Législatives: à Montpellier, une fragmentation «à tous les étages» brouille les cartes

La deuxième circonscription de l'Hérault semblait promise aux troupes de Jean-Luc Mélenchon. C'était sans compter sur le goût des Montpelliérains pour les dissidences, qui rend l'issue des législatives incertaine dans la septième ville de France. (OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP)
La deuxième circonscription de l'Hérault semblait promise aux troupes de Jean-Luc Mélenchon. C'était sans compter sur le goût des Montpelliérains pour les dissidences, qui rend l'issue des législatives incertaine dans la septième ville de France. (OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP)
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Publié le Lundi 06 juin 2022

Législatives: à Montpellier, une fragmentation «à tous les étages» brouille les cartes

  • La deuxième circonscription de l'Hérault semblait promise aux troupes de Jean-Luc Mélenchon
  • C'était sans compter sur le goût des Montpelliérains pour les dissidences, qui rend l'issue des législatives incertaine dans la septième ville de France

MONTPELLIER: "Bonheur des politologues", cauchemar des états-majors parisiens, la deuxième circonscription de l'Hérault semblait promise aux troupes de Jean-Luc Mélenchon. C'était sans compter sur le goût des Montpelliérains pour les dissidences, qui rend l'issue des législatives incertaine dans la septième ville de France.

Les près de 120.000 habitants (65.000 électeurs) de cette circonscription entièrement située sur le territoire de Montpellier, plus jeunes et moins riches que la moyenne nationale, se répartissent entre des quartiers défavorisés comme La Mosson ou le Petit Bard et des zones bourgeoises-bohèmes, étudiantes ou aisées, symbolisées par le quartier des Arceaux, proche du centre historique.

Seize candidats, dont neuf femmes, briguent le siège à haute valeur symbolique qu'avait remporté, en 1988 et 1997, l'ancien baron du Parti socialiste et maire de Montpellier au fort caractère George Frêche, décédé en 2010.

Il y a une "fragmentation à tous les étages" rendant tout pronostic incertain, constate Emmanuel Négrier, docteur en science politique basé à Montpellier.

Trois candidats se revendiquent de la majorité présidentielle: l'officielle, Emmanuelle Yague, et deux dissidents, dont un âgé de 18 ans, Flavio Dalmo. A l'extrême droite, peu puissante, le Rassemblement national (RN) et Reconquête!, le parti d'Eric Zemmour, présentent leur propre prétendant. Les Centristes-Les Républicains ont désigné la "chiraquienne" Anne Brissau, adoubée par François Baroin.

Fronde des barons
Mais c'est vers la gauche que les regards se tourneront principalement le 12 juin.

Le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a engrangé ici plus de 45% des voix lors de la présidentielle, mais la Nupes, forgée au niveau national avec les Verts (EELV), le Parti socialiste (PS), les communistes (PCF) et Génération.s, n'en n'a pas pour autant course gagnée.

La première pierre dans la chaussure du candidat déclaré au poste de Premier ministre s'appelle Muriel Ressiguier, 44 ans. Députée sortante élue sous la bannière LFI, elle a depuis rompu avec le leader de la gauche radicale, qui ne l'a pas réinvestie.

Fragilisée par un litige l'opposant devant les prud'hommes à deux de ses anciennes collaboratrices et à couteaux tirés avec certains de ses anciens amis au niveau local, elle a maintenu sa candidature pour, dit-elle à l'AFP, continuer à défendre "les plus fragiles".

"La Nupes, ce n'est pas l'union de la gauche, c'est du populisme", tacle-t-elle depuis son petit QG de campagne, dans la vieille ville.

La candidate officielle de la Nupes se nomme Nathalie Oziol (LFI), professeure d'anglais de 32 ans, jusqu'ici peu connue.

"Je suis la candidate commune du Parti socialiste, des Insoumis, des écologistes, de communistes. Voter pour moi, c'est faire élire Jean-Luc Mélenchon Premier ministre. Attention aux contrefaçons!", a-t-elle insisté sur France 3, en promettant qu'un "autre monde est possible".

La Nouvelle alliance populaire est aussi malmenée par la fronde de grandes figures du PS d'Occitanie, de la présidente de région Carole Delga au maire de Montpellier, Michaël Delafosse. Défiant le Premier secrétaire du PS Olivier Faure, ils soutiennent ostensiblement une candidate PS, Fatima Bellaredj, qui se présente en binôme avec l'écologiste Jacqueline Markovic (EELV).

«Cabine téléphonique»

"On nous parle de dissidence: je réponds +résistance+ face à ces médiocres petits pieds, ces 10 personnes réunies dans une cabine téléphonique", pourfend Michaël Delafosse. "On ne peut pas, au nom d'un accord d'appareil destiné à préserver quelques sièges, perdre nos valeurs", assène le maire de 45 ans à qui l'on prête des ambitions nationales dans quelques années.

"L'important, c'est de camper sur ses positions pour que Montpellier puisse inspirer la nation", abonde Mme Bellaredj, pour qui la recomposition d'une gauche "pro-européenne et sociale" viendra "dans un deuxième temps".

Si elle compte ses particularismes locaux, comme une féroce rivalité entre LFI et PS au sein du conseil municipal, cette circonscription réunit aussi "toutes les intrigues, tous les phénomènes" à l'oeuvre nationalement, souligne Emmanuel Négrier.

"Si le vote populaire se maintient à un niveau élevé, ça sera favorable à la candidate de Mélenchon. S'il s'agit plutôt d'un vote de validation, alors ça bénéficiera à celle d'Emmanuel Macron. Il se peut aussi que des électeurs qui se sont étranglés en votant Macron contre Le Pen se tournent vers la gauche qu'ils connaissent et qui rassure, celle de Delafosse et Delga", dit-il.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.