Législatives: Garrido et des militants victimes de gaz lacrymogènes à Drancy

L'avocate Raquel Garrido s'adresse à un public le 23 juin 2021 à Paris (Photo, AFP).
L'avocate Raquel Garrido s'adresse à un public le 23 juin 2021 à Paris (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 17 juin 2022

Législatives: Garrido et des militants victimes de gaz lacrymogènes à Drancy

  • L'Insoumise met en cause un soutien de son adversaire au second tour des élections législatives
  • La candidate a obtenu près de 38% des voix au premier tour, contre 33,4% pour Jean-Christophe Lagarde, patron de l'UDI

BOBIGNY: La candidate de la Nupes Raquel Garrido et ses militants ont été victimes jeudi à Drancy (Seine-Saint-Denis) de gaz lacrymogènes tirés par un homme à bout portant, selon la police.

L'Insoumise met en cause un soutien de son adversaire au second tour des élections législatives, Jean-Christophe Lagarde (UDI), qui dément.

"Je circulais dans une voiture avec sono pour appeler au vote dimanche, quand un militant de Jean-Christophe Lagarde a tiré du gaz lacrymogène, blessant sévèrement les personnes de la voiture", dont certains ont des "brûlures au visage", a raconté à l'AFP Raquel Garrido, proche de Jean-Luc Mélenchon.

"Puis l'un d'entre nous est parti chercher de l'eau dans une épicerie mais un autre militant l'a frappé et insulté", a-t-elle poursuivi. Son équipe et elle étaient soignés par les pompiers en fin de journée.

"Hier soir aussi ils ont créé un incident pour nous empêcher de rentrer dans un quartier", a relaté Mme Garrido.

Jean-Christophe Lagarde "réfute" toute implication. "C'est fort de café de dire que je suis responsable. C'est un jeune de 13-14 ans qui s'en prend à Mme Garrido, rien à voir avec mes militants", a assuré à l'AFP le député. "Attendons que la police éclaircisse l'affaire qui n'a rien à voir avec la campagne", estime M. Lagarde.

Selon M. Lagarde, ce sont les équipes de Raquel Garrido qui "sont violentes".

La candidate a obtenu près de 38% des voix au premier tour, contre 33,4% pour Jean-Christophe Lagarde, patron de l'UDI.

Une source policière a confirmé les faits à l'AFP, sans préciser les auteurs de l'agression: "Raquel Garrido s'est fait gazer par un jeune alors qu’elle faisait campagne dans le quartier du Village parisien à Drancy. Elle a été incommodée. Les pompiers sont sur place".

Raquel Garrido a posté une vidéo sur Twitter. On y voit un individu, muni d'une bombe de gaz, accourir près d'une voiture à l'arrêt, avant d'en tirer le contenu à bout portant sur les occupants du véhicule.

Le chef de file de LFI et de la Nupes Jean-Luc Mélenchon a réagi sur Twitter: "Les nervis sont de sortie. Deux camarades violentés, gazés et frappés à Drancy. L'équipe de Raquel Garrido est victime des violents de la majorité macroniste. Ça va trop loin. La haine sectaire et les outrances verbales des amis de Castaner et Montchalin sont insupportables !"

Interrogée sur l'amalgame de l'UDI avec la "majorité macroniste", Raquel Garrido a expliqué que le candidat macroniste, Nabil Ait Akkache (8% au premier tour), avait appelé à lui faire barrage, apportant son soutien à M. Lagarde.

Le député de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière, compagnon de Mme Garrido, a indiqué sur Twitter que "des plaintes vont être déposées", dénonçant des "méthodes de voyou".


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.