Nucléaire: les Occidentaux prêts à durcir le ton face à l'Iran

Des Iraniens passent devant une peinture murale anti-américaine sur un mur de l'ancienne ambassade des États-Unis dans la capitale Téhéran. Les États-Unis ont confirmé le 2 juin 2022 qu'ils se joindraient aux Européens pour soutenir une résolution exhortant l'Iran à coopérer avec le chien de garde nucléaire de l'ONU, malgré les avertissements de Téhéran selon lesquels cette décision pourrait faire échouer la diplomatie. (AFP).
Des Iraniens passent devant une peinture murale anti-américaine sur un mur de l'ancienne ambassade des États-Unis dans la capitale Téhéran. Les États-Unis ont confirmé le 2 juin 2022 qu'ils se joindraient aux Européens pour soutenir une résolution exhortant l'Iran à coopérer avec le chien de garde nucléaire de l'ONU, malgré les avertissements de Téhéran selon lesquels cette décision pourrait faire échouer la diplomatie. (AFP).
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Publié le Lundi 06 juin 2022

Nucléaire: les Occidentaux prêts à durcir le ton face à l'Iran

  • Dans un récent rapport, l'AIEA a dénoncé l'absence de "réponses satisfaisantes" et "techniquement crédibles" de l'Iran
  • De son côté, l'Iran a promis une riposte "immédiate" à toute action "politique" des Occidentaux, mettant en garde contre une initiative "non constructive"

VIENNE: Le Conseil des gouverneurs de l'AIEA s'ouvre lundi à Vienne avec au programme, un projet de résolution occidentale admonestant l'Iran, sur fond d'impasse des négociations pour restaurer l'accord nucléaire de 2015.

Ce texte élaboré par les Etats-Unis et l'E3 (Royaume-Uni, France et Allemagne) exhorte Téhéran à "coopérer pleinement" avec l'Agence internationale de l'énergie atomique.

S'il est adopté par les 35 Etats membres du Conseil, réuni au siège de l'AIEA en Autriche jusqu'à vendredi, il s'agira de la première résolution critique depuis juin 2020, signe de l'impatience grandissante des Occidentaux.

Car la République islamique s'affranchit chaque jour un peu plus de ses engagements nucléaires, tout en restreignant sa collaboration avec l'instance onusienne, chargée de s'assurer du caractère pacifique de son programme.

Dans un récent rapport, l'AIEA a dénoncé l'absence de "réponses satisfaisantes" et "techniquement crédibles" de l'Iran concernant des traces d'uranium enrichi retrouvées sur trois sites non déclarés dans le pays.

Adresser « un message »

Même si ces activités remontent à avant 2003, "rien n'excuse l'incapacité systématique de l'Iran à coopérer de manière sérieuse à l'enquête de l'Agence", estime Kelsey Davenport, experte de l'Arms Control Association, interrogée par l'AFP.

"Une résolution critique est nécessaire pour envoyer un message, signaler que cette obstruction aura des conséquences", poursuit-elle.

De son côté, l'Iran a promis une riposte "immédiate" à toute action "politique" des Occidentaux, mettant en garde contre une initiative "non constructive" au moment où les pourparlers pour ressusciter le JCPOA (acronyme anglais de l'accord de 2015) sont au point mort.

Ces derniers ont démarré en avril 2021 à Vienne, dans le but de faire revenir les Etats-Unis de Joe Biden dans le giron de ce pacte censé empêcher la République islamique de fabriquer la bombe atomique - intention qu'elle nie.

Washington s'en était retiré en 2018 sous la présidence de Donald Trump, qui jugeait le texte insuffisant et a rétabli les sanctions économiques contre Téhéran, entraînant un délitement de l'accord.

Un tel vote au Conseil de l'AIEA pourrait "entraver le processus de négociations", ont également réagi la Chine et la Russie, les deux Etats qui restent parties au texte aux côtés de l'E3.

Dans un tweet, l'ambassadeur russe Mikhaïl Oulianov a appelé à "redoubler d'efforts diplomatiques" au lieu de défier l'Iran via une résolution.

Dans l'ombre de l'Ukraine

Même si le climat se tend, Clément Therme, chercheur associé à l'Institut international d'études iraniennes (Rasanah), n'imagine pas à ce stade une rupture des discussions.

"Dans le contexte de la guerre en Ukraine, les Européens ne sont pas prêts à déclencher une nouvelle crise avec l'Iran", juge-t-il. "Le document est formulé de manière à laisser la porte ouverte".

Les pourparlers butent actuellement sur un obstacle majeur: le refus de Joe Biden de céder à une demande clé de Téhéran, le retrait de l'armée idéologique de l'Iran de la liste noire américaine des "organisations terroristes".

L'aile politique de la Maison Blanche redoute en effet les critiques de républicains avant les élections législatives de novembre.

Si M. Biden craint "un coût politique élevé, c'est peu de chose en comparaison de la menace d'un Iran doté de l'arme nucléaire", insiste Kelsey Davenport. Et d'appeler l'administration américaine à "mettre les bouchées doubles pour trouver des solutions créatives" afin de parvenir à un compromis.

D'après les dernières estimations de l'AIEA, la République islamique dispose désormais de 43,1 kg d'uranium enrichi à 60%.

"Une quantité qui, si elle est enrichie à 90%, est suffisante pour construire une bombe sous 10 jours", dans le pire des scénarios, avertit cette spécialiste de la prolifération.

On est bien en deçà du "breakout time" d'environ un an prévu par l'accord de 2015. Sachant que les étapes ultérieures d'armement, qui "prendraient encore une à deux années", pourraient être "difficiles à détecter", note Mme Davenport, soulignant "l'urgence de réimposer des limites" et de rétablir le régime d'inspections poussées de l'AIEA.


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com