«Le dessin m’a sauvé d’une enfance malheureuse», confie Slim

Slim au Maghreb-Orient du Livre 2022 (photo fournie)
Slim au Maghreb-Orient du Livre 2022 (photo fournie)
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Publié le Mardi 31 mai 2022

«Le dessin m’a sauvé d’une enfance malheureuse», confie Slim

  • Très populaire dans son pays, Slim a exercé ses talents sur de nombreux supports: affiches, albums, dessins de presse, publicités, logos, dessins animés
  • Au cours de sa carrière, le dessinateur de la BD la plus populaire d’Algérie a réalisé des films d’animation pour la télévision algérienne ainsi que des films publicitaires

PARIS: De son vrai nom Menouar Merabtène, Slim, dessinateur de presse, est le créateur des premiers héros de la bande dessinée algérienne. Très populaire dans son pays, Slim a exercé ses talents sur de nombreux supports: affiches, albums, dessins de presse, publicités, logos, dessins animés… 

Après avoir étudié à l’Institut du cinéma et de la télévision de Ben Aknoun, Slim fréquente en 1964 le Studio Filmow Rysunkowych – un studio d’animation polonais – dans le cadre du stage pratique qu’il doit effectuer. «J’ai étudié la caméra et l’image tout en poursuivant ma pratique du dessin», nous raconte-t-il. Au cours de sa carrière, le dessinateur de la BD la plus populaire d’Algérie a réalisé des films d’animation pour la télévision algérienne ainsi que des films publicitaires. On lui doit de nombreuses créations d’affiches pour le cinéma maghrébin (Algérie, Tunisie et Maroc). 

«Le dessin m’a sauvé d’une enfance malheureuse. Petit, le dessin me permettait d’avoir ce que je voulais: un train électrique, une voiture de luxe…», raconte Slim à Arab News en français. Tout jeune, Slim était ce qu’on appellerait aujourd’hui un «influenceur». 

«Lorsque je racontais mes histoires, les gens les écoutaient.» Il précise que, à son époque, le dessin était pour la jeunesse une échappatoire. «Les jeunes étaient nombreux à me demander des conseils pour se lancer dans cette voie», se souvient-il. 

Aujourd’hui, grâce aux progrès technologiques de l’audiovisuel, il est beaucoup plus facile de dessiner et de créer. «À mon époque, nous dessinions avec le porte-plume et l’encrier ainsi qu’avec des crayons de papier. Aujourd’hui, je dessine sur écran grâce à Photoshop. C’est mille fois mieux, car cela permet de faire la mise en scène. Je crée mon personnage, Bouzid, je le duplique, selon mes inspirations, dans diverses versions en cliquant simplement sur le crayon de l’écran, j’y ajoute de la couleur… C’est merveilleux», nous déclare-t-il. 

Les «petites gens» 

Les dessins de Slim racontent son quotidien et celui des «petites gens» qu’il côtoie. «Je passais du temps dans les cafés à observer la réaction des lecteurs qui lisaient mes albums. J’ai compris alors que j’avais des choses à dire, à raconter.» Il nous explique qu’il était alors confronté à la censure. «Je ne savais pas qu’il y avait des choses qu’on ne pouvait pas dire.» 

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Zina et Bouzid, les personnage de la BD de Slim (photo fournie)

La bande dessinée de Slim se caractérise par la création de deux personnages emblématiques: Bouzid et Zina. «Pour Zina, je me suis inspiré des femmes algériennes, ces femmes voilées qui portent le haïk. Le haïk m’rama est une étoffe de soie maintenue à la taille qui couvre le corps; c’est un voile traditionnel que portent les femmes citadines d’Alger depuis la fin du XIXe siècle avec leurs sarouals traditionnels et des talons aiguilles. Je trouvais cela très beau et très féminin. J’ai créé Zina telle que je la voyais, très sexy, belle et plus intelligente que Bouzid, qui, lui, est rustre. Zina ralentit les élans de Bouzid qui sont parfois brutaux», nous explique-t-il. 

Un artiste prolifique 

Albums de BD, affiches de films, dessins de presse, films d’animation ou publicitaires: Slim est prolifique. Il a collaboré avec de nombreux titres de la presse algérienne et française, comme Algérie-Actualité, Charlie Hebdo, Le Monde, L’Humanité ou Alger-Info. «J’ai commencé à faire des dessins de presse dans les années 1980 pour l’hebdomadaire Algérie-Actualité. Pour échapper à la censure, il lui suffisait de faire de petits clins d’œil dans ces créations. «J’avais des limites; il fallait être malin pour les contourner», révèle-t-il.  

Slim s’est toujours intéressé à ce qui se passait à l’étranger. Lors de ses voyages, il s’inspire des travaux de ses confrères de Charlie Hebdo et, plus généralement, des dessinateurs de la BD belge et française. «Le Festival de la bande dessinée d’Angoulême m’a beaucoup apporté. Il m’a permis de connaître les grands noms, notamment mes confrères français et belges. J’ai beaucoup appris des grands dessinateurs, comme Siné, que je fréquentais en 1972, quand je réalisais des dessins politiques ou de divertissement. Une telle manifestation permet aux auteurs de confronter leurs idées, de continuer à dessiner, à créer, à reproduire, à mettre les paroles dans la bouche des personnages, à leur faire franchir des étapes, bonnes ou mauvaises en fonction des scénarios.» 

Slim, un habitué du Maghreb-Orient des Livres 

Interrogé sur l’importance de l’intégration de la BD dans le programme du Maghreb-Orient des Livres, Slim nous confie qu’il est un habitué de cet événement: il y participe depuis 1995. «J’y rencontre les amis de la bande dessinée de France, d’Algérie, du Maroc et de Tunisie. Cette rencontre nous permet de voir leur évolution, de suivre leurs travaux. Des personnes qui racontent des histoires se rencontrent, c’est merveilleux. Et c’est aussi l’occasion pour les auteurs d’aller à la rencontre de leurs lecteurs.» 


L'Arabie saoudite participe à la troisième édition de la parade internationale des chameaux à Paris

Les participants saoudiens au défilé de chameaux de Paris souligneront le rôle du Royaume dans la promotion de la valeur des chameaux en tant que symbole culturel associé à la société saoudienne depuis l'Antiquité. (Photo SPA)
Les participants saoudiens au défilé de chameaux de Paris souligneront le rôle du Royaume dans la promotion de la valeur des chameaux en tant que symbole culturel associé à la société saoudienne depuis l'Antiquité. (Photo SPA)
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  • L'événement de cette année célèbre la décision de l' Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture de faire de 2024 l'Année internationale des camélidés
  • Les représentants saoudiens souligneront le rôle du Royaume dans la promotion de la valeur des chameaux en tant que symbole culturel associé à la société saoudienne depuis l'Antiquité

RIYAD : L'Arabie saoudite participe à une parade spéciale de chameaux en France samedi, pour célébrer la désignation par l'ONU de 2024 comme Année internationale des camélidés.

L'événement à Paris a été organisé par la Fédération française pour le développement des camélidés en France et en Europe, sous l'égide de l'Organisation internationale du chameau, et est parrainé par le ministère saoudien de la Culture et le Club des chameaux du Royaume.

C'est la troisième année que l'événement a lieu.  L'événement a eu lieu pour la première fois en janvier 2019 et s'est répété en 2022. 

Les participants au défilé de chameaux, lamas, alpagas et autres membres de la famille des camélidés devraient comprendre plus de 50 représentants d'organisations liées aux chameaux provenant de plus de 30 pays, ainsi que des éleveurs de chameaux, des fonctionnaires, d'autres parties intéressées par ces animaux et des artistes de diverses branches des arts du spectacle.

Outre l'Arabie saoudite, les pays représentés sont les États-Unis, les Émirats arabes unis, le Qatar, Oman, Bahreïn, le Canada, l'Inde, le Maroc, la Tanzanie, le Pérou, l'Algérie, la République tchèque, le Pakistan, la Tunisie, l'Autriche, l'Espagne, le Burundi, le Sénégal, la République démocratique du Congo, la Mauritanie, la France, le Soudan, le Tchad, l'Angola, le Royaume-Uni et l'Ouganda.

Les représentants saoudiens souligneront le rôle du Royaume dans la promotion de la valeur des chameaux en tant que symbole culturel associé à la société saoudienne depuis l'Antiquité et « qui jouit toujours d'un grand prestige », a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Vendredi, la veille du défilé, des discussions publiques ont eu lieu au centre historique du château de Janvry sur l'héritage culturel associé aux chameaux dans le monde et sur les contributions spécifiques des pays participants à l'événement annuel à Paris.

Le défilé sera suivi d'une réception pour les invités, dont les représentants des pays participants, des organisations internationales, des universités, des centres de recherche et du secteur privé, a rapporté l'APS.

L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture a proclamé 2024 Année internationale des camélidés afin d'honorer et de promouvoir ce secteur et de souligner le rôle important qu'il joue dans les efforts déployés pour assurer la sécurité alimentaire et la croissance économique dans de nombreux pays.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


Eurovision: l'Arménie et son choix «surréaliste» du groupe Ladaniva, du nord de la France

Le musicien français Louis Thomas (à droite) et la chanteuse arméniennne Jaklin Baghdasaryan, membres du duo Ladaniva qui représentera l'Arménie à l'Eurovision 2024, posent lors d'une séance photo à Paris le 17 avril 2024. (Photo Joel Saget AFP)
Le musicien français Louis Thomas (à droite) et la chanteuse arméniennne Jaklin Baghdasaryan, membres du duo Ladaniva qui représentera l'Arménie à l'Eurovision 2024, posent lors d'une séance photo à Paris le 17 avril 2024. (Photo Joel Saget AFP)
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  • Jaklin Baghdasaryan, 26 ans, est arrivée à l'âge de 20 ans dans le nord de la France, «à la recherche de liberté et d'une vie meilleure, sans parler un mot de français», raconte-t-elle
  • En 2019, elle enregistre avec Louis Thomas une reprise d'une «vieille chanson arménienne» et la mettent en ligne sur YouTube «à l'arrache, sans préméditation»

PARIS  : Quelques années après un premier succès aussi foudroyant qu'inattendu, porté par la diaspora arménienne, Ladaniva va représenter l'Arménie à l'Eurovision en mai. Pour le duo de Lille, dans le nord de la France, participer n'avait pourtant rien d'une évidence.

Né à Lille en 2019, le groupe est composé de la chanteuse Jaklin Baghdasaryan, Arménienne de naissance mais élevée en Biélorussie, et de Louis Thomas, multi-instrumentiste lillois. Ils étaient loin de s'imaginer qu'ils se trouveraient un jour à porter les couleurs de l'Arménie.

Jaklin Baghdasaryan, 26 ans, est arrivée à l'âge de 20 ans dans le nord de la France, «à la recherche de liberté et d'une vie meilleure, sans parler un mot de français», raconte-t-elle lors d'un entretien avec l'AFP.

«Je ne parle même pas si bien arménien que ça !», ajoute la chanteuse.

Pendant une séance d'improvisation, elle fait la connaissance de Louis Thomas, qui est touché par sa voix. Suivent des voyages, notamment à la Réunion (île française de l'océan Indien) ou en Amérique du sud, sur la trace des «musiques du monde» (chant traditionnel arménien, maloya, reggae...) qui fusionnent dans leur répertoire.

En 2019, ils enregistrent une reprise d'une «vieille chanson arménienne» et la mettent en ligne sur YouTube «à l'arrache, sans préméditation».

Grâce au bouche-à-oreille, le nombre de vues décolle. Les diasporas arméniennes de tous les pays se donnent rendez-vous dans la section des commentaires pour les encourager.

«Alors, on a un peu bidouillé. J'ai écrit mon premier texte, on a mis une composition en ligne», se souvient Jaklin Baghdasaryan.

Rapidement, le clip cumule des millions de visionnages, passe à la télévision arménienne, se retrouve décliné à toutes les sauces sur TikTok en France, en Russie, en Arménie.

«C'était totalement surréaliste», souffle Louis Thomas, 36 ans. «Dès la fin du confinement, on s'est retrouvés signés sur un label (le label indépendant PIAS, NDLR), à jouer aux Trans Musicales (à Rennes, ouest) et au Printemps de Bourges» (centre), deux importants festivals en France.

- «Chevaux noirs» -

En 2022, l'opérateur national arménien de télévision AMPTV leur propose de représenter le pays à l'Eurovision.

«Je regardais l'Eurovision quand j'étais petite avec ma mère», se rappelle Jalkin Baghdasaryan. «Pour ma famille, c'est la réussite de ma vie».

Mais la proposition fait long feu: «on n'arrivait pas à se mettre d'accord au sujet de la chanson. On était d'accord pour que ce soit plus pop que d'habitude mais on voulait que ça reste notre morceau», rembobine-t-elle.

Il faudra s'y reprendre à trois fois pour que l'idée aboutisse, en 2024. Il est vrai que le répertoire du groupe tombe assez loin de l'esthétique du concours organisé cette année en Suède.

«En ligne, beaucoup de gens nous appellent +les chevaux noirs+ (les outsiders, NDLR) de la compétition», s'esclaffe la chanteuse, alors que le duo est classé 17e par les bookmakers, selon le site eurovisionworld.com, derrière le favori suisse Nemo et le Français Slimane (6e).

Fidèle à la spontanéité et à la joie de vivre de leurs débuts, Ladaniva aborde sereinement le concours.

«C'est un peu stressant mais, sur le moment, tu n'y penses pas, remarque Jaklin Baghdasaryan. Tu es comme un taureau dans l'arène, tu fonces». «On y va sans prise de tête, pour partager un bon moment», assure Louis Thomas, davantage emballé par leur projet d'album de reprises de chansons traditionnelles «plutôt dépouillé, minimaliste», loin des paillettes de la compétition.

«Les Arméniens adorent l'Eurovision», poursuit Jalkin Baghdasaryan. «Quand ils viennent nous encourager à la fin des concerts, on sent qu'ils ont plus envie que nous qu'on gagne !»

Dans une compétition traditionnellement chargée d'un poids politique - comme en témoignent les polémiques sur la participation de la Russie après l'invasion de l'Ukraine en 2022 ou d'Israël, en guerre contre le Hamas à Gaza, en 2024 - et alors que l'Arménie et l'Azerbaïdjan sont opposés dans un conflit territorial au Haut-Karabakh, ils refusent toutefois de se voir comme des «représentants».

«Être là, chanter dans ma langue natale, c'est déjà une façon de prendre la parole», dit Jalkin Baghdasaryan. Quant à Louis Thomas, il décrit le moment comme «surréaliste» mais aussi «un honneur».

 


Des auteurs se retirent des prix littéraires PEN America pour protester contre la position de l’organisation sur Gaza

Dans une lettre ouverte adressée au conseil d'administration cette semaine, les écrivains ont demandé la démission de la directrice générale de l'organisation, Suzanne Nossel, de sa présidente, Jennifer Finney Boylan, ainsi que de l'ensemble du comité exécutif. (PEN America)
Dans une lettre ouverte adressée au conseil d'administration cette semaine, les écrivains ont demandé la démission de la directrice générale de l'organisation, Suzanne Nossel, de sa présidente, Jennifer Finney Boylan, ainsi que de l'ensemble du comité exécutif. (PEN America)
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  • Une trentaine d’écrivains ont signé une lettre ouverte qui critique l'organisation en raison de son «échec à dénoncer le génocide du peuple palestinien»
  • Ils appellent la directrice générale, Suzanne Nossel, la présidente, Jennifer Finney Boylan, et l'ensemble du comité exécutif à démissionner

DUBAÏ: Trente auteurs et traducteurs ont signé une lettre ouverte à PEN America dans laquelle ils ont décliné l’invitation ou retiré leurs œuvres de la course aux prix littéraires 2024 de l'organisation en signe de protestation contre son «échec à dénoncer le génocide du peuple palestinien et à défendre nos confrères écrivains à Gaza». 

Dans cette missive adressée au conseil d'administration cette semaine, les signataires «rejettent fermement PEN America pour son incapacité à dénoncer le génocide à Gaza» et réclament la démission de la directrice générale de l'organisation, Suzanne Nossel, de sa présidente, Jennifer Finney Boylan, et de l'ensemble du comité exécutif. 

Parmi les signataires figurent la cofondatrice du festival PEN World Voices, Esther Allen, ainsi que Joseph Earl Thomas, Kelly X. Hui, Nick Mandernach, Alejandro Varela, Maya Binyam et Julia Sanches. 

Allen a annoncé au cours de ce mois avoir décliné le prix PEN/Ralph Manheim de traduction. Dans un message publié sur X le 5 avril, elle a expliqué l’avoir fait en solidarité avec plus de 1 300 écrivains qui avaient critiqué PEN America pour son silence «sur le meurtre génocidaire des Palestiniens» et «en célébration, en mémoire et en deuil de tous les Palestiniens à jamais réduits au silence par les forces israéliennes soutenues par les États-Unis». 

De même, Binyam a récemment retiré son premier roman, Le Bourreau, de la course aux prix PEN/Jean Stein et PEN/Hemingway. 

Dans un courriel adressé à PEN America dont elle a publié une copie sur X le 11 avril, elle a expliqué qu'elle considérait comme «honteux que cette reconnaissance [de son travail] puisse exister sous la bannière de PEN America, dont la direction a été ferme dans son rejet du génocide en cours et de la lutte historique pour la libération de la Palestine». 

Dans leur lettre ouverte cette semaine, les signataires ont affirmé: «Les écrivains ont la responsabilité d’assumer leur rôle de gardiens attentifs de l'histoire pour mieux servir nos communautés». 

Ils ont ajouté qu'ils étaient «solidaires d'une Palestine libre» et qu’ils refusaient d'être «honorés par une organisation qui agit comme une façade culturelle pour l'impérialisme américain» ou «de participer à des célébrations qui serviront à occulter la complicité de PEN dans la normalisation du génocide». 

En réponse, PEN America a déclaré: «Les mots ont de l'importance et cette lettre mérite une attention particulière pour son langage et ses affirmations alarmantes.» 

«La guerre actuelle à Gaza est horrible. Mais nous ne pouvons pas accepter que la réponse à ses dilemmes déchirants et à ses conséquences réside dans la fermeture du dialogue et la suppression des points de vue.» 

«Nous respectons tous les écrivains pour avoir agi en leur âme et conscience et nous continuerons à défendre leur liberté d'expression.» 

Les prix seront remis lors d'une cérémonie qui se tiendra le 29 avril à Manhattan. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com