Course contre la montre pour sauver un joyau du patrimoine préhistorique mondial

L'accès à cette grotte vieille de plus de 30.000 ans se fait par l'entrée originelle dans les fonds marins du sud de la France puis en suivant un boyau ennoyé de plus de 100 mètres qui remonte et débouche sur une caverne de 2.500 m2, en grande partie immergée. (AFP).
L'accès à cette grotte vieille de plus de 30.000 ans se fait par l'entrée originelle dans les fonds marins du sud de la France puis en suivant un boyau ennoyé de plus de 100 mètres qui remonte et débouche sur une caverne de 2.500 m2, en grande partie immergée. (AFP).
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Publié le Lundi 30 mai 2022

Course contre la montre pour sauver un joyau du patrimoine préhistorique mondial

  • L'accès à cette grotte vieille de plus de 30.000 ans se fait par l'entrée originelle dans les fonds marins du sud de la France puis en suivant un boyau ennoyé de plus de 100 mètres qui remonte et débouche sur une caverne de 2.500 m2
  • Soixante-neuf pochoirs de mains rouges ou noires et trois empreintes involontaires de mains, dont celles d'enfants, ont été également répertoriées, ainsi que plusieurs centaines de signes géométriques

MARSEILLE: Dans une des calanques de Marseille, ils ajustent leur masque et basculent du bateau dans la Méditerranée. Ces plongeurs-archéologues vont rejoindre par 37 mètres de fond l'entrée de la grotte Cosquer, un "Lascaux sous-marin" orné de dessins uniques au monde et menacé de disparition.


L'accès à cette grotte vieille de plus de 30.000 ans se fait par l'entrée originelle dans les fonds marins du sud de la France puis en suivant un boyau ennoyé de plus de 100 mètres qui remonte et débouche sur une caverne de 2.500 m2, en grande partie immergée.


Arrivé là, les parois encore au sec offrent au regard des gravures et dessins du Paléolithique supérieur, en particulier d'animaux marins, phoques et pingouins, inédits sur les grands sites mondiaux de l’archéologie préhistorique. Un "choc esthétique" qui marque une vie, confie l'archéologue Luc Vanrell, 62 ans dont 30 à étudier ce site.


Mais aujourd'hui cette grotte est menacée de disparition. Après une hausse soudaine de 12 cm du niveau de la mer en 2011, les plus hautes eaux progressent chaque année de quelques millimètres.

marseille
Aujourd'hui cette grotte est menacée de disparition. (AFP).


Pour ces scientifiques français, c'est une course contre la montre car cette montée des eaux due au réchauffement climatique associée à la pollution marine sapent d'année en année les chefs d'oeuvre de l'art pariétal.


Pour garder trace de ce patrimoine unique, les plongeurs-archéologues intensifient leurs explorations pour notamment finaliser une représentation virtuelle de la grotte, pendant qu'à quelques kilomètres de là, au coeur de Marseille, techniciens et artistes achèvent la construction d'une réplique destinée au grand public, qui ouvrira le 4 juin.


En ce jour de printemps, la mission consiste à poursuivre la cartographie numérique en 3D des parois de la grotte, où quelque 600 "entités graphiques" ont déjà été répertoriées.


"Notre objectif fantasmé serait de faire remonter la grotte à la surface", sourit l'un des plongeurs, Bertrand Chazaly, responsable des opérations de numérisation. "Finalisée, notre grotte Cosquer virtuelle, d'une précision millimétrique, sera un outil de recherche indispensable pour les conservateurs et archéologues qui ne peuvent accéder physiquement au site."

« Unique par sa taille »

"A l'époque, on était en pleine glaciation, le niveau de la mer se trouvait 135 mètres plus bas et le littoral 10 km plus loin", raconte l'archéologue Michel Olive, chargé de l'étude de la grotte au service régional de l'archéologie (DRAC).


Depuis le bateau de la mission scientifique, il dessine du doigt un vaste espace aujourd'hui recouvert par la Méditerranée. "L'entrée de la grotte, légèrement en hauteur et exposée plein sud, faisait face à une vaste plaine couverte de graminées et protégée par les falaises, un lieu extrêmement favorable pour l'homme préhistorique", dit-il.


Les parois ornées de la grotte témoignent de la variété des animaux présents sur le site: chevaux, bouquetins, bovidés, cerfs, bisons et antilopes saïga, mais aussi phoques, pingouins, poissons ainsi qu'un félin et un ours... au total 229 figures de 13 espèces sont représentées.  


Soixante-neuf pochoirs de mains rouges ou noires et trois empreintes involontaires de mains, dont celles d'enfants, ont été également répertoriées, ainsi que plusieurs centaines de signes géométriques et huit représentations sexuelles masculines et féminines. 


Une richesse graphique due à la durée exceptionnelle de la fréquentation de la grotte par hommes et femmes de la Préhistoire "entre -33.000 ans et -18.500 ans avant le présent" selon la dernière datation, explique Luc Vanrell, présent lors de cette expédition.


"La densité des représentations graphiques place Cosquer au niveau des quatre plus grandes grottes au monde d'art pariétal du Paléolithique avec Altamira en Espagne, Lascaux et Chauvet en France", estime-t-il. "Et comme il est probable que les parois aujourd'hui sous l'eau étaient à l'origine également ornées, cela fait de Cosquer un site unique par sa taille en Europe."


Pour cet archéologue passionné au visage carré et à l'oeil rieur, "c'est un site addictif". "Certains intervenants qui ne sont pas descendus depuis longtemps dans la grotte se sentent mal. Ils ont envie de leur bison préféré", s'amuse-t-il.


Lui, compare ses plongées à une "aventure intérieure". "Personne ne fait le fanfaron dans cet espace coupé du monde, on est imprégné du milieu", dit-il.

Découverte par hasard

C'est en 1985 qu'Henri Cosquer, plongeur-scaphandrier professionnel et animateur d'une école de plongée, dit avoir découvert par hasard l'entrée sous-marine de la grotte, à 15 mètres du rivage. Par étapes, il ose ensuite s'aventurer dans le long boyau remontant de 137 mètres avant de déboucher sur une cavité creusée par l'eau et le temps dans le massif calcaire. 


"Un jour, j'ai fait surface dans la grotte plongée dans le noir. T'es trempé, tu sors de la boue, tu glisses. Il m'a fallu plusieurs incursions pour en faire le tour. Au début, je n'ai rien vu avec ma lampe et puis je suis tombé sur la peinture d'une main. Tout est parti de là", a-t-il raconté à l'AFP. 


Alors que la loi oblige à déclarer sans délai ce type de découverte pour sa préservation, l'homme se la réservera longtemps, pour lui et ses proches. "Cette grotte n'appartenait à personne. Quand vous trouvez un bon coin à champignons, vous le dites à tout le monde vous ?", a-t-il justifié, gouailleur.


Mais la rumeur d'un "Lascaux sous-marin" circule, attire des plongeurs. Trois trouveront la mort dans le boyau menant à la cavité. Marqué par le drame, Henri Cosquer, 72 ans, officialise sa découverte auprès des autorités en 1991. La grotte, authentifiée comme un site préhistorique majeur, portera son nom. Mais son entrée, sécurisée par une grille, sera désormais réservée aux équipes scientifiques.

« Dégradations irréversibles »

Pendant les trente années suivantes, des dizaines de missions archéologiques sont menées pour étudier et préserver le site, et procéder à l'inventaire de ses richesses graphiques. Les moyens alloués pâtissent toutefois de la concurrence de la grotte Chauvet, découverte plus tard, en 1994, mais plus facile d'accès.


Mais, à l'été 2011, Michel Olive et Luc Vanrell sonnent l'alarme après avoir constaté la progression brutale du niveau des eaux et des dégradations irréversibles sur certains panneaux. "C'était une catastrophe, un choc qui nous a effondrés psychologiquement", se souvient Luc Vanrell évoquant d'énormes dégâts sur des dessins de chevaux. 


"Toutes les données recueillies montrent que la remontée des eaux va de plus en plus vite", confirme la géologue Stéphanie Touron, spécialiste des grottes ornées au Laboratoire de recherche des monuments historiques en France. "La mer, qui monte et descend dans la cavité en fonction des variations climatiques, lessive les parois et sape des sols riches en informations", dit-elle.


La grotte Cosquer subit également les conséquences de la pollution aux microplastiques qui accélère la dégradation des peintures. 


Face à ces menaces, l'Etat français, propriétaire du site classé au titre des monuments historiques en 1992, a lancé une étude nationale pour enregistrer au plus vite ce patrimoine.


Une mission nouvelle conduite par l'archéologue Cyril Montoya, destinée à mieux comprendre l'activité des hommes préhistoriques dans la grotte, doit débuter cet été. 

« Enigmes à résoudre »

Parmi les énigmes en suspens figure l'empreinte fortuite d'un matériau tissé sur une paroi, qui pourrait confirmer l'hypothèse d'une confection de vêtements par des chasseurs-cueilleurs à l'époque de la fréquentation de la grotte. 


La représentation de chevaux avec des crinières longues pose question également. Luc Vanrell esquisse l'hypothèse d'une première domestication ou du moins d'un parcage de l'animal par l'homme car à l'état sauvage les crinières sont plus courtes, presque en brosse, façonnées par la végétation au gré du galop des chevaux. Le dessin de traits évoquant une forme de harnachement renforce cette hypothèse.


"Les sols archéologiques conservés sous une couche de calcite" (un minéral) doivent être également étudiés, explique Cyril Montoya, qui évoque la présence de "restes de charbon" servant à peindre ou de "zones de chauffe sur des stalagmites" transformées en "lampadaires pour éclairer la grotte".


La question centrale de l'utilisation de la grotte reste sans réponse, admet Michel Olive. Si les archéologues s'accordent pour dire que nos lointains ancêtres n'y vivaient pas, certains parlent "d'un sanctuaire, d'autres d'un lieu de réunion, voire d'un site d'extraction de mondmilch (aussi appelé lait de lune, NDLR), cette matière blanche des parois utilisée pour des peintures corporelles ou comme support pour les peintures et gravures", explique-t-il.

« Le pari de la réplique »

Dès la découverte de la grotte, l'idée d'en réaliser une réplique pour un large public a germé. Mais il faudra attendre 2016 pour que la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur décide de l'implanter à la villa Méditerranée, un bâtiment moderne inexploité situé dans le coeur historique de la deuxième ville de France, à côté du Mucem, le Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée.  


Pour la société Klébert Rossillon, chargée de concevoir, construire et gérer la reconstitution - un projet de 23 millions d'euros dont dix financés par la région - l'enjeu était de taille: faire rentrer la réplique de la grotte dans un espace plus petit tout en restant aussi fidèle que possible à l'original. Au final, après une légère réduction d'échelle, "1.750 m2 de caverne, 100% des parois peintes et 90% des parois gravées seront montrées", assure Laurent Delbos, chargé du chantier. 


Pour coller à l'original, l'entreprise a bénéficié des données de modélisation en 3D de la grotte collectées par les archéologues sous l'égide du ministère de la Culture (Drac Paca). Et elle s'est appuyée sur une équipe de spécialistes des répliques des grottes ornées avec laquelle elle a déjà bâti en 2015 un double de la grotte Chauvet, en Ardèche (sud-est de la France).


"Les artistes préhistoriques ont écrit (une) partition il y a longtemps, je suis un de leurs interprètes", résume l'artiste-plasticien Gilles Tosello, 66 ans, qui s'est attaché à reproduire le plus fidèlement possible les dessins préhistoriques, avec les mêmes outils et le charbon de bois utilisé à l'époque. 


Assis dans le noir dans son atelier toulousain face à une écaille de grotte en stuc éclairée par un projecteur, l’artiste a confié à l'AFP son émotion en copiant le détail d’un cheval: "Ce qui me passionne dans l’art préhistorique, c’est la spontanéité de leur geste qui repose certainement sur une grande pratique, une grande connaissance, une grande expérience. Cette liberté du geste, cette sûreté ne cessera de m’étonner jusqu’à la fin."


TeamLab Borderless Jeddah fête un an d'art numérique fascinant

Les œuvres d'art interactives du TeamLab Borderless réagissent au mouvement et évoluent avec le temps, de sorte qu'aucune visite n'est identique à l'autre. (Photo Fournie)
Les œuvres d'art interactives du TeamLab Borderless réagissent au mouvement et évoluent avec le temps, de sorte qu'aucune visite n'est identique à l'autre. (Photo Fournie)
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  • Un an après son inauguration, le TeamLab Borderless continue d'attirer les visiteurs curieux dans un monde où l'art numérique réagit au mouvement, à la lumière et à la saison.
  • Il a accueilli des visiteurs de plus de 25 pays, en particulier des jeunes et des amateurs d'art.

JEDDAH : Un an après son inauguration dans le quartier historique de Jeddah, le TeamLab Borderless continue d'attirer les visiteurs curieux dans un monde où l'art numérique réagit au mouvement, à la lumière et à la saison. 

Les œuvres d'art interactives de TeamLab Borderless réagissent au mouvement et évoluent avec le temps, garantissant ainsi que chaque visite est unique. (Photo Fournie)
Les œuvres d'art interactives de TeamLab Borderless réagissent au mouvement et évoluent avec le temps, garantissant ainsi que chaque visite est unique. (Photo Fournie)

Il s'agit d'un centre culturel qui reflète leurs aspirations et introduit de nouvelles façons de s'intéresser à l'art contemporain.

Le musée a une structure ouverte qui permet l'exploration et l'engagement. Les œuvres d'art interactives réagissent aux mouvements des visiteurs et évoluent avec le temps, de sorte qu'aucune visite n'est identique à une autre.

En bref

TeamLab Borderless fait partie d'une initiative plus large du ministère de la culture d'Arabie saoudite visant à transformer des sites patrimoniaux en plates-formes pour l'art contemporain.

Dans une interview accordée à Arab News lors du lancement du musée, Toshiyuki Inoko, le fondateur de TeamLab Borderless, a expliqué le concept du musée, notant que "tout est en relation continue". 

TeamLab Borderless Jeddah fête le premier anniversaire de son ouverture en juin 2024. (Fourni)
TeamLab Borderless Jeddah fête le premier anniversaire de son ouverture en juin 2024. (Photo Fournie)

"Même si chaque élément est indépendant, il n'y a pas de frontières entre eux, et ils s'influencent même les uns les autres", a-t-il déclaré.

De nombreuses installations reflètent des rythmes naturels. Dans "Proliferating Immense Life", par exemple, les fleurs changent en fonction des mois. 

Les œuvres d'art interactives du TeamLab Borderless réagissent au mouvement et évoluent avec le temps, de sorte qu'aucune visite n'est identique à l'autre. (Fourni)
Les œuvres d'art interactives du TeamLab Borderless réagissent au mouvement et évoluent avec le temps, de sorte qu'aucune visite n'est identique à l'autre. (Photo Fournie)

Les installations "Forest of Lamps" et "Flowers in Infinite Transparency" évoluent également au fil des saisons, tandis que "Memory of Topography" présente un paysage statique qui se transforme subtilement grâce au mouvement.

Inoko a également révélé que plusieurs œuvres d'art ont été conçues exclusivement pour le musée de Djeddah. 

Les œuvres d'art interactives du TeamLab Borderless réagissent au mouvement et évoluent avec le temps, de sorte qu'aucune visite n'est identique à l'autre. (Fourni)
Les œuvres d'art interactives du TeamLab Borderless réagissent au mouvement et évoluent avec le temps, de sorte qu'aucune visite n'est identique à l'autre. (Photo Fournie)

"L'œuvre de l'escalier, où l'on voit une cascade de sable, est une œuvre unique à Djeddah", a-t-il déclaré.

"À travers ces chutes de sable, on voit de gigantesques fleurs qui tentent de pousser très puissamment. Elles continuent de pousser, elles continuent de tomber, et elles poursuivent ce cycle à jamais".

TeamLab Borderless Jeddah fête le premier anniversaire de son ouverture en juin 2024. (Fourni)
TeamLab Borderless Jeddah fête le premier anniversaire de son ouverture en juin 2024. (Photo Fournie)

TeamLab Borderless fait partie d'une initiative plus large du ministère de la culture d'Arabie saoudite visant à transformer les sites patrimoniaux en plates-formes pour l'art contemporain.

Ces efforts s'inscrivent dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite, qui vise à renforcer les secteurs culturel et créatif et à élever la position du Royaume en tant que centre mondial de l'art et de la technologie. 

Les œuvres d'art interactives du TeamLab Borderless réagissent au mouvement et évoluent avec le temps, de sorte qu'aucune visite n'est identique à l'autre. (Fourni)
TeamLab Borderless Jeddah fête le premier anniversaire de son ouverture en juin 2024. (Photo Fournie)

Le musée est un exemple de cette ambition, un espace où l'art est en mouvement constant et où chaque visite devient un voyage unique et personnel.

"Le message que nous voulions transmettre au monde et aux visiteurs est que le monde lui-même est en relation continue et que tout s'affecte mutuellement", a déclaré M. Inoko. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


AlUla devient le point chaud de l'été pour les photographes et les amateurs d'astronomie

Son ciel clair et peu lumineux et ses paysages saisissants en font un cadre idéal pour la photographie nocturne et l'observation des étoiles. (Photo SPA)
Son ciel clair et peu lumineux et ses paysages saisissants en font un cadre idéal pour la photographie nocturne et l'observation des étoiles. (Photo SPA)
Son ciel clair et peu lumineux et ses paysages saisissants en font un cadre idéal pour la photographie nocturne et l'observation des étoiles. (Photo SPA)
Son ciel clair et peu lumineux et ses paysages saisissants en font un cadre idéal pour la photographie nocturne et l'observation des étoiles. (Photo SPA)
Son ciel clair et peu lumineux et ses paysages saisissants en font un cadre idéal pour la photographie nocturne et l'observation des étoiles. (Photo SPA)
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  • Son ciel clair et peu lumineux et ses paysages saisissants en font un cadre idéal pour la photographie nocturne et l'observation des étoiles.
  • L'organisme DarkSky International a récemment désigné AlUla Manara et la réserve naturelle d'Al-Gharameel comme le premier parc de ciel étoilé d'Arabie saoudite et de la région du Golfe.

RIYADH : Selon un rapport de l'Agence de presse saoudienne, AlUla est de plus en plus reconnue comme un haut lieu estival pour les amateurs de photographie et d'astronomie.

Son ciel clair et peu lumineux et ses paysages saisissants en font un cadre idéal pour la photographie nocturne et l'observation des étoiles. 

Son ciel clair et peu lumineux et ses paysages saisissants en font un cadre idéal pour la photographie nocturne et l'observation des étoiles. (Photo SPA)
Son ciel clair et peu lumineux et ses paysages saisissants en font un cadre idéal pour la photographie nocturne et l'observation des étoiles. (Photo SPA)

Des sites comme la réserve naturelle d'Al-Gharameel et la formation de l'Arch Rock, ainsi que d'autres sites du désert, attirent des photographes du Royaume et de l'étranger, qui capturent des scènes nocturnes avec des étoiles, des galaxies et des terrains rocheux spectaculaires sur fond de coucher de soleil, a ajouté la SPA.

AlUla Manara, géré par la Commission royale pour AlUla, sert de plaque tournante pour les amateurs d'astronomie, en proposant des ateliers, des programmes d'observation et des événements publics qui encouragent l'intérêt pour l'espace et la photographie nocturne.  

Son ciel clair et peu lumineux et ses paysages saisissants en font un cadre idéal pour la photographie nocturne et l'observation des étoiles. (Photo SPA)
Son ciel clair et peu lumineux et ses paysages saisissants en font un cadre idéal pour la photographie nocturne et l'observation des étoiles. (Photo SPA)

L'organisme DarkSky International a récemment désigné AlUla Manara et la réserve naturelle d'Al-Gharameel comme le premier parc de ciel étoilé d'Arabie saoudite et de la région du Golfe, saluant ainsi les efforts déployés pour réduire la pollution lumineuse et promouvoir l'astrotourisme.

Des photographes venus du monde entier ont fait l'éloge du cadre naturel et des installations d'AlUla, soulignant son fort potentiel en tant que destination mondiale pour l'astrophotographie, rapporte la SPA.

Les initiatives touristiques à AlUla comprennent notamment le camping nocturne, des visites guidées et des activités qui permettent aux visiteurs de se connecter à la nature et au cosmos, pour une expérience complète sous les étoiles. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 

 

 


Matcha: le Japon submergé par le succès mondial de son or vert

Cette photo prise le 4 juin 2025 montre Masahiro Okutomi, propriétaire d'une plantation de thé, posant pour une photo dans son champ de thé après une interview avec l'AFP à Sayama. (Photo de Philip FONG / AFP)
Cette photo prise le 4 juin 2025 montre Masahiro Okutomi, propriétaire d'une plantation de thé, posant pour une photo dans son champ de thé après une interview avec l'AFP à Sayama. (Photo de Philip FONG / AFP)
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  • Le matcha, thé vert japonais en poudre produit à partir de feuilles séchées puis broyées, est devenu la star des boissons « bien-être » sur les réseaux sociaux et dans les boutiques de thé.
  • En l'espace d'un an, la production a été dépassée par une demande en forte hausse, entraînant une envolée de 198 % du prix de cette poudre verte au Japon, selon M. Mangan. 

LOS-ANGELES : Au cœur de Los Angeles, des clients défilent chez « Kettl », un bar à matcha minimaliste qui a ouvert ses portes cette année. Avec sa décoration épurée, ses étagères en bambou, ses bols de céramique et ses théières artisanales, cet établissement prépare le thé japonais comme un grand cru.

Le matcha, thé vert japonais en poudre produit à partir de feuilles séchées puis broyées, est devenu la star des boissons « bien-être » sur les réseaux sociaux et dans les boutiques de thé.

« Sur les 25 types de matcha proposés, 21 sont en rupture de stock », explique à l'AFP Zach Mangan, le fondateur de Kettl, âgé de 40 ans.

Dans son établissement, le matcha peut être servi avec du lait, mais il est souvent préféré nature, fouetté à la main, pour mieux apprécier ses arômes. Vendue par paquet de 20 grammes, la poudre verte coûte entre 23 et 140 euros, selon la variété choisie.

En l'espace d'un an, la production a été dépassée par une demande en forte hausse, entraînant une envolée de 198 % du prix de cette poudre verte au Japon, selon M. Mangan. 

« Une telle volatilité, c'est du jamais vu dans l'histoire du thé japonais », assure-t-il.

Dans la ville de Sayama, en banlieue de Tokyo, Masahiro Okutomi, qui dirige l'exploitation familiale de thé pour la 15^e génération, a lui aussi été submergé par les demandes.

« Je reçois jusqu'à trois messages par jour. J'ai dû mentionner sur notre site que nous n'acceptions plus aucune commande de matcha », affirme le producteur.

La fabrication de cet « or vert » est un processus long et artisanal : les feuilles, appelées « tencha », sont cultivées à l'ombre pendant plusieurs semaines avant la récolte, puis sont cueillies à la main et débarrassées de leurs nervures avant d'être finement broyées.

« Il faut des années de formation », explique M. Okutomi. « C'est un travail de longue haleine qui demande du matériel, de la main-d'œuvre et des investissements. »

Le « boom » du matcha trouve son origine sur les réseaux sociaux, où des créateurs de contenus comme Andie Ella, qui compte 600 000 abonnés sur YouTube, ont popularisé cette boisson d'un vert éclatant.

La Française a ouvert une boutique éphémère dans le quartier jeune et à la mode de Harajuku, à Tokyo, pour sa marque de matcha.

À l'intérieur de la boutique à la décoration rose pastel, des dizaines de fans se pressent pour se prendre en photo avec l'influenceuse et acheter ses canettes de thé matcha saveur fraise ou chocolat blanc.

« Le matcha, c'est visuellement très attirant », explique la jeune femme de 23 ans.

Avec ses huit employés, elle a lancé sa marque en novembre 2023 et celle-ci connaît un beau succès : 133 000 canettes de matcha, produit dans la région de Mie, ont déjà été vendues. Et « la demande ne fait qu'augmenter », souligne-t-elle.

Dans le quartier touristique de Tsukiji, à Tokyo, la boutique de thé Jugetsudo cherche quant à elle à réguler ses ventes, face à une demande de plus en plus forte.

« Nous n'imposons pas de limite stricte à l'achat, mais il nous arrive de refuser la vente à des clients soupçonnés de revente », explique Shigehito Nishikida, responsable de la boutique.

« Depuis deux ou trois ans, l'engouement s'est intensifié : les clients veulent désormais préparer eux-mêmes du matcha, comme sur les réseaux sociaux », ajoute M. Nishikida.

Anita Jordan, touriste australienne de 49 ans, abonde en ce sens : « Mes enfants sont obsédés par le matcha. Ils m'ont envoyée en mission pour trouver le meilleur..." 

En 2024, le matcha a représenté un peu plus de la moitié des 8 798 tonnes de thé vert exportées, selon les chiffres du ministère japonais de l'Agriculture, soit deux fois plus qu'il y a dix ans.

Mais cette croissance du marché mondial du matcha, estimé à 3 milliards d'euros en 2024, s'accompagne d'inquiétudes liées aux tensions commerciales.

« Les clients disent : “Je veux du matcha, avant qu'il n'y en ait plus” », souligne Zach Mangan dans son établissement californien.

Au Japon, le prix moyen du tencha a atteint le record de 44 euros le kilo (8 235 yens) lors de la première enchère de la saison à Kyoto, soit 1,7 fois plus que l'an dernier.

Le fondateur de Kettl craint une autre menace : les droits de douane américains sur les produits japonais pourraient passer de 10 à 24 % en juillet.

« C'est une période difficile. Nous essayons d'absorber une partie des coûts, mais nous avons des limites. Nous ne pouvons pas augmenter les prix indéfiniment », explique-t-il.

La situation des producteurs de thé reste fragile au Japon : le nombre d'exploitations a été divisé par quatre en vingt ans.

« La question reste de savoir si l'on peut produire en masse sans sacrifier la qualité », s'interroge Masahiro Okutomi.

Le gouvernement japonais encourage désormais les producteurs de thé à produire en masse pour réduire les coûts.

Mais dans les petites régions rurales, c'est presque impossible », explique M. Okutomi. « La formation de la nouvelle génération prend du temps... Cela ne s'improvise pas ».