L’occupation israélienne, cause principale des tensions avec les palestiniens, accuse l’ONU

L'occupation par Israël et la discrimination contre les Palestiniens sont les principales causes des cycles sans fin de violence, ont déclaré des enquêteurs de l'ONU. (Photo, AP)
L'occupation par Israël et la discrimination contre les Palestiniens sont les principales causes des cycles sans fin de violence, ont déclaré des enquêteurs de l'ONU. (Photo, AP)
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Publié le Mercredi 08 juin 2022

L’occupation israélienne, cause principale des tensions avec les palestiniens, accuse l’ONU

L'occupation par Israël et la discrimination contre les Palestiniens sont les principales causes des cycles sans fin de violence, ont déclaré des enquêteurs de l'ONU. (Photo, AP)
  • Israel, qui a refusé de coopérer avec la commission, a estimé «que le rapport est partial et biaisé, disqualifié par sa haine pour l'Etat d'Israël et basé sur une longue série de rapports partiaux et biaisés»
  • Le document de 18 pages a été soumis avant publication aux autorités palestiniennes comme israéliennes

GENÈVE: L'occupation de territoires palestiniens par Israël et la discrimination envers la population palestinienne sont "les causes principales" des tensions récurrentes et de l'instabilité, estime une commission d'enquête mandatée par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU dans un rapport publié mardi.

Israel, qui a refusé de coopérer avec la commission, a estimé que le rapport était "partial et biaisé, disqualifié par sa haine pour l'Etat d'Israël et basé sur une longue série de rapports partiaux et biaisés", selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

"Les conclusions et recommandations liées aux causes profondes (de ce conflit, NDLR) pointent dans leur immense majorité vers Israël, ce que nous analysons comme un indicateur de la nature asymétrique du conflit et la réalité d'un Etat qui en occupe un autre", écrit la présidente de cette commission, la Sud-Africaine et ancienne Haute-Commissaire aux droits de l'Homme, Navanethem Pillay.

"Mettre fin à l'occupation de territoires par Israël, en pleine conformité avec les résolutions du Conseil de sécurité, reste crucial pour mettre fin au cycle persistant de violences", peut-on lire dans ce premier rapport rédigé par cette commission.

"Ce qui est devenu une situation d'occupation perpétuelle a été cité par des parties prenantes palestiniennes comme israéliennes comme l'une des racines des tensions récurrentes, de l'instabilité et du prolongement d'un conflit aussi bien dans les territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem-est que en Israël", poursuit le rapport.

Il précise que le document de 18 pages a été soumis avant publication aux autorités palestiniennes comme israéliennes.

La commission internationale a été mandatée l'année dernière par le Conseil des droits de l'Homme pour enquêter sur les violations présumées des droits humains commises dans les Territoires palestiniens et en Israël, depuis le 13 avril 2021.

L'Etat hébreu, qui accuse Mme Pillay d'être "une militante anti-Israël", estime que l'enquête "a ignoré les véritables raisons qui ont amené Israël à défendre ses citoyens contre des organisations terroristes létales qui commettent un double crime de guerre: tirer sur des civils israéliens à partir de zones civiles dans Gaza".

«Recommandations largement ignorées»

Les Etats-Unis, qui ont pourtant rejoint sous la présidence de Joe Biden le Conseil des droits de l'Homme dont Donald Trump avait claqué la porte, ont aussi réitéré leur "ferme opposition" à cette commission, jugée "partiale et biaisée". Son existence perpétue "une tendance ancienne à réserver un traitement à part injuste à Israël", a déploré le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price dans un communiqué.

La commission a été mise en place suite à la guerre de 11 jours que se sont livrés Israël et le Hamas en mai 2021, durant laquelle 260 Palestiniens ont été tués par des frappes israéliennes sur Gaza, parmi lesquels des combattants, selon les autorités locales.

En Israël, les tirs de roquettes depuis Gaza ont fait treize morts, dont un soldat, d'après la police et l'armée.

Pour l'heure, la commission a passé en revue les nombreuses recommandations et résolutions déjà existantes, mais elle a souligné qu'elle devrait mener sa propre enquête.

Toutefois, Mme Pillay estime que ces recommandations passées "ont été largement ignorées, y compris les appels à ce que Israël rende des comptes pour les violations du droit humanitaire et des droits de l'homme, tout comme les tirs de roquettes à l'aveugle contre Israël par des groupes armés palestiniens", écrit encore Mme Pillay.

"C'est ce manque de mise en oeuvre doublé d'un sens d'impunité ainsi que les preuves très claires qu'Israël n'a aucune intention de mettre fin à l'occupation et la discrimination permanente contre les Palestiniens qui sont au coeur de ces violations répétées aussi bien dans les Territoires palestiniens occupés, y compris à Jérusalem-est et Israël", accuse la présidente.

Pour dénoncer la publication du rapport, une vingtaine d'étudiants et de réservistes de l'armée israélienne ont manifesté mardi devant le siège des Nations Unies à Genève.


« Nous nous apprêtons à reconnaître l'État palestinien », annonce le président français à Asharq

Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à l'Élysée à Paris le 13 juin 2025. (Reuters)
Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à l'Élysée à Paris le 13 juin 2025. (Reuters)
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  • Le président français a indiqué que la France et l'Arabie saoudite avaient convenu de reporter la conférence, qui devait se tenir la semaine prochaine à New York
  • Le document, dont Asharq a obtenu une copie, stipule que la mise en œuvre de la solution à deux États doit être indépendante du contexte politique local et régional actuel

Dans un entretien accordé à Asharq en marge d'une rencontre avec des journalistes et des représentants d'organisations de la société civile palestinienne et israélienne, le président français Emmanuel Macron s’est engagé à ce que son pays reconnaisse l'« État de Palestine » lors de la conférence que la France et l'Arabie saoudite accueilleront prochainement à New York.

En réponse à une question sur les conditions à la reconnaissance d'un État palestinien, M. Macron a déclaré : « Il n'y a aucune condition. La reconnaissance se fera selon un processus incluant la fin de la guerre, la reprise de l'aide humanitaire à la bande de Gaza, la libération des otages israéliens et le désarmement du Hamas.»

« Il s'agit d'un ensemble de mesures, » a-t-il souligné.

Le président français a indiqué que la France et l'Arabie saoudite avaient convenu de reporter la conférence, qui devait se tenir la semaine prochaine à New York, soulignant que la situation actuelle empêche le président palestinien Mahmoud Abbas de se rendre à New York en raison de la suspension des vols dans la région.

Le président français Emmanuel Macron s’exprime devant la presse à Paris, le 13 juin 2025- Asharq.

M. Macron a expliqué s'être entretenu à plusieurs reprises vendredi avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président palestinien Mahmoud Abbas, et qu'il avait été convenu de « reporter la réunion à une date proche ».

Il a indiqué que le président indonésien lui avait promis de reconnaître Israël si la France reconnaissait l'État palestinien, soulignant « la nécessité de poursuivre cette dynamique ».

Conférence internationale sur le règlement pacifique de la question palestinienne

Le document de la Conférence internationale sur le règlement pacifique de la question palestinienne, prévue à New York du 17 au 20 juin sous la coprésidence de l'Arabie saoudite et de la France, stipule que la conférence se tiendrait sur la base de la « solution à deux États », que sa mise en œuvre s’accompagnerait d’un calendrier précis, que des engagements concrets seraient pris par l’ensemble des parties, et que des mécanismes internationaux seraient instaurés pour en garantir la continuité.

Le document, dont Asharq a obtenu une copie, stipule que la mise en œuvre de la solution à deux États doit être indépendante du contexte politique local et régional actuel, et garantir la pleine reconnaissance de l’État de Palestine comme composante essentielle de la solution politique, tout en assurant le respect des droits des peuples ainsi que de leur aspiration à la paix et à la sécurité.

Le document souligne que les attaques du 7 octobre 2023 et la guerre contre Gaza ont entraîné une escalade de la violence sans précédent, des pertes humaines massives, la pire crise humanitaire jamais enregistrée, des destructions généralisées et d'immenses souffrances pour les civils des deux camps, notamment les détenus, leurs familles et les habitants de Gaza.

Le document indique que les activités de colonisation menacent la solution à deux États, seule voie permettant de parvenir à une paix juste, durable et globale dans la région. Elles ont un impact négatif sur la paix, la sécurité et la prospérité régionales et internationales.

Le document explique également que la conférence vise à changer de cap en s'appuyant sur des initiatives nationales, régionales et internationales et en adoptant des mesures concrètes pour renforcer le respect du droit international et promouvoir une paix juste, durable et globale qui garantisse la sécurité de tous dans la région et favorise l'intégration régionale.

La conférence réaffirme l’engagement indéfectible de la communauté internationale en faveur d’un règlement pacifique de la question palestinienne et de la solution à deux États, ainsi que l’urgence d’agir pour atteindre ces deux objectifs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq.com


Le ministre saoudien et l'envoyé américain ont discuté des événements récents lors d'un appel téléphonique

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, lors d'une réunion avec l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack, à Riyad, le 28 mai 2025. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, lors d'une réunion avec l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack, à Riyad, le 28 mai 2025. (SPA)
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  • les deux diplomates ont discuté des mesures à prendre pour soutenir le peuple syrien sur les plans humanitaire et économique.

RIYAD : L'agence de presse saoudienne rapporte que le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a reçu samedi un appel téléphonique de l'envoyé spécial américain pour la Syrie, Thomas Barrack.

Au cours de cet appel, les deux diplomates ont discuté des mesures à prendre pour soutenir le peuple syrien sur les plans humanitaire et économique.

Leurs discussions ont également porté sur l'actualité régionale et internationale.  

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Égypte : une marche internationale vers Gaza avortée, des militants restent retenus par les forces de l'ordre

Des Tunisiens se rassemblent à un point de rendez-vous à Tunis le 9 juin 2025, avant le départ d'un convoi terrestre baptisé « Steadfastness » (Fermeté) pour briser le siège de Gaza. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
Des Tunisiens se rassemblent à un point de rendez-vous à Tunis le 9 juin 2025, avant le départ d'un convoi terrestre baptisé « Steadfastness » (Fermeté) pour briser le siège de Gaza. (Photo de FETHI BELAID / AFP)
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  • Selon les organisateurs, les autorités égyptiennes ont contrecarré une action du collectif Global March vers Gaza
  • « Nous avons été bloqués pendant six à sept heures, avant que les forces de l’ordre ne dispersent violemment le groupe », a déclaré un organisateur. 

LE CAIRE, EGYPTE : Selon les organisateurs, les autorités égyptiennes ont contrecarré une action du collectif Global March vers Gaza en bloquant plusieurs dizaines d'activistes pro-palestiniens à la sortie du Caire pendant plusieurs heures, avant de relâcher certains d'entre eux.

Selon la même source, certains sont toujours retenus par les forces de l'ordre.

Vendredi, plusieurs groupes avaient quitté le Caire en voiture pour se diriger vers la ville d'Ismailia, première étape vers la bande de Gaza, leur destination finale.

Ils ont été interceptés, bloqués, leurs passeports confisqués, parfois molestés, avant d'être embarqués de force dans des bus, selon des vidéos publiées sur les réseaux sociaux ou adressées à l'AFP.

« Nous avons été bloqués pendant six à sept heures, avant que les forces de l’ordre ne dispersent violemment le groupe », a déclaré un organisateur. 

« Beaucoup de rumeurs circulaient sur les réseaux sociaux, affirmant que nous voulions créer le désordre dans la capitale », a déclaré Seif Abu Kishk, l'un des organisateurs de la Global March to Gaza.

Des dizaines de participants ont été refoulés ou expulsés ces derniers jours.

Les autorités égyptiennes n’ont fait aucun commentaire sur ces interpellations ni sur ces expulsions.

La Global March comptait traverser le Sinaï, une région désertique sous haute surveillance militaire, pour rallier la ville d'al-Arich, à environ 350 km à l'ouest du Caire, puis marcher sur les 50 derniers kilomètres jusqu’à la partie égyptienne de Rafah.

M. Abu Kishk a précisé que la marche comptait parmi ses participants plusieurs personnalités publiques, dont des parlementaires étrangers, ainsi que le petit-fils de Nelson Mandela.

Malgré les signaux négatifs des autorités, les responsables du collectif soulignent que « leur objectif reste Gaza » et qu’ils entendent continuer « à agir de manière pacifique ».

En Libye voisine, le convoi « Soumoud », réunissant selon les organisateurs un millier de participants tunisiens, algériens, marocains et mauritaniens, est bloqué depuis vendredi matin à l'entrée de la ville libyenne de Syrte, sous le contrôle des forces du maréchal Khalifa Haftar, au pouvoir dans l’Est libyen.