Les canicules, un fardeau également économique

Un ouvrier boit de l'eau sur un chantier de construction lors d'une chaude journée à Mérignac, près de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, le 14 juin 2022. (Photo, AFP)
Un ouvrier boit de l'eau sur un chantier de construction lors d'une chaude journée à Mérignac, près de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, le 14 juin 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 15 juin 2022

Les canicules, un fardeau également économique

Un ouvrier boit de l'eau sur un chantier de construction lors d'une chaude journée à Mérignac, près de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, le 14 juin 2022. (Photo, AFP)
  • Les températures extrêmes sont responsables de 9% des quelque 2 millions de morts attribuées à des catastrophes météo entre 1970 et 2019 dans le monde, selon l'Organisation météorologique mondiale
  • L’agriculture est bien sûr climato-sensible et, pour cette raison, canicules et sécheresses sont des menaces majeures pour l'alimentation

PARIS: Les vagues de chaleur qui se multiplient sous l'effet du réchauffement de la planète ont un coût humain majeur, avec des morts par milliers, mais quand le thermomètre s'affole, l'économie dans son ensemble est aussi affectée. 

Chaleur mortelle et coûteuse 

Les températures extrêmes sont responsables de 9% des quelque 2 millions de morts attribuées à des catastrophes météo entre 1970 et 2019 dans le monde, selon l'Organisation météorologique mondiale, mais la proportion a largement augmenté sur la période récente, avec près de la moitié des 185 000 morts enregistrées lors de la dernière décennie. 

Et en Europe, les canicules comptent pour environ 90% de la mortalité liée aux désastres météo entre 1980 et 2020, selon l'Agence européenne de l'Environnement (AEE). 

Alors que lors d'inondations ou de tempêtes, les assureurs entrent vite en jeu pour chiffrer les dégâts déjà bien visibles à la télévision, c'est plus difficile pour les canicules qui sont le plus souvent évaluées sous le prisme de la mortalité. 

Elles représentent pourtant aussi un coût économique, en termes de vies perdues, de pression sur le système de santé, mais aussi de baisse de productivité des travailleurs en raison de la chaleur et de l'impact sur l'agriculture. 

Il existe peu d'estimations globales sur cette question. 

Mais l'AEE estime qu'entre 1980 et 2000 les canicules ont coûté entre 27 et 70 milliards d'euros dans 32 pays européens. 

Années de vie en moins 

Notant que l'impact des canicules est rarement considéré sous un angle économique, l'agence nationale Santé Publique France s'est saisie de ce « fardeau sociétal sous-estimé et largement invisible ». 

Selon son étude publiée en 2021, les canicules de 2015 à 2020 ont ainsi coûté en France entre 22 et 37 milliards d'euros en raison des décès, des frais médicaux et de la perte de bien-être, avec la plus grande part attribuée aux « coûts intangibles liés à la mortalité prématurée ». 

Productivité réduite 

La chaleur réduit aussi la productivité des travailleurs, ce qui se chiffre. 

Ainsi les canicules remarquables de 2003, 2010, 2015, 2018 en Europe ont entraîné des dommages estimés à environ 0,3 à 0,5% du PIB européen, avec des pics à plus de 2% du PIB dans certaines régions du sud, selon une étude publiée dans la revue Nature en 2021. 

Et cet impact pourrait être multiplié par près de cinq d'ici 2060 par rapport à 1981–2010 si des mesures ne sont pas prises pour limiter le réchauffement et améliorer l'adaptation aux impacts, met en garde l'étude. 

A 33–34°C, un travailleur moyen « perd 50% de ses capacités de travail », selon l'Organisation international du travail (OIT). Elle a estimé qu'en 2030, la chaleur pourrait réduire de 2,2% le total des heures travaillées dans le monde, soit l'équivalent de 80 millions d'emplois à temps plein. Et pour un coût estimé de 2 400 milliards de dollars en 2030, contre 280 milliards en 1995. 

La perte de productivité touche en particulier les travailleurs en extérieur, agriculteurs ou ouvriers dans la construction. 

« Le stress thermique lié au changement climatique va réduire les capacités de travail en extérieur à l'échelle mondiale », insistent les experts climat de l'ONU (Giec), estimant que certaines régions vont perdre entre 200 à 250 jours de travail en extérieur d'ici la fin du siècle. 

Sécheresse et agriculture 

L’agriculture est bien sûr climato-sensible et, pour cette raison, canicules et sécheresses sont des menaces majeures pour l'alimentation. 

La sécheresse a un effet direct sur les cultures. Et même si une courte période de forte chaleur ne va pas nécessairement à elle-seule provoquer des dégâts majeurs, elle peut renforcer la sécheresse des sols, comme c'est le cas en France en ce moment. 

La canicule de 2019 en France avait entraîné une baisse de rendement de 9% sur le maïs et d’environ 10% en blé par rapport à la moyenne quinquennale, selon le ministère français de l’Agriculture. Autre exemple, aux États-Unis, la vague de chaleur de 2012 avait entraîné une baisse de production du maïs de 13%, provoquant une hausse des prix au niveau mondial. 

Les canicules réduisent également la production des vaches laitières et donc l'offre de lait. Et le Giec note l'impact du stress thermique sur la mortalité et la productivité des animaux d'élevage en général. 


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com