellectuelle, ainsi que dans le système des brevets et de la topographie pour les circuits intégrés, les variétés végétales et les modèles industriels.

Selon le ministère, «ces poursuites favoriseront le développement du Parlement dans le domaine de la protection judiciaire globale de la propriété intellectuelle. Elles disposeront d’un cadre de procureurs qualifiés qui ont été formés et ont acquis les compétences nécessaires conformément aux normes de compétence juridique pour la protection pénale des cas de violation des droits de propriété intellectuelle, ce qui conduira à la croissance (de ce secteur).»

«La mise en place d’un ministère public de la propriété intellectuelle contribue à créer “un environnement qui attire les technologies internationales, les innovateurs et les inventeurs aux niveaux local et mondial», a affirmé Abdallah Alakeel, président de l’Association saoudienne pour la recherche scientifique et l’innovation.

«L’inventeur, l’innovateur ou le propriétaire d’une entreprise créative ou technique aura la garantie que ses droits dans le Royaume seront protégés et sécurisés grâce à la présence de lois et de règlements clairs», a-t-il souligné.

Abdallah al-Hamed, responsable du conseil en investissement chez GIB Capital, espère que la création de cet organe préservera positivement les droits et confirmera la capacité du détenteur de ces droits à en bénéficier financièrement et intellectuellement de manière claire et authentique. Cela donnera lieu à une nouvelle réflexion sur l’environnement de la propriété intellectuelle et sa capacité en Arabie saoudite.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Un «Davos des banlieues» en septembre pour les entreprises des quartiers populaires

Bobigny, banlieue nord-est de Paris, le 17 mars 2021. (AFP)
Bobigny, banlieue nord-est de Paris, le 17 mars 2021. (AFP)
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  • «C'est l'occasion de poser une vision, un plan de développement économique de ces banlieues», estime Aziz Senni, organisateur de «Davos des banlieues»
  • «On dit souvent que la banlieue coûte au budget de l'Etat, on nous dit toujours combien ça coûte sans jamais nous dire combien elle rapporte», dit l'entrepreneur

PARIS: Un forum économique ou "Davos" des banlieues, visant à favoriser l'activité des entreprises des quartiers populaires, sera organisé les 17 et 18 septembre à Paris, ont annoncé jeudi ses organisateurs.

"L'enjeu (...) est d'identifier des leviers pour engager une véritable dynamique économique au sein des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), où vivent plus de 5 millions de Français, dont la plupart sont exposés à un taux de chômage 2,7 fois supérieur à celui de la moyenne nationale", indique le Forum économique des banlieues (FEB).

Dans les locaux du Conseil économique, social et environnemental (Cese), le millier de participants attendus passeront d'abord une journée à plancher sur la situation économique des quartiers populaires et les solutions pouvant y être apportées.

La seconde journée sera consacrée à la mise en relation d'entrepreneurs des quartiers avec de grandes entreprises, avec pour objectif de décrocher 100 millions d'euros de commandes.

"C'est l'occasion de poser une vision, un plan de développement économique de ces banlieues", estime auprès de l'AFP l'entrepreneur Aziz Senni, organisateur de ce "Davos des banlieues", clin d'œil à la ville suisse où se tient chaque année le Forum économique mondial.

"On dit souvent que la banlieue coûte au budget de l'Etat, on nous dit toujours combien ça coûte sans jamais nous dire combien elle rapporte", poursuit-il. "On a là un tissu économique qu'on pourrait développer, en créant des emplois locaux, des stages, des alternances".

Chaque intervenant sera invité à formuler des propositions pour les entreprises des quartiers populaires, qui seront consignées dans un Livre blanc.

Le Premier ministre Gabriel Attal, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire ou les anciens ministres Jean-Louis Borloo et Najat Vallaud-Belkacem y sont attendus, selon le FEB.

Côté acteurs privés, le fondateur de Free Xavier Niel, la directrice générale de la Fédération bancaire française Maya Atig ainsi que l'ex-président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux ont confirmé leur participation, indique-t-on de même source.

Les organisateurs souhaitent mettre l'accent sur les TPE et PME créées depuis plus de deux ans et moins éligibles aux aides publiques à l'entrepreneuriat, a expliqué Aziz Senni.

Le Forum économique des banlieues souhaite faciliter l'accès de 250 000 de ces entreprises installées dans les QPV aux marchés publics et privés.


Saudi Mobily connaîtra la plus forte croissance dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024

Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques. (Shutterstock)
Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques. (Shutterstock)
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  • Saudi Mobily a été classée comme l'entreprise à la croissance la plus rapide dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024 par le cabinet de conseil en marketing Brand Finance.
  • Brand Finance évalue les labels sur la base de plusieurs critères principaux, notamment l'indice de force de la marque, l'impact de l'entreprise sur l'augmentation du chiffre d'affaires et des bénéfices, et les prévisions de croissance future

RIYADH : Saudi Mobily a été classée comme l'entreprise à la croissance la plus rapide dans le secteur des télécommunications au Moyen-Orient en 2024 par le cabinet de conseil en marketing Brand Finance.

La liste révèle que la valeur de l'entreprise a augmenté d'environ 18 % par rapport à l'année précédente, conservant ainsi sa position de leader parmi les plus grandes entreprises du secteur au Moyen-Orient.

Les classements et les chiffres récemment publiés s'alignent sur l'objectif de l'Arabie saoudite de développer et de promouvoir la transformation numérique dans le Royaume et d'améliorer les services fournis dans le domaine des technologies de l'information et de la communication.

"Mobily est devenue le meilleur choix pour les particuliers et les entreprises, car ses réalisations au niveau de la marque reflètent ses performances exceptionnelles dans la fourniture de services numériques intégrés et pionniers dans le Royaume et sa réalisation de grands progrès dans le développement de l'infrastructure numérique", a déclaré Noura Al-Shiha, vice-présidente principale de la marque et de la communication d'entreprise chez Mobily.

Brand Finance a également placé le PDG de l'entreprise, Salman bin Abdulaziz Al-Badran, parmi les 10 premiers chefs d'entreprise de l'indice mondial de protection des marques.

Cette place est principalement attribuée aux diverses initiatives qu'il a lancées depuis qu'il a rejoint la société, également appelée Etihad Etisalat Co, en 2019, et à son rôle central dans l'amélioration de la croissance de la marque de l'entreprise.

Al-Shiha a déclaré que l'inclusion du PDG de Mobily dans l'indice mondial de protection des marques reflète son intérêt à faire de l'entreprise l'un des noms commerciaux les plus forts au monde. 

Brand Finance évalue les labels sur la base de plusieurs critères principaux, notamment l'indice de force de la marque, l'impact de l'entreprise sur l'augmentation du chiffre d'affaires et des bénéfices, et les prévisions de croissance future.

La majorité des investissements de Mobily se concentrent sur le développement de l'infrastructure et l'adoption de nouvelles technologies telles que l'informatique en nuage et l'Internet des objets, l'augmentation des centres de données et l'élargissement de la portée du déploiement du réseau 5G. 

Cherchant à offrir une expérience moderne à ses clients, l'entreprise souhaite les placer au centre de son attention en adoptant l'approche "Customer First". Cette stratégie vise à atteindre les objectifs de la Saudi Vision 2030, qui s'efforce d'améliorer la qualité de vie des familles et des individus dans le Royaume.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com