Afghanistan: Au moins un millier de morts dans un puissant séisme

Sur cette photo prise le 17 mai 2022, un combattant taliban se promène sur un site archéologique à Mes Aynak, dans la province orientale de Logar. Photo d'illustration. AFP
Sur cette photo prise le 17 mai 2022, un combattant taliban se promène sur un site archéologique à Mes Aynak, dans la province orientale de Logar. Photo d'illustration. AFP
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Publié le Jeudi 23 juin 2022

Afghanistan: Au moins un millier de morts dans un puissant séisme

  • Dans la province de Paktika, la plus affectée avec celle de Khost, le bilan « a atteint les 1 000 morts et ce chiffre augmente»
  • Le séisme, d'une magnitude de 5,9, est survenu à une profondeur de 10 km vers 01H30 mercredi, tout près de la frontière avec le Pakistan, selon l'Institut sismologique américain (USGS)

SHARAN : Au moins un millier de personnes ont été tuées et 1 500 blessées dans un puissant séisme qui a frappé une zone frontalière isolée du sud-est de l'Afghanistan dans la nuit de mardi à mercredi, selon les autorités, qui craignent que le bilan ne s'élève encore.

"Les gens creusent tombe après tombe", a déclaré le chef du service de l'Information et de la Culture de la province de Paktika, Mohammad Amin Huzaifa, dans un message à la presse.

Dans sa seule province, la plus affectée avec celle de Khost, le bilan "a atteint les 1 000 morts et ce chiffre augmente", a-t-il précisé.

Selon lui, quelque 1 500 personnes ont aussi été blessées à Paktika, dans ce qui est d'ores et déjà le séisme le plus meurtrier qu'ait connu l'Afghanistan en plus de deux décennies.

"Il pleut aussi et toutes les maisons sont détruites. Il n'y a ni tentes, ni nourriture. Des gens sont encore piégés sous les décombres (...) Nous avons besoin d'une aide immédiate", a décrit M. Huzaifa.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a assuré que l'ONU était "pleinement mobilisée" pour aider l'Afghanistan, avec le déploiement en cours d'équipes de premier secours et l'envoi de médicaments et nourriture vers la zone touchée.

Le gouvernement afghan craint que le bilan n'augmente encore, au fil des opérations de secours.

Le séisme, d'une magnitude de 5,9, est survenu à une profondeur de 10 km vers 01H30 mercredi, tout près de la frontière avec le Pakistan, selon l'Institut sismologique américain (USGS).

"Nous avons deux morts et cinq blessés dans notre famille", a raconté Arup Khan, un survivant croisé à l'hôpital de Sharan, la capitale de la province de Paktika.

"Quand je me suis relevé, j'étais couvert de poussière. Des personnes sont arrivées et nous ont sortis de là. La situation était horrible (...) Il y avait des cris partout, les enfants et toute ma famille étaient sous la boue", a-t-il ajouté.

Aide internationale espérée

Des photos et vidéos postées sur les réseaux sociaux font apparaître d'innombrables maisons effondrées, dans cette région rurale pauvre et difficile d'accès.

"Nous pensons que près de 2 000 maisons sont détruites", a déclaré à la presse le coordinateur humanitaire pour l'Afghanistan, Ramiz Alakbarov.

Une image publiée par les talibans montre des habitants creusant une longue tranchée de tombes pour enterrer les morts.

"Une grande partie de la région est montagneuse et les déplacements sont difficiles. Cela prendra du temps pour transporter les morts et les blessés", a expliqué le ministre des Catastrophes naturelles, Mohammad Abbas Akhund.

Limités depuis longtemps en nombre et en capacité, les services de secours sont inadaptés en Afghanistan pour faire face seuls à une catastrophe naturelle majeure. Et l'aide internationale est difficile à mobiliser, les ONG et agences onusiennes étant moins présentes que par le passé depuis la prise du pouvoir par les talibans en août.

"Le gouvernement fait au mieux de ses capacités", a twitté Anas Haqqani, un autre haut responsable taliban. "Nous espérons que la communauté internationale et les organisations humanitaires aideront aussi les gens dans cette situation terrible."

Le séisme a été ressenti dans plusieurs provinces de la région et aussi dans la capitale Kaboul, située à environ 200 km au nord de son épicentre.

«Profondément attristés», les Etats-Unis examinent leur «réponse» humanitaire

Le président Joe Biden "suit l'évolution de la situation" et examine les "options de réponse" américaine, a déclaré son principal conseiller diplomatique Jake Sullivan dans un communiqué. Les Etats-Unis, qui ont quitté l'Afghanistan l'été dernier après vingt années de guerre, sont "fiers d'être le premier fournisseur d'aide humanitaire" dans le pays, a-t-il rappelé.

"Les partenaires humanitaires américains participent déjà à la réponse, y compris en envoyant des équipes médicales pour aider les populations touchées", a dit pour sa part le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken dans un autre communiqué. Il a promis que Washington continuerait à "mener la communauté internationale dans sa réponse aux besoins humanitaires" des Afghans.

Prié de dire lors d'un échange avec la presse si le gouvernement américain était prêt à aider directement les talibans au pouvoir depuis le retrait des Etats-Unis, le porte-parole du département d'Etat américain Ned Price a assuré que les dirigeants islamistes n'avaient pas fait de "demande d'assistance" officielle à Washington.

"J'imagine que la réponse humanitaire au séisme sera un sujet de discussion entre des responsables américains et des responsables talibans dans les prochains jours", a-t-il néanmoins ajouté. A ce stade, "nous concentrons nos efforts et nos discussions sur nos partenaires humanitaires", a-t-il expliqué.

Séismes fréquents

Il l'a également été au Pakistan voisin où une personne a été tuée et quelques maisons endommagées. Islamabad a commencé à envoyer de l'aide, notamment de la nourriture, des tentes et des couvertures.

"Compte tenu des pluies abondantes et du froid, inhabituels en cette saison, les abris d'urgence sont une priorité immédiate", a indiqué le Bureau de coordination des Affaires humanitaires (Ocha) de l'ONU.

La population a également besoin de soins d'urgence, d'aide alimentaire et non alimentaire et d'une assistance en services d'eau, hygiène et assainissement, a précisé Ocha.

"L'Union européenne suit la situation (...) et se tient prête à coordonner et fournir une aide d'urgence", a twitté son envoyé spécial en Afghanistan, Tomas Niklasson. Les Etats-Unis, eux, se sont dits "profondément attristés" et examinent leurs "options de réponse".

L'Afghanistan est fréquemment frappé par des séismes, en particulier dans la chaîne montagneuse de l'Hindu Kush, qui se trouve à la jonction entre les plaques tectoniques eurasienne et indienne. Ces catastrophes peuvent être particulièrement destructrices en raison de la faible résistance des maisons afghanes rurales.

Le séisme le plus meurtrier de l'histoire récente de l'Afghanistan (5 000 morts) avait eu lieu en mai 1998 dans les provinces de Takhar et Badakhshan (nord-est).

Depuis l'arrivée au pouvoir des talibans à Kaboul, l'Afghanistan est plongé dans une grave crise financière et humanitaire provoquée par le gel de milliards d'avoirs détenus à l'étranger et l'arrêt brutal de l'aide internationale, qui portait le pays à bout de bras depuis 20 ans et qui revient désormais au compte-gouttes.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.