Le design ukrainien s'expose à Milan pour défier les bombes russes

Pièce maîtresse de l'exposition, un canapé rembourré de mousse recouverte d'un tissu en laine bouclée, créée à l'occasion du centenaire du Bauhaus, courant artistique fondé en 1919 en Allemagne par Walter Gropius (Photo, AFP).
Pièce maîtresse de l'exposition, un canapé rembourré de mousse recouverte d'un tissu en laine bouclée, créée à l'occasion du centenaire du Bauhaus, courant artistique fondé en 1919 en Allemagne par Walter Gropius (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 13 juin 2022

Le design ukrainien s'expose à Milan pour défier les bombes russes

  • Sculptées par des artisans ukrainiens, des tables basses en acier arborent des motifs dessinés à la main qui rappellent les ondulations de l'eau
  • Pour Kateryna Sokolova, «cette guerre, c'est comme le retour de Staline»

MILAN: Malgré les bombes tombant sur l'Ukraine, des designers du pays déchiré par la guerre ont tenu à exposer leurs oeuvres en marge du salon du meuble à Milan, pour défendre leur patrimoine culturel saccagé par l'armée russe qui pilonne musées, théâtres et galeries d'art.

"Ce n'est pas une guerre entre l'Ukraine et la Russie, mais elle concerne le monde entier, c'est la guerre entre la démocratie et l'impérialisme", a déclaré la designer ukrainienne Victoria Yakusha, 39 ans, contactée par l'AFP par téléphone.

Son exposition "Chornozem" ("terre noire" en ukrainien), présentée dans les locaux de l'association culturelle T12 lab, aura été l'un des temps forts du "Fuorisalone" (le Hors salon), qui se déroule parallèlement au Salon du meuble.

Le noir, reflet du lien avec la terre ukrainienne, son sol obscur, y est omniprésent: "Nous puisons notre force dans la terre de nos ancêtres. Nous ne pouvons pas parler à travers une autre couleur maintenant", explique Victoria Yakusha depuis Bruxelles, où elle vit depuis deux ans.

A travers son mobilier contemporain au style original et minimaliste, cette grande figure du design ukrainien raconte l'histoire des traditions ancestrales et techniques artisanales de son pays dans lesquelles elle puise son inspiration.

Symbole antique

Un symbole antique remontant à l'époque des Trypiliens, ancêtres des Ukrainiens, tissé au coeur d'un tapis, un vase Kumanec en argile célébrant le savoir-faire de la poterie ancienne, des lampes sous forme de tournesols ... tout renvoie vers la terre fertile.

Après l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février, "le choc était trop grand, je ne pouvais plus créer. Toutes mes pensées étaient avec ma famille dans le Donbass, mon équipe sur place et les artisans dont il fallait assurer la sécurité", dit-elle.

Mais désormais, elle a repris sa "mission", qui est de "montrer au monde la créativité et la beauté de la culture ukrainienne et affirmer ainsi l'identité" de sa terre natale face à la Russie.

Sa marque, Faina, est née avec la révolution pro-européenne en 2014 qui avait pour épicentre la place Maïdan à Kiev et s'est soldée par la chute d'un président prorusse: "nous voulons défendre notre terre, notre liberté" à travers le design, résume-t-elle.

Une partie des recettes de Faina, dont les créations sont commercialisées dans 42 pays, parmi lesquels les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni, est reversée à des musées et autres institutions culturelles en Ukraine pour financer la protection des objets exposés.

Formes géométriques

Une autre jeune designer, Kateryna Sokolova, 38 ans, accompagnée de son bébé de onze mois et de ses parents, a fait le déplacement à Milan depuis Lviv dans l'ouest de l'Ukraine, pour exposer sa marque Noom au Superstudio Più.

Sa nouvelle collection a été arrêtée net par la guerre. Quand les missiles ont commencé à tomber sur la capitale Kiev, "nous avons dormi pendant une semaine dans le parking souterrain de notre immeuble", avant de prendre la fuite en voiture vers Lviv, près de la frontière polonaise, raconte-t-elle à l'AFP.

A Lviv, où se sont également réfugiés ses fournisseurs, "les attaques russes ciblent surtout des installations militaires, mais il n'y a plus d'endroit sûr en Ukraine".

Après une pause forcée de deux mois, Kateryna Sokolova et son associé Arkady Vartanov ont repris le travail, pour éviter que "le design ukrainien soit rayé de la carte du monde".

Inspirée du peintre ukrainien Kazimir Malevitch, dessinateur et artiste abstrait du XXème siècle, l'oeuvre épurée de Kateryna Sokolova reproduit ses formes géométriques et unicolores.

Pièce maîtresse de l'exposition, un canapé rembourré de mousse recouverte d'un tissu en laine bouclée, créée à l'occasion du centenaire du Bauhaus, courant artistique fondé en 1919 en Allemagne par Walter Gropius.

Sculptées par des artisans ukrainiens, des tables basses en acier arborent des motifs dessinés à la main qui rappellent les ondulations de l'eau.

Pour Kateryna Sokolova, "cette guerre, c'est comme le retour de Staline. Nous voulons éviter à tout prix de repasser sous la coupe de l'Union soviétique et sauvegarder la culture ukrainienne".


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

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La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.