Législatives: sous le soleil d’Oléron, Edouard Philippe mouille la chemise dans le sprint final

L’ancien Premier ministre Édouard Philippe (2e à partir de la gauche), multiplie les déplacements comme sur l'Ile d'Oléron vendredi, en soutien de candidats macronistes ou de son parti Horizons (Photo, Twitter @EPhilippe_LH)
L’ancien Premier ministre Édouard Philippe (2e à partir de la gauche), multiplie les déplacements comme sur l'Ile d'Oléron vendredi, en soutien de candidats macronistes ou de son parti Horizons (Photo, Twitter @EPhilippe_LH)
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Publié le Samedi 18 juin 2022

Législatives: sous le soleil d’Oléron, Edouard Philippe mouille la chemise dans le sprint final

  • Le vœu de l'ancien Premier ministre est tout trouvé: «Je souhaite que le pays puisse se doter d’une majorité stable et solide et cohérente avec l’élection du président de la République»
  • Il est venu à Oléron soutenir, au pas de course, un candidat de son mouvement Horizons dans la 5e circonscription de Charente-Maritime, Christophe Plassard

LE CHATEAU-D'OLERON, France : «Il ne faut rien lâcher»: dans la dernière ligne droite des législatives, l’ancien Premier ministre Édouard Philippe multiplie les déplacements comme sur l'Ile d'Oléron vendredi, en soutien de candidats macronistes ou de son parti Horizons pour arracher une majorité absolue présidentielle.

Sous une chaleur accablante à Château-d'Oléron, les touristes peuvent formuler un vœu sur une coquille d’huître qu'ils accrochent à la rambarde du Pont des Rêves, comme les cadenas sur la passerelle des Arts à Paris.

Le vœu de l'ancien Premier ministre est tout trouvé: «Je souhaite que le pays puisse se doter d’une majorité stable et solide et cohérente avec l’élection du président de la République», dit à l'AFP le maire du Havre qui arpente la citadelle de Château-d'Oléron malgré le soleil.

De Courbevoie (Hauts-de-Seine) à Tonnerre (Yonne) en passant par Paris avant la Vendée et Nantes plus tard dans la journée, il est sur tous les fronts cette semaine. «Il ne faut rien lâcher, et faire campagne jusqu’au bout», insiste Édouard Philippe.

Il est venu à Oléron soutenir, au pas de course, un candidat de son mouvement Horizons dans la 5e circonscription de Charente-Maritime, Christophe Plassard, pas mécontent d’avoir «la visibilité» d'un ex-locataire de Matignon.

L'occasion aussi pour l’ancien Premier ministre de tester sa popularité, distribuant poignées de mains et photos souvenirs aux commerçants et artisans de Château-d'Oléron, l'une des huit communes de l'île, dirigée par la droite.

«Il y a beaucoup de candidats du Rassemblement national qui ne font pas campagne, je trouve que c’est un manque de respect vis-à-vis des électeurs, il faut aller se présenter même si parfois on se fait engueuler», insiste M. Philippe.

Le candidat Christophe Plassard est qualifié au second tour avec (23,83%) mais devancé par la RN Séverine Werbrouck (25,76%), surprise du 1er tour dans cette 5e circonscription, à la fois littorale, touristique et rurale.

Dans ce département, trois circonscriptions ont qualifié le RN au second tour, mais cette 5e est la seule à avoir hissé le parti de Marine Le Pen en tête.

Interrogé sur ses ambitions futures, Édouard Philippe assure: «je veux être maire du Havre». Quant au rôle que son parti pourrait jouer dans la majorité: «l’important c’est que ça fonctionne, je ne suis pas là pour compter les unités».


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.