Police: Mélenchon assume ses propos critiqués, à cinq jours du 1er tour

Jean-Luc Mélenchon a défendu mardi ses tweets polémiques contre une «police qui tue» (Photo, AFP).
Jean-Luc Mélenchon a défendu mardi ses tweets polémiques contre une «police qui tue» (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 07 juin 2022

Police: Mélenchon assume ses propos critiqués, à cinq jours du 1er tour

  • En appelant aux «policiers républicains», il s'en est pris de nouveau au «comportement factieux» des membres d'«organisations politico-syndicales» policières
  • Dans deux tweets samedi et dimanche, M. Mélenchon a dénoncé «une police (qui) tue»

PARIS : A cinq jours du premier tour des législatives, Jean-Luc Mélenchon continue d'être la cible de nombreuses critiques, y compris au sommet de l'Etat, pour avoir dit que "la police tue" après la mort d'une jeune femme samedi à Paris. Mais le leader insoumis persiste et signe.

Revenant sur ses deux tweets polémiques de samedi et dimanche, le leader de LFI a dit sur France Inter les assumer, expliquant avoir "monté le ton" pour dénoncer "l'évolution de l'usage de la force de la police telle qu'elle est aujourd'hui définie par le pouvoir politique qui commande".

"Je veux qu'on en parle", a-t-il insisté, après la mort d'une passagère de voiture touchée par balle à la tête dans le XVIIIe arrondissement de Paris suite au refus supposé d'obtempérer du conducteur, lui-même grièvement blessé.

La garde à vue entamée dimanche dans les locaux de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) des deux hommes et de la femme qui auraient tiré sur le véhicule a été prolongée lundi.

Les policiers sont entendus pour "violences ayant entraîné une interruption totale de travail de plus de 8 jours avec arme par personne dépositaire de l'autorité publique" et "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l'autorité publique".

"Si vous votez pour moi, je changerai la doctrine d'usage de la force de police dans notre pays", pour un usage "proportionné", a promis M. Mélenchon, qui ne se présente pas aux législatives des 12 et 19 juin mais mise sur une nomination à Matignon si l'alliance de gauche Nupes emportait la majorité à l'Assemblée.

Se défendant d'être "antiflic", il a de nouveau pointé du doigt les "comportements factieux" selon lui de certaines "organisations politico-syndicales" policières.

Dans ses tweets du week-end, M. Mélenchon avait dénoncé "une police (qui) tue", coupable d'appliquer "la peine de mort pour un refus d'obtempérer" et exerçant "un abus de pouvoir inacceptable". "Le préfet approuve ? Le ministre félicite ? La honte c'est quand ?", avait-il ajouté, s'en prenant aussi au syndicat Alliance qui a pris la défense des fonctionnaires.

Des mots qui ont déclenché une salve immédiate de critiques, au moment où la Nupes est identifiée par la majorité présidentielle comme l'adversaire principale pour ce scrutin.

 

Police: Borne fustige les propos "outranciers" de Mélenchon, qui dénonce une Première ministre "sans coeur"

Elisabeth Borne a jugé mardi "très choquants" les propos "outranciers" de Jean-Luc Mélenchon sur la police qui "tue", après la mort d'une jeune femme samedi à Paris, le tribun insoumis répliquant en dénonçant une "Première ministre sans coeur".

"Je trouve très choquant la façon qu'a Jean-Luc Mélenchon de s'en prendre systématiquement à la police avec des propos totalement outranciers", a déclaré la Première ministre sur France Bleu. "Les policiers exercent une mission difficile au service des Français".

"Après ce qui s'est passé ce week-end, avec un décès, c'est évidemment tragique", a jugé Elisabeth Borne.

"La justice est saisie et c'est la justice qui dira ce qu'il s'est passé. Une enquête judiciaire est en cours, il y a également une enquête de l'IGPN, on ne peut avoir, comme Mélenchon, une présomption de culpabilité vis-à-vis de la police", a-t-elle assuré

"4 morts en 4 mois. La mort d'une jeune femme de 21 ans abattue d'une balle dans la tête : pas grave pour Borne", s'est indigné Jean-Luc Mélenchon mardi après-midi sur twitter.

"Pour elle, moi seul suis un problème. Borne, Première ministre technocrate sans coeur, sans compassion humaine, sans principe républicain sur la force publique", a-t-il encore déploré.

«Excuses»

Jean-Luc Mélenchon est "toujours du côté des voyous", "jamais des forces de l'ordre", a fustigé sur franceinfo l'ex-candidate RN à la présidentielle Marine Le Pen, en défendant une "présomption de légitime défense" pour la police.

A droite, le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau a dénoncé "des propos intolérables", et réclamé ses "excuses aux policiers".

"Que M. Mélenchon fasse son fonds de commerce de la critique permanente des policiers est un scandale", s'est exclamé le président LR des Hauts de France et ex-ministre Xavier Bertrand sur RTL: "jamais de la vie" il ne doit être Premier ministre.

Et pour le maire de Nice Christian Estrosi, ex-LR et aujourd'hui soutien d'Emmanuel Macron, "il faut mettre hors d'état de nuire les personnages qui s’expriment de cette manière à propos de la police", a-t-il dit sur BFMTV et RMC.

Le syndicat Alliance, qui comptait déposer plainte contre M. Mélenchon mardi, dénonce, lui, l'usage "réitéré et assumé" par M. Mélenchon du terme "factieux", a souligné Loïc Travers, secrétaire administratif général du syndicat, sur BFMTV. Tandis que le syndicat Synergie l'accuse de "tapiner un peu plus auprès du caïdat".

«Electoralisme»

Jean-Luc Mélenchon balaie les critiques, faisant valoir qu'elles émanent "de responsables politiques tous de droite ou d'extrême droite".

Mais si dans les rangs de la Nupes, c'est silence radio, les socialistes opposés à l'alliance avec La France insoumise et partisans de candidatures dissidentes pour ces législatives ne se privent pas de joindre leurs voix aux critiques.

"Des policiers tombent chaque année pour assurer la protection des Français. Ils méritent notre respect. Les insulter et les salir par électoralisme et par pur cynisme est irresponsable et indigne", a écrit sur Twitter l'ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve.

Ce sujet des "violences policières" risque d'agiter ces derniers jours d'une campagne jusque-là atone: un policier a tiré dans la nuit de lundi à mardi à Argenteuil (Val-d'Oise) sur un automobiliste âgé de 21 ans et soupçonné d'avoir refusé un contrôle, le blessant au dos, a-t-on appris mardi de sources policières.

Fin avril, un policier avait été mis en examen pour "homicide volontaire", soupçonné d'avoir tué le conducteur et un passager d'une voiture qui aurait forcé un contrôle sur le Pont-Neuf à Paris.


Le budget de la Sécurité sociale et son débat sur les retraites suspendus au vote sur les "recettes"

Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (en bas) s'exprime lors d'un débat parlementaire sur le budget 2026 à l'Assemblée nationale, à Paris, le 31 octobre 2025. (AFP)
Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (en bas) s'exprime lors d'un débat parlementaire sur le budget 2026 à l'Assemblée nationale, à Paris, le 31 octobre 2025. (AFP)
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  • Les députés doivent voter sur la partie « recettes » du budget de la Sécurité sociale, dont le rejet bloquerait l’examen de la suspension de la réforme des retraites prévue dans la partie « dépenses »
  • Malgré les divisions, le gouvernement appelle à la responsabilité pour éviter un blocage, tandis que les oppositions cherchent à peser sur le déficit et la répartition des recettes

PARIS: Le budget de la Sécurité sociale va-t-il poursuivre son chemin à l'Assemblée? Les députés doivent se prononcer, potentiellement samedi, sur sa partie "recettes" largement remaniée, et dont le rejet interromprait les débats avant même l'article-phare suspendant la réforme des retraites.

Signe de l'importance du moment, le ministère des Relations avec le Parlement a appelé les députés à adopter cette partie du texte pour que le débat "se poursuive" sur les dépenses, avant un vote sur l'ensemble du texte prévu mercredi, plutôt que d'envoyer dès ce week-end tout le projet de loi initial au Sénat. Laconique, et s'exprimant depuis le Mexique, Emmanuel Macron a tout de même répété ses vœux de "stabilité" pour le pays, en misant sur "la responsabilité de chacun" dans l'examen de ce budget.

La partie "dépenses" contient des "sujets de santé, de prévention, d'hôpital" et "la suspension de la réforme des retraites", rappelle le ministère.

Un message nécessairement adressé aux oppositions, mais qui peut aussi se lire comme un appel à la mobilisation de son propre camp, échaudé par certaines concessions à la gauche.

"On est loyal à un gouvernement qui fait n'importe quoi", s'est emporté anonymement cette semaine un député Renaissance.

L'opportunité d'aborder tous les sujets pèse à gauche: "on ne votera pas contre la partie recettes, ne serait-ce que parce qu'on veut qu'il y ait le débat sur la réforme des retraites", a expliqué à l'AFP Stéphane Peu, patron du groupe communiste, qui devrait s'abstenir.

Renaud Labaye, secrétaire général du groupe RN, pense que tous les groupes ont "intérêt à ce qu'on aborde les dépenses" car "ce n'est pas bon de laisser entendre aux Français que quand on parle de budget on ne parle que de fiscalité". Mais la décision sera actée par la patronne Marine Le Pen.

Le gouvernement espérera nécessairement une abstention des socialistes plutôt qu'un vote contre, alors que le PS, qui a obtenu sous la menace d'une censure l'annonce d'une suspension de la réforme des retraites, a un intérêt objectif à ce que les débats aillent jusqu'à cet article crucial.

- Quel déficit? -

Les oppositions, mais aussi une partie du camp gouvernemental, peuvent aussi se targuer d'avoir largement réécrit la partie recettes: exit la surtaxe sur les mutuelles, la cotisation patronale sur les tickets-restaurants ou la fin d'une exonération sur les salaires des apprentis.

Et la gauche a aussi fait adopter des amendements PS, LFI et communiste pour une hausse de CSG sur les revenus du patrimoine, et dégager 2,8 milliards de recettes en 2026. Le tout avec un avis favorable, quoique très froid, du gouvernement, qui n'a pas approuvé le dispositif mais veut qu'il reste sur la table pour la suite de la navette parlementaire.

"C'est la seule chose, pour l'instant, qu'ils ont cédée. Si les choses ne changent pas (...) ce sera un vote contre", estimait vendredi après-midi Hendrik Davi, du groupe écologiste, qui décidera samedi de sa position.

"J'aurais bien aimé qu'il y ait un petit peu plus de recettes", pointait aussi Jérôme Guedj (PS) vendredi, déçu du manque de soutien à certaines réductions d'exonérations patronales. "Il faut qu'on voit à la fin ce qu'il y a."

Plus d'impôts, moins de dépenses... Tous les groupes s'inquiètent à leur manière de la façon dont sera réduit le déficit de la Sécu. La copie du gouvernement prévoyait 17,5 milliards d'euros de déficit en 2026 (contre 23 milliards en 2025).

Mais le feu nourri des parlementaires contre plusieurs mesures-phares, comme le gel des retraites et des minima sociaux auquel le gouvernement entend renoncer, éloigne l'objectif.

"Il faudra nous assurer que, de manière absolue, le déficit de la sécurité sociale ne soit pas supérieur à 20 milliards d'euros", a insisté mercredi la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin.

Une alerte perçue comme une marge de manœuvre par certains à gauche, qui considèrent que le gouvernement de Sébastien Lecornu est effectivement prêt à renoncer à certaines mesures d'économies.


La présidente du Louvre déterminée à mener à bien la modernisation du musée

 La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
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  • "J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui"
  • Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente

PARIS: La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes.

"J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui".

Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente, qui en avait déjà fait état lors de son audition devant la commission de la Culture du Sénat fin octobre.

"Je veux remercier la confiance qui m'est accordée" pour "porter la transformation du Louvre, qui a plus que jamais besoin de transformation, de modernisation, pour devenir pleinement un musée du XXIe siècle. Ce qu'il n'est pas aujourd'hui", a ajouté la présidente, dont la démission avait été refusée après le vol.

Laurence des Cars, en poste depuis septembre 2021, a convoqué un conseil d'administration d'urgence vendredi pour revoir la gouvernance du musée le plus visité du monde.

Le 19 octobre, des malfaiteurs avaient réussi à s'introduire au Louvre et à dérober des joyaux d'une valeur de 88 millions d'euros, qui restent introuvables. Quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

La Cour des comptes a étrillé jeudi le grand musée parisien dans un rapport en estimant qu'il avait "privilégié des opérations visibles et attractives" au détriment de la sécurité.

Entre 2018 et 2024, le Louvre a consacré 26,7 millions d'euros à des travaux d'entretien et de mise aux normes et 105,4 millions d'euros "pour l'acquisition d'œuvres", selon le rapport.

Mais, pour Laurence des Cars, "le Louvre est un tout" dans "lequel il ne faut pas opposer les travaux aux acquisitions des oeuvres, l'accueil de tous les publics". "Nous avons assuré l'ensemble de nos missions".

 


Un jeune homme tué par arme blanche dans une rixe à Clermont-Ferrand

Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
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  • A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat
  • La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière

CLERMONT-FERRAND: Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP.

Une rixe est survenue entre deux groupes de personnes dans le centre de la ville en fin de soirée pour un motif encore inconnu, a expliqué Eric Serfass.

A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat.

La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière.

Il n'y a pas eu d'autres blessés et aucune interpellation n'a encore eu lieu, selon le procureur.

Une enquête pour homicide volontaire est ouverte.