Kiev appelle à «tenir le coup» au Donbass où Moscou propose un couloir humanitaire

Vue aérienne montre des maisons détruites après une frappe dans la ville de Pryvillya dans la région orientale du Donbass, le 14 juin 2022 (Photo, AFP);
Vue aérienne montre des maisons détruites après une frappe dans la ville de Pryvillya dans la région orientale du Donbass, le 14 juin 2022 (Photo, AFP);
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Publié le Mercredi 15 juin 2022

Kiev appelle à «tenir le coup» au Donbass où Moscou propose un couloir humanitaire

  • «Un couloir humanitaire sera ouvert [...] le 15 juin» de 05H00 GMT à 17H00 GMT, a indiqué le ministère russe de la Défense
  • «L'Ukraine devrait avoir plus d'armes lourdes», a assuré de son côté mardi soir le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg

LYSSYTCHANSK: La Russie a appelé les Ukrainiens à cesser leur "résistance absurde" à Severodonetsk et proposé un "couloir humanitaire" pour en évacuer mercredi les civils, sans réponse de Kiev qui a exhorté au contraire à "tenir le coup".

"Un couloir humanitaire sera ouvert [...] le 15 juin" de 05H00 GMT à 17H00 GMT, a indiqué le ministère russe de la Défense, assurant qu'il garantirait "l'évacuation en toute sûreté de l'ensemble des civils, sans exception".

Selon le chef de l'administration de Severodonetsk, Oleksandr Striouk, "540 à 560 personnes" sont réfugiées dans les souterrains de la vaste usine chimique Azot, emblématique de cette ville industrielle de l'est de l'Ukraine. Cette situation rappelle celle de l'aciérie Azovstal, qui fut des semaines durant la dernière poche de résistance ukrainienne du port de Marioupol, sur la mer d'Azov.

Le ministère russe a appelé les Ukrainiens à hisser le drapeau blanc pour signaler qu'ils acceptent cette proposition et à cesser une "résistance absurde".

Mais loin d'accepter, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté mardi soir ses compatriotes à "tenir le coup" dans le Donbass, région "vitale" à ses yeux et dont dépendra la suite de la guerre lancée par Moscou le 24 février contre son pays.

"Il est vital de rester dans le Donbass", a déclaré M. Zelensky dans son adresse à la nation quotidienne diffusée sur Telegram, "la défense de la région est essentielle pour donner une indication sur celui qui dominera dans les semaines à venir".

Severonetsk et Lyssytchansk, deux villes jumelles d'environ 100 000 habitants, sont l'enjeu depuis plusieurs jours d'une bataille acharnée. La chute de ces deux villes permettrait aux forces russes de cibler Sloviansk, dans la région de Donetsk, à quelque 70 km à l'ouest. Et au-delà, elle permettra à Moscou de prendre le contrôle de tout le Donbass, région minière essentiellement russophone en partie tenue par des séparatistes prorusses depuis 2014.

"Il faut tenir le coup", a dit M. Zelensky, "plus l'ennemi y subit des pertes, moins il aura de force pour continuer son agression".

Selon l'ONG Norwegian Refugee Council, quelque 500 civils sont réfugiés dans l'usine Azot à Severonetsk, "presque entièrement coupés de tout ravitaillement".

Acheminer des armes

Les responsables ukrainiens démentent cependant tout encerclement de leurs forces à ce stade. "La ville n'est pas isolée, il y a des voies de communication même si elles sont assez compliquées," a affirmé M. Striouk.

Selon une journaliste de l'AFP sur place, les routes entre Kramatorsk et Lyssytchansk sont utilisées pour acheminer des armes, notamment des lance-roquettes multiples Grad et des canons d'artillerie, pendant que des véhicules spéciaux transportent des chars devant être réparés.

Comme Severodonetsk, Lyssytchansk est désormais pratiquement déserte, avec des câbles électriques sectionnés, des magasins calcinés.

"Les Russes bombardent le centre-ville sans arrêt", a indiqué un policier local. "C'est 24h/24, +non stop+", ajoute son collègue.

Pour freiner l'avancée russe, Kiev ne cesse de réclamer des armes aux Occidentaux. Mais "nous [n'avons] reçu [qu']environ 10%" des armes dont l'Ukraine à "besoin", et sans lesquelles "nous ne pourrons pas gagner cette guerre", a déploré la vice-ministre de la Défense Anna Maliar.

L'Ukraine a besoin de «plus d'armes lourdes», affirme le chef de l'Otan

Les pays occidentaux devraient envoyer à Kiev davantage d'armes lourdes pour l'aider à combattre l'armée russe qui progresse dans l'est de l'Ukraine, a déclaré mardi soir le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg.

"Oui, l'Ukraine devrait avoir plus d'armes lourdes", a dit M. Stoltenberg lors d'une conférence de presse à La Haye après avoir rencontré les dirigeants de sept pays européens membres de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord, à la veille d'un important sommet.

L'Otan a commencé à "intensifier" ses livraisons d'armes à Kiev, a-t-il ajouté, notant que les Ukrainiens "dépendent absolument de (ces livraisons] pour faire face à l'agression brutale de la Russie".

Le Groupe de contact pour l'Ukraine se réunit mercredi à Bruxelles autour du secrétaire à la Défense américain Lloyd Austin pour discuter d'une éventuelle accélération de ces livraisons d'armes, en marge d'une réunion ministérielle de l'Otan dans la capitale belge.

«Pas fait assez»

A la veille de la réunion, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte et son homologue danoise Mette Frederiksen ont reçu M. Stoltenberg et plusieurs dirigeants européens, dont le chef du gouvernement polonais Mateusz Morawiecki, dont le pays est voisin de l'Ukraine.

"Nous n'en avons pas fait assez pour défendre l'Ukraine, soutenir le peuple ukrainien, sa liberté et sa souveraineté", a dit M. Morawiecki au cours de la même conférence de presse que M. Stoltenberg.

"C'est la raison pour laquelle je vous exhorte [...) à en faire beaucoup plus pour livrer des armes et de l'artillerie à l'Ukraine. Ils en ont besoin pour défendre leur pays", a-t-il dit, jugeant que les pays occidentaux ruineraient leur "crédibilité" en cas de défaite de l'Ukraine face à la Russie.

"Ce serait un échec total et un désastre pour l'Union européenne, nos valeurs, et pour l'Otan", a-t-il jugé

Washington a commencé à livrer à Kiev de l'équipement lourd, dont des obusiers dans un premier temps, puis des équipements de pointe comme des lance-roquettes multiples montés sur camions ("Himars") et des pièces d'artillerie de haute précision et d'une portée légèrement supérieure à celles de l'armée russe.

Sur le plan diplomatique, le président français Emmanuel Macron est arrivé mardi soir en Roumanie, pour saluer les 500 soldats français qui y sont déployés sur une base de l'Otan. Le président français, qui assume la présidence tournante de l'Union européenne jusqu'au 30 juin, se rendra ensuite en Moldavie, avant une possible venue à Kiev jeudi.

Une telle visite en Ukraine - qui serait une première pour le président français depuis le début de l'invasion russe - pourrait se dérouler en compagnie du chancelier allemand Olaf Scholz et du Premier ministre italien Mario Draghi, selon des médias allemands et italiens.

La présidence française n'a pas confirmé ces informations, assurant que "rien n'est acté" à ce stade.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.