PARIS: Le président de la commission des Affaires étrangères du Sénat Christian Cambon (LR) a dit "comprendre l'émotion" des diplomates français, appelés jeudi à un mouvement de grève pour protester contre la réforme de la haute fonction publique.
"On comprend l’émotion des fonctionnaires qui ont choisi de consacrer leur vie à la France alors que se multiplient les crises internationales (...). C’est une maladie française de casser un outil qui fonctionne !", a déclaré M. Cambon dans un communiqué.
Il pointe une "vision purement technocratique de penser que les fonctionnaires sont interchangeables".
La réforme de la haute fonction publique voulue par le président Emmanuel Macron a été le déclencheur du mouvement de contestation lancé à l'appel de six syndicats et d'un collectif de 500 jeunes diplomates.
Les sénateurs Jean-Pierre Grand (ex-LR, soutien d'Emmanuel Macron) et André Vallini (PS), chargés au Sénat d’un rapport sur l'avenir du corps diplomatique, ont échangé mardi par téléconférence avec les syndicats et organisations représentant les personnels du Quai d’Orsay.
"La réforme ne doit pas affaiblir notre diplomatie, essentielle en ces temps de tensions et d’affrontement", a estimé André Vallini pour qui ces échanges permettront d'enrichir les recommandations qui seront présentées à la commission début juillet.
"Être diplomate, c’est une vocation, une sédimentation d’expériences et de savoirs", a souligné M. Grand.
La réforme de la haute fonction publique crée un nouveau corps d'administrateurs de l'Etat et prévoit que les hauts fonctionnaires ne seront plus rattachés à une administration spécifique mais seront, au contraire, invités à en changer régulièrement tout au long de leur carrière.
Pour les diplomates - environ 700 directement concernés par la réforme - cela se traduit par une fusion puis une "mise en extinction" progressive d'ici à 2023 des deux corps historiques de la diplomatie française, ministres plénipotentiaires (ambassadeurs) et conseillers des affaires étrangères.