Le journaliste dissident iranien Moradi «enlevé» en Turquie

L'assassinat de Masoud Molavi Vardanjani en 2019 «était sans aucun doute un acte hostile qui a fait l’objet d’une réponse» (Photo, Reuters).
L'assassinat de Masoud Molavi Vardanjani en 2019 «était sans aucun doute un acte hostile qui a fait l’objet d’une réponse» (Photo, Reuters).
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Publié le Lundi 06 juin 2022

Le journaliste dissident iranien Moradi «enlevé» en Turquie

  • En 2013, Moradi a été condamné à une peine de cinq ans de prison pour «rassemblement illégal et collusion contre la sécurité nationale»
  • Des agents des services de renseignement iraniens ont établi des réseaux d'espionnage dans le pays pour enlever ou assassiner des dissidents

ANKARA: La disparition de Mohammed Bagher Moradi, un journaliste dissident iranien qui a trouvé refuge en Turquie depuis neuf ans, fait craindre qu'il ne soit une nouvelle victime des services de renseignement iraniens et des opérations d'enlèvement actives dans la région.

Moradi, qui a demandé l'asile en Turquie après avoir fui l'Iran au cours d'un procès intenté pour ses reportages critiques, a disparu le 30 mai. Son père pense qu'il a été enlevé par des agents iraniens, étant donné qu'il a longtemps été suivi par les services de renseignement iraniens dans la capitale Ankara. La famille du journaliste a déposé une plainte pénale auprès du bureau du procureur local turc.

En 2013, Moradi, membre de l'Association des écrivains (Saraye Ahl-e Ghalam), a été condamné à une peine de cinq ans de prison pour «rassemblement illégal et collusion contre la sécurité nationale».

La Turquie est devenue pour les dissidents iraniens un refuge ou un point de passage permettant de rejoindre les pays européens au cas où leur statut juridique resterait flou.

Le régime réciproque de déplacement sans visa entre l'Iran et la Turquie permet aux Iraniens de séjourner et de se déplacer librement en Turquie pendant 90 jours au maximum.

Toutefois, cela n'est pas passé inaperçu aux yeux des agents des services de renseignement iraniens qui ont établi des réseaux d'espionnage dans le pays pour enlever ou assassiner des dissidents, malgré les engagements bilatéraux entre les deux pays à coopérer contre le trafic d'êtres humains et contre le terrorisme.

Oubai Shahbandar, analyste de la défense et de la sécurité, pense qu'il est clair que les agents des services de renseignement iraniens continuent de perpétrer des opérations de terrorisme et d'enlèvement contre la Turquie.

«L'assassinat de Masoud Molavi Vardanjani au beau milieu d'une rue animée d'Istanbul en 2019 était sans aucun doute un acte hostile qui a fait l'objet d'une réponse. Le fait que les Iraniens continuent de mener des attaques effrontées montre que Téhéran ne se soucie que très peu des normes internationales et du respect de la souveraineté», explique Shahbandar, interrogé par Arab News.

Les autorités turques ont arrêté plusieurs suspects qui entretenaient des liens avec Vardanjani, un ancien agent des services de renseignement iraniens. Un membre du personnel du consulat iranien d'Istanbul, Mohammed Reza Naserzade, a notamment été arrêté en février 2021, mais Téhéran a nié toute implication dans le meurtre.

Avant qu'il ne soit tué à Istanbul, le dissident iranien avait commencé à publier sur les réseaux sociaux des informations-chocs relatives à la corruption des responsables iraniens.

L'année dernière, un pilote de haut rang de l'armée iranienne, qui s'est réfugié en Turquie en 2018, a déposé une plainte auprès des autorités turques, affirmant que certaines personnes avaient tenté de l'enlever, ainsi que son épouse, à plusieurs reprises, dans le but de le livrer aux services de renseignement iraniens. Huit personnes ont été arrêtées en septembre 2021 à la suite de cet incident.

Plus tôt cette année, les services de renseignement turcs ont également déjoué un complot mené par des agents iraniens et visant à tuer un homme d'affaires israélo-turc, sur ordre de l'Iran.

Yair Geller, un magnat de 75 ans basé à Istanbul qui a investi dans les industries de la mécanique et de la défense en Turquie, a été pris pour cible par un réseau de neuf personnes constitué par l'agence de renseignement iranienne, en réponse à l'assassinat du scientifique nucléaire iranien Mohsen Fakhrizadeh au cours d'une «opération israélienne», comme le prétend Téhéran.

La tentative a été déjouée grâce à l'opération de surveillance que les services de renseignement turcs ont menée pendant tout un mois.

Jason Brodsky, directeur politique du groupe «Unis contre un Iran nucléaire» (UANI), a indiqué à Arab News que le cas de Moradi n'était qu'un exemple parmi d'autres traduisant la longue histoire de l'Iran qui utilise la Turquie comme tremplin pour cibler les dissidents iraniens.

Cependant, il ne pense pas que l'opération ait été principalement motivée par le renforcement des relations entre la Turquie et Israël.

«Je dirais plutôt que l'Iran a trouvé en Turquie un environnement permissif pour opérer, sans compter les avantages géographiques dont disposent ses forces de sécurité pour introduire rapidement leurs cibles en territoire iranien», déclare Brodsky.

La semaine dernière, le Conseil national de sécurité israélien a émis un avertissement de voyage à l'intention de la Turquie, affirmant que les «agents terroristes iraniens» présents dans le pays et dans les pays voisins constituaient une menace concrète pour les Israéliens.

Selon Brodsky, le récent avertissement aux voyageurs israéliens en Turquie est un exemple qui montre à quel point la Turquie est infiltrée par les services de renseignement iraniens.

«Ces révélations surviennent avant la visite du ministre iranien des Affaires étrangères en Turquie lundi – sa toute première depuis son entrée en fonction. En dépit de l'influence de l'Iran en Turquie, les relations bilatérales restent marquées par des différends qui touchent, entre autres, à la question de l'eau et à celle du 'ciblage' des forces turques en Irak par les milices soutenues par l'Iran.»

«Les nouvelles concernant l'affaire Moradi compliqueront davantage la visite du ministre iranien des Affaires étrangères», ajoute-t-il.

En février, 16 suspects faisant partie d'un réseau ont été arrêtés parce qu'ils collaboraient avec les services de renseignement iraniens pour ramener des dissidents iraniens dans leur pays. Le réseau a été découvert à la suite d'une enquête détaillée menée par les services de renseignement turcs. Les suspects ont été accusés d'espionnage politique et militaire, ainsi que d'enlèvement.

Lors de ses opérations précédentes en Turquie, le réseau a clandestinement introduit en Iran un autre dissident iranien, l'ancien colonel Mashali Firouze, alors que les tentatives d'enlèvement de l'ancien officier de marine Mohammed Rezaei et de l'économiste Shahnam Golshani ont échoué.

Shahbandar trouve que le timing des tentatives d'enlèvement menées par les agents iraniens en Turquie n'est pas le fruit du hasard.

«C'est un signe de désespoir pour l'Iran qui voit son économie s'effondrer et les protestations s'étendre à tout le pays», conclut-il.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La diplomatie française estime qu'Israël doit faire preuve de « la plus grande retenue » au Liban

Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
Le drapeau français flotte sur le lac d'Enghien, à Enghien-les-Bains, dans la banlieue nord de Paris, le 25 avril 2025. (Photo Thibaud MORITZ / AFP)
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  • l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, Hezbollah.
  • Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

PARIS : La France a exhorté mercredi Israël « à faire preuve de la plus grande retenue » au Liban après la frappe israélienne qui a touché Beyrouth dimanche dernier, et a souligné que le démantèlement des sites militaires du Hezbollah revenait « exclusivement aux forces armées libanaises ».

Malgré un cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après plus d'un an de guerre entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne continue de mener des frappes au Liban, affirmant viser des combattants et des infrastructures du mouvement libanais, très affaibli, qui affirme de son côté respecter l'accord.

Le week-end dernier, Israël a assuré avoir visé un entrepôt de missiles.

Le Liban avait alors demandé à Washington et Paris, garants de l'accord de cessez-le-feu, de « contraindre Israël à cesser immédiatement ses attaques ».

« La France rappelle que le respect du cessez-le-feu s'impose à toutes les parties sans exception afin de garantir la sécurité des populations civiles des deux côtés de la Ligne bleue », la frontière de facto délimitée par les Nations unies, a souligné mercredi Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

« La France appelle donc Israël à faire preuve de la plus grande retenue et à se retirer au plus vite des cinq points toujours occupés sur le territoire libanais », a-t-il ajouté lors d'un point presse.

Une commission regroupant le Liban, Israël, les États-Unis, la France et l'ONU est chargée de superviser l'application du cessez-le-feu.

Beyrouth presse la communauté internationale de faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses attaques et se retire des cinq positions frontalières où il s'est maintenu dans le sud du pays, malgré l'accord.


Les services de sécurité des Émirats déjouent un transfert illégal d'armes vers le Soudan

Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
Les autorités ont saisi environ cinq millions de munitions de type Goryunov (7,62 x 54 mm) retrouvées dans l'avion. (AFP)
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  • Les services de sécurité ont réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises 
  • Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays

ABU DHABI: Les services de sécurité des Émirats arabes unis ont déjoué une tentative de transfert illégal d'armes et d'équipements militaires aux forces armées soudanaises, a déclaré mercredi le procureur général des Émirats arabes unis, Hamad Saif al-Chamsi.

M. Al-Chamsi a déclaré que les services de sécurité avaient réussi à empêcher le transfert d'une quantité d'équipements militaires aux forces armées soudanaises après l'arrestation de membres d'une cellule impliquée dans la médiation non autorisée, le courtage et le trafic illicite d'équipements militaires, sans avoir obtenu les licences nécessaires auprès des autorités compétentes.

Les prévenus ont été arrêtés lors d'une inspection de munitions dans un avion privé dans l'un des aéroports du pays.

L'avion transportait environ cinq millions de munitions de type Goryunov (54,7 x 62 mm).

Les autorités ont également saisi une partie du produit financier de la transaction en possession de deux suspects dans leurs chambres d'hôtel.

M. Al-Chamsi a déclaré que l'enquête avait révélé l'implication de membres de la cellule des chefs militaires soudanais, notamment l'ancien chef des services de renseignement Salah Gosh, un ancien officier de l'agence de renseignement, un ancien conseiller du ministre des Finances et une personnalité politique proche du général Abdel Fattah al-Burhan et de son adjoint Yasser al-Atta. Plusieurs hommes d'affaires soudanais ont également été impliqués.

Selon les enquêteurs, les membres de la cellule ont conclu un marché d'équipement militaire portant sur des fusils Kalachnikov, des munitions, des mitrailleuses et des grenades d'une valeur de plusieurs millions de dollars.

Les armes ont été transférées de l'armée soudanaise à une société d'importation des Émirats arabes unis en utilisant la méthode de transfert des HAWALADARS.

La transaction a été facilitée par l'intermédiaire d'une société appartenant à un membre fugitif de la cellule travaillant pour les forces armées soudanaises, en coordination avec le colonel Othman al-Zubair, responsable des opérations financières au sein de l'armée soudanaise.

De faux contrats et de fausses factures commerciales ont été utilisés pour prétendre que les paiements concernaient un contrat d'importation de sucre.

L'enquête a conclu que ces transactions avaient été effectuées à la demande du comité d'armement des forces armées soudanaises, présidé par Al-Burhan et son adjoint Al-Atta, en toute connaissance de cause et avec leur approbation. Les membres de la cellule ont été directement chargés de négocier et de finaliser les transactions par Ahmed Rabie Ahmed al-Sayed, une personnalité politique proche du commandant en chef soudanais et responsable de la délivrance des certificats et des approbations des utilisateurs finaux.

Les enquêteurs ont confirmé que Salah Gosh jouait un rôle central dans la gestion du trafic illégal d'équipements militaires aux Émirats arabes unis, en coordination avec d'autres membres de la cellule.

Le groupe a réalisé une marge bénéficiaire de 2,6 millions de dollars (1 dollar = 0,88 euro) par rapport à la valeur réelle des deux transactions, qu'il s'est répartie entre lui et plusieurs complices. La part de Gosh a été retrouvée en possession du suspect Khalid Youssef Mukhtar Youssef, ancien officier de renseignement et ex-chef de cabinet de Gosh.

La cargaison saisie était arrivée à l'aéroport des Émirats arabes unis à bord d'un avion privé en provenance d'un pays étranger.

L'avion s'était posé pour faire le plein et avait officiellement déclaré qu'il transportait un lot de fournitures médicales.

Cependant, la cargaison militaire a été découverte sous la supervision du ministère public, sur la base de mandats judiciaires émis par le procureur général.

Les autorités ont également saisi des copies des contrats relatifs aux deux transactions, de faux documents d'expédition, ainsi que des enregistrements audio et des messages échangés entre les membres de la cellule.

L'enquête a permis de découvrir plusieurs sociétés appartenant à un homme d'affaires soudano-ukrainien, dont une opérant aux Émirats arabes unis.

Ces sociétés ont fourni à l'armée soudanaise des armes, des munitions, des grenades et des drones, en collaboration avec les membres de la cellule et le responsable financier de l'armée.

L'une des sociétés figure sur la liste des sanctions américaines.

Les enquêtes en cours ont révélé que les intérêts financiers et les profits du groupe sont étroitement liés à la poursuite du conflit interne au Soudan.

Le procureur général a souligné que cet incident représentait une grave atteinte à la sécurité nationale des Émirats arabes unis, en faisant de leur territoire une plateforme pour le trafic illégal d'armes à destination d'un pays en proie à des troubles civils, en plus de constituer des infractions pénales punissables par la loi.

Il a conclu en déclarant que le ministère public poursuivait ses procédures d'enquête en vue de déférer les suspects à une procédure judiciaire d'urgence.

Les résultats définitifs seront annoncés à la fin de l'enquête.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.