Députés LREM cherchent chefs pour des temps houleux

L'élection du titulaire devra être confirmée mardi prochain dans l'hémicycle, lors d'un vote à bulletin secret de l'ensemble des députés (Photo, AFP).
L'élection du titulaire devra être confirmée mardi prochain dans l'hémicycle, lors d'un vote à bulletin secret de l'ensemble des députés (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 22 juin 2022

Députés LREM cherchent chefs pour des temps houleux

  • Mercredi matin se tiendra une première élection interne pour la présidence du groupe LREM (rebaptisé Renaissance) qui a fondu de 266 à 170 membres
  • Quatre candidats postulent: Stella Dupont, Rémy Rebeyrotte, Guillaume Vuilletet et Aurore Bergé

PARIS: Disparition des piliers LREM à l'Assemblée, de Richard Ferrand à Christophe Castaner, affaiblissement avec la perte de la majorité absolue et "peu de régulation": les macronistes sont en quête de successeurs aux postes clés du Palais Bourbon, dans un mercato serré.

Six candidats LREM sont finalement sur les rangs pour la présidence de l'Assemblée nationale, dont Yaël Braun-Pivet, actuelle ministre des Outre-Mer et ex-présidente de la commission des Lois au Palais Bourbon, Roland Lescure, président sortant de la commission des Affaires économiques, et Barbara Pompili, ancienne ministre de la Transition écologique.

"On est dans un moment où ça va être difficile de réunir des majorités" donc "on a besoin de quelqu'un capable de tendre la main à tout le monde", fait valoir cette dernière.

Ancien ministre sous Nicolas Sarkozy, Eric Woerth, rallié à Emmanuel Macron, a fait également acte de candidature pour "incarner une Assemblée nationale qui travaille sérieusement". "J’ai la capacité à parler à tout le monde", dit-il au Parisien.

Joël Giraud, ancien ministre de la Cohésion des territoires, se présente également, comme Sophie Errante, élue de Loire-Atlantique.

C'est mercredi en fin d'après-midi qu'aura lieu une sorte de primaire pour le perchoir, entre les partenaires de la majorité. Puis l'élection du titulaire devra être confirmée mardi prochain dans l'hémicycle, lors d'un vote à bulletin secret de l'ensemble des députés.

Yaël Braun-Pivet prend le risque de ne pas être reconduite aux Outre-Mer en cas d'échec mercredi, a-t-on appris de source gouvernementale.

Des candidats hors majorité peuvent également concourir. Ce sera le cas d'Annie Genevard (LR), qui met en avant sa "solide expérience" dans Le Figaro.

Le président sortant de l'Assemblée Richard Ferrand, un proche d'Emmanuel Macron, qui avait vocation à rempiler, a mordu la poussière dans les urnes. "Il a tenu l'Assemblée dans les moments très compliqués", salue un élu LR, inquiet de l'arrivée en masse des troupes du RN et de la Nupes.

«Majorité décapitée»

Mercredi matin se tiendra une première élection interne pour la présidence du groupe LREM (rebaptisé Renaissance) qui a fondu de 266 à 170 membres à l'issue du second tour des législatives.

Quatre candidats postulent: Stella Dupont, Rémy Rebeyrotte, Guillaume Vuilletet et Aurore Bergé.

Celle-ci était jusqu'alors présidente déléguée du groupe, auprès de Christophe Castaner, qui a lui aussi échoué dans les urnes, contre toute attente. Elle est issue de la droite et proche de l'ex-ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer.

Pourrait-elle faire consensus? "On n'a pas le temps de s'engueuler!", lance un marcheur.

"On a beaucoup de candidats, mais pas de régulation politique du sujet, personne ne s'occupe de rien sinon de soi-même", peste un de ses collègues, dépité... et fatigué, après une rude campagne des législatives. "Tout le monde veut le confort, la hauteur de vue" au perchoir, persifle-t-il.

Il n'y a pas de consigne de vote ou de candidat "officiel", alors qu'il y a cinq ans Emmanuel Macron s'était impliqué.

"Le groupe a besoin de se redéfinir une identité, une colonne vertébrale", note une observatrice LREM. D'autant qu'il va devoir également composer avec les alliés MoDem et les proches d'Edouard Philippe d'Horizons, forts de près de 50 et 30 élus respectivement.

Ces deux groupes vont également choisir leurs chefs de file mercredi.

Le patron sortant des députés MoDem Patrick Mignola a lui aussi été défait dimanche. Nicolas Turquois, Elodie Jacquier-Laforge et Jean-Paul Mattei se portent candidats.

De nombreuses autres fonctions stratégiques au Palais Bourbon ont perdu leur titulaire: les deux questeurs de la majorité (députés chargés de la gestion de l'institution) Florian Bachelier et Laurianne Rossi, la présidente de la commission de la Défense Françoise Dumas, le rapporteur général du budget Laurent Saint-Martin...

"Le député anonyme s'en est mieux sorti! La majorité a été décapitée. Elle va avoir besoin de profils très politiques et pas technos", analyse un vieux routier de l'opposition.

Alors que le gouvernement doit aussi en principe être complété, "la partie de Tetris géant a commencé".


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.