Ukraine: Paris propose d'aider à débloquer le port d'Odessa, combats dans l'est et le sud

Les restes d'un entrepôt bombardé, le 22 mai dans la région d'Odessa (Photo, AFP).
Les restes d'un entrepôt bombardé, le 22 mai dans la région d'Odessa (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 11 juin 2022

Ukraine: Paris propose d'aider à débloquer le port d'Odessa, combats dans l'est et le sud

  • L'invasion russe lancée le 24 février a paralysé les exportations de céréales de l'Ukraine
  • Sur le terrain, les forces ukrainiennes ont indiqué vendredi avoir bombardé des positions russes

MYKOLAIV : La France est prête à aider pour lever le blocus du port ukrainien d'Odessa, afin de faire sortir d'Ukraine les céréales dont le blocage provoque une crise alimentaire mondiale, alors que des combats meurtriers sévissent dans le sud et l'est de l'Ukraine.

"Nous sommes à disposition des parties pour, au fond, que se mette en place une opération qui permettrait d'accéder au port d'Odessa en toute sécurité, c'est-à-dire de pouvoir faire passer des bateaux en dépit du fait que la mer est minée", a déclaré un conseiller du président Emmanuel Macron.

Ces déclarations interviennent alors que M. Macron recevait vendredi le président sénégalais Macky Sall, également président de l'Union africaine. M. Sall avait appelé jeudi au déminage du port d'Odessa, et indiqué avoir reçu des assurances du président Vladimir Poutine que les Russes n'en profiteraient pas pour attaquer, comme le redoutent les Ukrainiens.

"La navigation est bloquée dans la mer Noire et les navires ennemis tiennent presque la totalité du territoire ukrainien sous la menace de frappes de missiles", a expliqué le commandement opérationnel ukrainien de la région Sud, dans la nuit de vendredi à samedi, notant que, "ne parvenant pas à progresser sur terre, l'ennemi teste la solidité de nos positions (sur les lignes de front) avec des bombardements depuis les airs avec des hélicoptères".

L'invasion russe lancée le 24 février a paralysé les exportations de céréales de l'Ukraine --acteur majeur de ce secteur-- et provoqué une flambée des prix des céréales et des engrais, menaçant de crise alimentaire de nombreux pays, surtout africains et moyen-orientaux.

Le président français doit se rendre en Roumanie et en Moldavie mardi et mercredi, en attendant une visite en Ukraine, dont la date n'a pas encore été fixée, selon l'Elysée.

De son côté, le président américain Joe Biden a affirmé vendredi que son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky "ne voulait pas entendre" les mises en garde américaines avant l'invasion de son pays par la Russie.

"Beaucoup de gens pensaient que j'exagérais" en évoquant une attaque russe contre l'Ukraine avant qu'elle ne débute, a déclaré M. Biden.

"Mais je savais que nous avions des informations en ce sens. (Le président russe Vladimir Poutine) allait traverser la frontière. Il n'y avait aucun doute et Zelensky ne voulait pas l'entendre", a-t-il ajouté devant des journalistes.

Bombardements ukrainiens sur Kherson

Sur le terrain, les forces ukrainiennes ont indiqué vendredi avoir bombardé des positions russes dans la région de Kherson (sud) --dont la quasi-totalité est occupée depuis les premiers jours de l'invasion--. Kiev redoute une annexion rapide par Moscou.

Depuis plusieurs jours, les Ukrainiens font état de combats dans cette région.

Le commandement opérationnel ukrainien a raconté qu'un groupe de reconnaissance infiltré dans ce territoire occupé avait vaincu des troupes russes, "s'emparant de leurs armements et moyens de communication".

Les autorités locales mises en place par Moscou réclament haut et fort une annexion. Un négociateur russe a évoqué le 1er juin l'organisation prochaine --peut-être en juillet-- d'un référendum dans les territoires occupés sur cette question.

Un projet qualifié d'"illégal" par Kiev et qui rappelle le référendum organisé par la Russie en Crimée en 2014, avant d'annexer la péninsule ukrainienne dans la foulée.

Les combats sont également intenses dans la région de Mykolaïv, voisine d'Odessa.

"Les Russes nous visent à l'artillerie lourde, que ce soit en ville ou dans les villages", a déclaré à l'AFP Vitali Kim, gouverneur de cette région, tout en se félicitant que les Russes aient reculé ces derniers jours. "Ils ne reviendront pas, nous ne les laisserons pas revenir", a-t-il assuré.

Frappes constantes sur Severodonetsk

Dans le Donbass, la bataille pour la ville-clé de Severodonetsk et sa jumelle Lyssytchansk continue, de plus en plus meurtrière.

Dans son habituel message quotidien du soir, M. Zelensky a fait état "de très violents combats" dans le Donbass.

"La Russie veut dévaster chaque ville du Donbass, chacune, sans exagération. Comme Volnovakha, comme Marioupol", a-t-il relevé.

"Les militaires ukrainiens font tout pour arrêter les attaques des occupants, autant que possible avec autant d'armes lourdes et de l'artillerie moderne" que l'Ukraine possède, "tout ce qu'on demandait et qu'on continue de demander à nos partenaires", a-t-il lancé.

Mais les combats se poursuivent dans Severodonetsk et les bombardements sont constants, a indiqué vendredi Serguiï Gaïdaï, gouverneur de la région.

Le chef d'état-major des armées ukrainiennes a précisé samedi matin que les Russes avançaient en direction de Novotoshkivske-Orikhove et avaient un "succès partiel" aux abords du village d'Orikhovo.

"L'ennemi continue de mener des assauts dans la ville de Severodonetsk", a-t-il poursuivi, précisant que quatorze attaques avaient été repoussées dans les régions de Donetsk et Lougansk en 24h.

Prendre Severodonetsk ouvrirait à Moscou la route d'une autre grande ville, Kramatorsk, étape importante pour conquérir l'intégralité du bassin du Donbass, région essentiellement russophone de l'est de l'Ukraine, en partie tenue par des séparatistes prorusses depuis 2014.

Selon l'état-major, l'armée russe se prépare à attaquer Slavyansk et Siversk, regroupant ses troupes et acheminant munitions et carburant dans cette perspective. Et le risque de frappes de l'Ukraine depuis le Belarus "persiste", a-t-il relevé.

La bataille est particulièrement meurtrière, avec "jusqu'à 100 soldats" ukrainiens tués et 500 blessés chaque jour, indiquait jeudi le ministre ukrainien de la Défense Oleksiï Reznikov. Les Russes ne disent rien sur leurs pertes.

Le chef de l'administration présidentielle ukrainienne Andriï Yermak a annoncé samedi matin "la mort pendant la guerre" d'un journaliste militaire, l'officier Oleksiy Chubashev. Il n'a pas donné de précision sur les circonstances du décès de celui qui a été responsable d'un programme de recrutement et de la télévision militaire ukrainienne.

Armes lourdes au compte-gouttes

L'Ukraine pourrait toutefois reprendre Severodonetsk "en deux, trois jours", dès qu'elle disposera d'artillerie occidentale "de longue portée", avait assuré jeudi M. Gaïdaï.

Les Ukrainiens ne cessent de réclamer à leurs alliés occidentaux de nouvelles armes plus puissantes.

La livraison de systèmes de lance-roquettes multiples, notamment des Himars d'une portée d'environ 80 km, soit légèrement supérieure aux systèmes russes, a été annoncée par Washington et Londres.

Dans ce contexte, le ministre britannique de la Défense Ben Wallace a fait une visite non annoncée de deux jours à Kiev. Le président Zelensky l'a remercié pour le rôle moteur de Londres dans le soutien occidental à l'Ukraine.

"Les Britanniques font preuve d'un vrai leadership dans les questions de défense", a insisté le président ukrainien dans son message du soir.

Condamnés à mort

La visite de M. Wallace intervient au lendemain de l'annonce par les autorités de la "république" séparatiste prorusse de Donetsk de la condamnation à mort pour mercenariat de deux Britanniques et d'un Marocain ayant combattu coté ukrainien --Aiden Aslin, Shaun Pinner et Brahim Saadoun.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson est "consterné" par cette condamnation, a indiqué vendredi Downing Street, disant travailler avec Kiev à leur libération.

"Clairement, ils servaient dans les forces armées ukrainiennes et sont des prisonniers de guerre" et non des mercenaires, a déclaré le porte-parole de M. Johnson.

Au 107e jour de la guerre, les chefs d’Etat de neuf pays d'Europe centrale et orientale (Roumanie, Pologne, Hongrie, Bulgarie, Estonie, Lettonie, Lituanie, République tchèque, Slovaquie) se sont par ailleurs retrouvés vendredi à Bucarest, pour demander un renforcement du flanc oriental de l'Otan, à moins de trois semaines d'un sommet de l'Alliance à Madrid.

"Face aux risques accrus pour la sécurité en Roumanie et en mer Noire, consolider l'Otan sur son flanc Est (...) devient d'autant plus urgent et crucial", a déclaré le président roumain Klaus Iohannis en ouvrant la réunion, co-présidée par son homologue polonais Andrzej Duda.


Trump pense que beaucoup d'Américains «aimeraient avoir un dictateur»

Donald Trump a signé devant des journalistes un décret punissant quiconque brûle un drapeau américain, et ceci bien que la Cour suprême ait considéré dans un arrêt de 1989 qu'un tel acte relevait de la liberté d'expression, un droit fondamental protégé par la Constitution. (AFP)
Donald Trump a signé devant des journalistes un décret punissant quiconque brûle un drapeau américain, et ceci bien que la Cour suprême ait considéré dans un arrêt de 1989 qu'un tel acte relevait de la liberté d'expression, un droit fondamental protégé par la Constitution. (AFP)
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  • "Beaucoup de gens disent 'peut-être que nous aimerions avoir un dictateur'. Je n'aime pas les dictateurs. Je ne suis pas un dictateur. Je suis un homme doué de beaucoup de bon sens et intelligent"
  • "Vous envoyez l'armée et, au lieu de vous féliciter, ils vous accusent de prendre d'assaut la république"

WASHINGTON: Donald Trump a lancé lundi que beaucoup d'Américains "aimeraient avoir un dictateur", pendant une conférence de presse improvisée et prolongée dans le Bureau ovale, consacrée à des sujets de sécurité et à des récriminations contre ses opposants.

"Beaucoup de gens disent 'peut-être que nous aimerions avoir un dictateur'. Je n'aime pas les dictateurs. Je ne suis pas un dictateur. Je suis un homme doué de beaucoup de bon sens et intelligent", a dit le président américain, accusé de dérive autoritaire par ses opposants pour sa politique en matière d'immigration et de sécurité.

"Vous envoyez l'armée et, au lieu de vous féliciter, ils vous accusent de prendre d'assaut la république", a-t-il déclaré, en référence à sa décision d'envoyer la Garde nationale dans les rues de Washington pour des opérations de maintien de l'ordre.

Donald Trump a signé devant des journalistes un décret punissant quiconque brûle un drapeau américain, et ceci bien que la Cour suprême ait considéré dans un arrêt de 1989 qu'un tel acte relevait de la liberté d'expression, un droit fondamental protégé par la Constitution.

"Si vous brûlez un drapeau, vous aurez un an de prison, sans libération anticipée", a-t-il assuré.

Le républicain de 79 ans, qui s'est exprimé pendant 80 minutes sur les sujets les plus divers, avec force digressions, a par ailleurs indiqué qu'il entendait rebaptiser le ministère de la Défense pour lui donner le nom de "ministère de la guerre", et ainsi revenir à une appellation qui a existé de 1789 à 1949.

Lors d'une autre entrevue plus brève avec la presse, il a ajouté: "Défense, c'est trop défensif, et nous voulons aussi être offensifs", en laissant entendre qu'il n'aurait pas besoin d'un vote du Congrès pour procéder au changement.

"Aspirant dictateur" 

Le président républicain s'en est aussi pris à ses adversaires politiques, plus particulièrement à ceux dont le nom est parfois évoqué pour la candidature démocrate à la présidentielle de 2028.

Il a en particulier traité de "sagouin" le gouverneur démocrate de l'Illinois JB Pritzker, et lancé qu'il devrait "faire plus de sport", en référence à sa corpulence.

Ce dernier, qui avait déjà qualifié ce week-end le président de "dictateur", a enfoncé le clou lundi à Chicago, grande ville dans le viseur de Donald Trump pour y déployer la Garde nationale.

"Donald Trump veut utiliser l'armée pour occuper une ville américaine, punir ses dissidents et marquer des points politiquement. Si cela arrivait dans n'importe quel autre pays, nous n'aurions aucun mal à appeler ça une dangereuse prise de pouvoir", a martelé M. Pritzker traitant l'intéressé "d'aspirant dictateur".

Donald Trump a aussi critiqué les gouverneurs de Californie, Gavin Newsom, et du Maryland, Wes Moore, qui l'ont tous deux récemment attaqué à coups de moqueries sur les réseaux sociaux. Il a lancé à propos du Parti démocrate: "tous leurs candidats potentiels font du mauvais boulot".

"Or massif" 

Le président américain a redit que Chicago pourrait être la prochaine visée par ses opérations de maintien de l'ordre impliquant des militaires et policiers fédéraux, après Washington.

La capitale fédérale sera d'ailleurs "impeccable" pour recevoir le Mondial de foot l'été prochain, s'est félicité Donald Trump, profitant de l'occasion pour montrer le trophée de la compétition, qui trône désormais dans le Bureau ovale.

"C'est un trophée en or massif. Ils savent comment se faire bien voir!", a plaisanté le président milliardaire, connu pour son goût du luxe ostentatoire.

Donald Trump a aussi, dans une autre digression, évoqué les problèmes que cause la carpe asiatique, une espèce de poisson invasive, pour l'écosystème des Grands lacs (nord). Le nord-est de l'Illinois, où se trouve Chicago, borde le lac Michigan.

Le président a évoqué un "poisson assez violent qui vient de Chine, la carpe chinoise". "Ils sautent dans les bateaux, ils sautent partout", a-t-il dit, relevant que remédier à ce problème serait "terriblement coûteux".

"Tant que je n'aurai pas de demande de ce gars (le gouverneur de l'Illinois, ndlr), je ne ferai rien", a déclaré le républicain, qui a plusieurs fois menacé de remettre en cause certains mécanismes d'aide fédérale pour des Etats démocrates.


Le Premier ministre canadien, Mark Carney, se rend à Kiev pour la fête de l'indépendance de l'Ukraine

Le Premier ministre canadien Mark Carney monte à bord d'un avion gouvernemental alors qu'il quitte l'aéroport d'Ottawa. (AP)
Le Premier ministre canadien Mark Carney monte à bord d'un avion gouvernemental alors qu'il quitte l'aéroport d'Ottawa. (AP)
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  • « En ce jour de fête de l'indépendance ukrainienne, et à ce moment critique de l'histoire de cette nation, le Canada renforce son soutien et ses efforts en faveur d'une paix juste et durable pour l'Ukraine », a écrit M. Carney sur X
  • Cette visite intervient également alors que les perspectives d'un sommet entre les présidents russe et ukrainien s'estompent.

KIEV : Le Premier ministre canadien, M. Carney, est arrivé dimanche à Kiev pour célébrer la fête de l'indépendance ukrainienne, alors que les dirigeants mondiaux exercent une pression croissante pour mettre fin à la guerre entre l'Ukraine et la Russie.

« En ce jour de fête de l'indépendance ukrainienne, et à ce moment critique de l'histoire de cette nation, le Canada renforce son soutien et ses efforts en faveur d'une paix juste et durable pour l'Ukraine », a écrit M. Carney sur X à son arrivée dans la capitale ukrainienne.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriï Sybiha, a accueilli le Premier ministre canadien à la sortie du train, à Kiev, comme en témoignent des photos partagées sur son compte X.

« Nous sommes reconnaissants au Canada de partager ce jour important avec nous et nous apprécions tout le soutien », a-t-il écrit sur X, expliquant que M. Carney participera aux célébrations du jour de l'Indépendance et rencontrera le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Cette visite intervient également alors que les perspectives d'un sommet entre les présidents russe et ukrainien s'estompent, une solution défendue par le président américain Donald Trump pour mettre fin à la guerre.

Le même jour, l'Ukraine a lancé une série d'attaques de drones sur le territoire russe, provoquant des incendies dans une centrale nucléaire et un terminal pétrolier.

Les forces russes continuent, elles, de progresser lentement sur le front, annonçant samedi avoir pris deux villages dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine.


L'Ukraine lance une série d'attaques contre la Russie le jour de son indépendance

(Photo Fournie)
(Photo Fournie)
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  • « Voici comment l'Ukraine réagit lorsque ses appels à la paix sont ignorés », a déclaré le président Volodymyr Zelensky, alors que la perspective d'une rencontre avec son homologue russe Vladimir Poutine s'éloigne.
  • Depuis le début des combats, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) met en garde contre le risque d'une catastrophe, notamment à la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine,

KIEV : L'Ukraine a lancé une série d'attaques aux drones sur le territoire russe dimanche, jour où elle célèbre son indépendance, une réaction selon Kiev à l'enlisement des efforts diplomatiques pour régler le conflit. 

« Voici comment l'Ukraine réagit lorsque ses appels à la paix sont ignorés », a déclaré le président Volodymyr Zelensky, alors que la perspective d'une rencontre avec son homologue russe Vladimir Poutine s'éloigne.

Les drones ukrainiens ont provoqué des incendies dans une centrale nucléaire et un terminal pétrolier russes.

Dans la nuit, les autorités locales russes ont indiqué avoir intercepté des drones ukrainiens dans des régions parfois éloignées du front, comme celle de Saint-Pétersbourg (nord-ouest) ou sur la Volga.

Abattu peu après minuit par la défense antiaérienne russe, l'un des engins « a explosé et endommagé un transformateur auxiliaire » sur le terrain de la centrale nucléaire située dans la région de Koursk, frontalière de l'Ukraine, a annoncé son opérateur sur son compte Telegram.

« L'incendie a été éteint », a-t-on ajouté, précisant qu'il n'y avait aucune victime, mais que le fonctionnement d'un réacteur avait été réduit. « Le niveau de radiation sur le site industriel de la centrale nucléaire de Koursk et dans les environs n'a pas changé et correspond aux niveaux normaux », selon la même source. 

En août 2024, Vladimir Poutine avait accusé Kiev de vouloir frapper la centrale située dans la région de Koursk, alors sous l'offensive ukrainienne. Les forces russes l'ont reprise au printemps.

Depuis le début des combats, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) met en garde contre le risque d'une catastrophe, notamment à la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud de l'Ukraine, occupée par la Russie depuis mars 2022.

Par ailleurs, sur la côte de la mer Baltique, l'interception de dix drones au-dessus du port d'Oust-Louga, près de Saint-Pétersbourg, a provoqué un incendie dans un terminal pétrolier du groupe russe Novatek, a indiqué le gouverneur régional Alexandre Drozdenko sur Telegram.

« Les pompiers et le ministère des Situations d'urgence sont à l'œuvre pour l'éteindre », a-t-il ajouté.

« Plus jamais contrainte »

« L'Ukraine ne sera plus jamais contrainte dans l'histoire d'endurer la honte que les Russes appellent un « compromis » », a martelé Volodymyr Zelensky, insistant sur le fait que Kiev avait besoin « d'une paix juste ».

Le président ukrainien s'exprimait alors que son pays célébrait dimanche les 34 ans de son indépendance, une journée marquée par la visite à Kiev du Premier ministre canadien, Justin Trudeau, dont le pays « renforce son soutien et ses efforts en faveur d'une paix juste et durable pour l'Ukraine », a-t-il écrit sur X.

La Russie a lancé une offensive militaire à grande échelle en Ukraine en février 2022 et contrôle actuellement environ 20 % de ce pays voisin, dont la Crimée, péninsule annexée en 2014.

Ces dernières semaines, alors que les discussions pour mettre fin au conflit s'accéléraient sous la pression de Donald Trump, l'Ukraine a lancé des dizaines de drones vers le territoire russe. L'objectif est de viser les raffineries et les dépôts de pétrole russes afin d'entraver leur capacité à financer l'offensive.

Ces attaques sont accusées d'être à l'origine de la flambée des prix des carburants en Russie, qui ont atteint des records, malgré la suspension des exportations d'essence décrétée par le gouvernement.

Vendredi, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a annoncé de son côté avoir demandé l'aide de Donald Trump pour résoudre ses problèmes d'approvisionnement en pétrole russe via l'oléoduc Droujba, bombardé selon lui par Kiev. 

Avancées russes 

Alors que l'Ukraine est bombardée quotidiennement, une femme de 47 ans a trouvé la mort dimanche matin dans une frappe de drone russe dans la région de Dnipropetrovsk, dans l'est du pays, a annoncé le gouverneur régional.

Les forces aériennes ukrainiennes ont indiqué que la Russie avait lancé 72 drones de type Shahed, divers types de leurres et un missile balistique lors de cette attaque. Elles ont également précisé avoir enregistré « les impacts de 24 drones et d'un missile (…), à 10 endroits ».

Sur le front, Moscou a accru ses gains territoriaux ces derniers mois, face à des forces ukrainiennes moins nombreuses et moins bien équipées.

Samedi, elle a revendiqué la prise de deux villages dans la région de Donetsk (est), progressant notamment vers la ville de Kostyantynivka, un bastion important sur la route de Kramatorsk, un point crucial pour la logistique ukrainienne.

Alors que Moscou et Kiev s'accusent respectivement de bloquer l'organisation d'une éventuelle réunion avec leur homologue, Donald Trump a annoncé vendredi qu'il se donnerait « deux semaines » pour décider de sa position concernant ce conflit.