Deux Françaises et une Suisse reçoivent le prix du meilleur inventeur 2022 par l'Office européen des brevets

Sur cette photo d'archive prise le 25 mars 2016, Claude Grison (CNRS) posa devant une parcelle expérimentale de plante. (AFP)
Sur cette photo d'archive prise le 25 mars 2016, Claude Grison (CNRS) posa devant une parcelle expérimentale de plante. (AFP)
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Publié le Mardi 21 juin 2022

Deux Françaises et une Suisse reçoivent le prix du meilleur inventeur 2022 par l'Office européen des brevets

  • Claude Grison a été récompensée dans la catégorie "recherche" pour ses travaux sur des éco-catalyseurs végétaux réalisés à partir de plantes envahissantes
  • Élodie Belnoue a été primée dans la catégorie "PME" pour la mise au point avec sa coéquipière d'une nouvelle plateforme médicale pour fabriquer des vaccins thérapeutiques contre différents types de cancer

PARIS: Deux Françaises, la chimiste Claude Grison et l'immunologiste Élodie Belnoue, ainsi que l'ingénieure suisse Madiha Derouazi ont reçu mardi le prix du meilleur inventeur 2022 remis par l'Office européen des brevets (OEB).

Claude Grison (CNRS), qui se présente volontiers comme une "chimiste-citoyenne" a été récompensée dans la catégorie "recherche" pour ses travaux sur des éco-catalyseurs végétaux réalisés à partir de plantes envahissantes, permettant de dépolluer des sols miniers à partir de plantes mangeuses de métaux, et de créer de nouvelles molécules chimiques.

Élodie Belnoue, ancienne doctorante en immunologie à l'hôpital Bichat à Paris et désormais directrice de recherche de l'entreprise suisse Amal Therapeutics (Boehringer Ingelheim), a été primée dans la catégorie "PME" pour la mise au point avec sa coéquipière suisse ingénieure en biotechnologie Madiha Derouazi d'une nouvelle plateforme médicale pour fabriquer des vaccins thérapeutiques contre différents types de cancer.

Dans la catégorie "Industrie", une équipe estonienne composée de Jaan Leis, Mati Arulepp et Anti Perkson a reçu le prix pour ses matériaux haut de gamme à base de carbone pour les supercondensateurs. Ils ont optimisé du graphène incurvé pour l'utiliser comme électrode, fournissant des sources d'énergie à charge rapide et de longue durée aussi bien pour l'industrie que pour les voitures électriques.

Jeunes chercheurs-inventeurs récompensés 

En recevant son prix dans la catégorie "Pays non membres de l'OEB", le chimiste canado-américain Donald Sadoway primé pour ses batteries en métal liquide pour le stockage des énergies renouvelables, a salué l'excellence des chercheurs distingués par l'OEB, qui s'attaquent aux "grands problèmes de la planète" et veulent "changer le monde".

Cette année, sur les 13 équipes de recherche en finale pour recevoir le prix de l'OEB 2022, plus de la moitié travaillaient sur des sujets liés à la transition énergétique et climatique.

L'ingénieur aéronautique français Frédérick Pasternak, qui travaille pour le groupe Airbus et concourait dans la catégorie "industrie", a ainsi déjà déposé une vingtaine de brevets dans sa carrière: il a notamment inventé un instrument météorologique par satellite (interféromètre) qui permet d'améliorer considérablement la précision des prévisions météo et des prédictions scientifiques sur le changement climatique, en permettant de mieux situer les quantités de CO2, CH4 (méthane) et autres composés chimiques dans l'atmosphère.

Pour la première fois, l'OEB a mis en valeur des jeunes chercheurs de moins de 30 ans cette année, en récompensant ex-aecquo une équipe belgo-britannique pour sa technologie de tri et de recyclage des déchets utilisant l'intelligence artificielle, et l'Américaine Erin Smith (22 ans), pour son application de reconnaissance faciale utilisant aussi l'intelligence artificielle pour détecter et surveiller, dès les prémices, la maladie de Parkinson et ses signes avant-coureurs.

Le procédé de tri des déchets permettant d'augmenter la proportion de déchets recyclés, inventé par le Belge Victor Dewulf, 25 ans, et le Britannique Peter Hedley, 27 ans, est désormais déployé dans des centres de recyclage au Royaume-Uni, en France, en Allemagne et en Italie via leur startup Recycleye, en partenariat avec la société de robotique Fanuc.

Les deux premiers prix ex-aecquo des jeunes chercheurs reçoivent chacun 20 000 euros, alors que dans les autres catégories, le prix est honorifique.

Le prix du public a été attribué à l'ingénieure espagnole en robotique Elena García Armada (Espagne) à l'issue d'un vote en ligne sur un total de 23 000 votes exprimés entre le 17 mai et le 21 juin. Mme Garcia Armada a inventé le premier exosquelette adaptable pour enfant, qui peut aider les enfants se déplaçant en fauteuil roulant à marcher pendant une thérapie et ainsi réduire la dégradation des muscles.

Enfin, la biochimiste américaine d'origine hongroise Katalin Karikó, dont l'objet de recherche a déjà été largement salué un peu partout dans le monde depuis la pandémie, a reçu de l'OEB le Prix "Œuvre d'une vie" pour ses travaux précurseurs sur l'ARN messager, qui ont fondé les premiers vaccins à ARN messager contre le Covid.


Metz: un forcené tué par balles, un policier touché à la main

Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
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  • Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier
  • Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard

STRASBOURG: Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet.

Les faits ont commencé dimanche soir dans une rue très passante de la vieille ville de Metz. "Vers 22h00, un individu menace depuis sa fenêtre, avec une arme à canon long, un passant", a rapporté le maire François Grosdidier sur sa page Facebook.

Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier.

Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard.

"Il sortait alors de son studio, tenant dans chaque main un revolver, et faisait feu sur les policiers présents dans le couloir", a-t-il ajouté. "Un policier était blessé à une main, tandis qu'un de ses collègues tirait à trois reprises, touchant l'individu à l'abdomen et au bras".

L'homme de 56 ans a été hospitalisé mais est décédé lundi matin. "Son casier judiciaire porte trace de neuf condamnations", selon M. Bernard.

Le policier blessé a également été hospitalisé.

L'homme détenait "plusieurs armes, de poing et d'épaule, dans son appartement", selon le maire qui a salué l'intervention des forces de l'ordre.


Tourisme en France : entre recherche de soleil, contraintes budgétaires et destinations alternatives

Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
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  • les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget.
  • L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées

RIYAD : Alors que l'été 2025 se profile, les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget. Si 61 % d’entre eux envisagent de prendre quelques jours de congé, selon un sondage OpinionWay pour Liligo, leur comportement de consommation évolue. Pour la première fois en cinq ans, le budget moyen baisse de 74 euros par personne.

L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées comme la Bretagne, la Normandie ou le nord de la France. Cette tendance s’explique notamment par deux étés précédents jugés peu cléments sur le plan météorologique, ce qui dissuade certains vacanciers de s'y rendre à nouveau.

Dans les établissements touristiques du Grand Ouest, les professionnels constatent un recul des séjours d'une semaine, compensé par une légère hausse des courts séjours (2 à 6 nuits). Les réservations de dernière minute restent fréquentes et très dépendantes des prévisions météorologiques du dimanche soir.

Confrontés à une inflation persistante et à des inquiétudes concernant leur pouvoir d’achat, les Français adaptent leurs comportements. Ils réduisent leurs dépenses dans les restaurants, les commerces ou les activités annexes, et sont plus prudents dans la planification de leurs séjours. Les formules « tout compris », jugées plus économiques et prévisibles, rencontrent un succès croissant.

Selon le cabinet Pro tourisme, les prix des hébergements touristiques ont grimpé de 27 % en quatre ans. Dans ce contexte, les territoires proposant des tarifs plus accessibles, comme l’intérieur des terres ou les destinations proches des grandes agglomérations comme l’Eure, la Vienne, l’Ain ou l’Oise, enregistrent une forte progression des recherches, parfois jusqu’à +150 %.

Si les littoraux restent prisés, un rééquilibrage s’opère en faveur des zones rurales et périurbaines. Ces destinations sont non seulement plus abordables, puisque les locations y sont en moyenne 20 à 30 % moins chères que sur la côte, mais elles offrent également un cadre de vie plus agréable.

Ces destinations répondent à une demande croissante de nature, de tranquillité et d’authenticité. La France rurale, longtemps en retrait, bénéficie désormais d’une attractivité renouvelée. Un phénomène accentué par l’essor du télétravail, le besoin de déconnexion et la quête d’expériences plus simples. L’arrière-pays n’est plus perçu comme une alternative de repli, mais comme un véritable choix de qualité.

Sur le plan international, la France reste solidement installée comme première destination mondiale avec 100 millions de touristes étrangers en 2024, devant l’Espagne. Les métropoles touristiques qui accueillent une clientèle étrangère à fort pouvoir d’achat, comme Paris, Cannes, Nice ou les régions viticoles, affichent des perspectives encourageantes.

Les analystes estiment que les Jeux Olympiques 2024 ont amplifié la visibilité de la France sur la scène mondiale, générant un regain d’intérêt pour la capitale et ses alentours. À Paris, la fréquentation touristique devrait rester élevée en 2025 grâce à l’effet post-événementiel.

Entre contraintes économiques, recherche d’ensoleillement et désir de proximité, le tourisme en France est en pleine mutation. Les professionnels s’adaptent à une clientèle plus exigeante, plus mobile et surtout plus attentive à l’équilibre entre plaisir et dépenses. Le paysage touristique français, longtemps polarisé entre le littoral et la montagne, s’enrichit désormais d’une diversité de choix stratégiques, économiques et culturels.


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
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  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.