La faiblesse du yen, une arme à double tranchant pour le Japon

La monnaie nippone n'en finit plus de sombrer (Photo, AFP).
La monnaie nippone n'en finit plus de sombrer (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 10 juin 2022

La faiblesse du yen, une arme à double tranchant pour le Japon

  • Un dollar s'échangeait contre 133,9 yens vendredi vers 09H30 GMT, après avoir grimpé bien au-delà de 134 yens ces derniers jours
  • S'il dépassait les 135,15 yens cela marquerait un nouveau record depuis octobre 1998

TOKYO: La monnaie nippone n'en finit plus de sombrer, ayant atteint cette semaine de nouveaux plus bas en vingt ans face au dollar. Une tendance de change normalement favorable pour l'économie japonaise très axée vers l'international, mais dont les effets pervers deviennent préoccupants.

Un dollar s'échangeait contre 133,9 yens vendredi vers 09H30 GMT, après avoir grimpé bien au-delà de 134 yens ces derniers jours. S'il dépassait les 135,15 yens cela marquerait un nouveau record depuis octobre 1998.

La chute du yen est notamment causée par le décalage entre la politique monétaire toujours très accommodante de la Banque du Japon (BoJ) et celle de la Fed américaine qui se durcit, rendant les titres d'emprunt en dollar plus attrayants pour les investisseurs.

Cette tendance s'est accrue à partir de mars avec la guerre en Ukraine, qui a accentué la flambée des prix du pétrole et d'autres matières premières.

Les autorités japonaises répètent que des variations brutales du yen sont "indésirables" car cela complique les prévisions de marché des entreprises nippones et, dans le pire des cas, cela pourrait provoquer une perte de confiance dans les actifs libellés en yen.

Dans un communiqué commun rarissime, le ministère nippon des Finances, la Banque du Japon (BoJ) et le gendarme financier japonais (FSA) ont déclaré vendredi qu'ils prendraient des "mesures appropriées si nécessaire" contre la chute du yen, sans préciser lesquelles.

Grandes firmes vs grand public 

Cependant une intervention unilatérale de Tokyo sur le marché des changes paraît peu crédible, tout comme un revirement de la BoJ qui reste convaincue que les avantages d'un yen faible l'emportent sur les inconvénients.

Comme les grandes entreprises du pays sont très tournées vers l'international, "un yen faible contribue directement à soutenir les exportations du Japon", a rappelé à l'AFP Alvin Tan, spécialiste du marché des changes chez RBC Capital Markets.

Cela gonfle artificiellement les bénéfices des entreprises japonaises générés à l'étranger une fois convertis en yen, ce qui réjouit la Bourse de Tokyo.

Cela pourrait aussi aider le Japon à relancer dans les prochains mois son industrie touristique, qui était devenue un facteur de croissance non négligeable avant la pandémie.

Le principal inconvénient immédiat du déclin du yen est de rendre les importations du Japon encore plus coûteuses, à commencer par ses gros approvisionnements en énergies fossiles.

Or, "des importations plus chères affectent négativement les consommateurs", rappelle M. Tan, ce qui risque de freiner la reprise post-pandémie dans le pays.

Pour les ménages japonais, l'affaissement du yen s'apparente à une double peine car ils sont déjà confrontés à un réveil de l'inflation dans le pays, provoqué par le renchérissement des importations.

Signe des crispations actuelles, le gouverneur de la BoJ Haruhiko Kuroda a dû publiquement retirer mercredi des propos polémiques tenus quelques jours plus tôt, quand il avait affirmé que les Japonais devenaient plus "tolérants" envers l'inflation parce qu'ils avaient accumulé de l'épargne durant la pandémie.

Occasion à saisir? 

La hausse des prix à la consommation dans l'archipel (hors produits frais) a accéléré à 2,1% en avril sur un an, un niveau inédit depuis 2015, et même depuis 2008 en excluant les périodes de relèvement de la TVA.

D'un autre côté, la faiblesse du yen renforçant l'inflation importée "pourrait aussi être considérée comme positive, dans la mesure où cela pourrait aider à enraciner des perspectives d'inflation dans un pays qui a souffert de déflation pendant si longtemps", selon M. Tan.

M. Kuroda espère lui aussi que cela permettra d'en finir avec la "mentalité déflationniste" que l'économie japonaise traîne comme un boulet depuis les années 1990.

Une inflation uniquement tirée par les coûts importés n'est pas saine pour l'économie, et c'est la raison pour laquelle la BoJ ne compte pas relever ses taux pour le moment.

Mais sur le long terme, cette situation pourrait générer "un cercle vertueux" dans lequel les prix augmentent modérément pendant que les bénéfices des entreprises, l'emploi et les salaires s'améliorent, plaide M. Kuroda. A condition que les employeurs jouent le jeu et que le gouvernement mène des réformes structurelles ambitieuses.

Sans que la BoJ ne le reconnaisse officiellement, sa politique monétaire extrêmement souple est aussi très commode pour refinancer indirectement l'abyssale dette publique japonaise et accompagner ainsi les plans de relance successifs du gouvernement.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com