Irak: Un Britannique condamné à 15 ans de prison pour trafic d'antiquités

Volker Waldmann, à droite, et Jim Fitton arrivent au tribunal de Bagdad, en Irak, le 22 mai 2022 (Photo, AP).
Volker Waldmann, à droite, et Jim Fitton arrivent au tribunal de Bagdad, en Irak, le 22 mai 2022 (Photo, AP).
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Publié le Lundi 01 août 2022

Irak: Un Britannique condamné à 15 ans de prison pour trafic d'antiquités

  • James Fitton, géologue britannique à la retraite, et Volker Waldmann, psychologue berlinois, étaient venus en Irak en voyage organisé au mois de mars
  • Ils ont été arrêtés le 20 mars à l'aéroport de Bagdad avec dans leur bagages des morceaux de pierre, des fragments de poteries brisées et de céramiques antiques

BAGDAD: Un Britannique de 66 ans reconnu coupable d'avoir tenté de sortir des antiquités d'Irak a été condamné lundi à 15 ans de prison par un tribunal de Bagdad, tandis que son co-accusé, un Allemand de 60 ans, a été acquitté.

La famille de James Fitton, géologue britannique à la retraite, s'est dite "anéantie" par ce verdict, estimant qu'il équivalait à une "condamnation à mort".

M. Fitton et Volker Waldmann, un psychologue berlinois, étaient venus en Irak en voyage organisé au mois de mars. Ils ont été arrêtés le 20 mars à l'aéroport de Bagdad avec dans leurs bagages des morceaux de pierre, des fragments de poteries brisées et de céramiques antiques.

L'Irak, l'ancienne Mésopotamie qui a notamment abrité l'empire d'Akkad et la ville antique de Babylone, craint pour son patrimoine archéologique, dont les vestiges font l'objet de juteux trafics, et réprime très sévèrement toute tentative d'altérer ou de s'approprier indûment des pièces antiques.

La peine prévue pour le crime commis par James Fitton "est la mort par pendaison", mais le tribunal a décidé de "réduire la peine à 15 ans de prison en raison de l'âge avancé de l'accusé", a indiqué le juge dans le verdict.

L'avocat de M. Fitton a annoncé qu'il ferait appel de cette décision.

"Nous sommes totalement anéantis par cette nouvelle", a déclaré Sam Tasker, gendre de James Fitton, à l'agence de presse britannique PA. "Pour un homme de l'âge de Jim, 15 ans dans une prison irakienne cela équivaut à une condamnation à mort". Il s'en est également pris au gouvernement britannique qu'il a accusé de n'avoir "entrepris aucune action" en faveur de M. Fitton.

En revanche, le tribunal de Bagdad n'a pas trouvé de "preuves suffisantes" pour condamner son co-accusé Volker Waldmann qui a été acquitté et autorisé à rentrer chez lui.

Les deux hommes ont comparu non menottés devant la cour pénale d'Al-Karkh à Bagdad, mais vêtus des habits jaunes des détenus en Irak, selon une journaliste de l'AFP présente à l'audience.

Lorsque le juge leur a demandé s'ils se considéraient "coupable ou non coupable de trafic d'antiquités", ils ont chacun leur tour répondu: "non coupable".

James Fitton et Volker Waldmann ne se connaissaient pas avant ce voyage organisé.

Le bagage de M. Fitton renfermait dix fragments de pierres, des éclats de poteries brisées ou de céramiques. M. Waldmann était en possession de deux morceaux qui lui ont été remis, selon lui, par M. Fitton.

Verdict «extrême»

Le juge a estimé dans son verdict que le ressortissant britannique était "conscient" que le site du sud de l'Irak sur lequel il a ramassé ces fragments était "un site archéologique" et qu'il est "illégal" de se les approprier. Il a conclu qu'une "intention criminelle" existait bel et bien, ce qu'a nié l'avocat de la défense, Thaer Saoud, qui a évoqué un jugement "extrême".

Dans le cas de M. Waldmann, la justice a reconnu, comme l'avançait son avocat, que l'accusé ignorait que les pièces remises par James Fitton étaient des antiquités.

A l'ouverture de leur procès en mai, les deux hommes ont invoqué leur bonne foi, disant ignorer que les pièces en leur possession pouvaient être considérées comme des antiquités.

Ils comparaissaient en vertu d'une loi de 2002 régulant le patrimoine et les antiquités, qui prévoit jusqu'à la peine de mort pour toute personne reconnue coupable "d'avoir intentionnellement sorti ou tenté de sortir d'Irak une antiquité".

Les antiquités irakiennes sont pillées depuis des décennies à la faveur des multiples conflits qu'a connus le pays, notamment après l'invasion américaine de 2003, puis l'arrivée des jihadistes du groupe Etat islamique (EI) en 2014, qui se sont adonnés à ce trafic pour renflouer leurs caisses.

Après des décennies de conflits et de pillages, l'Irak s'ouvre timidement au tourisme mondial et accueille, malgré des infrastructures touristiques quasi-inexistantes, des voyageurs occidentaux.


Gaza: le Hamas restitue une dépouille, s'engage à rendre à Israël tous les corps d'otages

Des parents et des amis portent le cercueil drapé du soldat israélien Mohammad Alatrash lors de ses funérailles dans le village bédouin de Sawa, dans le sud d'Israël. (AP)
Des parents et des amis portent le cercueil drapé du soldat israélien Mohammad Alatrash lors de ses funérailles dans le village bédouin de Sawa, dans le sud d'Israël. (AP)
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  • Le Hamas a remis une nouvelle dépouille d’otage à Israël et affirme respecter l’accord de cessez-le-feu, prévoyant la restitution de toutes les dépouilles restantes
  • La Turquie s’apprête à jouer un rôle humanitaire et technique dans la mise en œuvre du cessez-le-feu, avec une équipe spécialisée prête à intervenir à Gaza pour retrouver les corps israéliens et palestiniens sous les décombres

Jérusalem: Le Hamas a restitué vendredi soir à Israël une nouvelle dépouille d'otage, s'engageant à rendre toutes les autres qu'il détient encore à Gaza conformément à l'accord de cessez-le-feu.

La dépouille a été remise par la Croix-Rouge aux forces israéliennes à l'intérieur de la bande de Gaza et doit être rapatriée en Israël jusqu'à l'Institut national médico-légal, à Tel-Aviv, pour être identifiée, a indiqué dans la nuit le Bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Le Hamas dit "respecter son engagement envers l'accord de cessez-le-feu" parrainé par le président américain Donald Trump, et "continuera à œuvrer pour mener à bien le processus d'échange de prisonniers", selon un communiqué du Hazem Qasem, porte-parole du mouvement islamiste.

Le Hamas avait néanmoins souligné un peu plus tôt que "la question des corps est complexe et nécessite du temps".

La Turquie, proche des dirigeants politiques du Hamas, entend jouer un rôle dans l'application du cessez-le-feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Une équipe de 81 membres de l'Afad, l'agence turque de gestion des catastrophes, "attend actuellement à la frontière côté égyptien. Ils sont prêts à mener des opérations de recherches et de secours dans les ruines", a déclaré vendredi un responsable turc, précisant que cette mission portait sur la recherche de corps de victimes "israéliennes comme palestiniennes".

La Défense civile de Gaza, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du Hamas, a indiqué que, depuis l'entrée en vigueur de la trêve, "plus de 280 corps de martyrs [avaient] retrouvés sous les décombres" du territoire. Les autorités locales estiment qu'environ 10.000 corps sont ensevelis sous les décombres à Gaza.

Selon une source du Hamas, citant des "médiateurs", la délégation turque est "attendue dimanche" dans la bande de Gaza.

- Matériel spécialisé -

Les spécialistes turcs sont équipés de matériel spécialisé, "notamment des chiens de recherche et des dispositifs de détection de signes de vie", a précisé le responsable.

Le Hamas doit indiquer des emplacements précis où rechercher les otages, dont les corps sont difficiles à retrouver, selon le mouvement.

Le Hamas avait assuré plus tôt que certains "corps ont été enterrés dans des tunnels" détruits par l'armée israélienne, "tandis que d'autres restent sous les décombres de bâtiments qu'elle a bombardés".

Israël accuse le Hamas de violer l'accord de cessez-le-feu, qui prévoyait un retour de tous les otages, vivants et morts, au plus tard le 13 octobre.

Le Hamas dénonce de son côté de "nombreuses violations de l'accord", et évoque la mort de 28 civils "tués par les tirs de l'occupant [Israël, NDLR] depuis le cessez-le-feu. L'armée israélienne a fait état vendredi de "plusieurs terroristes" qui s'approchaient de troupes israéliennes ont été "frappés" dans la zone de Khan Younes (sud).

Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a indiqué avoir ordonné à l'armée de matérialiser sur le terrain la "ligne jaune" marquant la limite de son redéploiement aux termes de l'accord de cessez-le-feu.

Le Hamas a libéré dans les temps les vingt derniers otages vivants qu'il gardait captifs depuis le 7-Octobre. Il n'a en revanche restitué depuis lundi que dix dépouilles sur les 28 qu'il retenait encore, en incluant celle rendue vendredi.

Dans l'après-midi, des dizaines de personnes ont pris part à Rishon Lezion, dans le centre-sud d'Israël, au cortège funéraire de l'ex-otage Inbar Hayman, dont le corps a été rapatrié mercredi.

En échange du retour des dépouilles, Israël a remis au total 120 corps de Palestiniens, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Dans le sud de la bande de Gaza, des familles se rassemblent à l'hôpital Nasser de Khan Younes pour examiner des photos sur un écran, tentant d'identifier les corps de leurs proches qu'Israël a restitués. Akram Khalid al-Manasra explique à l'AFP avoir identifié son fils "grâce à son grain de beauté sur le nez et à ses dents".

- Accès restreints -

Les accès à Gaza, tous contrôlés par Israël, restent très restreints.

L'accord du cessez-le-feu prévoit la réouverture du point de Rafah passage crucial de Rafah, entre l'Egypte et le territoire palestinien.

Le responsable de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher, est entré vendredi dans la bande de Gaza où il a visité une boulangerie qui a "désormais accès au carburant et à la farine, ce qui lui permet de produire jusqu'à 300.000 pains pita par jour", a indiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha).

Mais alors que l'ONU a déclaré fin août une famine dans plusieurs zones de Gaza, ce que conteste Israël, remédier à la situation "prendra du temps", a estimé vendredi le Programme alimentaire mondial, appelant à l'ouverture de tous les points de passage vers le territoire palestinien pour "l'inonder de nourriture".

Une étape ultérieure du plan visant à la paix prévoit notamment le désarmement du Hamas et l'amnistie ou l'exil de ses combattants et la poursuite du retrait israélien, des points qui restent sujets à discussion.

L'attaque du 7 octobre a entraîné du côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles.

L'offensive israélienne menée en représailles a fait 67.967 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.


Médine en tête du classement du secteur public saoudien

Médine a excellé dans l'adoption de méthodologies et le développement de mécanismes de gouvernance locale, principalement grâce au "modèle innovant d'excellence gouvernementale à Médine" établi par l'Autorité de développement de la région de Médine et la municipalité de la région. (SPA)
Médine a excellé dans l'adoption de méthodologies et le développement de mécanismes de gouvernance locale, principalement grâce au "modèle innovant d'excellence gouvernementale à Médine" établi par l'Autorité de développement de la région de Médine et la municipalité de la région. (SPA)
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  • Cette distinction reflète l’engagement des autorités saoudiennes à améliorer la qualité de vie et les services pour les résidents et les visiteurs, tout en soutenant la Vision 2030 du Royaume

MEDINE: L’Indice des capacités du secteur public 2025 a mis en lumière les forces de Médine en matière de renforcement des capacités institutionnelles, dans le tout premier rapport évaluant l’aptitude des villes à s’adapter et à se transformer.

Ce rapport, publié par l’Institute for Innovation and Public Purpose du University College London en partenariat avec Bloomberg Philanthropies, s’appuie sur des recherches de terrain menées dans 45 villes, avec la participation de plus de 200 responsables gouvernementaux et 100 experts internationaux.

Médine s’est distinguée par l’adoption de méthodologies innovantes et la mise en place de mécanismes de gouvernance locale, notamment grâce au modèle d’excellence gouvernementale innovant de Médine, initié par l’Autorité de développement de la région de Médine et la municipalité de la région.

Ce modèle favorise les partenariats et renforce la flexibilité afin de mieux intégrer les efforts entre gouvernement, secteur privé et société civile.

Cette distinction reflète l’engagement des autorités saoudiennes à améliorer la qualité de vie et les services pour les résidents et les visiteurs, tout en soutenant la Vision 2030 du Royaume.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: un mort et sept blessés dans des frappes israéliennes

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  • Le ministère libanais de la Santé a indiqué qu'une personne avait été tuée dans une frappe sur la ville de Chmistar (est)
  • Une personne a été blessée à Bnaafoul, dans le district de Saïda (sud-ouest), et six autres à Ansar, dans le district de Nabatieh (sud), selon lui

BEYROUTH: Des frappes israéliennes dans le sud du Liban ont fait un mort et sept blessés jeudi, l'armée israélienne affirmant avoir ciblé le Hezbollah et ses alliés tandis que le président libanais déplore des frappes contre des "installations civiles".

Le ministère libanais de la Santé a indiqué qu'une personne avait été tuée dans une frappe sur la ville de Chmistar (est). Une personne a été blessée à Bnaafoul, dans le district de Saïda (sud-ouest), et six autres à Ansar, dans le district de Nabatieh (sud), selon lui.

Le président Joseph Aoun a indiqué que les frappes israéliennes visaient des "installations civiles", condamnant ce qu'il considère comme une violation du cessez-le-feu négocié l'année dernière.

"L'agression israélienne répétée s'inscrit dans le cadre d'une politique systématique visant à détruire les infrastructures productives, à entraver la reprise économique et à saper la stabilité nationale sous de faux prétextes sécuritaires", a déclaré M. Aoun.

L'armée israélienne a indiqué dans un communiqué qu'elle avait "frappé des infrastructures terroristes du Hezbollah (...) dans la région de Mazraat Sinaï, dans le sud du Liban".

Elle a également indiqué qu'elle avait frappé des installations utilisées par Green Without Borders, une ONG sous sanctions américaines qu'Israël considère comme ayant "opéré sous une couverture civile pour dissimuler la présence du Hezbollah dans la zone frontalière avec Israël".

Israël a bombardé le Liban à plusieurs reprises ces derniers mois malgré la conclusion d'un cessez-le-feu en novembre, après plus d'un an d'affrontements avec le mouvement pro-iranien Hezbollah qui ont dégénéré en deux mois de guerre ouverte.