Débat Trump-Biden, un dernier round constructif et respectueux

Les parois en Plexiglas qui avaient été installées sur la scène pour séparer les deux septuagénaires ont finalement été retirées (Photo, AFP).
Les parois en Plexiglas qui avaient été installées sur la scène pour séparer les deux septuagénaires ont finalement été retirées (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 23 octobre 2020

Débat Trump-Biden, un dernier round constructif et respectueux

  • Donald Trump a, comme il l'avait annoncé, demandé à Joe Biden de «s'expliquer» sur des allégations de corruption au sujet des activités de son fils Hunter en Chine et en Ukraine
  • Biden a reproché au président républicain de ne «toujours pas avoir de plan» pour endiguer la pandémie

WASHINGTON: Donald Trump et Joe Biden se sont affrontés jeudi soir à Nashville lors d'un ultime débat à la tonalité plutôt constructive et respectueuse qui ne devrait pas profondément changer la dynamique à douze jours de la présidentielle américaine.

Visiblement désireux d'offrir un visage plus discipliné, après un premier tête-à-tête cacophonique, le président américain a accusé son rival vouloir «reconfiner» le pays en raison de la Covid-19.

Donald Trump a, comme il l'avait annoncé, demandé à Joe Biden de «s'expliquer» sur des allégations de corruption au sujet des activités de son fils Hunter en Chine et en Ukraine, quand le candidat démocrate était vice-président de Barack Obama (2009-2017).

Donald Trump a, comme il l'avait annoncé, demandé à Joe Biden de "s'expliquer" sur des allégations de corruption au sujet des activités de son fils Hunter en Chine et en Ukraine (Photo, AFP).

 

«Joe, je pense que vous devez une explication aux Américains», a insisté le président-candidat qui a accentué ces derniers jours ses attaques personnelles sur l'intégrité de son adversaire, martelant que la famille Biden est une «entreprise criminelle».

«Bébé innocent»

«Vous étiez vice-président quand c'est arrivé, et ça n'aurait jamais dû arriver», a ajouté l'ex-magnat de l'immobilier, qui avait invité dans le public un ex-associé de Hunter Biden, Tony Bobulinski, qui accuse le fils du candidat d'avoir utilisé son nom de famille pour gagner «des millions» à l'étranger, avec l'assentiment de son père.

Evoquant cet invité, Donald Trump a jugé que son récit était «accablant». «N'essayez pas de vous présenter en bébé innocent!», a-t-il lâché un peu plus tard.

«Jamais de ma vie je n'ai pris un centime d'une source étrangère», a protesté le démocrate, qui a jusqu'ici esquivé les questions sur ce sujet en se montrant ultra-protecteur de sa famille. «Ce n'est pas vrai, pas vrai», a-t-il dit à plusieurs reprises.

Il a contre-attaqué en reprochant au président de n'avoir jamais accepté de publier ses déclarations d'impôts. «Que cachez-vous?», a-t-il demandé. Des accusations contre lesquelles Trump a répondu qu’il avait déjà payé des millions en impôts, et souvent même d’une manière anticipée, bien avant qu’il ne soit élu président.

Pandémie

Sur le dossier du coronavirus, «Quelqu'un qui est responsable d'autant de morts ne devrait pas pouvoir rester président des États-Unis d'Amérique», a lancé le candidat démocrate, en prédisant «un hiver sombre» pour le pays le plus endeuillé au monde, avec plus de 222 000 décès dus au coronavirus.

Le vieux routier de la politique a reproché au président républicain de ne «toujours pas avoir de plan» pour endiguer la pandémie. «Il n'y a pas un seul scientifique sérieux au monde qui pense que ça va disparaître bientôt», a-t-il martelé, alors que le locataire de la Maison-Blanche ne cesse d'assurer le contraire.

À Donald Trump qui l'accusait de vouloir mettre en place la politique de "la gauche radicale", Joe Biden a rappelé qu'il l'avait emporté lors des primaires démocrates où d'autres candidats étaient plus ancrés à gauche que lui. "Il est un peu perdu, il croit qu'il affronte quelqu'un d'autre. Il affronte Joe Biden!", a-t-il ironisé (Photo, AFP).

«Nous le combattons très fermement», a répondu le tempétueux milliardaire, arrivé sans masque sur la scène de Nashville, dans le Tennessee, trois semaines après avoir été diagnostiqué positif au coronavirus.

Les échanges, bien que vifs, étaient nettement plus audibles que la fois précédente, lorsque le démocrate de 77 ans avait traité le 45e président des Etats-Unis, 74 ans, de «menteur», de «raciste» puis de «clown». «Il n'y a rien d'intelligent en vous», avait rétorqué l'ex-homme d'affaires.

«Les deux candidats ont clairement retenu les leçons de leur premier débat», a déclaré Aaron Kall, enseignant à l'université du Michigan et spécialiste des duels présidentiels.

«Un statu quo à l'issue du débat de ce soir sera probablement perçu comme une bonne nouvelle pour la campagne de Biden, qui bénéficie d'une avance stable dans les sondages au niveau national et dans les États clés», a-t-il cependant ajouté.

«Il affronte Joe Biden!»

À Donald Trump qui l'accusait de vouloir mettre en place la politique de «la gauche radicale», Joe Biden a rappelé qu'il l'avait emporté lors des primaires démocrates où d'autres candidats étaient plus ancrés à gauche que lui. «Il est un peu perdu, il croit qu'il affronte quelqu'un d'autre. Il affronte Joe Biden!», a-t-il ironisé.

Pour éviter la cacophonie, les organisateurs avaient décidé cette fois de couper le micro d'un candidat pendant les deux premières minutes de prise de parole de l'autre pour chacune des questions, sur la pandémie, les questions raciales, le changement climatique ou encore la politique étrangère.

Contrairement aux précédentes présidentielles, il n'y aura cette année que deux débats, le président sortant ayant refusé un duel virtuel le 15 octobre – un format proposé pour éviter les risques d'infection après son diagnostic positif au coronavirus.

Les équipes des candidats ont annoncé quelques heures avant le face-à-face de jeudi qu'ils avaient été testés négatifs à la Covid-19, Donald Trump s'étant plié à l'exercice à bord de l'avion présidentiel Air Force One.

Les parois en Plexiglas qui avaient été installées sur la scène pour séparer les deux septuagénaires ont finalement été retirées.

Fidèle à sa stratégie, centrée sur une omniprésence sur le terrain, le président américain a participé mercredi soir à un meeting de campagne en Caroline du Nord et retrouvera la Floride dès vendredi.

De son côté, Joe Biden est resté chez lui, dans le Delaware, depuis le début de la semaine, sans le moindre événement public. Après le débat, il reprendra sa campagne avec un discours dans sa ville de Wilmington vendredi et un déplacement dans l'État clé de Pennsylvanie samedi.


L’ancien Premier ministre australien à Netanyahu : « Restez en dehors de notre politique »

L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
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  • Turnbull s’en prend au Premier ministre israélien dans une interview sur Channel 4
  • Les tentatives de Netanyahu de lier le massacre de Bondi à la politique sur la Palestine jugées « contre-productives »

​​​​​​LONDRES : L’ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull a demandé à Benjamin Netanyahu de « rester en dehors de notre politique » après que le dirigeant israélien a établi un lien entre la reconnaissance de la Palestine et la fusillade de masse survenue à Bondi Beach.

Quinze personnes ont été tuées lorsqu’un père et son fils ont ouvert le feu sur des participants célébrant la fête juive de Hanoukka dimanche soir.

Netanyahu a affirmé que la décision de l’Australie de reconnaître l’État palestinien plus tôt cette année avait « jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme » dans les semaines précédant l’attaque.

Interrogé sur ces propos lors du journal de Channel 4 News au Royaume-Uni, Turnbull a déclaré : « Je dirais respectueusement à “Bibi” Netanyahu : s’il vous plaît, restez en dehors de notre politique.

« Tenir ce type de discours n’aide en rien… et ce n’est pas approprié. »

Turnbull a soutenu la décision du gouvernement de l’actuel Premier ministre australien Anthony Albanese de reconnaître l’État palestinien en août — aux côtés de nombreux autres pays occidentaux — alors que la pression internationale s’intensifiait face à la guerre à Gaza.

Dans un discours prononcé après l’attaque de Bondi, Netanyahu a déclaré : « Il y a quelques mois, j’ai écrit au Premier ministre australien pour lui dire que sa politique jetait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme. »

Il a ajouté : « L’antisémitisme est un cancer qui se propage lorsque les dirigeants se taisent. »

Turnbull a rappelé que la grande majorité des pays du monde reconnaissaient la Palestine comme un État et soutenaient une solution à deux États au conflit.

Il a souligné que l’Australie était une société multiculturelle très prospère qui ne pouvait permettre l’importation de conflits étrangers.

« Nous devons veiller à ce que les guerres du Moyen-Orient ou d’ailleurs ne soient pas menées ici », a-t-il déclaré.
« Chercher à les relier, comme l’a fait Netanyahu, n’est pas utile et va exactement à l’encontre de ce que nous voulons accomplir. »

Albanese a également rejeté les propos de Netanyahu lorsqu’on lui a demandé s’il existait un lien entre sa politique sur la Palestine et l’attaque de Bondi.

« L’écrasante majorité du monde considère qu’une solution à deux États est la voie à suivre au Moyen-Orient », a-t-il déclaré aux médias.

« C’est un moment d’unité nationale où nous devons nous rassembler… Nous devons entourer les membres de la communauté juive qui traversent une période extraordinairement difficile. »

Albanese s’est rendu à l’hôpital pour rendre visite à l’homme salué comme un héros pour avoir désarmé l’un des assaillants.

Ahmed Al-Ahmed, commerçant arrivé en Australie depuis la Syrie en 2006, est en convalescence après avoir maîtrisé le tireur.

Albanese a déclaré mardi que les assaillants, Sajid Akram et son fils Naveed, étaient animés par l’idéologie de Daesh.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.