L’autonomisation des femmes au cœur des débats du prochain sommet du G20 à Riyad

Dans le cadre du sommet du G20, en novembre prochain à Riyad, le groupe d’engagement officiel du groupe des vingt a engagé des travaux préparatoires à l’édition Women 20 (W20), dont une large partie est consacrée à l’autonomisation des femmes. (AFP).
Dans le cadre du sommet du G20, en novembre prochain à Riyad, le groupe d’engagement officiel du groupe des vingt a engagé des travaux préparatoires à l’édition Women 20 (W20), dont une large partie est consacrée à l’autonomisation des femmes. (AFP).
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Publié le Vendredi 23 octobre 2020

L’autonomisation des femmes au cœur des débats du prochain sommet du G20 à Riyad

  • Dans le cadre du sommet du G20, en novembre prochain à Riyad, le groupe d’engagement officiel du groupe des vingt a engagé des travaux préparatoires à l’édition Women 20 (W20)
  • «Dans le contexte de pandémie que nous traversons, il nous faudra des plans d’action et des initiatives internationales, comme dans le cadre du G20, mais aussi sur le plan national, en France et en Arabie saoudite»

PARIS: L’autonomisation des femmes dans le domaine économique est la pierre angulaire pour s’assurer d’une croissance inclusive dans les tous les pays. La pandémie de Covid-19 a mis en exergue le rôle socio-économique essentiel des femmes dans le maintien de la vie socio-économique des nations même si, à travers le monde, y compris dans les sociétés les plus développées, les femmes occupent encore majoritairement des postes à temps partiel. Elles sont par ailleurs largement moins rémunérées que leurs collègues masculins.

Mutations sociétales en Arabie saoudite

Dans le cadre du sommet du G20, en novembre prochain à Riyad, le groupe d’engagement officiel du groupe des vingt a engagé des travaux préparatoires à l’édition Women 20 (W20), dont une large partie est consacrée à l’autonomisation des femmes.

Les considérations du genre, les questions de l’égalité et de la parité hommes-femmes, l’accès des femmes aux hautes fonctions des institutions étatiques, diplomatiques, gouvernementales, scientifiques, et la facilitation de l’accès au professorat et à la présidence des universités figurent parmi les nombreuses thématiques qui seront mises sur la table et évaluées lors du prochain sommet du G20 à Riyad.

Dans le cadre de ces travaux préparatoires, l’ambassade d’Arabie saoudite à Paris a organisé, le 19 octobre dernier, une conférence en ligne à laquelle ont participé des femmes saoudiennes et françaises issues de divers horizons. L’objectif de ces débats était d’aborder l’évolution des acquis des femmes dans de nombreux domaines, mais aussi d’évoquer des pistes de réflexion autour des défis à relever pour donner aux femmes la place qu’elles méritent dans la sphère économique et savante des pays occidentaux et orientaux.

«Dans le cadre du W20, nous travaillons, avec nos partenaires, sur l’autonomisation des femmes pour réaliser une croissance durable. […] Cette dernière est envisagée sur divers points: l’accès au marché du travail, l’inclusion financière pour les femmes, car il existe des différences entre les hommes et les femmes, une situation qui fait perdre 15% du PIB», souligne la princesse Haïfa benta Abdelaziz al-Mogrin, ambassadrice permanente auprès de l’Unesco et présidente de la commission «Développement» du G20, lors de l’ouverture de la conférence. Les femmes à travers le monde ont des défis à relever, ainsi que l’ont fait nos grands-mères et nos mères», explique-t-elle.

«En Arabie saoudite, nous mettons en place une autonomisation graduelle. Le système éducatif du pays est constitué à hauteur de 50% de femmes. Les ambitions, les aspirations des femmes ont enregistré des avancées importantes, notamment dans la représentation diplomatique», affirme la princesse Haïfa benta Abdelaziz. «Nous avons des plans nationaux, nous avons avancé sur le plan de la gestion. Désormais, les femmes sont de plus en plus nombreuses à s’engager dans les filières scientifiques, dont l’informatique. J’espère que notre séminaire inspirera des idées pour accentuer leur autonomisation», conclut-elle.

"Dans le cadre du W20, nous travaillons, avec nos partenaires, sur l’autonomisation des femmes pour réaliser une croissance durable" souligne la princesse Haïfa benta Abdelaziz al-Mogrin.

En effet, l’un des objectifs du prochain sommet du G20, sous la présidence de l’Arabie saoudite, sera centré sur l’autonomisation des femmes. «Nous accueillons le G20, et pour nous c’est historique, car c’est la première fois qu’un pays arabe accueille la présidence de ce sommet dont les membres rassemblent 80% de la production mondiale et trois quarts des échanges internationaux», déclare la docteure Hala Al-Touijri, présidente du groupe de travail dédié à l’autonomisation de la femme du G20 et secrétaire générale du Conseil des affaires de la famille saoudienne.

«Il faudra impliquer les femmes à tous les niveaux de la prise de décision, y compris dans les décisions politiques. Cette perspective du genre sera mise en œuvre par des mesures», explique Hala al-Touijri. Ces deux dernières années, Il y a eu beaucoup de réformes en Arabie saoudite et cela fait partie intégrante de notre plan Vision 2030, une stratégie qui permettra d’instaurer une société prospère et une nation ambitieuse».

Lors de son intervention, la présidente du groupe de travail dédié à l’autonomisation de la femme du G20 a affirmé que ce sera possible grâce aux efforts de toutes les composantes de la société. «Nous avons, certes, progressé, mais nous avons encore fort à faire», déclare-t-elle. «Il y a eu des amendements aux réglementations pour favoriser l’accès à la protection sociale. Nous devons continuer à améliorer l’accès des femmes au marché du travail pour passer de 22% à 30% à l’horizon 2030.»

"En Arabie saoudite, nous avons mis en place une équipe qui sera chargée de donner un élan à l’autonomisation des femmes et des filles" affirme Hala Al-Touijri

Hala Al Touijri recommande donc de lutter contre les obstacles sociaux et d’amender la réglementation pour favoriser l’autonomisation des femmes, notamment via l’égalité salariale. «En Arabie saoudite, nous avons mis en place une équipe qui sera chargée de donner un élan à l’autonomisation des femmes et des filles, sur le thème “Réaliser les opportunités du XXIe siècle pour tous et pour toutes”. L’Arabie saoudite compte mettre en avant cet objectif lors du prochain G20», souligne-t-elle.

La parité, une cause mondiale

Lors de son intervention, Gabriela Ramos, sous-directrice générale pour les sciences sociales et humaines de l’Unesco, a tenu à remercier la princesse Haïfa benta Abdelaziz Al Mogrin de l’avoir invitée à cette conférence. Elle a également exprimé sa reconnaissance envers l’ambassadrice d’Arabie saoudite pour tous les efforts qu’elle a fournis en vue de l’essor de la participation des femmes, saluant son engagement à enrichir le travail avec les autres membres de la délégation pour la mise en place du W20. «Je me suis occupée, au sein de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et du G20, de fédérer les dirigeants autour d’un accord concret en faveur de l’égalité hommes-femmes, de la parité. Cette question de l’égalité du genre a toujours fait partie de nos programmes au sein du G20 et l’Arabie saoudite n’a pas été absente du débat, bien au contraire. Cette initiative est très importante pour que les femmes puissent apporter leur contribution, et briser ce plafond de verre», poursuit-elle.

Gabriela Ramos indique avoir constaté «des changements en Arabie saoudite, avec des progrès concrets». Elle ajoute: «Il y a huit ans, j’ai été invitée en Arabie saoudite, et je peux vous dire que lors des réunions, je n’avais pas rencontré de femmes ministres députées. Mais, depuis deux ans, elles participent aux affaires politiques, et des décisions très importantes ont été prises pour augmenter leur accès à l’investissement, à l’éducation et à l’enseignement supérieur. Aujourd’hui, nous avons une Saoudienne ambassadrice qui préside le groupe “Développement” au sein du G20», s’est réjoui la sous-directrice générale pour les sciences sociales et humaines de l’Unesco lors son intervention.

"J'ai constaté des changements en Arabie saoudite", affirme Gabriela Ramos, sous-directrice générale pour les sciences sociales et humaines de l’Unesco

La Dr Hala Alhalaissi, membre du conseil de la Choura, indique de son côté que l’Arabie saoudite connaît aujourd’hui des changements sociétaux acceptés partout dans le Royaume, répondant aux questions centrales de la société et aux problèmes quotidiens des Saoudiens. «Ces changements ne sont pas arrivés par hasard, au contraire. Ils font partie d’une évolution normale et atypique pour un pays en développement, tout en prenant en considération des éléments importants comme la mentalité, les traditions. Nous ne pouvons pas tout bousculer, au risque d’un retour en arrière», explique Hala Alhalaissi. Nous sommes en train de changer, et nous ne nions pas que des obstacles existent, comme partout dans le monde.»

Des inégalités révélées par la pandémie

«Dans le contexte de pandémie que nous traversons, il nous faudra des plans d’action et des initiatives internationales, comme dans le cadre du G20, mais aussi sur le plan national, en France et en Arabie saoudite, pour accélérer et monter en puissance dans nos efforts quant à la question de l’égalité hommes-femmes», déplore Gabriela Ramos.

Lors de son intervention, la sous-directrice générale pour les sciences sociales et humaines de l’Unesco a affirmé que les chiffres montraient une sous-représentation des femmes dans les postes d’encadrement et décisionnels pendant la gestion de la crise de la Covid-19. Une période durant laquelle, selon elle, la représentation des hommes était excessive. Or, ajoute-t-elle, «nous avons constaté que les meilleurs résultats ont été obtenus dans les pays présidés par des femmes».

La sous-directrice générale pour les sciences sociales et humaines de l’Unesco a aussi évoqué la place des femmes dans la sphère économique, un domaine où beaucoup d’entre elles ont souffert de la pandémie. «Pendant le confinement, les secteurs les plus affectés sont occupés par les femmes», souligne Gabriela Ramos. Il est aussi inacceptable de constater, ici et là, des augmentations très inquiétantes des violences faites aux femmes, notamment pendant le confinement. Cela nous incite à lancer des initiatives pour empêcher cette recrudescence des violences envers elles», conclut-elle.

Égalité hommes-femmes, la grande cause du quinquennat en France

De son côté, Amelia Lakrafi, députée française de la circonscription des Français établis hors de France, regroupant l’Afrique, le Moyen-Orient et l’océan Indien, et vice-présidente du groupe d’amitié France-Arabie saoudite, revient sur les nombreux acquis en matière de droits des femmes. «Nous avons des acquis, et des faiblesses», explique Amelia Lakrafi. Elle considère que la féminisation dans le milieu politique est loin d’être simple. «En 2011, des réformes ont été mises en œuvre, mais les femmes sont rares dans les conseils d’administration. L’égalité hommes-femmes est la grande cause du quinquennat. Cela sera présenté à l’Assemblée nationale en juin 2021», assure-t-elle.

La vice-présidente du groupe d’amitié France-Arabie saoudite a souligné, lors de son intervention, que les travaux qui seront engagés au mois de juin prochain concernent, entre autres, sur la délicate question des quotas, l’évolution de carrière après un congé maternité, l’amélioration de la place des femmes dans les métiers d’avenir (cybersécurité, engineering, big data et analyses des données…) ainsi que l’égalité des salaires.

«J’espère que nous trouverons les moyens pour inciter les femmes à embrasser des carrières scientifiques et technologiques qui sont passionnantes, et que les entreprises pourront comprendre l’intérêt qui est le leur à diversifier le recrutement», explique Amelia Lakrafi. Concernant la sphère politique, la députée affirme que «la France a accompli, tout de même, de gros progrès, mais cela reste insuffisant car [ses politiciennes] restent minoritaires dans le paysage politique, que ce soit au niveau local ou national. À titre d’exemple, ajoute-t-elle, dans les exécutifs locaux, moins de 20% des mairies ont une femme à leur tête et, au niveau national, la France compte 39% de femmes députées et 33% de sénatrices. Nous constatons que le chemin est encore long pour atteindre la parité.»

"J’espère que nous trouverons les moyens pour inciter les femmes à embrasser des carrières scientifiques et technologiques" souhaite la vice-présidente du groupe d’amitié France-Arabie saoudite Amelia Lakrafi

Lors de son intervention, Amelia Lakrafi a expliqué que la voie de la législation est privilégiée pour atteindre des objectifs fixés. «La loi reste bien plus efficace et plus rapide que le fait d’attendre que tout vienne des corps sociaux, car la loi permet de fixer tous les contours, la lisibilité, et elle n’est pas forcément opposée aux traditions. Elle peut être évolutive pour l’intérêt de toutes et de tous.»

«Les enjeux de l’émancipation des femmes dans l’espace public sont nombreux. Cette émancipation permet à la société d’évoluer favorablement en termes de développement, d’attractivité, de compétitivité, de croissance et de stabilité. Les hommes ne vont pas nous faciliter toutes ces acquisitions, nous allons nous opposer frontalement, mais nous devons être inventives, négociatrices, revendicatives. Nous sommes incontournables, en plus d’être complémentaires», conclut la vice-présidente du groupe d’amitié France-Arabie saoudite.

«Je suis très honorée de partager avec vous nos expériences avec nos amies les Saoudiennes, ce pays que j’ai connu, où j’ai rencontré des femmes formidables. Et, si je peux me permettre d’être provocatrice, je dirais que, parmi toutes les richesses que détient le pays, il en est une qui est essentielle: ces femmes saoudiennes que j’ai rencontrées. Elles sont largement majoritaires dans les universités», explique la députée française, qui ajoute que «les Saoudiennes sont les hydrocarbures de l’Arabie saoudite de demain».

En France, les salaires des femmes sont inférieurs à ceux des hommes de l’ordre de 9% à 27% selon les fonctions, les filières et les grades.

Associer les femmes aux métiers de demain

Les femmes sont celles qui pâtissent à tous les niveaux. Elles représentent la grande majorité des refugiées climatiques. Pourtant, elles sont absentes de la table des négociations et des prises de décision. «Elles sont seulement 6% à être représentées dans les filières de la transition écologique et la sociabilité», insiste Chiara Corazza, directrice générale du Women Forum for Economy and Society. «Il est important de mettre sur la table, lors de ce G20, la question du leadership au féminin. Pour que les femmes deviennent des patronnes de grands groupes, là où on détermine les stratégies de demain.» Chiara Corazza conclut qu’il est primordial que «les femmes aient accès aux ressources et aux technologies au même titre que les hommes».

La directrice générale du Women Forum for Economy and Society indique en outre que, pour réussir la construction de la nouvelle société, pour mieux connaître les métiers de demain et y avoir accès, il est impératif d’associer les femmes à cette transformation. Elles doivent avoir les mêmes outils, opportunités et atouts que les hommes. Donc, avoir accès aux métiers du futur. L’un des combats que nous menons au Women Forum a pour but d’augmenter, de rendre plus attrayants et de retenir tous les talents dans les Stem (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques). Un secteur dans lequel les femmes ne représentent que 24% des effectifs. Elles sont également sous-représentées dans les filières d’avenir comme le numérique, la cybersécurité, l’urbanisme… Nous voulons une société plus juste et plus inclusive», a martelé Chiara Corazza lors de cette conférence.

«Notre rencontre d’aujourd’hui inspirera la tenue d’autres rencontres afin de débattre des sujets importants qui nous concernent toutes et tous», déclare la princesse Haïfa benta Abdelaziz Al Mogrin, qui souhaite «conjuguer les efforts entre les deux pays, la France et l’Arabie saoudite, mais aussi à l’échelle mondiale, pour défendre la cause des femmes, l’inclusion des femmes, et le développement des compétences, en y associant, bien évidemment, les hommes.»


Kajsa Ollongren : Cessez d’armer le Soudan, la CPI doit agir à Gaza

Kajsa Ollongren, représentante spéciale de l'UE pour les droits de l'homme. (Fourni)
Kajsa Ollongren, représentante spéciale de l'UE pour les droits de l'homme. (Fourni)
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  • La représentante spéciale de l’UE pour les droits de l'homme avertit que des gouvernements bafouent les règles multilatérales conçues pour protéger les civils en temps de conflit
  • Kajsa Ollongren déclare que l’UE doit travailler avec des États engagés dans le multilatéralisme et le droit humanitaire pour préserver un ordre mondial fondé sur des règles

​​​​​​NEW YORK CITY : Kajsa Ollongren, la représentante spéciale de l’UE pour les droits de l'homme, a averti que le Soudan endure des « atrocités inimaginables », appelant tous les pays fournissant des armes aux factions belligérantes à cesser immédiatement leurs transferts.

S’exprimant à Arab News après des missions au Liban et en Égypte et un dialogue sur les droits humains avec l’Arabie saoudite, Ollongren a déclaré que les armes étrangères alimentent l’un des conflits les plus dévastateurs et les moins médiatisés au monde, sans issue politique en vue.

Ses propos interviennent peu après que Volker Turk, haut-commissaire des Nations unies aux droits humains, ait lancé l’un de ses avertissements les plus sévères, estimant que le Soudan pourrait connaître « une nouvelle vague d’atrocités », avec des civils confrontés à l’épuration ethnique et aux déplacements massifs.

Turk a à plusieurs reprises prévenu que la violence pourrait atteindre des « niveaux catastrophiques » si le flux d’armes se poursuivait. Ollongren a déclaré que ces avertissements correspondaient à ce qu’elle avait entendu de la part du personnel régional des droits humains.

« Les atrocités dépassent vraiment l’imagination », a-t-elle confié à Arab News. « Pendant longtemps, le monde n’a pas prêté suffisamment attention à ce qui se passait au Soudan. Nous y prêtons attention maintenant, au moins, mais l’attention seule ne suffira pas à les arrêter. »

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Des familles soudanaises déplacées depuis El-Fasher tendent la main alors que des travailleurs humanitaires distribuent des vivres dans le camp nouvellement créé d’El-Afadh à Al Dabbah, dans l’État du Nord du Soudan, le 16 novembre 2025. (Photo AP/Archives)

Elle a affirmé que les gouvernements facilitant le conflit devaient être confrontés. « Il doit également y avoir une véritable interaction avec ces pays qui fournissent des armes. Sans ces armes, nous verrions la fin des atrocités plus rapidement … C’est inacceptable. »

Elle a ajouté que la pression coordonnée de l’Europe, du Golfe et de la communauté internationale au sens large est essentielle. « Il est très important, au niveau du Golfe, en Europe et globalement, d’appeler à l’arrêt des exportations d’armes », a-t-elle souligné.

Le conflit au Soudan a débuté en avril 2023 lorsqu’une lutte de pouvoir entre le chef des forces armées Abdel Fattah Al-Burhan et son ancien adjoint Mohammed Hamdan Dagalo, chef des Forces de soutien rapide (RSF), a dégénéré en conflit ouvert.

Selon les chiffres de l’ONU, environ 12 millions de personnes ont été déplacées, créant ce que beaucoup considèrent comme la pire catastrophe humanitaire au monde. Les estimations du nombre de morts varient largement, l’ancien envoyé américain pour le Soudan évoquant jusqu’à 400 000 victimes.

Bien que les forces armées soudanaises aient repris la capitale, Khartoum, aux RSF, le pays est effectivement divisé en deux, le gouvernement dirigé par les SAF contrôlant l’est et les RSF et milices alliées dominant l’ouest, y compris la région troublée du Darfour.

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En octobre, l’un des épisodes les plus brutaux du conflit a eu lieu lorsque les combattants des RSF ont capturé El-Fasher, capitale du Nord-Darfour, et ont commencé à massacrer des civils, déclenchant des déplacements massifs.

Le Soudan est revenu sur le devant de la scène diplomatique après la récente visite du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane à Washington, où il a discuté des développements avec le président américain Donald Trump et a appelé à un rôle plus actif pour mettre fin au conflit et prévenir les répercussions régionales.

Peu après, Trump a annoncé que les États-Unis « allaient immédiatement lancer un nouvel effort » pour mettre fin au conflit au Soudan, qu’il a qualifié de « lieu le plus violent sur Terre et de plus grande crise humanitaire », une décision largement interprétée comme une réponse à l’appel du prince héritier.

« Le fait que le président américain s’exprime ainsi sur les atrocités est important et sera entendu au Soudan », a déclaré Ollongren.

Mais elle a averti que les déclarations seules sont vaines sans suivi sérieux. « Il ne suffit pas de déclarer la fin d’une guerre ou d’un conflit », a-t-elle précisé. « Il doit y avoir un plan — qui inclut la reconstruction, la responsabilité et la reconstruction des sociétés tout en donnant du pouvoir aux victimes. »

Concernant le Liban, Ollongren a indiqué avoir ressenti un « élan » lors de ses récentes rencontres à Beyrouth, où l’engagement diplomatique s’est intensifié depuis le cessez-le-feu dans la guerre Israël-Hezbollah il y a un an.

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Kajsa Ollongren rencontre le président libanais Joseph Aoun. (Fournie)

Cela intervient malgré le refus d’Israël de se retirer du sud du Liban et ses frappes continues contre des positions supposées du Hezbollah, y compris l’attaque du mois dernier dans un quartier de Beyrouth qui a tué un commandant de milice.

Les dirigeants du Hezbollah insistent pour ne pas se désarmer tant qu’Israël n’aura pas retiré ses troupes.

« Il y a un élan pour davantage de paix et de stabilité et pour un avenir stable pour de nombreux pays de la région », a déclaré Ollongren. « Je vois le rôle que l’Arabie saoudite joue dans tout cela, ainsi que les efforts de l’Égypte pour négocier entre les parties. »

Elle a toutefois souligné la fragilité de la situation. « Il reste une incertitude quant au respect du cessez-le-feu et il n’existe pas encore de plan clair pour le désarmement du Hezbollah », a-t-elle dit.

« La responsabilité est cruciale. Au Liban, nous avons beaucoup parlé des assassinats politiques et de l’explosion au port de Beyrouth. Tout cela doit être traité avec justice, car sans cela l’impunité persiste, ce qui peut entraîner d’autres problèmes à l’avenir. »

Concernant la Syrie, qu’elle prévoit de visiter début 2026, Ollongren a déclaré que la situation reste instable.

« Nous avons constaté des violences et des victimes dans plusieurs régions du pays. La situation n’est pas sous contrôle », a-t-elle indiqué, en faisant référence aux attaques contre les minorités ethniques et religieuses au cours de l’année écoulée depuis que le régime d’Assad a été évincé.

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Des habitants agitent des drapeaux syriens dans le centre de Hama le 5 décembre 2025, lors des célébrations marquant un an depuis une offensive éclair menée par des islamistes ayant renversé le dirigeant de longue date du pays. (AFP)

Bien qu’elle se soit félicitée du retour récent de réfugiés syriens depuis le Liban comme d’un « bon signe », elle a averti que la stabilisation plus large reste lointaine alors que le gouvernement de transition du président Ahmad Al-Sharaa poursuit la réintégration nationale et l’allégement des sanctions.

Ollongren a également souligné l’influence diplomatique croissante de l’Arabie saoudite comme l’un des changements les plus significatifs dans la région. « L’Arabie saoudite suit une voie différente », a-t-elle dit, évoquant les réformes Vision 2030 et l’engagement mondial accru du Royaume.

« L’Arabie saoudite s’engage également avec l’Europe et l’UE, établissant des liens qui pourraient être très importants pour un Moyen-Orient plus stable. »

« Bien sûr, cela reconfigure aussi l’influence d’autres puissances. L’Égypte joue un rôle de longue date mais lutte avec son économie et la pression démographique. L’engagement saoudien pourrait être très impactant. »

À Gaza, Ollongren a décrit une « destruction complète » et un accès extrêmement limité comme des obstacles pour les médias et les efforts humanitaires. « Nous n’avons pas eu de journalistes indépendants pouvant rendre compte des victimes ou des destructions », a-t-elle dit.

« Petit à petit, les informations émergent, et nous voyons une destruction complète dans de nombreuses parties de Gaza. Les habitants n’ont plus de maisons où retourner et ont perdu un très grand nombre de civils, y compris des enfants. Il doit y avoir des comptes à rendre. »

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Des Palestiniens recherchent des décombres dans des bâtiments lourdement détruits par les bombardements israéliens à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, alors qu’un cessez-le-feu tient le 12 octobre 2025. (AFP/Archives)

Israël a lancé ses opérations militaires à Gaza après l’attaque du 7 octobre 2023 menée par le Hamas dans le sud d’Israël, qui a fait 1 200 morts et 250 otages. Depuis lors, environ 70 000 Palestiniens ont été tués, selon le ministère de la Santé de Gaza.

Un cessez-le-feu fragile est entré en vigueur le 10 octobre, avec un recul des opérations israéliennes en échange de la libération des otages restants par le Hamas. Un petit flux d’aide humanitaire a été autorisé dans le territoire, mais les besoins médicaux, alimentaires et en abris restent immenses.

Ollongren a insisté sur le fait que la responsabilité pour les crimes de guerre allégués par les deux parties doit être assurée par la Cour pénale internationale.

« La CPI doit jouer un rôle dans ce dossier », a-t-elle déclaré. « Ils ont examiné à la fois le Hamas et Israël. C’est le bon lieu pour chercher justice et responsabilité. »

Interrogée sur le soutien des États européens aux mandats d’arrêt de la CPI visant le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, Ollongren a répondu : « Nous sommes signataires du Statut de Rome, donc nous sommes liés par le traité.

« La cour décide des arrestations, des affaires et des poursuites de manière indépendante. Notre rôle est de garantir son indépendance et son bon fonctionnement. Donc oui. »

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Des manifestants défilent devant le siège des Nations unies à New York alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'exprime le 26 septembre 2025. (AFP/Archives)

Un nombre croissant de juristes, y compris une commission d’enquête internationale indépendante de l’ONU, ont conclu qu’un génocide a eu lieu à Gaza au cours des deux dernières années.

Francesca Albanese, rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits humains dans les territoires palestiniens, a récemment déclaré à Arab News que les réponses de l’UE et de l’Occident au génocide à Gaza ont été « pathétiques, hypocrites et marquées par des doubles standards ».

Elle a ajouté que les mêmes gouvernements invoquant le droit international pour condamner les actions de la Russie en Ukraine sont restés largement silencieux sur Gaza, permettant à des « violations flagrantes » de se dérouler.

Ollongren a répondu à cette critique. « Nous devrions, et nous devons, appliquer le droit international de manière cohérente dans tous les cas », a-t-elle affirmé.

« Nous ressentons l’accusation de doubles standards. Après les attaques du 7 octobre par le Hamas, l’Europe a soutenu Israël, reconnaissant son droit à se défendre. Mais au fur et à mesure que la guerre à Gaza se déroulait et que les victimes civiles augmentaient, nous sommes devenus plus critiques.

« L’UE a de plus en plus appelé Israël à respecter le droit humanitaire international et a travaillé pour garantir que l’aide humanitaire parvienne aux personnes dans le besoin.

« En même temps, nous soutenons l’Autorité palestinienne dans son rôle de gouvernance. Je pense que nous sommes désormais un partenaire beaucoup plus critique et équitable pour les deux parties. »

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Des Palestiniens font la queue pour un repas chaud dans une cuisine caritative gérée par le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) au camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de Gaza, le 26 avril 2025. (AFP/Archives)

Interrogée sur l’échec du système international, elle a indiqué que le problème ne vient pas des institutions mais des gouvernements.

« L’architecture que nous avons doit être protégée », a-t-elle déclaré. « Nous n’avons pas besoin d’un nouveau système. Le problème est qu’il n’est pas respecté. C’est pourquoi il est important que l’UE s’engage avec les pays qui soutiennent le système multilatéral, l’état de droit et le droit humanitaire international.

« Ces cadres ont été conçus pour protéger les plus vulnérables dans les conflits, pas pour empêcher les guerres. »

Elle a conclu par un message aux civils de Gaza et du Soudan.

« Je comprends que vous ayez perdu confiance dans le système international car il n’était pas là pour vous protéger lorsque vous avez été attaqués et que vous avez perdu vos proches », a-t-elle déclaré.

« C’est encore le meilleur système dont nous disposons. De mon côté, je me concentrerai sur la responsabilité et la justice, car du point de vue des droits de l'homme, c’est ce que je dois faire pour vous. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Plus de 200 personnalités demandent la libération du dirigeant palestinien Marwan Barghouti

Plus de 200 célébrités, dont l'écrivaine prix Nobel Annie Ernaux, la réalisatrice Justine Triet ou le chanteur Sting, ont demandé mercredi dans une lettre ouverte la libération de Marwan Barghouti, dirigeant palestinien emprisonné en Israël depuis 2002. (AFP)
Plus de 200 célébrités, dont l'écrivaine prix Nobel Annie Ernaux, la réalisatrice Justine Triet ou le chanteur Sting, ont demandé mercredi dans une lettre ouverte la libération de Marwan Barghouti, dirigeant palestinien emprisonné en Israël depuis 2002. (AFP)
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  • Cette initiative fait partie de la campagne internationale "Free Marwan", lancée par sa famille
  • La plupart des signataires se sont déjà exprimés publiquement pour mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza

PARIS: Plus de 200 célébrités, dont l'écrivaine prix Nobel Annie Ernaux, la réalisatrice Justine Triet ou le chanteur Sting, ont demandé mercredi dans une lettre ouverte la libération de Marwan Barghouti, dirigeant palestinien emprisonné en Israël depuis 2002.

Marwan Barghouti, 66 ans et ancien cadre du Fatah, défend une résolution politique au conflit israélo-palestinien. Parfois surnommé par ses partisans le "Mandela palestinien", il est connu pour sa lutte contre la corruption et est cité comme un possible successeur du président palestinien Mahmoud Abbas.

La lettre ouverte, consultée par l'AFP, réunit des stars du cinéma comme Josh O'Connor, Benedict Cumberbatch et Javier Bardem, ainsi que des musiciens tels que Fontaines D.C. et Sting. Les autrices à succès Sally Rooney, Annie Ernaux ou Margaret Atwood ont également apporté leur soutien, tout comme les anciens footballeurs Éric Cantona et Gary Lineker.

"Nous exprimons notre vive inquiétude face à la détention continue de Marwan Barghouti, à ses mauvais traitements et au déni de ses droits légaux en prison", écrivent-ils, appelant "les Nations Unies et les gouvernements du monde à œuvrer activement" pour sa libération.

Cette initiative fait partie de la campagne internationale "Free Marwan", lancée par sa famille. La plupart des signataires se sont déjà exprimés publiquement pour mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza.

Marwan Barghouti a été condamné à cinq peines de prison à vie par un tribunal israélien, qui l'a reconnu coupable d'implication dans des attaques meurtrières durant la seconde intifada (2000-2005).

Israël a refusé de le libérer dans le cadre des échanges de prisonniers, effectués depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée après l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Son fils a déclaré en octobre qu'il avait été violemment battu par des gardiens israéliens lors d'un transfert de prison. En août, le ministre israélien d'extrême droite Itamar Ben Gvir a diffusé une vidéo où il prend à partie et sermonne Marwan Barghouti, apparaissant affaibli dans sa cellule.


Ukraine: «aucun compromis» sur les territoires occupés après une rencontre Poutine-Witkoff à Moscou

"Aucun compromis" n'a été trouvé mardi sur l'épineuse question des territoires occupés par la Russie en Ukraine après une rencontre à Moscou entre le président Vladimir Poutine et l'émissaire américain Steve Witkoff, qui lui présentait le plan de Washington pour mettre fin à près de quatre ans de guerre en Ukraine. (AFP)
"Aucun compromis" n'a été trouvé mardi sur l'épineuse question des territoires occupés par la Russie en Ukraine après une rencontre à Moscou entre le président Vladimir Poutine et l'émissaire américain Steve Witkoff, qui lui présentait le plan de Washington pour mettre fin à près de quatre ans de guerre en Ukraine. (AFP)
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  • M. Witkoff, accompagné du gendre du président américain, Jared Kushner, s'est entretenu pendant près de cinq heures au Kremlin avec le dirigeant russe à propos de ce plan présenté par Washington
  • "Nous avons pu nous mettre d'accord sur certains points (...), d'autres ont suscité des critiques, mais l'essentiel est qu'une discussion constructive ait eu lieu et que les parties aient déclaré leur volonté de poursuivre leurs efforts"

MOSCOU: "Aucun compromis" n'a été trouvé mardi sur l'épineuse question des territoires occupés par la Russie en Ukraine après une rencontre à Moscou entre le président Vladimir Poutine et l'émissaire américain Steve Witkoff, qui lui présentait le plan de Washington pour mettre fin à près de quatre ans de guerre en Ukraine.

M. Witkoff, accompagné du gendre du président américain, Jared Kushner, s'est entretenu pendant près de cinq heures au Kremlin avec le dirigeant russe à propos de ce plan présenté par Washington il y a deux semaines et depuis retravaillé lors de consultations avec les Ukrainiens.

"Nous avons pu nous mettre d'accord sur certains points (...), d'autres ont suscité des critiques, mais l'essentiel est qu'une discussion constructive ait eu lieu et que les parties aient déclaré leur volonté de poursuivre leurs efforts", a indiqué le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov.

Sur la question des territoires occupés par la Russie en Ukraine, qui représentent environ 19% du pays, "aucune solution de compromis n'a encore été choisie", même si "certaines propositions américaines peuvent être discutées", a précisé M. Ouchakov.

Il a qualifié la discussion d'"utile", mais prévenu qu'il "reste encore beaucoup de travail" pour parvenir à un accord, alors que les troupes russes ont accéléré leur avancée sur le front.

"Ce que nous avons essayé de faire, et je pense que nous avons fait quelques progrès, est de déterminer ce qui pourrait convenir aux Ukrainiens et leur donner des garanties de sécurité pour l'avenir", a déclaré pour sa part le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio sur la chaîne Fox News, sans qu'il soit précisé s'il s'exprimait après la fin des pourparlers.

Après cet entretien avec les Russes à Moscou, Steve Witkoff et Jared Kushner pourraient rencontrer mercredi en Europe une délégation de Kiev, selon une source ukrainienne à l'AFP.

"Nous sommes prêts" 

Quelques heures avant sa rencontre avec les Américains, Vladimir Poutine avait menacé les Européens, les accusant de chercher à "empêcher" les efforts de Washington pour mettre fin au conflit.

"Nous n'avons pas l'intention de faire la guerre à l'Europe, mais si l'Europe le souhaite et commence, nous sommes prêts dès maintenant", a-t-il lancé aux journalistes, en marge d'un forum économique.

Des propos qui tranchent avec ceux du chef de l'Otan, Mark Rutte, qui s'est dit peu avant convaincu que les efforts américains en Ukraine "finiront par rétablir la paix en Europe".

Le président américain Donald Trump a répété mardi que le règlement du conflit en Ukraine était une question complexe. "Ce n'est pas une situation facile, croyez-moi. Quel gâchis", a-t-il dit.

De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, sous forte pression politique et diplomatique, a accusé la Russie d'utiliser les pourparlers actuels pour tenter "d'affaiblir les sanctions" visant Moscou.

Il a appelé à la fin de la guerre et pas "seulement à une pause" dans les combats.

Les Etats-Unis ont annoncé fin octobre des sanctions contre deux géants du secteur des hydrocarbures russes, Rosneft et Lukoil, les premières sanctions d'importance prises par Donald Trump contre la Russie depuis son retour au pouvoir.

Les Européens espèrent que l'administration Trump, soupçonnée de complaisance vis-à-vis de Vladimir Poutine, ne sacrifiera pas l'Ukraine, considérée comme un rempart face à la Russie.

Accélération russe 

Ces discussions se sont déroulées alors que les forces russes ont réalisé en novembre leur plus grosse progression sur le front en Ukraine depuis un an, selon l'analyse par l'AFP des données fournies par l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW), qui travaille avec le Critical Threats Project (CTP, émanation de l'American Enterprise Institute), deux centres de réflexion américains spécialisés dans l'étude des conflits.

En un mois, la Russie a pris 701 km2 aux Ukrainiens, la deuxième avancée la plus importante après celle de novembre 2024 (725 km2), en dehors des premiers mois de guerre au printemps 2022.

La Russie a revendiqué lundi la prise de la ville de Pokrovsk dans l'est de l'Ukraine, un nœud logistique clé pour Kiev, ainsi que celle de Vovtchansk, dans le nord-est. Mais l'Ukraine a affirmé mardi que les combats à Pokrovsk se poursuivaient.

En novembre, la Russie a tiré plus de missiles et de drones lors de ses attaques nocturnes sur l'Ukraine que durant le mois précédent, soit un total de 5.660 missiles et drones longue portée (+2%).

En interne, le président ukrainien est affaibli par un vaste scandale de corruption impliquant ses proches et qui a contraint son puissant chef de cabinet, Andriï Iermak, à la démission vendredi.