Après 40 ans à l'Opéra, Aurélie Dupont s'en va pour «vivre autrement»

Aurélie Dupont (Photo, AFP).
Aurélie Dupont (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Dimanche 19 juin 2022

Après 40 ans à l'Opéra, Aurélie Dupont s'en va pour «vivre autrement»

  • La démission d'Aurélie Dupont, qui dirigeait le Ballet de l'Opéra de Paris depuis six ans, a créé la surprise
  • Nommée en 2016 pour remplacer Benjamin Millepied, elle a réussi à remplir les salles, à ouvrir l'Opéra à de jeunes chorégraphes et souligne qu'il y a eu «beaucoup d'évolutions» dans les relations avec les danseurs

PARIS: La démission d'Aurélie Dupont, qui dirigeait le Ballet de l'Opéra de Paris depuis six ans, a créé la surprise, mais l'ex-danseuse étoile assure qu'elle s'en va pour "vivre autrement".

Nommée en 2016 pour remplacer Benjamin Millepied, elle a réussi à remplir les salles, à ouvrir l'Opéra à de jeunes chorégraphes et souligne qu'il y a eu "beaucoup d'évolutions" dans les relations avec les danseurs, dont certains l'avaient critiqué dans un sondage interne en 2018.

Q: Pourquoi cette démission surprise?

R: Ce n'est pas une décision soudaine mais réfléchie ; cela fait 40 ans que je travaille à l'Opéra de Paris; je suis très fière de laisser une compagnie en pleine forme, avec une programmation jusqu'en juillet 2025, donc naturellement, j'ai eu une envie de partir. Cela fait un peu plus six ans que je suis à la direction, c'est plus que le temps que j'ai passé à l'Ecole de danse en tant que "petit rat". J'avais toujours dit à mon équipe que je partirai à 50 ans (elle en a 49, ndlr); il y a une envie aussi de vivre autrement.

Q: Est-ce lié à la récente nomination d'une étoile à laquelle vous seriez opposée?

R: Ce n'est pas la réalité; j'ai de très bons rapports avec François (Alu) et pour avoir beaucoup discuté avec lui, nous avons beaucoup de points communs. J'ai toujours été favorable à sa nomination mais c'est au directeur général de l'Opéra d'accepter ou pas. J'ai été très heureuse que ma proposition soit acceptée par Alexander (Neef, directeur de l'Opéra). J'ai compris que les fans étaient, comme nous tous, très heureux de voir François sur scène.

Q: Pensez-vous avoir été injustement critiquée sur votre style de direction?

R: J'ai dirigé la compagnie avec tout mon coeur; j'ai fait du mieux que j'ai pu, je me suis remise en question plein de fois. J'ai suivi ma vision artistique. Que les médias annoncent des choses qui sont parfois fausses, malheureusement, je ne peux pas y échapper.

Q: Quid des relation avec les danseurs après les critiques qui vous ont été adressées en 2018?

R: En six ans, il y a eu beaucoup, beaucoup d'évolutions. J'ai mis en place des réunions très régulières avec les danseurs. J'ai eu le sentiment d'avoir vraiment apporté des choses en terme de communication.

Q: Quels ont été les défis auxquels vous ne vous attendiez pas?

R: Je me suis toujours sentie légitime car en tant qu'ex-étoile, quand je programme des ballets classiques, j'ai beaucoup de plaisir à transmettre le rôle, et ça c'est quelque chose qu'on ne me retira jamais. Après, j'ai réalisé qu'il y avait une pression dont je ne me préoccupais pas quand j'étais danseuse étoile: le taux de remplissage, les recettes pour Bastille et Garnier; il y a eu 98% de remplissage pour la danse même après la pandémie; on est passé à une moyenne de 23, 24 millions de recettes sous ma direction, contre 17 millions avant.

Q: De quoi êtes-vous la plus fière ?

R: D'avoir réussi à mettre en lumière le talent de chacun. Il y a des danseurs qui sont faits pour être étoile, qui excellent dans la danse classique, d'autres dans le contemporain. Je suis assez fière de leur avoir appris à mettre en valeur leurs qualités et pas leurs défauts. Pendant la pandémie, on a tout fait pour les garder motivés, psychologiquement accompagnés. C'est une génération extrêmement curieuse et ouverte sur le monde. Ils m'ont inspirée, j'ai eu envie de les rendre autonomes en invitant des chorégraphes qui venaient de partout.

Q: Que pouvez-vous dire de vos projets?

R: On m'a demandée plusieurs fois d'écrire un livre. J'ai un projet de livre où je parle de mon parcours. Je vais faire des conférences sur la résilience; j'ai envie de passer plus de temps avec mes deux garçons de 14 et 11 ans. Quant à la comédie musicale, c'est un rêve d'enfant; je vais me charger de la direction artistique d'une production.. Je vais faire en un soir ce que je fais en une année à l'Opéra!


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Short Url

AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Short Url
  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
Short Url
  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com