Des sénateurs américains dévoilent une proposition de loi pour limiter la violence par arme à feu

Les mesures proposées restent très loin de ce que voulait le président Biden (Photo, AFP).
Les mesures proposées restent très loin de ce que voulait le président Biden (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 22 juin 2022

Des sénateurs américains dévoilent une proposition de loi pour limiter la violence par arme à feu

  • Il s'agit de «la législation contre la violence par arme à feu la plus importante en presque 30 ans», a tweeté le sénateur démocrate Chris Murphy
  • L'initiative parlementaire avait été lancée après le massacre d'Uvalde, qui a fait 21 morts dont 19 enfants dans une école primaire du Texas fin mai

WASHINGTON : Des sénateurs américains des deux bords ont dévoilé mardi une proposition de loi visant à restreindre la violence par arme à feu après une série de fusillades meurtrières, un texte qui reste très en deçà des mesures réclamées par le président Joe Biden mais constitue malgré tout une première depuis des décennies.

Dans une Amérique profondément divisée, un accord au Congrès entre élus démocrates et républicains est en effet rare, d'autant plus sur ce sujet très clivant.

Il s'agit de "la législation contre la violence par arme à feu la plus importante en presque 30 ans", a tweeté le sénateur démocrate Chris Murphy.

Ce texte de 80 pages "va sauver des milliers de vies", a-t-il ajouté.

L'initiative parlementaire avait été lancée après le massacre d'Uvalde, qui a fait 21 morts dont 19 enfants dans une école primaire du Texas fin mai, et celui de Buffalo dans l'Etat de New York, au cours duquel 10 personnes noires ont été tuées dans un supermarché mi-mai.

Chuck Schumer, le chef des démocrates au Sénat, a lui aussi qualifié le texte d'"avancée".

"Bien qu'il ne s'agisse pas de tout ce que nous voulions, cette législation est nécessaire de toute urgence", a-t-il dit dans un communiqué.

Le républicain John Cornyn, qui a travaillé avec Chris Murphy sur le projet, a affirmé que le texte visait à faire en sorte que les attaques comme celle d'Uvalde soient "moins susceptibles de se produire, tout en protégeant le deuxième amendement" de la Constitution, qui permet de détenir des armes à feu.

"Je suis fier que cette proposition de loi sur la santé mentale et la sécurité scolaire n'impose AUCUNE NOUVELLE RESTRICTION aux propriétaires d'armes à feu respectueux des lois", a-t-il ajouté sur Twitter.

«Trop de latitude»

Mais la NRA, le lobby des armes, a aussitôt exprimé son opposition au texte, jugeant au contraire qu'il pourrait être utilisé pour "restreindre les achats d'armes légales".

Le projet "laisse trop de latitude aux représentants de l'Etat et contient également des dispositions indéfinies et trop générales, invitant à une ingérence dans nos libertés constitutionnelles", a-t-elle dit dans un communiqué.

Les mesures proposées restent très loin de ce que voulait le président Biden, comme l'interdiction des fusils d'assaut.

Le texte met notamment en avant le soutien à des lois, Etat par Etat, qui permettraient de retirer des mains de personnes jugées dangereuses les armes qu'elles possèdent.

Il entend aussi instaurer le renforcement de la vérification des antécédents judiciaires et psychologiques pour les acheteurs d'armes âgés de 18 à 21 ans ainsi qu'un meilleur contrôle de la vente illégale d'armes, et le financement de programmes dédiés à la santé mentale.

Joe Biden avait publiquement affiché son soutien aux militants contre la violence par arme à feu en listant les mesures qu'il souhaite voir adoptées mais qui sont absentes de l'accord entre les sénateurs: interdiction des fusils d'assaut et des chargeurs à grande capacité, vérifications des antécédents pour l'ensemble des acheteurs d'armes - et pas uniquement les moins de 21 ans --, obligation pour les particuliers de garder leurs armes sous clé.

Même si l'accord est limité, l'organisation Moms Demand Action, qui milite pour un encadrement plus strict des ventes d'armes, a estimé qu'il s'agissait d'"un pas de géant pour notre mouvement", promettant de se battre "jusqu'à ce qu'il soit adopté".


Guerre en Ukraine: la boue, l'ennemi commun

Tranchées devenues quasiment des baignoires où les soldats pataugent à mi-mollet, épaisse couche de terre collée aux semelles, pick-up, véhicules blindés et même parfois chars détruits par des frappes après s'être embourbés : les vidéos liées à la pluie et la boue ont fleuri sur les réseaux sociaux ces dernières semaines. (AFP).
Tranchées devenues quasiment des baignoires où les soldats pataugent à mi-mollet, épaisse couche de terre collée aux semelles, pick-up, véhicules blindés et même parfois chars détruits par des frappes après s'être embourbés : les vidéos liées à la pluie et la boue ont fleuri sur les réseaux sociaux ces dernières semaines. (AFP).
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  • A certains endroits sur le parcours, les traces noires des gros pneus ou des chenilles dessinent une succession de lignes parallèles rapprochées
  • Après l'hiver froid et neigeux, l'arrivée du printemps avec ses pluies et ses températures plus douces a consacré le retour en force de la boue sur le champ de bataille du Donbass

BAKHMOUT: "La partie la plus difficile, c'est de monter la colline": les mains rivées sur le volant d'un gros camion, le soldat Grygoriï conduit dans les larges ornières de boue tracées au milieu des champs, dans l'est de l'Ukraine.

Dans la montée, le moteur V8 à essence vrombit, les roues patinent un peu puis adhèrent à nouveau et le camion 6X6 poursuit son chemin sinueux au rythme d'embardées quand il faut vite quitter une ornière piégeuse pour une autre, moins profonde ou moins glissante.

"Cela fait six mois que je conduis ce camion. Le ZIL-131, avec trois essieux moteurs, nous sauve à chaque fois" de la boue, s'exclame Grygoriï, âgé de 39 ans, après 25 minutes de conduite houleuse à travers champs pour s'arrêter près d'une position d'artillerie de son unité, jusqu'où il transporte personnel et munitions.

A certains endroits sur le parcours, les traces noires des gros pneus ou des chenilles dessinent une succession de lignes parallèles rapprochées, sur une largeur d'une dizaine de mètres.

Après l'hiver froid et neigeux, l'arrivée du printemps avec ses pluies et ses températures plus douces a consacré le retour en force de la boue sur le champ de bataille du Donbass.

Tranchées devenues quasiment des baignoires où les soldats pataugent à mi-mollet, épaisse couche de terre collée aux semelles, pick-up, véhicules blindés et même parfois chars détruits par des frappes après s'être embourbés : les vidéos liées à la pluie et la boue ont fleuri sur les réseaux sociaux ces dernières semaines.

Après quelques jours de temps sec, la pluie est revenue dimanche dans le Donbass, notamment près de Bakhmout, où les combats font rage depuis des mois entre les forces ukrainiennes qui défendent la ville et les forces russes qui tentent de l'encercler et la prendre.

"Il y a deux semaines, nous n'avions que deux chemins : à travers la boue... ou à travers la boue", résume le conducteur d'un char ukrainien T-64, en position d'attente d'ordres au nord de Bakhmout.

Comparant les modèles de chars soviétiques, le soldat, qui ne souhaite pas être nommé, estime que le T-64 "n'a aucun problème à rouler dans la boue, ses chenilles ont été conçues de manière à ce qu'il s'immobilise assez rarement. Le T-72 est le pire pour la boue, comme le T-90", assure-t-il en spécialiste.

Offensive « impossible »

Ici les routes sont souvent recouvertes de la fameuse terre noire ukrainienne, parmi les plus fertiles au monde car très riche en humus.

Rapportée des champs ou des talus par les chenilles des blindés, elle se transforme vite en boue grasse sous la pluie.

Si le front est figé depuis fin novembre, le temps actuel n'est pas vraiment propice à la reprise de grandes offensives de part et d'autre, observent des militaires.

"Les deux camps attendent que les conditions météo s'améliorent", explique à l'AFP Rouslan, le chef de l'unité d'artillerie à laquelle appartient Grygoriï le chauffeur.

"Toute offensive massive est désormais impossible ou du moins très problématique. Le temps joue en faveur de ceux qui défendent", prévient-il.

Si les unités de combat souffrent de la boue, celle-ci peut aussi ralentir l'évacuation de blessés.

"Bien sûr, c'est un problème, mais nous avons toujours trouvé un véhicule approprié pour qu'un soldat grièvement blessé soit transporté à l'hôpital", assure sous anonymat un responsable d'un centre de premiers soins dans un petit village situé près de la ligne de front.

Les soldats légèrement blessés ou commotionnés sont gardés dans ce centre pendant quelques heures car "ils peuvent attendre", explique-t-il.

"Pour les cas plus graves, nous les transportons avec les véhicules que nous avons ici (...) même si nous ne pouvons pas nous déplacer rapidement. Vous avez vu, il y a des trous partout !", ajoute le soignant, en montrant ce jour-là la piste couverte d'une boue glissante et épaisse, creusée d'ornières, devant le centre de soins.

Pour un lieutenant d'une unité d'infanterie rencontré près de Bakhmout et qui a souhaité aussi garder l'anonymat, la pluie "est un gros problème ! Nos gars restent dans les tranchées, dans la boue, et ils doivent tenir le poste".

Mais une amélioration de la météo ne facilitera pas forcément la vie des Ukrainiens qui pressentent une offensive russe.

"Les véhicules à chenilles sont également bloqués maintenant, à la fois de notre côté (ukrainien) et de leur côté (russe). Si le temps devient sec et le reste pendant 3-4 semaines, l'ennemi attaquera. Il y aura sûrement une attaque à grande échelle", prédit-il.


Nouvelles discussions Xi-Poutine à Moscou, Kishida attendu à Kiev

Ces dernières années, Pékin et Moscou se posent en effet comme des contrepoids géopolitiques à la puissance américaine et ses alliés (Photo, AFP).
Ces dernières années, Pékin et Moscou se posent en effet comme des contrepoids géopolitiques à la puissance américaine et ses alliés (Photo, AFP).
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  • La visite d'Etat de trois jours de M. Xi en Russie est une occasion pour Vladimir Poutine de s'afficher avec un allié de poids
  • Le Premier ministre du Japon Fumio Kishida est quant à lui en route vers Kiev pour une visite surprise et une rencontre

MOSCOU: Vladimir Poutine et Xi Jinping doivent se retrouver mardi pour des discussions officielles au deuxième jour de la visite du président chinois en Russie, avec au programme l'Ukraine et le rapprochement entre Moscou et Pékin, au moment où le Premier ministre japonais Fumio Kishida se rend à Kiev pour une visite surprise et une rencontre, mardi, avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

MM. Xi et Poutine devraient logiquement aborder à nouveau le conflit en Ukraine, Pékin ayant proposé le mois dernier un plan de paix, mais aussi leur coopération au sens large et l'approfondissement de leurs liens économiques, avec la signature attendue d'accords.

La visite d'Etat de trois jours de M. Xi en Russie est une occasion pour Vladimir Poutine de s'afficher avec un allié de poids, alors qu'il est de plus en plus isolé en Occident et visé depuis la semaine dernière par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI).

Le Premier ministre du Japon Fumio Kishida est quant à lui en route vers Kiev pour une visite surprise et une rencontre, mardi, avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, a fait savoir Tokyo.

M. Kishida va "transmettre au président Zelensky son respect pour le courage et la persévérance du peuple ukrainien qui défend sa patrie sous son commandement, ainsi que la solidarité et le soutien infaillible à l'Ukraine du Japon et du G7", a déclaré la diplomatie nippone dans un communiqué.

Fumio Kishida était le seul dirigeant membre du groupe à ne pas encore être allé à Kiev depuis le début du conflit en février 2022.

«Couverture diplomatique»

Tokyo s'est joint aux sanctions occidentales contre la Russie et a annoncé en février une nouvelle aide de 5,5 milliards de dollars (5,1 milliards d'euros) à l'Ukraine. Le Japon n'a cependant pas fourni d'aide militaire, sa Constitution pacifiste le lui interdisant.

Lundi, MM. Xi et Poutine se sont entretenus en tête-à-tête pendant quatre heures et demie, lors d'une première rencontre informelle au Kremlin.

"Je sais que vous (...) avez une position juste et équilibrée sur les questions internationales les plus pressantes", a indiqué M. Poutine à son hôte chinois au début de cette rencontre, en l'appelant "mon cher ami".

Il a également dit considérer "avec respect" le plan de paix de Pékin en Ukraine et a déclaré que la Russie et la Chine avaient "plein d'objectifs" en commun.

Lors de leur échange, M. Xi, cité par l'agence de presse officielle Chine nouvelle, a lui assuré que la Chine "allait continuer à jouer un rôle constructif" pour trouver une issue politique au conflit en Ukraine.

La Chine se pose en médiateur en Ukraine et a publié en février un document énonçant plusieurs principes, comme le respect de la souveraineté territoriale, et appelant Moscou et Kiev à s'investir dans des pourparlers de paix.

Mais l'Occident juge que Pékin soutient trop Moscou pour servir de médiateur crédible. Récemment, Washington a même accusé les autorités chinoises d'envisager de livrer des armes à la Russie, ce qu'elles démentent fermement.

D'autres, en Occident, jugent que la Chine pourrait s'inspirer de l'attaque russe en Ukraine pour prendre le contrôle de Taïwan.

Lundi encore, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a affirmé que "le monde ne doit pas être dupe face à toute décision tactique de la Russie, soutenue par la Chine ou tout autre pays, de geler le conflit (en Ukraine) selon ses propres conditions".

M. Blinken a souligné que M. Xi s'était rendu en Russie trois jours à peine après le mandat d'arrêt de la CPI visant M. Poutine ce qui, selon le diplomate américain, suggère que la Chine n'éprouve pas le besoin "de tenir responsable le président (russe) des atrocités infligées à l'Ukraine".

Selon Antony Blinken, cette visite "fournirait plutôt une couverture diplomatique à la Russie pour continuer à commettre de grands crimes".

Lundi, la diplomatie chinoise avait, elle, appelé la CPI à éviter toute "politisation" et à respecter l'immunité des chefs d'Etat.

Pour sa part, Kiev, prudent sur les intentions chinoises, a exhorté lundi M. Xi à "user de son influence sur Moscou pour qu'il mette fin à la guerre d'agression".

Contrepoids géopolitique

Interrogé par l'AFP, l'expert français Antoine Bondaz, spécialiste de la diplomatie chinoise, estime que Pékin cherche à promouvoir dans le dossier ukrainien une "image de facteur de stabilité (...) particulièrement auprès des pays non occidentaux", tout en essayant de "délégitimer les régimes démocratiques".

Ces dernières années, Pékin et Moscou se posent en effet comme des contrepoids géopolitiques à la puissance américaine et ses alliés.

"Aucun pays ne devrait dicter l'ordre international", a écrit le dirigeant chinois dans un article publié lundi par un journal russe.

Les questions économiques et financières devraient également constituer une grosse partie des discussions de mardi entre Xi Jinping et Vladimir Poutine.

La Russie a notamment augmenté ses exportations d'hydrocarbures vers l'Asie pour compenser les embargos européens ce qui, selon des observateurs, la rend de plus en plus dépendante de Pékin.


Cri d'alarme des astronomes face à une pollution spatiale croissante

Cette impression d'artiste générée par ordinateur publiée par l'Agence spatiale européenne (ESA) représente une approximation de 12 000 objets en orbite autour de la Terre (Photo, AFP).
Cette impression d'artiste générée par ordinateur publiée par l'Agence spatiale européenne (ESA) représente une approximation de 12 000 objets en orbite autour de la Terre (Photo, AFP).
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  • Cette colonisation de l'orbite basse (jusqu'à 2 000 kilomètres d'altitude) congestionne la circulation, multipliant le risque de collisions
  • Par réaction en chaîne ces collisions génèrent davantage de débris, eux-mêmes réduits en fragments toujours plus petits, grossissant le nuage de déchets

PARIS: L'horizon des astronomes se bouche: la pollution spatiale engendrée par la prolifération des satellites en orbite perturbe les observations des télescopes, au point de menacer l'avenir de la profession, alertent des études dont les auteurs appellent à un sursaut.

Depuis l'avènement des méga-constellations – plusieurs milliers de satellites envoyés par grappes – en 2019, initié par l'Américain Space X, le nombre de satellites a plus que doublé, et les projets se multiplient pour apporter du haut débit depuis l'espace.

Cette colonisation de l'orbite basse (jusqu'à 2 000 kilomètres d'altitude) congestionne la circulation, multipliant le risque de collisions. Par réaction en chaîne, ces collisions génèrent davantage de débris, eux-mêmes réduits en fragments toujours plus petits, grossissant le nuage de déchets gravitant au-dessus de nos têtes.

Les conséquences sont "dramatiques" pour l'astronomie professionnelle, confrontée à une transformation du ciel nocturne "sans précédent", selon une étude parue lundi dans Nature Astronomy.

Pour la première fois, des astronomes ont tenté de mesurer la baisse d'efficacité des observations due à cette pollution, et d'en évaluer le coût.

En reflétant la lumière du soleil, les satellites augmentent les effets de la pollution lumineuse venue du sol. Certaines sociétés dont Space X ont d'ailleurs tenté de réduire la brillance de leurs engins pour atténuer ces nuisances.

Mais les effets des petits débris sont plus problématiques encore. En deçà d'une certaine taille, les télescopes terrestres ne peuvent les détecter individuellement.

Signaux brouillés

En revanche, leurs images sont polluées par la multitude de traînées lumineuses qu'ils produisent, tandis que "la lumière reflétée par les débris continue d'accroître la brillance du ciel", explique John Barentine, co-auteur de l'étude.

Les plus gros projets scientifiques sont affectés, comme l'Observatoire Vera-C.-Rubin (VRO), un télescope géant en construction au Chili : les modélisations prédisent une augmentation de 7,5% de la brillance du ciel à son zénith durant la prochaine décennie.

Ce qui ajoutera "près d'un an par rapport à la durée nominale du programme, soit un surcoût estimé à 21,8 millions de dollars", développe John Barentine. C'est largement plus que "le temps et l'argent qu'on perd déjà avec d'autres aléas comme la météo", regrette ce chercheur à l'Université américaine d'Utah.

L'impact pourrait être pire encore, car les mesures actuelles de la pollution lumineuse sous-estiment le phénomène, pointe une autre étude de Nature Astronomy.

Autre coût : la perte d'opportunités de détecter des phénomènes astrophysiques rares et inconnus. Certains comme les passages de météorites sont si furtifs qu'il faut un ciel totalement pur pour les observer.

Or même depuis un lieu exempt de pollution lumineuse comme celui du VRO, une hausse de 7,5% de la luminosité du ciel réduira d'autant le nombre d'étoiles observables, calcule John Barentine.

Un patrimoine en danger

La pollution lumineuse au sol ne cessant de croître, les sites propices à la construction de télescopes se réduisent comme peau de chagrin, déplorent en outre plusieurs chercheurs dans des articles joints aux études.

Mais le phénomène dépasse la science, et touche à la "relation ancestrale" de l'humanité à la voûte céleste, qui devrait être considérée comme "patrimoine immatériel" de l'humanité, plaide l'astrophysicienne Aparna Venkatesan, de l'Université de San Francisco.

"La perte de l'obscurité, qui affecte même le sommet du K2, les rives du lac Titicaca ou l'île de Pâques, représente une menace tant pour l'environnement que notre héritage culturel", s'alarment les astronomes qui lancent un "appel" à la communauté scientifique.

"On veut se dégager de la pollution lumineuse et finalement ce qu'on voit, ce sont des milliers de satellites", constate Eric Lagadec, astrophysicien à l'Observatoire de la Côte d'Azur-UCA, qui n'a pas pris part aux études.

Pour cesser cette "folie", leurs auteurs appellent à limiter considérablement, voire interdire les méga-constellations, soulignant que toutes les autres mesures "d'atténuation" seront inefficaces.

Mais il est "naïf de penser que le marché des lanceurs va se réguler sans contraintes", au vu des intérêts économiques en jeu, concluent-ils.