Liban: Les marchés surveillent les mesures pour contenir le dollar

Des personnes passent devant des magasins fermés ou à moitié ouverts sur le marché populaire du quartier de Burj Hammoud à Beyrouth, la capitale du Liban, le 14 décembre 2021. (Photo, AFP)
Des personnes passent devant des magasins fermés ou à moitié ouverts sur le marché populaire du quartier de Burj Hammoud à Beyrouth, la capitale du Liban, le 14 décembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 29 mai 2022

Liban: Les marchés surveillent les mesures pour contenir le dollar

  • Le président du Parlement se concentrait sur le renouvellement de son mandat, alors que le Liban est confronté à un «grand effondrement», selon le parti du Bloc national
  • Le parti du Bloc national a appelé à la mise en œuvre des réformes financières exigées par le Fonds monétaire international (FMI) et à la formulation d'un plan intégré pour renforcer l'économie

BEYROUTH: Le taux de change du dollar a poursuivi sa chute sur le marché noir au Liban samedi, enregistrant 27 650 livres contre le dollar, soit une baisse de 11 000 livres en moins de dix-huit heures.

Cette baisse était une façon d'apaiser la colère de la population et de calmer les marchés quelques jours avant que le Parlement nouvellement élu ne se réunisse mardi pour élire un président, un vice-président et les commissions parlementaires.

Le parti du Bloc national libanais a déclaré que le président du Parlement, Nabih Berri, se concentrait sur le renouvellement de son mandat, alors que le pays se dirigeait vers ce qu'il a qualifié de «grand effondrement» et que le secteur de la santé mettait en garde contre l'effondrement imminent des hôpitaux.

Berri devrait être réélu pour la sixième fois, malgré l'opposition des partis chrétiens et des blocs parlementaires d'opposition.

Il devrait avoir une soixantaine de voix de la part des membres de son bloc, des députés du Hezbollah et des députés de ses alliés, soit beaucoup moins que les 98 voix sur 128 qu'il a obtenues lors du précédent parlement.

Un observateur politique a révélé que le poste de vice-président, qui est réservé à un député   orthodoxe, avait presque été obtenu par le député Elias Bou Saab du bloc du Mouvement patriotique libre, bien que le bloc refuse de voter pour Berri comme président.

Vendredi, le taux de change du dollar a dépassé 38 000 livres, créant un chaos sans précédent dans tous les secteurs et entraînant la colère populaire.

Le taux du dollar a commencé à baisser rapidement après que le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salameh, a annoncé vendredi que les particuliers et les institutions pouvaient acheter quotidiennement des dollars auprès des banques au taux de la plateforme Sayrafa.

Les marchés commerciaux ont connu un état de choc samedi. Certains magasins ont cessé de vendre des produits en attendant de voir si le taux du dollar se stabilisera au début de la semaine prochaine.

Une employée d'une entreprise privée a déclaré qu'elle avait converti son salaire qu’elle touche en livres libanaises lorsque le taux du dollar a atteint son apogée vendredi, craignant qu'il ne perde davantage de sa valeur si elle gardait la somme en livres libanaises.

Cependant, la baisse significative du taux de change de 10 000 livres libanaises vendredi soir l'a choquée, la valeur de son salaire s'étant considérablement dévalorisée.

Le ministre des Finances, Youssef Khalil, a estimé le volume des échanges sur le marché noir à 5 millions de dollars par jour (1 dollar américain = 0,93 euro).

«Le volume des transactions sur la plateforme Sayrafa dépasse les dizaines de millions de dollars par jour», a-t-il précisé.

«Cela signifie que l'augmentation incontrôlable du taux du dollar n'est pas normale, ce qui soutient l'hypothèse que certaines personnes créeraient cet écart de taux de change et sont responsables du taux élevé sur le marché noir pour des raisons politiques et commerciales ou pour créer la panique sur les marchés».

L'expert économique Walid Abou Sleimane a déclaré que la Banque centrale intervenait sur le marché pour absorber la masse monétaire en livres libanaises afin d'empêcher la spéculation et de réduire la marge sur le marché financier, à savoir la plateforme Sayrafa, où le taux dépasse 12 000 livres libanaises.

Cette procédure pourrait être temporaire et contribuer à la baisse du taux du dollar, a-t-il expliqué, mais il a ajouté : «Ce qui compte, c'est la durabilité.»

Abou Sleimane a affirmé que «la lutte contre la spéculation ne se fait pas à travers ces procédures, mais à travers une plateforme centrale qui a pour but de limiter les échanges pour les achats et les ventes». 

Le gouverneur de la Banque centrale a demandé aux banques de garder leurs agences et leurs caisses ouvertes jusqu'à 18 heures pendant trois jours consécutifs à partir de lundi, afin de répondre aux demandes des citoyens d'acheter des dollars au prix de Sayrafa.

Les circulaires du gouverneur ne font que reporter l'explosion «de quelques jours», a souligné le parti du Bloc national libanais. 

Le parti du bloc a estimé que le «scénario d'effondrement aurait pu être évité si les réformes nécessaires pour restructurer la dette et le secteur bancaire avaient été appliquées, outre les prises de décisions nécessaires pour unifier le taux de change et renforcer la surveillance administrative et judiciaire».

Le parti du bloc a également estimé que tout cela aurait pu être évité si le cabinet du Premier ministre, Najib Mikati, n'avait pas attendu sa dernière session pour proposer son plan de relance financier, cherchant à contourner le peuple et la communauté internationale, alors que tout au long de son mandat, il était occupé à protéger les cartels et les banquiers.

«La solution est d'élire les instances et les commissions du Parlement au cours de la semaine prochaine  et de commencer les consultations électorales pour former un gouvernement de sauvetage qui n'adopte pas de répartition sectaire», a-t-il soutenu.

Le parti du Bloc national a ainsi appelé à la mise en œuvre des réformes financières exigées par le FMI et à la formulation d'un plan intégré pour renforcer l'économie.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Fin des restrictions dans l'espace aérien américain, retour à la normale attendu lundi

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
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  • Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend
  • Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas

WASHINGTON: Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens.

"Cela signifie que les opérations normales peuvent reprendre dans l'ensemble de l'espace aérien national" à partir de 6H00 lundi à Washington (10H00 GMT), a écrit la FAA dans un communiqué.

Le 7 novembre, une réduction de 10% des vols domestiques dans 40 des aéroports les plus fréquentés du pays avait été imposée face au manque de personnel dans les tours de contrôle. En pleine paralysie budgétaire, il était demandé à ces fonctionnaires de travailler sans être payé.

Plusieurs milliers de vols avaient été annulés avant que les restrictions ne soient allégées progressivement.

Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend. Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas.

Grâce à la fin de ces limitations, "nous pouvons désormais recentrer nos efforts sur le recrutement massif de contrôleurs et la mise en place du tout nouveau système de contrôle du trafic aérien", a dit le ministre américain des Transports Sean Duffy, cité dans le communiqué.

Le retour à la normale va intervenir juste avant les grands départs pour les festivités de Thanksgiving, rendez-vous familial incontournable des Américains le 27 novembre. Un record de passagers aériens est attendu


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.


France: la famille Saadé étend son empire, devient 2e actionnaire de Carrefour

 Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
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  • Rodolphe Saadé remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024
  • Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée

PARIS: Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution.

Carrefour a annoncé mercredi que la famille Saadé avait pris une participation de 4% - un investissement de quelque 400 millions d'euros - de son capital et que Rodolphe Saadé entrerait à son conseil d'administration dès le 1er décembre.

Il y remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024.

Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée.

La société Galfa, détenue par la famille Moulin-Houzé - propriétaire des grands magasins Galeries Lafayette -, reste le premier actionnaire de Carrefour, à hauteur d'environ 9,5%.

"En intégrant son conseil d'administration, je souhaite (...) accompagner le développement du groupe dans la durée", a assuré le dirigeant franco-libanais, enrichi par l'explosion des profits du transport maritime pendant la crise sanitaire.

"L'engagement, la vision et l'expérience de Rodolphe Saadé apporteront une contribution majeure à notre gouvernance, au développement de notre groupe et à sa création de valeur", a commenté le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.

Il s'agit de la première incursion de la famille Saadé dans la grande distribution. En mai, elle avait fait son entrée au capital du groupe de cinéma Pathé, avec pour ambition d'accélérer à l'international dans la production de films et de séries.

Rassurer les marchés 

Rodolphe Saadé a également racheté en 2022 le journal régional La Provence - basé à Marseille dans le sud de la France, où CMA CGM a son siège -, posant ainsi la première pierre d'un groupe de médias français qui compte depuis les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, mais aussi BFMTV, RMC et Brut.

Avec ce nouvel investissement patrimonial dans une multinationale française, qu'elle n'exclut pas de renforcer à l'avenir, la famille Saadé s'associe aussi à un groupe fort au Brésil, l'un des principaux marchés de Carrefour avec la France et l'Espagne.

En septembre 2024, CMA CGM avait annoncé l'acquisition du plus gros opérateur portuaire du pays, Santos Brasil.

"C'est un pays à très fort potentiel où la croissance est au rendez-vous", avait assuré Rodolphe Saadé pour justifier cet investissement, réalisé sur fonds propres.

De son côté, Carrefour va pouvoir rassurer les marchés quant à la stabilité de son actionnariat en compensant partiellement le départ de Peninsula, qui était attendu, quatre ans après celui du milliardaire français Bernard Arnault après 14 années de présence au capital.

En octobre, Carrefour a publié un chiffre d'affaires de 22,6 milliards d'euros pour le troisième trimestre, en recul de 1,5% car pénalisé par l'évolution des changes en Amérique latine. Mais les ventes du distributeur ont résisté à données comparables, notamment en France en dépit des "incertitudes politiques".

Dirigé depuis 2017 par Alexandre Bompard - dont le mandat a été renouvelé cet été pour trois ans après 2026 -, Carrefour a entamé une "revue de portefeuille" en début d'année pour dégager davantage de rentabilité, et requinquer un cours de Bourse mis sous pression l'an dernier.

Dévoilée cet été, la cession de Carrefour Italie doit être effective d'ici à la fin de l'année.

Carrefour fait également évoluer son modèle pour exploiter de plus en plus largement des magasins en franchise et en location-gérance, une variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.