Le Soudan divisé face à l'annonce d'une normalisation avec Israël

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (à droite) et le Premier ministre du Soudan Abdullah Hamdok (à gauche).  (ASHRAFSHAZLY,SebastianScheiner/AFP/POOL)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (à droite) et le Premier ministre du Soudan Abdullah Hamdok (à gauche). (ASHRAFSHAZLY,SebastianScheiner/AFP/POOL)
Short Url
Publié le Jeudi 29 octobre 2020

Le Soudan divisé face à l'annonce d'une normalisation avec Israël

  • Les Soudanais sont divisés entre la "cause panarabe" et une sortie de la crise économique
  • "Nous avons émis une fatwa (avis religieux non contraignant, NDLR) interdisant la normalisation",

Depuis l'annonce d'une normalisation des relations entre Khartoum et Israël, une partie des Soudanais soutient cette décision, susceptible d'aider le pays à sortir des affres de la crise économique, tandis qu'une autre fustige une trahison de la "cause panarabe".

Effectuée vendredi par le président américain Donald Trump, cette annonce survient dans le sillage d'une autre: celle du retrait prochain du Soudan de la liste "noire" américaine des Etats soutenant le "terrorisme", sur laquelle Khartoum figure depuis 1993.

Le Soudan réclamait de longue date sa sortie de cette liste, synonyme de sanctions et d'entraves aux investissements pour son économie, plombée par le manque de devises et un taux d'inflation annuelle ayant dépassé les 200%. Sa demande s'est accentuée après la chute d'Omar el-Béchir en avril 2019, sous la pression de la rue, et avec l'émergence d'un pouvoir de transition.

Combinée à la sortie de la liste américaine, la normalisation avec l'Etat hébreu est désormais perçue par une partie de l'opinion comme un moyen de briser l'isolement du Soudan.

L'accord va permettre "de réintégrer la communauté internationale" et faciliter le dialogue avec "la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI)", affirme l'analyste et rédacteur en chef du quotidien al-Tayar, Othman Mirghani.

Plusieurs hommes d'affaires soudanais espèrent aussi des retombées salutaires pour les entreprises et le commerce.

Le FMI prévoit une récession de 8,4% en 2020 au Soudan avec un rebond très limité l'an prochain (0,8%). Mais ces calculs, publiés à la mi-octobre, ne prennent pas en compte les récents développements diplomatiques.

Dimanche, Khartoum a annoncé prévoir "dans les semaines à venir (...) la signature d'accords de coopération dans les domaines agricoles, commerciaux, économiques, de l'aviation et des migrations" entre les deux pays.

Ligne rouge

Mais une majorité de Soudanais reprochent à leurs dirigeants d'avoir franchi une ligne rouge en trahissant "la cause panarabe" cristallisée autour des Palestiniens depuis la création d'Israël en 1948.

Un sondage réalisé en octobre par le Centre arabe pour la recherche et la politique révélait que seuls 13% des Soudanais interrogés approuvaient l'établissement de relations avec Israël et que 79% s'y opposaient.

L'annonce de la normalisation est "contraire au droit national et à l'engagement panarabe", juge Sadek al-Mahdi, dirigeant du parti Oumma.

Les chefs religieux soudanais ont été parmi les premiers à décrier ce rapprochement.

"Nous avons émis une fatwa (avis religieux non contraignant, NDLR) interdisant la normalisation", a dit cheikh Adel Hassan Hamza, secrétaire général du principal conseil islamique.

Après la guerre des Six-Jours, qui a vu en 1967 Israël s'emparer notamment de la Cisjordanie, de Jérusalem-Est et de Gaza, plusieurs dirigeants arabes s'était réunis à Khartoum pour adopter une résolution connue pour ses "trois non": non à la paix avec Israël, non à sa reconnaissance et non aux négociations avec l'Etat hébreu.

Sous le régime Béchir, le Soudan, accusé par Israël de laisser transiter sur son territoire des armes vers Gaza, avait été l'un des soutiens du mouvement islamiste palestinien Hamas.

Défis

Pour le chef du parti socialiste panarabe Baath, Mohamed Haïdar, la normalisation n'entre pas dans les prérogatives du gouvernement de transition. 

Un argument invoqué dès août par le Premier ministre Abdallah Hamdok lui-même, alors que des rumeurs de normalisation circulaient, et repris ces derniers jours par le chef de la diplomatie, Omar Kamar Eldin.

Ce dernier a affirmé que l'accord de normalisation n'entrerait en application qu'après ratification par le pouvoir législatif -- or le Soudan ne dispose toujours pas d'un Parlement de transition.

Né d'un partage du pouvoir entre militaires et représentants civils du mouvement ayant fait chuter M. Béchir, le gouvernement actuel fait face à plusieurs défis, dont celui de mener une transition de trois ans vers un régime civil.

La normalisation va "apporter de l'eau au moulin des partisans de l'ancien régime dont les intérêts coïncident avec ceux des groupes islamistes", convient Jonas Horner, du cercle de réflexion International Crisis Group (ICG), bien que, selon lui, "la menace principale pour la stabilité du Soudan demeure, de loin, l'économie".

D'un naturel "prudent", le Premier ministre devrait s'efforcer de "trouver un consensus et d'éviter de créer des divisions plus profondes", estime l'expert.


Le carnaval des dattes dynamise l’économie à Buraidah

Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Short Url
  • Le festival se tiendra jusqu’au 9 octobre
  • Les agriculteurs et commerçants présentent plus de 100 variétés de dattes de Qassim

BURAIDAH: Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes.

Organisé par le Centre national des palmiers et des dattes, en collaboration avec le ministère saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et sous la supervision du gouvernorat de Qassim, le festival se poursuivra jusqu’au 9 octobre.

Les agriculteurs et commerçants y présentent plus de 100 variétés de dattes de la région de Qassim, dont les célèbres Sukkari, Barhi et Saqi.

Le carnaval propose une programmation riche en activités et événements : expositions sur les industries de transformation, participation des familles productrices, artisanat autour du palmier, soirées culturelles mêlant poésie et patrimoine, ainsi que des représentations de groupes folkloriques traditionnels.

Un espace dédié aux enfants avec des activités de dessin est également prévu, en plus d’un large éventail de programmes conçus pour divertir et rassembler tous les publics.

À noter : la précédente édition du carnaval avait généré près de 3,2 milliards de riyals saoudiens (environ 85 millions de dollars) de ventes, avec une moyenne de 2 000 véhicules transportant des dattes chaque jour.

L’événement avait également attiré plus de 800 000 visiteurs, témoignant de son succès croissant et de son impact économique significatif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Short Url
  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Short Url
  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com