Equateur: Nouveaux affrontements, le président dénonce une tentative de «coup d'Etat»

La police anti-émeute disperse des manifestants à Quito, le 24 juin 2022 (Photo, AFP).
La police anti-émeute disperse des manifestants à Quito, le 24 juin 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 25 juin 2022

Equateur: Nouveaux affrontements, le président dénonce une tentative de «coup d'Etat»

  • La police a dénoncé l'intrusion de manifestants dans l'ambassade d'Egypte, voisine du lieu des affrontements
  • Le président conservateur au pouvoir depuis un an, voit dans cette révolte une tentative de le renverser

QUITO, Equateur: Pour la deuxième journée consécutive, de violents affrontements ont éclaté vendredi après-midi autour du Parlement à Quito entre manifestants indigènes et forces de l'ordre, le président équatorien Guillermo Lasso dénonçant une tentative de "coup d'Etat".

Comme la veille, aux jets de pierres, mortiers d'artifice et objets de toutes sortes lancés par les protestataires, les forces de l'ordre ripostaient au canon à eau et avec des grenades lacrymogènes et assourdissantes, a constaté l'AFP en fin d'après-midi.

Mais vers 18H00 locales (23H00 GMT), les affrontements avaient nettement baissé d'intensité.Des heurts isolés se poursuivaient ici et là avec de petits groupes de manifestants.

Vidéo à l'appui diffusée sur son compte Twitter, la police a dénoncé l'intrusion de manifestants dans l'ambassade d'Egypte, voisine du lieu des affrontements, à partir de laquelle "ils attaquent les forces de l'ordre avec des explosifs".

«Par tous les moyens légaux»

"Le but de toutes ces violences est de perpétrer un coup d'État", a estimé M. Lasso, dans une allocution sur les médias publics, appelant la communauté internationale à agir "contre cette tentative de déstabilisation de la démocratie en Équateur".

Près de 14.000 manifestants indigènes sont mobilisés dans tout le pays pour protester contre la hausse du coût de la vie et exiger notamment une baisse des prix des carburants, d'après la police qui estime leur nombre à près de 10.000 dans la capitale.

Les violences ont fait six morts et des dizaines de blessés, alors que Quito est en grande partie paralysée et ses accès bloqués par de nombreux barrages routiers.

Le leader du mouvement, Leonidas Iza, chef de la Confédération des nationalités indigènes d'Equateur (Conaie), organisation fer de lance des manifestations, a prévenu vendredi dans un entretien avec l'AFP que la mobilisation durera "jusqu'à obtenir des résultats".

"Iza ne contrôle plus la situation. Il n'a plus aucun contrôle sur les manifestations et la criminalité que ses actions irresponsables ont générées", a accusé le président Lasso, prévenant que le gouvernement utiliserait "tous les moyens légaux à sa disposition pour affronter les vandales".

Il a cependant encore répété être "ouvert pour parvenir à un dialogue avec des résultats concrets", appelant ses "frères et sœurs indigènes" à "retourner dans leurs communautés".

"Les petits producteurs sont en mauvaise posture, les pris sont élevés, nous nous battons pour survivre", criait Carlos Pilla, un indigène originaire de Tungurahua (sud). "Si nous avons une réponse positive aujourd'hui, nous partirons aujourd'hui même, en paix et la tête haute".

«Survivre»

"Nous ne pouvons plus retenir la colère du peuple. L'indignation échappe à notre contrôle et au contrôle de nos organisations", a affirmé de son côté le leader de la Conaie, jugeant que les indigènes "se sont sentis trompés" par des mois des discussions sans résultat avec le gouvernement sur la hausse du coût de la vie.

"Ils ne veulent pas dialoguer (...) Ils ne veulent pas la paix. Jusqu'à présent, la seule chose qu'ils ont montrée, ce qu'ils veulent la violence", a dénoncé dans la matinée le ministre des Affaires gouvernementales, Francisco Jimenez, sur une radio locale.

L'armée a de son côté indiqué que des soldats qui assuraient la sécurité d'un convoi routier ont été "agressés par un groupe violent" jeudi à Caspigasi, en banlieue de Quito, et que 17 militaires ont été gravement blessés.

L'objectif de ce convoi, venu du nord-ouest de Quito, "était de permettre le flux logistique de plus de 1.000 camions qui sont bloqués sur cette route", ce qui affecte sérieusement l'approvisionnement de la capitale, selon l'armée, alors que certains quartiers commencent à souffrir de pénuries.

Le gouvernement assure que les demandes des manifestants, juste sur les carburants, coûteraient à l'État plus d'un milliard de dollars par an.

Pour compliquer la donne, et d'éventuelles discussions, Guillermo Lasso, diagnostiqué positif à la Covid-19, est depuis mercredi contraint à l'isolement.

Le président conservateur au pouvoir depuis un an, voit dans cette révolte une tentative de le renverser. Entre 1997 et 2005, trois présidents équatoriens ont dû quitter le pouvoir sous la pression des autochtones.

Il peut toutefois compter sur le soutien des militaires qui ont mis en garde les manifestants, les accusant de représenter un "grave danger" pour la démocratie.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.