Explosion meurtrière au Bangladesh: les autorités tentent d'identifier les victimes

Des centaines de pompiers ont été aussitôt dépêchés sur le site pour éteindre le sinistre qui s'est propagé à plusieurs conteneurs pleins de produits chimiques, provoquant une gigantesque explosion une heure plus tard, ont indiqué les services d'incendie. (Photo, AFP)
Des centaines de pompiers ont été aussitôt dépêchés sur le site pour éteindre le sinistre qui s'est propagé à plusieurs conteneurs pleins de produits chimiques, provoquant une gigantesque explosion une heure plus tard, ont indiqué les services d'incendie. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 06 juin 2022

Explosion meurtrière au Bangladesh: les autorités tentent d'identifier les victimes

Des centaines de pompiers ont été aussitôt dépêchés sur le site pour éteindre le sinistre qui s'est propagé à plusieurs conteneurs pleins de produits chimiques, provoquant une gigantesque explosion une heure plus tard, ont indiqué les services d'incendie. (Photo, AFP)
  • Au moins neuf pompiers sont décédés dans l'explosion
  • Le ministre de l'Intérieur, Asaduzzaman Khan, s'est rendu sur place où il a promis l'action de la justice. «Quiconque a commis ce crime sera sanctionné conformément à la loi», a-t-il déclaré à la presse

SITAKUNDA: De nombreux parents des disparus dans l'explosion d'un dépôt de conteneurs au Bangladesh ont été réunis, lundi dans un hôpital, pour prélever des échantillons de leurs ADN en vue d'identifier les corps carbonisés dans la catastrophe qui a fait plus de 40 morts. 

L'incendie s'est déclaré samedi vers 21H30 (15H30 GMT) dans un entrepôt privé abritant quelque 4 000 conteneurs à Sitakunda, à environ 40 kilomètres du grand port de Chittagong, au sud-est du pays. 

Des centaines de pompiers ont été aussitôt dépêchés sur le site pour éteindre le sinistre qui s'est propagé à plusieurs conteneurs pleins de produits chimiques, provoquant une gigantesque explosion une heure plus tard, ont indiqué les services d'incendie. 

Lundi après-midi, les autorités ont révisé à la baisse le bilan de la catastrophe à 41 morts au moins, contre 49 initialement annoncés. 

Au moins 14 personnes, certaines brûlées à 50-60%, sur plus de 300 blessés, avaient été évacuées à bord d'appareils militaires à Dacca, la capitale, ont-elles précisé. Des dizaines de personnes dont deux pompiers sont toujours portées disparues. 

De nombreux parents de disparus ont été réunis lundi à l'hôpital du Chittagong Medical College, où la police et des médecins ont collecté des échantillons de leurs ADN pour tenter d'identifier les victimes carbonisées. 

« J'ai perdu mon enfant »  

Après des heures d'attente, à retenir ses larmes, Munni Akhter, 25 ans, sœur d'un jeune chauffeur de camion disparu sur le site de l'explosion, Mohammad Akhter, a subi une prise de sang. 

« Mon frère commentait (l'incendie) en direct sur Facebook. Puis il y a eu l'explosion et tout est devenu noir. Nous ne l'avons pas retrouvé depuis », a-t-elle expliqué. 

Agé de 60 ans, Abdul Hannan refuse de croire à la mort de son fils ouvrier. « Mon fils a appelé sa femme pour lui parler de l'incendie. Elle a entendu l'explosion dans le téléphone. Depuis, nous n'avons pas réussi à établir le contact », a-t-il raconté, effondré : « J'ai perdu mon enfant, oh mon Dieu ! ». 

Le ministre de l'Intérieur, Asaduzzaman Khan, s'est rendu sur place où il a promis l'action de la justice. « Quiconque a commis ce crime sera sanctionné conformément à la loi », a-t-il déclaré à la presse. 

Au moins neuf pompiers sont décédés dans l'explosion. « Jamais dans l'histoire du service des incendies autant de pompiers n'avaient trouvé la mort », a déclaré Purnachandra Mutsuddi, directeur adjoint de la caserne de pompiers de Chittagong qui conduisait les opérations samedi, »aucun événement n'est plus douloureux que de perdre des frères ». 

Le site de 10,5 hectares « n'était doté d'aucun plan de sécurité anti-incendie », a-t-il ajouté, regrettant que les autorités du dépôt ne les aient « pas informés de la présence des produits chimiques », dont du peroxyde d'hydrogène.  

« S'ils l'avaient fait, le nombre de victimes aurait été bien moindre », a-t-il assuré. 

Réaction chimique fatale 

Car « il y a des règles pour conserver le peroxyde d'hydrogène », a-t-il précisé, « si nous l'avions su, nous n'aurions jamais utilisé d'eau. Nous ne serions jamais entrés avec notre véhicule dans le dépôt ».  

Ignorant la présence de peroxyde d'hydrogène sur le site, ses équipes se sont empressés de combattre les flammes avec de l'eau qui a sans doute provoqué une réaction chimique fatale, a-t-il expliqué, « un conteneur a volé à plus de 150 mètres ». 

« L'explosion a envoyé des boules de feu dans le ciel. Des boules de feu qui tombaient comme de la pluie. Nous avons eu tellement peur que nous avons immédiatement fui », a raconté Mohammad Ali, 60 ans, qui tient une épicerie voisine. 

Les recherches d'autres victimes étaient entravées lundi par le feu qui n'était pas encore totalement éteint. Des colonnes de fumée s'élevaient au-dessus de dizaines de conteneurs. « Environ 30 à 40 conteneurs brûlent encore », a déclaré un inspecteur du service d'incendie, Harunur Rashid. 

Des millions de dollars en fumée 

Environ 90% des quelque 100 milliards de dollars d'échanges commerciaux annuels du Bangladesh transitent par Chittagong. 

Mominur Rahman, l'administrateur en chef du district, a précisé que le dépôt contenait aussi des vêtements valant des millions de dollars qui devaient être exportés vers des pays occidentaux. 

Selon Rakibul Alam Chowdhury, de l'Association des fabricants et exportateurs de vêtements du Bangladesh (BGMEA), environ 110 millions de dollars de vêtements ont été détruits dans l'incendie, « une perte énorme pour l'industrie ». 

En février 2019, au moins 70 personnes avaient été tuées et 55 autres blessées dans un gigantesque incendie qui avait ravagé des immeubles d'habitation de Dacca où étaient entreposés illégalement des produits chimiques. 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.


L'Australie en deuil après un attentat antisémite qui a fait 15 morts sur une plage de Sydney

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  • Sur cette plage mythique de Bondi prisée par des Australiens et des touristes du monde entier, des effets personnels sont encore sur le sable taché de sang
  • "Ce que nous avons vu hier était un acte purement maléfique, antisémite et terroriste sur nos rives", a proclamé le Premier ministre Anthony Albanese en déposant des fleurs sur ce lieu baigné par le Pacifique

SYDNEY: L'Australie est en deuil lundi au lendemain d'un attentat antisémite perpétré par un père et son fils qui ont ouvert le feu sur un millier de personnes rassemblées sur une plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, faisant 15 morts, dont une enfant, et 42 blessés.

Sur cette plage mythique de Bondi prisée par des Australiens et des touristes du monde entier, des effets personnels sont encore sur le sable taché de sang, une vingtaine d'heures après une tuerie de dix minutes qui a provoqué une onde de choc dans cet immense pays d'Océanie et à l'international.

"Ce que nous avons vu hier était un acte purement maléfique, antisémite et terroriste sur nos rives", a proclamé le Premier ministre Anthony Albanese en déposant des fleurs sur ce lieu baigné par le Pacifique.

L'Australie, qui n'avait pas été frappée par une telle tuerie depuis 1996, a mis tous ses drapeaux en berne, a ordonné M. Albanese, qui a proposé aussi une législation encore plus stricte sur les armes à feu.

Dès dimanche, il avait dénoncé "une attaque ciblée contre les juifs australiens, au premier jour de Hanouka", la fête juive des "lumières" qui se tient durant neuf jours en décembre. Et il avait jugé que l'attentat visait "tous les Australiens".

Le chef de la police locale, Mal Lanyon, a précisé que ses enquêteurs avaient "découvert un engin explosif artisanal dans une voiture liée au criminel décédé", l'un des deux tireurs, le père, abattu par la police.

Et son fils, grièvement blessé, a fait l'objet d'une enquête du renseignement australien en 2019 pour des liens avec le groupe jihadiste Etat islamique (EI), a révélé la chaîne publique australienne ABC.

"Dix minutes" 

L'attentat a meurtri dimanche vers 18H45 (07H45 GMT) l'immense plage de Bondi, la plus connue d'Australie et à l'étranger, envahie par des milliers de promeneurs, nageurs et surfeurs en ce début d'été austral.

"Nous avons entendu les coups de feu (...) Dix minutes de détonations incessantes", a déclaré à l'AFP Camilo Diaz, étudiant chilien de 25 ans.

Timothy Brant-Coles, touriste britannique, a confié à l'AFP avoir vu "deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques".

"C'est allé très vite", a confié aussi à l'AFP un Français de 23 ans, Alban Baton, qui s'est réfugié dans la chambre froide d'une épicerie.

Les assaillants étaient Sajid Akram, 50 ans, entré grâce à un visa en Australie en 1998 et qui avait un permis pour le port de six armes, et son fils Naveed Akram, 24 ans, né dans le pays, selon la police de la Nouvelle-Galles-du-Sud, Etat dont Sydney est la capitale.

Le père a été abattu par des policiers, le fils est hospitalisé dans un état critique, selon la police et la presse.

Sur la colline verdoyante surplombant la plage, un journaliste de l'AFP a vu lundi encore une poussette, des sacs et des serviettes laissés par les gens qui ont couru se mettre à l'abri. Depuis la nuit de dimanche à lundi, ce quartier d'habitude très animé a été bouclé.

"Héros" 

Le Premier ministre Albanese, tout comme le président américain Donald Trump, ont salué des "héros" qui sont intervenus dimanche.

Une vidéo virale sur les réseaux sociaux montre un homme sur un parking se précipiter par derrière sur un assaillant, l'agripper et lui arracher son arme, avant de le mettre en joue et de le faire fuir.

Nombre de dirigeants mondiaux ont condamné avec force un attentat qui a tué 15 personnes âgées de dix ans pour une fillette, à 87 ans, un Français de 27 ans, Dan Elkayam, un rabbin de 41 ans né à Londres, Eli Schlanger, et Alex Kleytman, un survivant de la Shoah né en UKraine.

On compte au moins 42 blessés.

Donald Trump a fustigé un attentat "purement antisémite".

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a assuré que "l"Europe se tenait aux côtés de l'Australie et des communautés juives partout dans le monde".

En Israël, le président Isaac Herzog a parlé d'une "attaque très cruelle contre des juifs" perpétrée par "d'ignobles terroristes".

Son Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui dénonce la résurgence de l'antisémitisme dans le monde depuis le massacre du 7 octobre 2023 et la guerre dans la bande de Gaza, a fustigé un "cancer qui se propage lorsque les dirigeants restent silencieux et n'agissent pas".

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron ont fait part de leur solidarité.

Le Conseil national des imams australien a appelé "tous les Australiens, y compris la communauté musulmane australienne, à se serrer les coudes dans l'unité, la compassion et la solidarité".

Une série d'attaques antisémites a semé la peur chez les juifs d'Australie depuis plus de deux ans et Canberra a accusé Téhéran d'être à l'origine de deux de ces actes et a expulsé il y a quatre mois l'ambassadeur iranien.

 

 


Tirs sur la plage de Bondi à Sydney, deux suspects arrêtés

La police australienne a annoncé l'arrestation de deux personnes après des tirs dimanche sur la célèbre plage de Bondi à Sydney, les services de secours faisant état de huit hospitalisations et le Premier ministre dénonçant un événement "choquant et bouleversant". (AFP)
La police australienne a annoncé l'arrestation de deux personnes après des tirs dimanche sur la célèbre plage de Bondi à Sydney, les services de secours faisant état de huit hospitalisations et le Premier ministre dénonçant un événement "choquant et bouleversant". (AFP)
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  • "Il y a eu une fusillade, deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques", a déclaré ce touriste, Timothy Brant-Coles, ajoutant avoir vu aussi plusieurs personnes blessées par balle
  • "Nous pouvons seulement vous dire que nous avons soigné plusieurs personnes sur place et qu'à ce stade, huit personnes ont été transportées vers différents hôpitaux de Sydney", a déclaré à l'AFP un porte-parole du service d'ambulance

SYDNEY: La police australienne a annoncé l'arrestation de deux personnes après des tirs dimanche sur la célèbre plage de Bondi à Sydney, les services de secours faisant état de huit hospitalisations et le Premier ministre dénonçant un événement "choquant et bouleversant".

Un témoin, un touriste britannique, a raconté à l'AFP avoir vu "deux tireurs vêtus de noir" sur cette plage, la plus célèbre d'Australie, prise d'assaut durant le week-end par des foules de touristes, nageurs et surfeurs.

"Il y a eu une fusillade, deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques", a déclaré ce touriste, Timothy Brant-Coles, ajoutant avoir vu aussi plusieurs personnes blessées par balle.

"Nous pouvons seulement vous dire que nous avons soigné plusieurs personnes sur place et qu'à ce stade, huit personnes ont été transportées vers différents hôpitaux de Sydney", a déclaré à l'AFP un porte-parole du service d'ambulance de l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud.

La police de l'Etat a annoncé sur les réseaux sociaux que deux suspects avaient été interpellés, sans plus de détails.

Selon le journal Sydney Morning Herald, un tireur présumé a été atteint par balles par la police et un autre a été arrêté.

"Les scènes à Bondi sont choquantes et bouleversantes", a écrit le Premier ministre australien Anthony Albanese dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux. "Mes pensées vont à toutes les personnes affectées", a-t-il ajouté.

La police avait initialement annoncé un "incident en cours" sur la plage et ordonné au public d'éviter le secteur et de "se mettre à l'abri".