Liban : Le ministre du Tourisme «supplie» le Hezbollah de retirer ses affiches pro-iraniennes

Des affiches du commandant militaire iranien assassiné Qasem Soleimani sont vues sur la route principale menant à l'aéroport de Beyrouth, la capitale libanaise, le 11 janvier 2020 (Photo, AFP).
Des affiches du commandant militaire iranien assassiné Qasem Soleimani sont vues sur la route principale menant à l'aéroport de Beyrouth, la capitale libanaise, le 11 janvier 2020 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 04 juin 2022

Liban : Le ministre du Tourisme «supplie» le Hezbollah de retirer ses affiches pro-iraniennes

  • La route menant vers l'aéroport international Rafic Hariri semble en effet une artère de la capitale iranienne, Téhéran
  • Les affiches, portraits et symboles sont, au Liban, des sujets sensibles souvent prétextes à des affrontements entre partisans

BEYROUTH : Le ministre libanais du Tourisme, Walid Nassar, a prié jeudi le Hezbollah d’éliminer toute publicité à la gloire de hauts fonctionnaires iraniens affichée sur les routes menant à l’aéroport international Rafic Hariri, et de les remplacer par des photos des plus belles destinations libanaises, un moyen d’attirer les touristes à leur arrivée au pays et de rafraîchir l’image du Liban à l’égard des étrangers.

Nassar s'est adressé aux bureaux des médias du Hezbollah et du mouvement Amal, leur demandant de «réduire», le flot de publicités iraniennes dans les rues de la capitale Beyrouth, surtout à l’approche d’une saison touristique «prometteuse», selon le ministre. «C'est la première fois que je demande en toute objectivité, amour et respect, l’adoption d’une telle mesure, pour l’amour du Liban », supplie-t-il.

Nassar, membre du Mouvement patriotique libre fondé par le président Michel Aoun, s’est exprimé avec prudence, soulignant que les publicités déployées sur la route de l'aéroport sont « des symboles qu'il respecte et honore », ce qui a alimenté la polémique.

La route menant vers l'aéroport international Rafic Hariri semble en effet une artère de la capitale iranienne, Téhéran, envahie de portraits du commandant de la Force Al-Qods du corps des Gardiens de la révolution islamique, Qassem Soleimani, et de panneaux d'affichage du chef adjoint de l'Autorité irakienne de mobilisation populaire, Abu Mahdi Al-Muhandis, outre les affiches à la gloire des «martyrs» du Hezbollah, ainsi que des symboles politiques du Hezbollah, avec partout les drapeaux jaunes de la milice pro-iranienne. Soleimani a été assassiné par un raid américain près de l'aéroport international de Bagdad le 3 janvier 2020. Il était accompagné du chef adjoint des Forces de mobilisation populaire en Irak, l'ingénieur Abu Mahdi Al-Muhandis. Les dirigeants iraniens et leurs partisans dans les pays arabes ont depuis menacé de «répondre au moment et à l'endroit appropriés» à cette opération.

Les affiches, portraits et symboles sont, au Liban, des sujets sensibles souvent prétextes à des affrontements entre partisans. Ainsi, mercredi dernier, à la Faculté de droit et de sciences politiques de l’Université libanaise, des affrontements ont eu lieu entre des partisans des Forces libanaises et d'autres du Courant patriotique libre, après que les partisans du CPL ont tenté d’arracher les portraits du chef des Forces libanaises Samir Geagea et de Bachir Gemayel, ancien président de la République assassiné en 1982, trois semaines après son élection. Les affrontements ont poussé les forces de sécurité et les membres de l'armée libanaise à intervenir pour apaiser les tensions.

En conséquence, un certain nombre de jeunes hommes ont été arrêtés, tandis que certains d'entre eux font toujours l'objet d'une enquête.


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.