Obama fait campagne pour Biden, appelle à oublier les sondages et à se mobiliser

L'ancien président américain Barack Obama a appelé mercredi les démocrates à ne pas faire preuve de complaisance et à se mobiliser en masse pour permettre à Joe Biden de l'emporter face à Donald Trump le 3 novembre 2020 (Photo, AFP)
L'ancien président américain Barack Obama a appelé mercredi les démocrates à ne pas faire preuve de complaisance et à se mobiliser en masse pour permettre à Joe Biden de l'emporter face à Donald Trump le 3 novembre 2020 (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 22 octobre 2020

Obama fait campagne pour Biden, appelle à oublier les sondages et à se mobiliser

  • « La pandémie aurait été difficile pour n'importe quel président », a reconnu Barack Obama
  • Dans un réquisitoire cinglant contre son successeur, Barack Obama a dénoncé un président qui s'est montré incapable de prendre son poste « au sérieux »

PHILADELPHIE : Pendant que le candidat démocrate Joe Biden était chez lui à préparer son duel prévu jeudi soir avec le président sortant Donald Trump, c'est l'ancien président américain Barack Obama qui s'est déplacé en mode campagne. Il a appelé mercredi les démocrates à ne pas faire preuve de complaisance et à se mobiliser en masse pour permettre à Joe Biden de l'emporter face à Donald Trump le 3 novembre.

« Je ne m'intéresse pas aux sondages », a-t-il lancé depuis Philadelphie, rappelant qu'ils étaient favorables en 2016 à Hillary Clinton avant sa défaite surprise.

« Beaucoup de gens sont restés chez eux, ont été flemmards et complaisants », a-t-il souligné. « Pas cette fois! Pas lors de cette élection! », a-t-il martelé, à treize jours du scrutin.

Dans un réquisitoire cinglant contre son successeur, Barack Obama a dénoncé un président qui s'est montré incapable de prendre son poste « au sérieux ».

« Tweeter en regardant la télévision ne résout pas les problèmes », a-t-il lâché, lors d'un meeting en mode « drive in » devant des sympathisants à bord de leur voiture, pandémie oblige. 

Si Barack Obama a fait son retour en pleine lumière après des mois de campagne virtuelle, Joe Biden n'avait, pour le troisième jour consécutif, rien à son programme public.

Donald Trump continuait lui de sillonner les États-Unis, à la veille du dernier débat très attendu entre les deux candidats. 

Un contraste frappant, et rare, si près de l'échéance. 

« Incompétence et désinformation »

Avec plus de 221 000 morts de la Covid-19, les États-Unis affichent le plus lourd bilan du monde pour un seul pays. 

« La pandémie aurait été difficile pour n'importe quel président », a reconnu Barack Obama. 

« Mais le niveau d'incompétence et de désinformation, le nombre de gens qui ne seraient peut-être pas morts si nous n'avions fait que les choses évidentes... », a-t-il lâché, en affirmant que Joe Biden et sa colistière Kamala Harris seraient capables de « gérer cette pandémie de façon plus efficace ». 

« Les ex-présidents ne se mêlent d'ordinaire pas trop de politique », a déclaré à CNN David Axelrod, ancien conseiller de Barack Obama, à propos de ce meeting. « Je pense que c'était son intention, mais Trump a changé la donne ».

40 millions de bulletins

Plus de 40 millions d'Américains ont déjà voté par courrier ou en personne, soit quelque 30% de la participation totale en 2016, selon l'organisation indépendante Elections Project.

Donald Trump ne l'avait emporté que d'une courte tête en 2016 en Pennsylvanie, un État potentiellement crucial pour la victoire, où il s'est de nouveau rendu mardi soir. 

« Tout ce que fait (Biden), c'est rester chez lui », avait raillé le milliardaire républicain sur scène à Erie. Il a pris « cinq jours » de pause, a-t-il exagéré devant des partisans hilares.

Le tempétueux président de 74 ans, récemment remis de la Covid-19, sera mercredi soir à Gastonia, en Caroline du Nord, un autre État clé. 

Après un déplacement en Caroline du Nord, aussi, dimanche, Joe Biden, 77 ans, est rentré dans son fief de Wilmington, dans le Delaware.

Il a salué les photographes lundi en se rendant à une interview, mais est depuis resté loin des journalistes, sauf pour donner des entretiens à des médias locaux dans les États clés.

Dernier débat

Le candidat démocrate retrouvera Donald Trump jeudi soir pour leur dernier duel télévisé, à Nashville, dans le Tennessee. Leur premier débat, fin septembre, avait tourné au pugilat. 

Et rien n'indique que le ton sera cette fois moins agressif. 

Le républicain a accentué ses attaques personnelles contre son adversaire. Il martèle depuis plusieurs semaines, sans éléments concrets à l'appui, que la famille Biden est une « entreprise criminelle ».

Son angle d'attaque? Les affaires de Hunter Biden en Ukraine et en Chine, au moment où son père, Joe, était vice-président de Barack Obama (2009-2017).

Très sensible aux attaques contre sa famille, qui le font parfois s'emporter, Joe Biden doit préparer la parade à ces coups attendus.

Pour éviter la cacophonie de leur premier affrontement, les micros des deux candidats seront coupés lorsqu'ils n'auront pas la parole.


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».

 


Israël appelle les Iraniens à évacuer les zones proches de sites militaires

Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
Des soldats et des membres d'une équipe de recherche et de sauvetage se rassemblent près de voitures endommagées dans la ville de Tamra, dans le nord d'Israël, à la suite d'une attaque à la roquette lancée par l'Iran dans la nuit du 15 juin 2025. (Photo par AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».
  • Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones.

JERUSALEM : Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré dimanche dans un communiqué de son bureau avoir ordonné à l'armée israélienne d'émettre des avis d'évacuation à l'intention des habitants de Téhéran vivant à proximité de sites militaires.

Après cet ordre, l'armée israélienne a appelé les Iraniens à évacuer les zones « à proximité d'installations militaires » dans un communiqué publié sur le réseau social X en persan et en arabe.

L'armée a « demandé à toutes les personnes se trouvant actuellement dans des installations militaires en Iran, ou à proximité, d'évacuer immédiatement les lieux, précisant que leur vie était en danger ».

Le communiqué ne précise pas de coordonnées géographiques et n'est accompagné d'aucune carte permettant de localiser ces zones, contrairement aux communiqués de l'armée israélienne adressés aux Palestiniens de la bande de Gaza, où elle est en guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Cette décision fait partie d'un plan « visant à faire pression sur le régime » en créant des déplacements de population, a déclaré à l'AFP une source sécuritaire israélienne.


La Russie s'apprête à construire la première centrale nucléaire du Kazakhstan

Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
Une vue aérienne montre le village d'Ulken (au premier plan) et le site proposé pour la centrale nucléaire près du village d'Ulken, situé sur les rives du lac Balkhash, à environ 400 kilomètres au nord d'Almaty, le 22 septembre 2024. (Photo de Ruslan PRYANIKOV / AFP)
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  • « Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.
  • Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne.

ALMATY, KAZAKHSTAN : Le géant russe du nucléaire Rosatom sera le principal constructeur de la première centrale nucléaire du Kazakhstan, ont annoncé samedi les autorités de ce pays d'Asie centrale, premier producteur mondial d'uranium, un chantier que convoitaient la France, la Chine et la Corée du Sud.

« Rosatom a été désigné chef de file du consortium international pour la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan », a indiqué l'agence kazakhe pour l'énergie atomique.

Le Kazakhstan, immense ex-république soviétique et allié de Moscou, est le premier producteur mondial d'uranium (43 %) et le troisième fournisseur d'uranium naturel de l'Union européenne, mais souffre d'un manque cruel d'électricité pour sa consommation intérieure.

L'agence kazakhe dit désormais « étudier la question de l'obtention de financements publics à l'exportation aux dépens de la Fédération de Russie, conformément aux propositions de Rosatom ». 

Rosatom a salué la décision kazakhe dans un communiqué et promis « la construction d'une centrale nucléaire selon le projet le plus avancé et le plus efficace au monde, basé sur des technologies russes ».

« Les réacteurs VVER-1200 de troisième génération combinent des solutions techniques éprouvées avec les systèmes de protection active et passive les plus récents. Ces derniers ont été développés en stricte conformité avec les normes internationales de sécurité », a ajouté la société.

Rosatom (Russie), China National Nuclear Corporation (Chine), EDF (France) et Korea Hydro & Nuclear Power (Corée du Sud) faisaient partie des quatre entreprises pressenties.

L'agence ajoute qu'elle « continuera à travailler avec des partenaires étrangers pour former un consortium international efficace », sans donner plus de précisions. 

Ce projet de consortium international, qui n'a jamais été spécifié, s'inscrit dans la volonté du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev de maintenir de bonnes relations avec les grandes puissances.

Moscou, puissance historique en Asie centrale, a ainsi remporté cet appel d'offres aux dépens de la Chine, désormais incontournable dans la région. Cette annonce intervient quelques jours avant la venue du président chinois Xi Jinping au Kazakhstan pour un sommet « Asie centrale-Chine ».

La centrale, dont la construction a été validée lors d'un référendum sans surprise à l'automne, doit être bâtie près du village abandonné d'Ulken, dans le sud du pays, sur les bords du lac Balkhach, le deuxième plus grand d'Asie centrale.

En Ouzbékistan voisin, le géant russe Rosatom va construire une petite centrale nucléaire et a proposé au Kirghizistan un projet similaire.