L'Otan va pouvoir s'élargir, la Russie veut faire plier l'Ukraine

L'armée russe rejette depuis le début du conflit toutes les accusations de frappes visant des civils (Photo, AFP).
L'armée russe rejette depuis le début du conflit toutes les accusations de frappes visant des civils (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 29 juin 2022

L'Otan va pouvoir s'élargir, la Russie veut faire plier l'Ukraine

  • M. Zelensky a suggéré d'envoyer une commission d'enquête pour prouver que ce centre commercial avait été détruit par un missile russe
  • Cette attaque a été vivement condamnée par les dirigeants du G7

KREMENTCHOUK, Ukraine: L'Otan a annoncé mardi un accord pour l'entrée de la Suède et la Finlande grâce à la levée du veto turc, alors que la Russie a exclu de mettre un terme à son offensive en Ukraine tant que Kiev n'aura pas capitulé.

Après plusieurs heures de discussions en marge du sommet de l'Alliance, qui a débuté mardi soir à Madrid, le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a assuré que la Turquie avait levé son veto à la candidature des deux pays nordiques.

"La Turquie a donné son accord pour que la Suède et la Finlande rejoignent l'Otan", a annoncé M. Stoltenberg, jugeant cette avancée "essentielle" alors que le monde "fait face à la plus grave crise sécuritaire depuis des décennies".

Ankara, membre de l'Otan depuis 1952, bloquait jusqu'à présent l'adhésion de Stockholm et d'Helsinski, car elle les accusait d'abriter des militants de l'organisation kurde PKK, qu'elle considère comme "terroriste".

Mais le président turc Recep Tayyip Erdogan a finalement estimé avoir obtenu la "pleine coopération" de Stockholm et d'Helsinski, après d'intenses tractations. "La Turquie a obtenu ce qu'elle voulait", a insisté la présidence turque dans un communiqué.

«Déposer les armes» 

L'accord signé mardi soir devant les caméras par les chefs de la diplomatie des trois pays concernés va permettre aux chefs d'État et de gouvernement de l'Alliance présents à Madrid d'afficher une unité renforcée face à la Russie, qui a de nouveau appelé mardi Kiev à la capitulation.

"Il faut ordonner aux soldats ukrainiens de déposer les armes et il faut mettre en œuvre toutes les conditions fixées par la Russie. Alors tout sera fini en une journée", a déclaré à la presse le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov.

Cette déclaration est survenue au lendemain d'une attaque russe, qui a ravagé un centre commercial bondé à Krementchouk, à 330 kilomètres au sud-est de Kiev, faisant au moins 18 morts et une quarantaine de disparus, selon les autorités ukrainiennes.

Ce bombardement est "l'un des actes terroristes les plus éhontés de l'histoire européenne", a dénoncé le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en demandant que la Russie soit désignée comme "État parrain du terrorisme" après cette frappe sur "une ville paisible".

M. Zelensky a suggéré mardi au Conseil de sécurité de l'ONU d'envoyer une commission d'enquête pour prouver que ce centre commercial avait été détruit par un missile russe.

L'armée russe, qui rejette depuis le début du conflit toutes les accusations de frappes visant des civils, a affirmé avoir frappé un entrepôt d'armes situé dans une usine d'engins de chantier voisine, dont l'incendie se serait propagé au centre commercial, selon elle désaffecté.

Mais la version russe a été contredite par des témoignages recueillis sur place par un journaliste de l'AFP. "Nous avons entendu ça, c'est absurde. Quand on vit ici, je me demande comment on peut croire des choses pareilles", a réagi une habitante de Krementchouk, Polina Pouchintseva.

«Brutalité»

Cette attaque a été vivement condamnée par les dirigeants du G7, qui s'est achevé mardi en Allemagne. Durant ce sommet, les Occidentaux ont promis de resserrer l'étau sur Moscou en visant l'industrie de défense russe et en plafonnant au niveau mondial le prix du pétrole russe.

Le but global est d'"augmenter" pour la Russie les coûts de la guerre, a résumé le chancelier allemand Olaf Scholz. Selon le Trésor américain, Washington a commencé mardi à mettre en œuvre ces sanctions, et notamment une interdiction des importations d'or venant de Russie.

"La Russie ne peut ni ne doit gagner et donc notre soutien à l'Ukraine et nos sanctions contre la Russie se maintiendront aussi longtemps que nécessaire", a insisté le président français Emmanuel Macron, en appelant les pays de l'Otan à envoyer un "message d'unité et de force".

"Il est extrêmement important que nous soyons prêts à continuer à apporter notre soutien parce que l'Ukraine fait face aujourd'hui face à une brutalité que nous n'avions plus vue en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale", a abondé le chef de l'Otan, Jens Stoltenberg.

Selon un conseiller du président américain Joe Biden, la rencontre de l'Otan va être l'occasion pour Washington de faire "des annonces spécifiques" sur "de nouveaux engagements militaires", décisif pour l'avenir de l'Alliance.

"A la fin de ce sommet, il y aura un dispositif plus robuste, plus efficace, plus crédible (...) pour tenir compte d'une menace russe plus aigüe et plus grave", a expliqué Jake Sullivan, principal conseiller diplomatique et militaire de Joe Biden.

«Ville en ruines» 

Malgré la lourdeur des sanctions frappant l'économie russe depuis l'invasion de l'Ukraine le 24 février, le Kremlin a assuré mardi qu'il n'y avait "aucune raison" d'évoquer un défaut de paiement de la Russie.

Les autorités russes ont toutefois reconnu qu'à cause des sanctions, deux versements n'étaient pas parvenus aux créanciers avant la date limite de dimanche. Cela constitue de fait un "défaut" de paiement, a estimé mardi l'agence de notation Moody's.

Quelques heures après l'annonce du bombardement de Krementchouk, les autorités ukrainiennes ont annoncé une autre frappe russe meurtrière contre des civils, à Lyssytchansk, une poche de résistance ukrainienne stratégique dans le bassin du Donbass (est).

Zelensky fait observer une minute de silence à l'ONU

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a obtenu de ses 15 membres, y compris la Russie, une minute de silence debout pour "tous les Ukrainiens tués dans la guerre".

Lors d'une intervention en direct devant le Conseil, sa deuxième après un premier discours le 5 avril, le président ukrainien a aussi une nouvelle fois réclamé que la Russie soit expulsée de son siège permanent au Conseil de sécurité et qu'un tribunal soit créé pour juger les "actes terroristes quotidiens" de Moscou.

"Si vous pouviez rendre hommage à tous les Ukrainiens qui ont été tués dans cette guerre, tous les adultes, tous nos enfants, des dizaines de milliers de personnes... Je vous demande de leur rendre hommage avec une minute de silence", a déclaré à la fin de son intervention Volodymyr Zelensky, en se mettant debout.

Dans cette ville jumelle de celle de Severodonetsk, récemment prise par les Russes, au moins huit civils ukrainiens ont été tués et plus de 20 autres, dont deux enfants, blessés pendant qu'"ils collectaient de l'eau à partir d'une citerne", selon le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï.

Lyssytchansk est la dernière grande ville restant à conquérir pour les Russes dans cette province. "Nos défenseurs tiennent la ligne, mais les Russes réduisent la ville en ruines par l'artillerie, l'aviation... L'infrastructure est complètement détruite", a détaillé M. Gaïdaï.

Dans la région de Dniepropetrovsk (centre) le gouverneur Valentyn Reznichenko a signalé sur sa page Facebook une attaque de six missiles, sans faire état d'éventuelles victimes. Selon lui, trois missiles ont été abattus par la défense aérienne.

La conquête du Donbass, déjà en partie tenu par des séparatistes prorusses depuis 2014, est l'objectif prioritaire des Russes depuis qu'ils ont évacué les environs de Kiev fin mars.

A New York, le porte-parole de l'ONU Stéphane Dujarric a rappelé que les belligérants étaient tenus par le droit international de "protéger les civils et les infrastructures civiles", jugeant la nouvelle frappe "totalement déplorable".


Un médecin syrien condamné à perpétuité en Allemagne pour crimes contre l'humanité sous Assad

L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle. (AFP)
L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle. (AFP)
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  • Agé de 40 ans, il réfutait toutes les accusations, parmi lesquelles celles d'avoir mis le feu aux parties génitales d'un adolescent et d'avoir administré une injection létale à un détenu qui avait résisté aux coups
  • "Il a tué deux personnes et blessé grièvement neuf autres", a affirmé en rendant son verdict le juge Christoph Koller, soulignant que ces actes commis en 2011 et 2012 "s'inscrivaient dans la réaction brutale du régime dictatorial et injuste d'Assad"

FRANCFORT: Un médecin syrien, accusé de tortures d'opposants au régime de Bachar al-Assad, a été condamné à la prison à vie lundi par la justice allemande, après un procès fleuve de plus de trois ans à Francfort.

Arrivé en Allemagne en 2015, où il a exercé comme chirurgien orthopédique jusqu'à son arrestation en 2020 après avoir été reconnu par d'autres réfugiés syriens, Alaa Moussa était jugé pour de multiples crimes sur des détenus dans des hôpitaux militaires de Damas et de Homs durant la guerre civile en Syrie.

Agé de 40 ans, il réfutait toutes les accusations, parmi lesquelles celles d'avoir mis le feu aux parties génitales d'un adolescent et d'avoir administré une injection létale à un détenu qui avait résisté aux coups.

"Il a tué deux personnes et blessé grièvement neuf autres", a affirmé en rendant son verdict le juge Christoph Koller, soulignant que ces actes commis en 2011 et 2012 "s'inscrivaient dans la réaction brutale du régime dictatorial et injuste d'Assad" aux manifestations des opposants.

Dénonçant "une violation massive des droits de l'Homme" par l'accusé, le juge a souligné que le verdict était aussi une façon de montrer "que la souffrance des victimes n'est pas oubliée".

"Outre les difficultés inhérentes à un délai de 12 ans, le régime syrien a tenté jusqu'à sa chute (en décembre 2024, ndlr) d'exercer une influence sur la procédure" allemande, a-t-il poursuivi, évoquant des menaces sur des proches des témoins.

Etant donné la gravité des faits, la condamnation à la perpétuité d'Alaa Moussa a été assortie d'une peine de sûreté pour une durée non encore définie (qui sera décidée au bout de quinze ans d'incarcération).

Lors de son procès commencé le 19 janvier 2022, entouré de hautes mesures de sécurité, Alaa Moussa avait été confronté à plus d'une cinquantaine de témoins et d'anciennes victimes.

Certains avaient témoigné masqués et beaucoup avaient fait état de menaces et d'intimidation à l'encontre de leur famille restée au pays alors que l'ombre des services secrets syriens planait sur les audiences.

Une situation qui s'est détendue après la chute, durant le procès, du dictateur Bachar al-Assad, renversé en décembre 2024 et désormais réfugié en Russie.

Parmi les témoins, un ancien lieutenant d'Alep, âgé aujourd'hui d'une quarantaine d'années, emprisonné après avoir refusé de tirer sur des manifestants en novembre 2011.

"Puni pour ses actes" 

Il avait affirmé avoir vu Alaa Moussa infliger des injections à des malades allongés sur le sol, qui sont décédés peu après, dans l'hôpital militaire où il sévissait.

"Aucun tortionnaire, quel que soit le lieu où il a commis son crime, ne peut être certain d'échapper à la justice. Il devra toujours s'attendre à être puni pour ses actes", a asséné le juge Christoph Koller lors de son verdict.

L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle.

Il y a deux semaines, la justice allemande avait ainsi condamné à la prison à vie un ancien chef d'une milice syrienne soutenant l'ex-président Bachar al-Assad, reconnu coupable notamment de meurtre, d'actes de torture et de séquestration entre 2012 et 2014.

Lors du premier procès au monde sur des exactions du régime de Bachar al-Assad tenu en Allemagne, Anwar Raslan, un ex-gradé des services de renseignement syriens, avait été condamné en janvier 2022 à la prison à vie pour le meurtre de 27 prisonniers et des faits de torture sur au moins 4.000 autres, en 2011 et 2012, dans la prison Al-Khatib.

Des procès sur les crimes commis en Syrie ont également eu lieu ailleurs en Europe, notamment en France et en Suède.

Le conflit en Syrie, déclenché par des protestations pacifiques violemment réprimées en 2011, a fait plus d'un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes et ravagé l'économie et les infrastructures du pays.


Ukraine: l'aide européenne compense le désengagement américain, selon le Kiel Institute

Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
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  • « L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.
  • Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

PARIS : Selon l'institut de recherche allemand Kiel Institute, une hausse de l'aide des pays européens à l'Ukraine a permis début 2025 de combler le vide laissé par le désengagement de la nouvelle administration américaine de Donald Trump.

« L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.

Alors que « les États-Unis, qui étaient auparavant le plus gros donateur à l'Ukraine, n'ont pas annoncé de nouvelle enveloppe depuis début janvier », l'Ukraine a tout de même reçu plus d'aide de janvier à avril 2025 qu'en moyenne les années précédentes sur la même période. 

« Reste à savoir s'il s'agit d'une hausse temporaire ou du début d'une évolution plus durable du rôle de l'Europe en tant que principal soutien de l'Ukraine », a déclaré Christoph Trebesch, qui dirige l'équipe du Kiel Institute chargée de suivre les engagements en faveur de l'Ukraine, cité dans le communiqué.

Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

En revanche, « il est frappant de constater le peu d'aide allemande allouée ces derniers mois », a-t-il commenté. « Au lieu d'augmenter son soutien après l'arrivée de Trump au pouvoir, nous observons une forte baisse de l'aide allemande par rapport aux années précédentes. »

« La tendance est la même pour l'Italie et l'Espagne », a-t-il précisé. 

Au 30 avril 2025, 294 milliards d'euros au total ont été alloués à des dépenses précises en faveur de l'Ukraine (sur 405 milliards promis), selon les derniers chiffres du Kiel Institute. Les 111 milliards restants ont été promis à long terme, mais pas encore alloués.

Sur la somme déjà donnée, 140 milliards d'euros correspondent à de l'aide militaire, 133 milliards à de l'aide financière et 21 milliards à de l'aide humanitaire.

Les principaux donateurs sont l'Union européenne et ses membres (131 milliards d'euros donnés ou alloués), les États-Unis (115 milliards) et le Royaume-Uni (19 milliards).

En matière d'aide militaire, l'Europe, le Royaume-Uni compris, « dépasse pour la première fois depuis juin 2022 les États-Unis », selon le Kiel Institute. Les Européens ont déjà donné ou alloué 72 milliards d'euros d'aide militaire à l'Ukraine depuis le début de la guerre, contre 65 milliards pour les États-Unis. 


Les dirigeants du G7, dont Trump, se rejoignent au Canada tandis qu'un conflit oppose l'Iran et Israël

Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
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  • Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël.
  • La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

KANANASKIS, CANADA : Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël, alors que leurs dirigeants, dont le président américain, se retrouvent pour un sommet sous tension dans les Rocheuses canadiennes.

Il s'agit du premier grand sommet depuis que Donald Trump est revenu au pouvoir en janvier, ce qui a fragilisé l'unité du club des grandes démocraties industrialisées (Allemagne, Royaume-Uni, Canada, États-Unis, France, Italie et Japon).

Le président américain, qui n'a cessé de menacer le Canada ces derniers mois, est arrivé en fin de journée dans ce pays, avec sur la tête une casquette blanche portant son slogan « Make America Great Again » (« Rendre sa grandeur à l'Amérique »).

Pour cette réunion qui se déroule à Kananaskis, dans le parc national de Banff, dans l'ouest du Canada, il retrouvera ses alliés du G7 ainsi que les dirigeants de nombreux autres pays invités : l'Inde, l'Ukraine, le Mexique, l'Afrique du Sud et l'Australie seront notamment présents.

La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

Mais parviendront-ils à parler d'une voix commune, notamment sur cette région du monde ?

Israël a stupéfié le monde vendredi en ouvrant un nouveau front avec une campagne militaire surprise et massive contre l'Iran.

Selon une source gouvernementale citée par l'AFP, les dirigeants du G7 travaillent à une déclaration commune. Reste à décider s'il s'agit d'appeler à la désescalade ou simplement de soutenir Israël en affirmant que le pays a le droit de se défendre. 

Mais cette guerre n'est pas le seule enjeu des discussions à Kananaskis. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est parmi les invités et doit s'entretenir avec Donald Trump

Le président américain, qui s'est rapproché de façon spectaculaire de Moscou, a de nouveau eu un entretien téléphonique samedi avec le président russe Vladimir Poutine. Ce dernier lui a dit être prêt à un nouveau round de négociations.

De leur côté, les Européens tentent de convaincre Donald Trump de promulguer de nouvelles sanctions contre Moscou, ciblant plus précisément les ventes de pétrole russe. 

Tous les pays souhaitent par ailleurs aborder l'aspect commercial avec le président Trump. En imposant des taxes douanières d'au moins 10 % sur la plupart des produits entrant aux États-Unis, ce dernier a dévié le cours de la mondialisation et menacé l'économie mondiale d'un ralentissement général. 

Ce sommet du G7 est la première visite du président américain sur le sol canadien depuis qu'il a menacé son voisin du nord, estimant qu'il serait préférable qu'il devienne le 51^e État américain.

Le Premier ministre canadien, Mark Carney, et Donald Trump se rencontreront lundi matin lors d'un tête-à-tête. Outre MM. Carney et Zelensky, le dirigeant américain doit aussi rencontrer la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum.