Saint-Pierre-et-Miquelon ouvre le bal des législatives

La ministre française de la mer Annick Girardin (D) vote alors qu'elle s'entretient avec le maire de Saint-Pierre Yannick Cambray (L) lors du second tour de l'élection présidentielle française, à l'hôtel de ville de Saint-Pierre dans l'archipel français de l'Atlantique nord Saint-Pierre-et-Miquelon, le 23 avril 2022. (AFP)
La ministre française de la mer Annick Girardin (D) vote alors qu'elle s'entretient avec le maire de Saint-Pierre Yannick Cambray (L) lors du second tour de l'élection présidentielle française, à l'hôtel de ville de Saint-Pierre dans l'archipel français de l'Atlantique nord Saint-Pierre-et-Miquelon, le 23 avril 2022. (AFP)
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Publié le Samedi 11 juin 2022

Saint-Pierre-et-Miquelon ouvre le bal des législatives

  • Le petit archipel de l'Atlantique nord, face au Canada, est proportionnellement le mieux représenté à l'Assemblée nationale, avec un siège de député pour ses quelque 6 000 habitants
  • Alors que le duel Macron-Le Pen avait rythmé la présidentielle, la rivalité s'est cette fois installée entre le camp du chef de l'Etat et l'alliance de la gauche formée autour de Jean-Luc Mélenchon

PARIS: Un jour avant la métropole, les électeurs de Saint-Pierre-et-Miquelon ont été les premiers, samedi à 08H00 locales - midi à Paris- à commencer de voter au premier tour des élections législatives, où Emmanuel Macron vise une majorité face à une gauche aux ambitions retrouvées.

Le petit archipel de l'Atlantique nord, face au Canada, est proportionnellement le mieux représenté à l'Assemblée nationale, avec un siège de député pour ses quelque 6 000 habitants.

Après la clôture de la campagne vendredi à minuit, plus de 48 millions de Français sont à nouveau appelés aux urnes ce week-end et le suivant pour élire leurs députés, six semaines après la présidentielle qui a reconduit Emmanuel Macron à l'Elysée.

Si le scrutin est différent, les trois candidats arrivés en tête à la présidentielle refont le match aux législatives, avec le vainqueur Emmanuel Macron qui affronte indirectement la finaliste RN Marine Le Pen et l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième le 24 avril.

Alors que le duel Macron-Le Pen avait rythmé la présidentielle, la rivalité s'est cette fois installée entre le camp du chef de l'Etat et l'alliance de la gauche formée autour de Jean-Luc Mélenchon (LFI-PS-EELV-PCF), que les sondages donnent au coude-à-coude, avec l'abstention en arbitre.

Elle pourrait atteindre, au bout d'une campagne passée largement sous les radars, de nouveaux records, entre 52 et 56%, au-delà des 51,3% du 11 juin 2017.

Selon les dernières enquêtes d'opinion, la coalition présidentielle et la Nupes sont au coude-à-coude, loin devant le RN de Marine Le Pen. Suivent derrière Les Républicains et l'UDI ainsi que le parti Reconquête!, la formation d'extrême droite menée par Eric Zemmour, qui se présente lui-même dans le Var.

«Troisième tour»

Pour obtenir la majorité absolue à l'issue du second tour le 19 juin, la confédération Ensemble! (LREM, MoDem, Horizons et Agir) doit décrocher au moins 289 des 577 sièges, un objectif que les sondages présentent comme incertain, même s'ils donnent la macronie en tête des projections de sièges au second tour.

Si Ensemble! arrive premier, mais sans atteindre la barre des 289 élus, Emmanuel Macron ne disposerait que d'une majorité relative à l'Assemblée nationale. Une perspective peu réjouissante pour le président de la République qui devra sans doute chercher le soutien d'autres groupes politiques pour approuver les textes.

Si, cas de figure le moins probable, la Nupes de Jean-Luc Mélenchon remporte la majorité absolue, Emmanuel Macron serait privé de pratiquement tous ses pouvoirs.

"Ce n'est plus lui qui déterminera la politique de la Nation, mais la majorité à l'Assemblée nationale et le Premier ministre qui en sera issu", résume Dominique Rousseau, professeur de droit constitutionnel à l'université Panthéon-Sorbonne.

C'est avec cet objectif en tête que Jean-Luc Mélenchon n'a cessé de répéter qu'il voulait faire de ces législatives "un troisième tour" qui lui permettra d'être élu "Premier ministre", malgré un réservoir de voix qui risque de lui faire défaut au second tour.

Emmanuel Macron, qui a effectué quatre déplacements au cours de la campagne, a choisi lui de se poser, comme lors de la présidentielle, en rempart contre "les extrêmes".

Fustigeant le manque de crédibilité, selon lui, de la Nupes sur le plan économique, il réclame une majorité "forte et claire" afin de pouvoir mettre en oeuvre son programme.

En comptant Elisabeth Borne, quinze membres du gouvernement sont en lice aux législatives et devront quitter l'exécutif en cas de défaite conformément à une règle déjà appliquée en 2017 par Emmanuel Macron.

Près de 6.300 candidats briguent les 577 sièges, soit 20% de moins qu'en 2017, du fait notamment de l'accord à gauche.

Après Saint-Pierre-et-Miquelon, les bureaux ouvrent aussi samedi en Guyane (13H00 à Paris), puis une heure après en Martinique, en Guadeloupe, à Saint-Martin et à Saint-Barthélemy.

En Guadeloupe, la macronie guettera le score de la sortante Justine Benin, secrétaire d'Etat à la Mer, alors qu'Emmanuel Macron n'a obtenu que 30% des voix dans l'île au second tour de la présidentielle. Résultats attendus dans la nuit de samedi à dimanche.

Dans le Pacifique, les électeurs de Nouvelle-Calédonie et de Wallis et Futuna votent dimanche, c'est-à-dire à partir de samedi 22H00 à l'heure de Paris.

Les Polynésiens avaient voté il y a une semaine pour le premier tour, tout comme les Français de l'étranger. Pour ces derniers, le vote sur internet pour le second tour commence également ce samedi.

Enfin on votera dimanche à La Réunion, comme à Mayotte, où le décalage horaire avec la métropole est moindre.

Aux Antilles comme en Guyane, les urnes risquent d’être largement boudées par les électeurs, dans ce scrutin qui mobilise assez peu. En 2017, l’abstention avait atteint 68,7% en Martinique, frôlait les 70% en Guadeloupe et 64,9% en Guyane.


Tempête Benjamin: gros coup de vent jeudi sur le littoral et l'intérieur du pays

Des rafales de 100 à 130 km/h sont néanmoins attendues sur la côte atlantique et les côtes de Manche, et de 90 à 110 km/h à l'intérieur des terres, le vent pouvant localement souffler plus fort encore sur les reliefs. (AFP)
Des rafales de 100 à 130 km/h sont néanmoins attendues sur la côte atlantique et les côtes de Manche, et de 90 à 110 km/h à l'intérieur des terres, le vent pouvant localement souffler plus fort encore sur les reliefs. (AFP)
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  • La trajectoire et l'intensité de cette dépression automnale, qui survient "après une longue période de temps calme", sont encore incertaines, indique l'institut national dans son dernier bulletin
  • Les rafales atteindront 160 à 170 km/h sur le cap Corse, ce vent violent se maintenant dans la nuit de jeudi à vendredi

BORDEAUX: La tempête Benjamin occasionne de "fortes rafales" de vent sur une "bonne partie du territoire" jeudi, avec de grosses vagues sur le littoral atlantique et les côtes de la Manche, selon Météo France qui a placé 19 départements au total en vigilance orange.

Les départements concernés jeudi par la vigilance orange pour épisode venteux, à des heures diverses, sont le Nord, le Pas-de-Calais, la Somme, la Manche, la Vendée, les Deux-Sèvres, la Charente-Maritime, la Charente, la Gironde, les Landes, les Pyrénées-Atlantiques, l'Aude et les deux départements de Corse, auxquels Météo-France a ajouté la Seine-Maritime et les Alpes-Maritimes dans son dernier bulletin jeudi matin.

Cette même vigilance a en revanche été levée dans le Puy-de-Dôme.

La trajectoire et l'intensité de cette dépression automnale, qui survient "après une longue période de temps calme", sont encore incertaines, indique l'institut national dans son dernier bulletin.

Des rafales de 100 à 130 km/h sont néanmoins attendues sur la côte atlantique et les côtes de Manche, et de 90 à 110 km/h à l'intérieur des terres, le vent pouvant localement souffler plus fort encore sur les reliefs du Puy-de-Dôme, les Corbières ou les plaines des Pyrénées-Orientales, avertit le prévisionniste.

Les rafales atteindront 160 à 170 km/h sur le cap Corse, ce vent violent se maintenant dans la nuit de jeudi à vendredi.

Sur les côtes de la Gironde, des Landes et des Pyrénées-Atlantiques, ainsi qu'en Seine-Maritime, les vents forts soufflant d'ouest à nord-ouest, qui se sont renforcés en cours de nuit dans le golfe de Gascogne puis en Manche jeudi matin, engendreront "de très fortes vagues et une surélévation temporaire du niveau de la mer", ajoute Météo-France.

Ce phénomène, combiné à des coefficients de marée "de vive-eau" (autour de 80), pourrait provoquer des "submersions marines" sur le littoral de ces quatre départements placés en vigilance orange à ce titre, le risque étant le plus marqué au moment des pleines mers.

Enfin, après plusieurs jours de précipitations abondantes avec des cumuls compris entre 40 et 90 mm (soit 40 à 90 litres d'eau par mètre carré), les départements de la Corrèze et du Cantal sont placés quant à eux en vigilance orange pour le risque d'inondation.


En prison, Sarkozy protégé par deux policiers armés, «folie sécuritaire» dénonce un syndicat

Deux policiers autour de Nicolas Sarkozy: l'ancien président, incarcéré depuis mardi à la prison de la Santé, est accompagné par deux officiers de sécurité "eu égard à son statut et aux menaces qui pèsent sur lui", un "dispositif insensé, une folie sécuritaire", dénonce un syndicat de surveillants. (AFP)
Deux policiers autour de Nicolas Sarkozy: l'ancien président, incarcéré depuis mardi à la prison de la Santé, est accompagné par deux officiers de sécurité "eu égard à son statut et aux menaces qui pèsent sur lui", un "dispositif insensé, une folie sécuritaire", dénonce un syndicat de surveillants. (AFP)
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  • L'ancien chef de l'Etat bénéficie en temps normal "d'un dispositif de protection eu égard à son statut et aux menaces qui pèsent sur lui" et ces mesures ont "été maintenues en détention"
  • Deux officiers de sécurité ont été installés dans une cellule voisine de celle de Nicolas Sarkozy au quartier d'isolement de la prison parisienne. Ils sont armés mais ne sont pas équipés de téléphones portables, selon une source proche du dossier

PARIS: Deux policiers autour de Nicolas Sarkozy: l'ancien président, incarcéré depuis mardi à la prison de la Santé, est accompagné par deux officiers de sécurité "eu égard à son statut et aux menaces qui pèsent sur lui", un "dispositif insensé, une folie sécuritaire", dénonce un syndicat de surveillants.

L'ancien chef de l'Etat bénéficie en temps normal "d'un dispositif de protection eu égard à son statut et aux menaces qui pèsent sur lui" et ces mesures ont "été maintenues en détention", a indiqué mercredi le ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez sur CNews/Europe 1.

Deux officiers de sécurité ont été installés dans une cellule voisine de celle de Nicolas Sarkozy au quartier d'isolement de la prison parisienne. Ils sont armés mais ne sont pas équipés de téléphones portables, selon une source proche du dossier.

Ce dispositif, qui relève du ministère de l'Intérieur, a été établi "en lien avec le garde des Sceaux" et "sera maintenu tant que le besoin sera jugé utile", selon Beauvau qui précise que "cette situation inédite impose de prendre les mesures de sécurité adéquates, adaptées à la spécificité de la personnalité et du contexte".

S'il est "un citoyen comme les autres", "des menaces un peu plus importantes" pèsent sur "l'ancien président de la République qu'est Nicolas Sarkozy. "La décision a été prise et donc elle a été appliquée immédiatement", a précisé Laurent Nuñez.

Cette annonce a provoqué l'ire du syndicat de surveillants pénitentiaires Ufap-Unsa Justice, qui a dénoncé, dans un communiqué, "un dispositif insensé, une folie sécuritaire".

"Introduire des armes dans une détention, même sous prétexte de protection, c'est franchir une ligne rouge", écrit Alexandre Caby, le secrétaire général du syndicat, dans un communiqué particulièrement courroucé.

"En installant des policiers au cœur de la détention, l'État dit clairement: les personnels pénitentiaires ne seraient pas capables d'assurer la sécurité d'un seul détenu, fût-il un ancien Président", s'estomaque-t-il, parlant de "trahison du service public pénitentiaire", de "gifle monumentale".

Pour le ministre de l'Intérieur, "c'est une décision visant à assurer sa sécurité", "en plus, évidemment, de tout ce qui est mis en œuvre par l'administration pénitentiaire".

L'Ufap-Unsa Justice exige notamment "la fin de la présence armée en détention" et "des excuses publiques".

"Justiciable comme un autre" 

Nicolas Sarkozy, 70 ans, a été condamné le 25 septembre pour association de malfaiteurs dans le procès libyen à cinq ans de prison, une détention inédite dans l'histoire de la République. Il a fait appel de cette décision.

Salué par les vivats de ses supporters quand il a quitté son domicile de l'ouest parisien vers 09H15 mardi matin, l'ancien président est arrivé une vingtaine de minutes plus tard à la Santé.

Trois Français sur quatre estiment qu'il est "un justiciable comme un autre, qui ne doit pas être traité différemment des autres personnes condamnées", selon un sondage RTL-Toluna Harris Interactive publié mercredi.

Un chiffre qui tombe à 52% chez les sympathisants des Républicains, ajoute le sondage.

Nicolas Sarkozy devrait rester "un minimum de trois semaines ou d'un mois" en prison, avait indiqué mardi son avocat Christophe Ingrain. La cour d'appel de Paris a deux mois pour statuer sur la demande de mise en liberté déposée dans la foulée du placement sous écrou.

Reçu par le président Emmanuel Macron vendredi dernier à l'Elysée, l'ex-chef de l'Etat pourrait aussi recevoir la visite en prison du ministre de la Justice, Gérald Darmanin.

Des visites désapprouvées par "une majorité de Français", tout comme le rassemblement de soutien qui s'est tenu mardi matin devant son domicile, d'après le sondage RTL-Toluna Harris Interactive.

Ils sont ainsi 53% à désapprouver ce rassemblement, et 57% la visite annoncée de Gérald Darmanin, selon cette enquête réalisée en ligne mardi auprès d'un échantillon de 1.025 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

Le garde des Sceaux avait déclaré lundi qu'il irait "voir en prison" Nicolas Sarkozy, assurant qu'en tant que ministre de la Justice il pouvait "aller voir n'importe quelle prison et n'importe quel détenu".

Ce projet a été critiqué par le plus haut parquetier de France, le procureur général près la Cour de cassation Rémi Heitz, qui y a vu un risque "d'atteinte à l'indépendance des magistrats".


Les parents de Sébastien Lecornu placés sous protection policière

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  • Cette mise sous protection a une "raison évidente", "ils en ont besoin", a ajouté le ministère, qui s'est refusé à donner des éléments plus précis sur la nature des risques pesant sur les parents de M. Lecornu
  • Une source proche du dossier a assuré à l'AFP que ce couple de personnes âgées n'était pas demandeur et que ce n'était "pas pour leur confort personnel" que cette décision avait été prise

PARIS: Les parents du Premier ministre Sébastien Lecornu ont été placés sous protection policière pour des raisons de sécurité dans leur lieu de résidence, a appris mercredi l'AFP auprès du ministère de l'Intérieur, confirmant une information du Parisien.

Cette mise sous protection a une "raison évidente", "ils en ont besoin", a ajouté le ministère, qui s'est refusé à donner des éléments plus précis sur la nature des risques pesant sur les parents de M. Lecornu.

Une source proche du dossier a assuré à l'AFP que ce couple de personnes âgées n'était pas demandeur et que ce n'était "pas pour leur confort personnel" que cette décision avait été prise.

Selon Le Parisien, ils sont accompagnés de trois policiers 24 heures sur 24, "un chauffeur et deux officiers de sécurité".

Le quotidien ajoute que ce couple a "fait l'objet d'une évaluation" par l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat) au sein de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et qu'à l'issue, ils ont été classés en T4, "soit le plus bas niveau de menace sur une échelle qui en compte quatre".

L'attribution de cette protection policière à des personnalités fait régulièrement polémique, toujours selon le quotidien.

En septembre, Sébastien Lecornu a publié un décret supprimant les derniers avantages "à vie" des anciens Premiers ministres, qui concernaient l'usage d'un véhicule et d'un chauffeur, et la protection policière, limitant à 10 ans cette attribution.

Ce décret entrera en vigueur le 1er janvier 2026.