Législatives: le duel Nupes-Ensemble! a déjà commencé en vue du second tour

La coalition de gauche française Nupes candidat et secrétaire général du parti Europe Ecologie Les Verts Julien Bayou (Photo, AFP).
La coalition de gauche française Nupes candidat et secrétaire général du parti Europe Ecologie Les Verts Julien Bayou (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 13 juin 2022

Législatives: le duel Nupes-Ensemble! a déjà commencé en vue du second tour

  • Les représentants de la Nupes, au coude-à-coude en voix devant la majorité sortante d'après les instituts de sondage
  • Pour la Première ministre Élisabeth Borne, la coalition présidentielle est la seule force politique en mesure d'obtenir la majorité

PARIS:La majorité sortante d'Emmanuel Macron et la coalition de gauche (Nupes) emmenée par Jean-Luc Mélenchon ont entamé sans attendre leur duel d'entre-deux tours des élections législatives, après avoir largement dominé le premier tour dimanche devant le Rassemblement national et la droite.

Dès 20H00, les représentants de la Nupes, au coude-à-coude en voix devant la majorité sortante d'après les instituts de sondage, ont contesté les projections prévoyant une majorité de sièges pour les soutiens d'Emmanuel Macron à l'issue du second tour, dimanche 19 juin.

Mais pour la Première ministre Élisabeth Borne, la coalition présidentielle est "la seule force politique en mesure d'obtenir la majorité" à l'Assemblée.

En tête dans sa circonscription du Pas-de-Calais, Marine Le Pen a de son côté jugé "possible d'envoyer un groupe très important" du parti d'extrême droite au Palais-Bourbon.

De nombreux responsables politiques ont également déploré le fort taux d'abstention, un "fait majeur qui doit tous nous interroger" selon la porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire.

ENSEMBLE! (MAJORITE SORTANTE)

La Première ministre Élisabeth Borne a lancé les hostilités pour le second tour, estimant qu'Ensemble! était "la seule force politique en mesure d'obtenir la majorité" à l'Assemblée.

"Face aux extrêmes, nous seuls portons un projet de cohérence, de clarté et de responsabilité. J’appelle donc toutes les forces républicaines à se rassembler autour de ce projet et de nos candidats", a poursuivi la cheffe du gouvernement.

Le ministre des Comptes publics Gabriel Attal a lui aussi prédit un "second tour de clarification" entre la macronie et la Nupes.

"La réalité, c’est qu’il y a un projet, le nôtre, qui est européen, et puis un projet, le leur, qui s’éloigne de l’Union européenne. Un projet, le nôtre, qui est républicain, et un projet, le leur, qui s’éloigne à bien des égards de la République", a attaqué l'ancien porte-parole du gouvernement.

La porte-parole du gouvernement Olivia Grégoire s'est, quant à elle, dite "content(e) de voir que la majorité est présente dans une écrasante majorité de circonscriptions".

Dans l'Allier, la majorité à la peine

La Nupes arrive en tête dans deux circonscriptions sur trois au premier tour dans l'Allier, où une députée sortante de la majorité est battue tandis qu'une autre est devancée par la droite.

Dans la 2e circonscription, l'Insoumise Louise Héritier, représentante de la Nupes, s'impose (21,84%) et affrontera contre toute attente un candidat RN de 29 ans peu connu, Jorys Bovet (19,14%).

Avec 17,02%, la députée sortante investie par Ensemble Laurence Vanceunebrock est éliminée.

Dans la 1ère circonscription, Yannick Monnet (PCF), 46 ans, conseiller municipal à Moulins désigné par la Nupes pour succéder au communiste Jean-Paul Dufrègne est en ballotage favorable (30,57%).

GAUCHE

"La vérité est que le parti présidentiel est battu et défait", a réagi le leader de la Nupes, Jean-Luc Mélenchon, pour qui sa coalition "sera présente dans plus de 500 circonscriptions au deuxième tour".

"Nous avons déjoué tous les pronostics et nous sommes en tête au premier tour" et dimanche prochain "la victoire est possible", a abondé la députée LFI sortante de Seine-Saint-Denis, Clémentine Autain.

Le 19 juin, "ce sera Mélenchon contre Borne", a résumé un autre député LFI sortant, Bastien Lachaud.

Législatives: un député sortant Ensemble et deux Nupes en tête dans l'Aveyron

Dans l'Aveyron, un seul député sortant se représentait, Stéphane Mazars (Ensemble!) et est en ballotage favorable à l'issue du premier tour des législatives dimanche, les candidats de la Nupes prenant la tête dans les deux autres circonscriptions.

Stéphane Mazars a obtenu 42,46% dans la première circonscription contre 21,55% au jeune Léon Thébault, 21 ans, l'un des rares candidats écologistes investis par la Nupes dans la région.

L'ancien avocat de 53 ans, élu LREM en 2017, a fait moins bien que lors des précédentes législatives, où il avait remporté 45,92% des suffrages devant le LR Yves Censi à 22,83%, mais avec une abstention à 45,68% contre 41,79% en 2017.

Dans la deuxième circonscription, marquée par le conflit social à la Société aveyronnaise de métallurgie (SAM), le candidat de la Nupes, Laurent Alexandre, est à 27,78% devant le LREM/Ensemble, Samuel Deguara à 22,60%, qui voudrait succéder à la députée sortante macroniste Anne Blanc, élue en 2017 mais qui ne se représentait pas.

RASSEMBLEMENT NATIONAL

Largement en tête dans sa circonscription mais contrainte à un second tour, Marine Le Pen a jugé possible d'envoyer "un groupe très important" du Rassemblement national (RN) à l'Assemblée nationale.

En cas de duel entre la majorité présidentielle et la Nupes, elle a appelé ses électeurs à "ne pas choisir entre les destructeurs d'en haut et les destructeurs d'en bas". "La France n'est ni une salle de marché, ni une Zad", a lancé la responsable d'extrême droite.

Alors que les candidats du RN (18,5% à 19,8% selon les estimations) n'ont pas réussi à capitaliser sur la dynamique de Marine Le Pen à la présidentielle, le président du parti Jordan Bardella a appelé les électeurs au "sursaut", jugeant qu'il n'y avait "pas de fatalité" à l'alternative entre majorité présidentielle et union de la gauche.

Législatives: le RN en tête partout dans les Pyrénées-Orientales

Les candidates du Rassemblement national (RN) arrivent en tête dans les quatre circonscriptions des Pyrénées-Orientales, où des duels les opposeront à trois candidats Ensemble! et à une candidate Nupes au second tour.

Dans ce département, l'un des plus pauvres du pays, la cheffe du RN Marine Le Pen était arrivée largement en tête dans les quatre circonscriptions lors de l'élection présidentielle.

Pour ces législatives, son parti a présenté quatre candidates proches du maire RN de Perpignan, Louis Aliot, mais aucune très connue des électeurs.

Dans la première circonscription, Sophie Blanc obtient 31,36%, devant Romain Grau (Ensemble!) à 24,54%.

DROITE

De son côté, la droite totaliserait entre 11,4% et 14% des voix, un score bien plus élevé que les 4,76% de la candidate des Républicains (LR) Valérie Pécresse à la présidentielle. Le sénateur Philippe Bas a salué "un redressement très net" de LR, qui pourrait néanmoins perdre sa place de premier groupe d'opposition au Palais-Bourbon dimanche prochain.


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
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  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
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  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.