Nucléaire iranien: Israël dit à l'AIEA être prêt à utiliser son «droit à l'autodéfense»

Le Premier ministre israélien Naftali Bennett a averti vendredi le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) que son pays était prêt à utiliser son «droit à l'autodéfense» pour stopper le programme nucléaire iranien. (AFP)
Le Premier ministre israélien Naftali Bennett a averti vendredi le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) que son pays était prêt à utiliser son «droit à l'autodéfense» pour stopper le programme nucléaire iranien. (AFP)
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Publié le Vendredi 03 juin 2022

Nucléaire iranien: Israël dit à l'AIEA être prêt à utiliser son «droit à l'autodéfense»

  • Arrivé jeudi soir en Israël, le directeur général de l'AIEA Rafael Grossi s'est entretenu vendredi matin avec M. Bennett, avant de repartir pour Vienne
  • M. Bennett «a clairement indiqué que si Israël préfère la diplomatie afin de priver l'Iran de la possibilité de développer des armes nucléaires, il se réserve le droit à l'autodéfense et à l'action contre l'Iran afin de bloquer son programme nucléaire»

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Naftali Bennett a averti vendredi le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) que son pays était prêt à utiliser son "droit à l'autodéfense" pour stopper le programme nucléaire iranien.

Arrivé jeudi soir en Israël, le directeur général de l'AIEA Rafael Grossi s'est entretenu vendredi matin avec M. Bennett, avant de repartir pour Vienne.

M. Bennett "a clairement indiqué que si Israël préfère la diplomatie afin de priver l'Iran de la possibilité de développer des armes nucléaires, il se réserve le droit à l'autodéfense et à l'action contre l'Iran afin de bloquer son programme nucléaire", ont indiqué ses services dans un communiqué à l'issue de la rencontre.

L'armée israélienne a mené cette semaine un vaste exercice militaire impliquant des avions de combat au dessus de la Méditerranée et des navires de guerre en mer Rouge. Selon la presse israélienne, l'exercice a simulé une attaque de grande ampleur contre l'Iran, ennemi numéro un de l'Etat hébreu.

Interrogée jeudi par l'AFP, l'armée n'a pas commenté ces informations, mais elle a confirmé "s'entraîner continuellement pour plusieurs scénarios incluant des menaces de l'Iran".

Lors de sa rencontre avec M. Grossi, le Premier ministre israélien a également appelé à une action plus ferme de la communauté internationale face à l'Iran lui enjoignant "d'utiliser tous les moyens" pour empêcher Téhéran de se doter d'armes nucléaires.

Israël, considéré par les experts comme la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient, perçoit comme une menace à sa sécurité le programme nucléaire de l'Iran, qu'il accuse de vouloir se doter de la bombe atomique, ce que Téhéran a toujours nié.

L'Etat hébreu s'oppose ainsi à une relance de l'accord international de 2015 sur le nucléaire iranien --censé empêcher la République islamique de se doter de la bombe atomique en échange de la levée de sanctions asphyxiant son économie-- dont les Etats-Unis s'étaient désengagés en 2018.

 


Le roi Salmane d’Arabie saoudite arrive à Djeddah en provenance de Riyad

Le roi Salmane d’Arabie saoudite. (Photo, SPA)
Le roi Salmane d’Arabie saoudite. (Photo, SPA)
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  • Le roi a été reçu à l’aéroport international du roi Abdelaziz par le gouverneur adjoint de la région de La Mecque
  • Le roi Salmane a quitté Riyad plus tôt dans la journée de mercredi, a rapporté l’Agence de presse saoudienne

RIYAD: Le roi Salmane d’Arabie saoudite est arrivé à Djeddah mercredi avant le début du ramadan, qui commence jeudi.

Le roi, accompagné de plusieurs responsables, a été reçu à l’aéroport international du roi Abdelaziz par le gouverneur adjoint de la région de La Mecque, le prince Badr ben Sultan ben Abdelaziz.

Le roi Salmane a quitté Riyad plus tôt dans la journée de mercredi, a rapporté l’agence de presse saoudienne.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les femmes marocaines, à la croisée des chemins

Des discussions sont entamées avec toutes les composantes de la société marocaine, et ont pour objectif de mettre en place un Code de la famille à l’image du Maroc d’aujourd’hui. (Photo, AFP)
Des discussions sont entamées avec toutes les composantes de la société marocaine, et ont pour objectif de mettre en place un Code de la famille à l’image du Maroc d’aujourd’hui. (Photo, AFP)
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  • Les femmes sont encore peu présentes dans la vie active, puisqu’elles représentent moins de 20% du total de la population active
  • Le nouveau gouvernement, réputé plus modéré, a été appelé à créer de véritables mesures incitatives pour permettre un meilleur accès des femmes au marché de l’emploi et aux postes de responsabilité.

CASABLANCA: Quel est aujourd’hui le statut de la femme au sein de la société marocaine ? Le verre est-il à moitié vide ou à moitié plein ? Plusieurs observateurs reconnaissent certes les énormes avancées en matière d’avancées concernant le statut de la femme marocaine, mais une majorité d’entre eux, notamment issus de la société civile, regrette les inégalités et les discriminations que subissent toujours les Marocaines dans leur quotidien. 

«La situation de la femme marocaine est encore alarmante aujourd’hui. C’est vrai que plusieurs avancées sont à noter depuis l’accession du roi Mohammed VI au trône il y a une vingtaine d’années, mais force est de constater que la situation reste peu reluisante. Que ce soit au niveau professionnel, dans la société, dans ses droits… La femme marocaine fait encore face à plusieurs obstacles qui contraignent son plein épanouissement», déclare à Arab News en français Omayma Achour, professeur à l’université Mohammed-V de Rabat. 

L’activiste féministe rappelle que la Moudawana (Code de la famille) promulguée en 2004 a constitué à l’époque une révolution et a été considérée comme avant-gardiste, mais, près de dix-neuf ans plus tard, «la société a évolué et plusieurs lois ne riment plus avec les aspirations et la réalité de la société marocaine d’aujourd’hui.» D’où d’ailleurs, en juillet 2022, l’appel du roi Mohammed VI à réviser la Moudawana. «Dans un premier temps, le Code de la famille a représenté un véritable bond en avant ; désormais il ne suffit plus en tant que tel. L’expérience a en effet mis en évidence certains obstacles qui empêchent de parfaire la réforme initiée et d’atteindre les objectifs escomptés», avait ainsi déclaré le roi lors du discours du trône.


Crise économique au Liban: manifestation dispersée à coups de gaz lacrymogènes

Les autorités ont utilisé des gaz lacrymogènes lors des manifestations sur la place Riad Al-Solh à Beyrouth. (Reuters)
Les autorités ont utilisé des gaz lacrymogènes lors des manifestations sur la place Riad Al-Solh à Beyrouth. (Reuters)
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  • Les manifestants s'étaient rassemblés dans le centre de Beyrouth, à l'appel de collectifs d'épargnants et de militaires à la retraite, pour protester contre l'effondrement vertigineux de la livre libanaise, qui a perdu près de 98% de sa valeur
  • Lorsqu'ils ont tenté de prendre d'assaut le siège du gouvernement, les forces de sécurité les ont dispersés à l'aide de gaz lacrymogène et certains ont riposté à coups de pierres

BEYROUTH: Des centaines de Libanais incluant un grand nombre de militaires à la retraite ont manifesté mercredi à Beyrouth contre la détérioration des conditions de vie et l'effondrement vertigineux de la monnaie nationale, avant d'être dispersés à coups de gaz lacrymogènes par les forces de l'ordre.

La manifestation a rappelé le mouvement de protestation d'octobre 2019, lorsque les Libanais étaient descendus en masse dans la rue à travers le pays, contre une classe politique accusée de corruption et qui est encore en place.

Mercredi, les manifestants se sont rassemblés dans le centre de Beyrouth, à l'appel de collectifs d'épargnants et de militaires à la retraite, pour protester contre l'effondrement de la livre libanaise, qui a perdu plus de 98% de sa valeur depuis l'automne 2019.

Brandissant des drapeaux libanais, les manifestants ont conspué le gouvernement. L'un des militaires à la retraite, en treillis, tenait une pancarte appelant "la communauté internationale et les pays arabes à nous débarrasser de la classe politique corrompue".

Lorsqu'ils ont tenté de prendre d'assaut le siège du gouvernement, les forces de sécurité les ont dispersés à l'aide de gaz lacrymogènes et certains ont riposté à coups de pierres, avant que le mouvement de protestation ne prenne fin.

Un manifestant a été blessé ainsi qu'un membre des forces de sécurité, a constaté un journaliste de l'AFP.

"Je touchais 4 000 dollars par mois avant la crise. Aujourd'hui, ma pension ne vaut plus que 150 dollars", a affirmé à l'AFP Khaled Naous, un général à la retraite de 70 ans: "Nous sommes humiliés et nous sommes au désespérés".

La situation des soldats retraités est encore plus dramatique: "ma pension est de 50 dollars et je n'ai plus de quoi nourrir mes cinq enfants", a déclaré l'un d'eux, Marwane Seifeddine, 60 ans.

«Rien à manger»

Depuis la crise économique qui a éclaté à l'automne 2019, les salaires ont littéralement fondu, alors que les épargnants n'ont plus accès à leurs économies, bloquées par les banques.

"On a pris notre retraite dans l'espoir de vivre confortablement et d'éduquer nos enfants (...) mais ils ont gardé notre argent dans les banques et nous sommes obligés de mendier pour obtenir notre propre argent", a regretté Amal Hammoud, une capitaine de l'armée, âgée 53 ans et à la retraite depuis 2021.

"Les gens réclament leurs droits les plus élémentaires (...), mais on leur répond avec des gaz lacrymogènes", a-t-elle ajouté.

"Mon salaire était de 2.450 dollars avant la crise, aujourd'hui je touche 100 dollars par mois", a affirmé de son côté Hatem, un enseignant à la retraite de 73 ans: "quand je n'aurai plus rien à manger à la maison, j'attendrai la mort".

Le taux de change du dollar par rapport à la livre libanaise, qui fluctue d'heure en heure, avait atteint mercredi un pic de 140 000 LBP pour un dollar, avant de retomber à environ 110 000 LBP jeudi, alors que le dollar valait 1 500 LBP avant la crise.

Le Liban connaît l'une des pires crises économiques au monde depuis 1850 selon la Banque mondiale, marquée par une paupérisation inédite de la population.

La profonde crise politique que traverse le pays aggrave la situation, les députés ne parvenant pas à s'entendre pour élire un nouveau président de la République depuis novembre.

Le pays est dirigé par un gouvernement démissionnaire aux pouvoirs réduit. En marge de la manifestation, une délégation de militaires à la retraite a rencontré le Premier ministre, Najib Mikati, pour lui transmettre leurs revendications, a rapporté l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).