Le président américain, Joe Biden, en visite en Arabie saoudite le mois prochain

Le président américain Joe Biden. (AFP).
Le président américain Joe Biden. (AFP).
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Publié le Mercredi 15 juin 2022

Le président américain, Joe Biden, en visite en Arabie saoudite le mois prochain

  • Le président américain rencontrera le roi Salmane et le prince héritier Mohammed ben Salmane
  • Au cours de ce séjour, M. Biden participera également à un sommet conjoint du Conseil de coopération du Golfe  (CCG)

RIYAD: La Maison Blanche et les responsables saoudiens ont annoncé ce mardi la visite du président américain, Joe Biden, en Arabie saoudite les 15 et 16 juillet sur invitation du roi Salmane, mettant ainsi fin à plusieurs semaines de spéculation. 

M. Biden s'entretiendra avec le roi Salmane et le prince héritier Mohammed ben Salmane. Il assistera à un sommet regroupant les six États du Conseil de coopération du Golfe (CCG), l'Égypte, l'Irak ainsi que la Jordanie. 

L'ambassade d'Arabie saoudite à Washington a salué la visite du président américain, qui permettra, selon elle, de «renforcer le partenariat historique et stratégique» qui lie l'Arabie saoudite et les États-Unis. «En cette période marquée par les conflits et les défis qui menacent l'économie mondiale, la santé et le climat, le partenariat entre nos deux pays est plus que jamais indispensable à la promotion de la paix, de la prospérité et de la stabilité dans le monde», a déclaré l'ambassade. 

Les discussions qui auront lieu dans le Royaume porteront notamment sur les moyens de maintenir la trêve conclue au Yémen sous l'égide des Nations unies, qui a engendré une période de paix sans précédent depuis que la guerre a éclaté dans ce pays, il y a sept ans. «Cette rencontre abordera également les moyens de renforcer la coopération régionale dans les domaines de l'économie et de la sécurité. En particulier, les nouvelles initiatives prometteuses relatives aux infrastructures et au climat seront évoquées. À l'ordre du jour figurent également les mesures à prendre pour contrer les menaces de l'Iran, promouvoir les droits de l'homme et garantir la sécurité mondiale en matière d'énergie et d'alimentation», a précisé la Maison Blanche. 

Un haut responsable américain a souligné que le prince héritier avait joué un rôle déterminant dans le maintien de la trêve au Yémen, ce qui incite, selon lui, les États-Unis à s'engager auprès de l'Arabie saoudite afin d’apporter la paix et la sécurité dans la région. 

C'est le 13 juillet que le président américain entamera sa tournée régionale par une visite en Israël, au moment où la coalition fragile de Naftali Bennett traverse une période agitée. En effet, le Premier ministre israélien cherche à prévenir la tenue de nouvelles élections qui pourraient ramener au pouvoir Benjamin Netanyahou. Par ailleurs, Israël et l'Arabie saoudite éprouvent les mêmes inquiétudes face aux avancées du programme nucléaire iranien. 

En Israël, M. Biden participera à une réunion virtuelle du groupe dit «I2-U2», un forum économique créé l'année dernière qui regroupe Israël, l'Inde, les Émirats arabes unis (EAU) et les États-Unis. 

Il se rendra dans un deuxième temps en Cisjordanie occupée «pour se concerter avec l'Autorité palestinienne et réitérer son ferme soutien à la solution de deux États, assortie de mesures équitables qui garantissent sécurité, liberté et opportunités au peuple palestinien», selon la Maison Blanche. 

Dans un entretien accordé à Arab News, le Dr Hamdan al-Shehri, un analyste politique saoudien, a déclaré: «Les entretiens de M. Biden en Arabie saoudite seront confrontés à certaines difficultés en raison de sa politique peu rigoureuse sur de nombreux sujets. Il s'agit avant tout de son engagement laxiste en faveur de la sécurité de ses alliés, de sa réticence à subvenir à leurs besoins en armes, de son retrait précipité d'Afghanistan, de l'attitude “molle” qu'il a adoptée dans le traitement du nucléaire iranien, et bien d'autres positions encore.» 

«Pour les observateurs saoudiens, le revirement dans la politique de l'administration américaine est apparu quelques mois après les réunions à Riyad entre les principaux conseillers de Biden d'une part [Brett McGurk et Amos Hochstein] et les responsables saoudiens d'autre part, avec à leur tête le prince héritier d’Arabie saoudite.» 

«On reproche de plus en plus à l'administration Biden sa gestion de la crise pétrolière actuelle et son incapacité à stopper la hausse des prix de l'essence, qui dépassent les 5 dollars le gallon [1 dollar = 0,96 euro] pour la première fois dans l'histoire des États-Unis.» 

Dan Shapiro, ambassadeur des États-Unis en Israël à l'époque où Biden occupait le poste de vice-président, estime que la visite du président en Arabie saoudite intervient à un moment où la Chine se tourne de plus en plus vers les pays arabes du Golfe, qui, pour la plupart, ont réfuté les tentatives américaines pour isoler la Russie après son invasion de l'Ukraine. 

«Le président Biden a fini par comprendre que, pour servir leurs intérêts stratégiques, les États-Unis devaient consolider leur relation avec l'Arabie saoudite», a déclaré M. Shapiro, qui travaille désormais pour l'Atlantic Council. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Gaza: l'armée israélienne ordonne de nouvelles évacuations à Khan Younès

Des dizaines de personnes ont été tuées à Khan Younès depuis lundi. (AFP)
Des dizaines de personnes ont été tuées à Khan Younès depuis lundi. (AFP)
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  • L'armée avait ordonné lundi l'évacuation de certaines parties de Khan Younès, y compris dans un secteur précédemment déclaré zone humanitaire sûre
  • L'armée israélienne a émis samedi de nouveaux ordres d'évacuation pour les habitants de Khan Younès, élargissant son opération dans et autour de cette ville du sud de la bande de Gaza

TERRITOIRES PALESTINIENS: L'armée israélienne a émis samedi de nouveaux ordres d'évacuation pour les habitants de Khan Younès, élargissant son opération dans et autour de cette ville du sud de la bande de Gaza où des dizaines de milliers de Palestiniens ont déjà été déplacés depuis plusieurs jours.

Le bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a indiqué vendredi que plus de 180.000 personnes avaient déjà fui les violents combats à Khan Younès depuis le début lundi d'une nouvelle opération de l'armée israélienne dans la zone, après la découverte des corps de cinq captifs tués le 7 octobre lors de l'attaque du Hamas en Israël.

L'armée avait ordonné lundi l'évacuation de certaines parties de Khan Younès, y compris dans un secteur précédemment déclaré zone humanitaire sûre. Elle a indiqué avoir lancé cette opération pour mettre fin aux tirs de roquettes depuis cette zone en direction d'Israël.

Mercredi, l'armée israélienne a mené à Khan Younès une opération de sauvetage et récupéré les corps de cinq captifs, parmi lesquels deux soldats et deux réservistes.

Sur 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7 octobre sur le sol israélien, 111 sont toujours retenues dans la bande de Gaza, dont 39 sont mortes, selon l'armée.

Samedi, l'armée a ordonné aux habitants de plusieurs quartiers de Khan Younès "d'évacuer temporairement vers la zone humanitaire d'Al-Mawasi" qui a été adaptée, le deuxième ajustement de ce type dans cette zone en une semaine, a expliqué l'armée.

Le nouvel ordre d'évacuation a pour conséquence de réduire la zone humanitaire, obligeant des dizaines de milliers de personnes à vivre dans des tentes de fortune exiguës, selon des observateurs.

Des dizaines de personnes ont été tuées à Khan Younès depuis lundi.

Ces derniers mois, l'armée est retournée dans plusieurs zones de la bande de Gaza après avoir précédemment indiqué qu'il n'y avait plus de militants du Hamas, mouvement islamiste palestinien qu'Israël a juré de détruire après l'attaque du 7 octobre qui a entraîné la mort de 1.197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En riposte, Israël a lancé une offensive qui a fait au moins 39.175 morts, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne donne aucune indication sur le nombre de civils et de combattants morts.


L'armée israélienne dit se préparer à une «  offensive décisive » contre le Hezbollah libanais

Les violences depuis le 8 octobre entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont fait au moins 523 morts au Liban, en majorité des combattants, selon un bilan établi par l'AFP à partir de différentes sources. (AFP)
Les violences depuis le 8 octobre entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont fait au moins 523 morts au Liban, en majorité des combattants, selon un bilan établi par l'AFP à partir de différentes sources. (AFP)
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  • "Quand le moment viendra et que nous passerons à l'offensive, ce sera une offensive décisive"
  • Dans un discours prononcé lors d'un déplacement dans le nord, le général israélien Ori Gordin, a déclaré aux soldats: "nous avons déjà éliminé plus de 500 terroristes au Liban, la grande majorité d'entre eux appartenant au Hezbollah"

JERUSALEM: Un commandant de l'armée israélienne a indiqué vendredi que les troupes dans le nord du pays, où Israël à une frontière avec le Liban, se préparaient à une "offensive décisive" contre le Hezbollah, après des mois d'échanges de tirs transfrontaliers.

Le mouvement islamiste libanais Hezbollah et l'armée israélienne échangent des tirs quasi quotidiennement depuis l'attaque le 7 octobre du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

Dans un discours prononcé lors d'un déplacement dans le nord, le général israélien Ori Gordin, a déclaré aux soldats: "nous avons déjà éliminé plus de 500 terroristes au Liban, la grande majorité d'entre eux appartenant au Hezbollah", selon un communiqué de l'armée.

Les troupes israéliennes dans le nord sont actuellement en opération pour protéger les habitants de cette partie du pays et "préparer la transition vers l'offensive", a ajouté le général Gordin, commandant les forces israéliennes dans le nord.

"Quand le moment viendra et que nous passerons à l'offensive, ce sera une offensive décisive", a-t-il encore dit.

Les violences depuis le 8 octobre entre l'armée israélienne et le Hezbollah ont fait au moins 523 morts au Liban, en majorité des combattants, selon un bilan établi par l'AFP à partir de différentes sources.

La plupart d'entre eux, 342 personnes, ont été confirmés comme étant des combattants du Hezbollah, mais le bilan comprend également 104 civils. M. Gordin n'a pas mentionné de victimes civiles. Dans le nord d'Israël, au moins 18 soldats israéliens et 13 civils ont été tués, selon l'armée.

Le Hezbollah, soutenu par l'Iran, affirme que ses attaques contre Israël depuis le 8 octobre ont pour objectif de soutenir son allié du Hamas.

Des dizaines de milliers d'habitants ont depuis été déplacés au Liban et en Israël en raison de cette flambée de violence transfrontalière.


Polio, eaux usées, hôpitaux surchargés: la crise sanitaire à Gaza

Seulement 16 des 36 hôpitaux à Gaza sont opérationnels, mais partiellement, selon l'OMS, qui fait état d'un "afflux massif de blessés". (AFP)
Seulement 16 des 36 hôpitaux à Gaza sont opérationnels, mais partiellement, selon l'OMS, qui fait état d'un "afflux massif de blessés". (AFP)
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  • L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait état de vives inquiétudes face à une possible épidémie de polio dans la bande de Gaza
  • De son côté, l'armée israélienne a annoncé dimanche avoir lancé une campagne de vaccination de ses soldats contre la polio

GENEVE: L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait état de vives inquiétudes face à une possible épidémie de polio dans la bande de Gaza, alors que la crise sanitaire y est déjà très grave.

Voici un aperçu de certains des défis sanitaires auxquels est confronté le territoire palestinien, selon l'OMS.

Polio dans les eaux usés

Menace largement répandue voici encore une quarantaine d'années, la poliomyélite - qui peut entraîner en quelques heures des paralysies irréversibles - a très largement disparu dans le monde grâce aux vaccins.

Mais il existe une autre forme de poliovirus qui peut se propager: le poliovirus qui a muté à partir de la source contenue à l'origine dans le vaccin antipoliomyélitique oral (VPO). C'est ce poliovirus dérivé d'une souche vaccinale (PVDVc) qui a été retrouvé à Gaza.

Lorsqu'elles se répliquent dans le tube digestif, les souches de VPO changent génétiquement et peuvent se propager dans les communautés qui ne sont pas complètement vaccinées contre la poliomyélite, en particulier dans les zones où les conditions d'hygiène et d'assainissement sont mauvaises, ou dans des zones surpeuplées.

Le 16 juillet, le Réseau mondial de laboratoires de lutte contre la poliomyélite a isolé le poliovirus de type 2 dérivé d'une souche vaccinale (PVDVc2) dans six échantillons d'eaux usées à Deir al-Balah et Khan Younès.

Aucun prélèvement humain n'a encore été effectué à Gaza de sorte que l'OMS ne sait toujours pas si quelqu'un y a été infecté par le poliovirus. L'OMS et le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) espèrent collecter cette semaine les premiers échantillons humains.

De son côté, l'armée israélienne a annoncé dimanche avoir lancé une campagne de vaccination de ses soldats contre la polio.

Manque d'eau et d'assainissement

L'OMS et ses partenaires espèrent achever l'évaluation des risques liés à la polio cette semaine. Mais l'OMS a prévenu qu'il y a "un risque élevé" de propagation du poliovirus à Gaza et au niveau international "si cette épidémie ne fait pas l'objet d'une réponse rapide et optimale".

Le Dr Ayadil Saparbekov, chef d'équipe à l'OMS pour les urgences sanitaires dans les territoires palestiniens, espère que des recommandations pourront être publiées dimanche.

Mais "étant donné les limites actuelles en matière d'hygiène et assainissement de l'eau à Gaza, il sera très difficile pour la population de suivre le conseil de se laver les mains et de boire de l'eau salubre", a-t-il relevé mardi, lors d'un point de presse.

"Avec le système de santé paralysé, le manque d'eau et d'assainissement, ainsi que le manque d'accès de la population aux services de santé... la situation s'annonce très mauvaise", a-t-il souligné.

Au-delà de la polio, l'OMS est "très inquiète" face à de possibles épidémies dans la bande de Gaza.

Système de santé dévasté 

Seulement 16 des 36 hôpitaux à Gaza sont opérationnels, mais partiellement, selon l'OMS, qui fait état d'un "afflux massif de blessés" dans le complexe médical Nasser après de nouveaux bombardements lundi à Khan Younès, dans un contexte de "grave pénurie de réserves de sang, de fournitures médicales et de lits d'hôpitaux".

Avant le conflit à Gaza, déclenché le 7 octobre par les attaques du Hamas, il y avait environ 3.500 lits d'hôpitaux dans le territoire palestinien. Aujourd'hui, l'OMS estime qu'il y en a 1.532.

Seulement 45 des 105 établissements de soins de santé primaires sont opérationnels. Huit des dix hôpitaux de campagne sont opérationnels, dont quatre seulement partiellement.

Dans une telle situation, "il se peut que davantage de personnes meurent de maladies transmissibles que des blessures" liées à la guerre, a averti le Dr Saparbekov.

Selon ce responsable de l'OMS, "jusqu'à 14.000 personnes pourraient" avoir besoin d'une évacuation médicale hors de Gaza.