La Commission européenne rétablit le financement d’une ONG palestinienne

Chawan Jabarin, directeur général d’Al-Haq (Photo, AFP).
Chawan Jabarin, directeur général d’Al-Haq (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Samedi 02 juillet 2022

La Commission européenne rétablit le financement d’une ONG palestinienne

  • La Commission européenne a déclaré dans une lettre adressée à Al-Haq le 28 juin que la suspension avait été levée «sans condition et de façon immédiate»
  • Al-Haq avait précédemment déposé une plainte contre la Commission européenne auprès de la Cour européenne et une audience est prévue le 4 juillet, selon Jabarin

RAMALLAH: La Commission européenne a annoncé à l’ONG Al-Haq Human Rights Organization, basée à Ramallah, que la suspension de treize mois de son financement de 40 000 euros par l’UE serait levée après avoir constaté que cette suspension était «illégale et n’était pas dénuée de dimensions politiques».

Al-Haq est l’une des six organisations palestiniennes de défense des droits de l’homme que le gouvernement israélien a déclarées «hors-la-loi» le 19 octobre, en raison de son association avec le Front populaire de libération de la Palestine (de gauche), qu’il classe parmi les groupes terroristes. Le 21 mai, les autorités israéliennes ont émis un ordre militaire pour fermer le siège d’Al-Haq.

Al-Haq a été créé il y a quarante-trois ans. L’organisation a reçu en juin le prestigieux prix Bruno Kreisky pour services rendus aux droits de l’homme.

Chawan Jabarin, directeur général d’Al-Haq, a déclaré à Arab News que «l’importance de la décision réside dans le fait que nous essayons de nous défendre contre une terrible machine qui a des amis à la Commission européenne et dans l’UE. Israël travaille contre nous sur le plan politique et idéologique, et nous travaillons de façon professionnelle. Et la vérité a triomphé de leurs tentatives d’ordre politique.»

La Commission européenne a déclaré dans une lettre adressée à Al-Haq le 28 juin que la suspension avait été levée «sans condition et immédiatement» à la suite d’une évaluation de l’Office européen de lutte antifraude (Olaf).

«Cette décision se base sur plusieurs éléments, dont l’évaluation de l’Olaf, qui n’a pas trouvé de motif suffisant pour ouvrir une enquête. Plus précisément, l’Olaf a conclu qu’il n’y a aucun soupçon d’irrégularités et de fraude affectant les fonds de l’UE dans la mise en œuvre du projet d’Al-Haq financé par l’UE», indique la lettre.

Dans une déclaration publiée le 30 juin, Al-Haq a estimé que «depuis son imposition en mai 2021, il était clair que la suspension n’était pas motivée par de véritables préoccupations quant à une éventuelle utilisation abusive des fonds. Sous la responsabilité directe du commissaire européen hongrois, Oliver Varhelyi, la suspension est devenue une initiative politique visant à donner au gouvernement israélien un coup de pouce dans ses tentatives de perturber et de diffamer la société civile palestinienne et d’opprimer les voix des organisations et des défenseurs des droits de l’homme palestiniens. Aucune autre conclusion ne peut être tirée sur la base de ce que nous avons vécu avec cette suspension au cours des treize derniers mois.»

Al-Haq avait précédemment déposé une plainte contre la Commission européenne auprès de la Cour européenne et une audience est prévue le 4 juillet, a ajouté Jabarin.

Al-Haq a indiqué dans sa déclaration qu’il ne se fait aucune illusion sur la campagne israélienne qui s’intensifie pour réduire l’espace civique des organisations de défense des droits de l’homme et sur sa tentative de réduire au silence les défenseurs des droits de l’homme en Palestine, dont le point culminant a été la décision d’Israël, en octobre 2021, de désigner Al-Haq et cinq autres grandes ONG palestiniennes – Addameer, le Bisan Center for Research and Development, Defence for Children International - Palestine, l’Union des comités de travail agricole et l’Union des comités de femmes palestiniennes – comme «hors-la-loi». Les cinq autres organisations ne reçoivent pas de financement de l’UE.

«Nous avons protesté contre la mauvaise foi de la Commission dès le début de la suspension, en contestant sa nécessité et sa proportionnalité et en exigeant des clarifications sur les motifs et les informations sur lesquels la suspension était fondée. Jusqu’à ce jour, la Commission n’a pas fourni ces clarifications», peut-on lire dans la déclaration d’Al-Haq.

«Tout au long de 2021, la Commission a constamment ignoré nos questions et nos demandes. Au début de 2022, nous avons désigné un avocat belge pour défendre nos droits vis-à-vis de la Commission. Le 1er avril 2022, il a lancé une procédure de “règlement à l’amiable” en notre nom, y compris notre proposition sur la manière dont le différend entre les parties devrait être résolu», poursuit le communiqué.

«La décision de geler le financement est un crime contre nous», a déclaré Jabarin. «La question n’est pas financière mais politique, et l’UE y a participé. Maintenant, l’erreur a été corrigée, car il a été prouvé qu’il n’y a pas de détournement d’argent ou de financement du terrorisme. C’est un message aux Israéliens et à l’Union européenne, qui ont construit leurs positions sur de faux rapports israéliens contre nous.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La coalition arabe met en garde contre toute action militaire compromettant la désescalade au Yémen

Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj lors d'un rassemblement pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC) dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025. (AFP)
Short Url
  • Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite pour prendre des mesures urgentes

DUBAÏ : La coalition arabe soutenant le gouvernement yéménite internationalement reconnu a averti samedi que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, a rapporté l’Agence de presse saoudienne.

Le porte-parole de la coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a déclaré que cet avertissement fait suite à une demande du Conseil présidentiel yéménite visant à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils dans le gouvernorat de Hadramout, face à ce qu’il a qualifié de graves violations humanitaires commises par des groupes affiliés au Conseil de transition du Sud (CTS).

Le communiqué précise que ces mesures s’inscrivent dans le cadre des efforts conjoints et continus de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis pour réduire les tensions, faciliter le retrait des forces, remettre les camps militaires et permettre aux autorités locales d’exercer leurs fonctions.

Al-Maliki a réaffirmé le soutien de la coalition au gouvernement yéménite internationalement reconnu et a appelé toutes les parties à faire preuve de retenue et à privilégier des solutions pacifiques, selon l’agence.

Le CTS a chassé ce mois-ci le gouvernement internationalement reconnu de son siège à Aden, tout en revendiquant un contrôle étendu sur le sud du pays.

L’Arabie saoudite a appelé les forces du CTS à se retirer des zones qu’elles ont prises plus tôt en décembre dans les provinces orientales de Hadramout et d’Al-Mahra.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les Émirats arabes unis saluent les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la stabilité au Yémen

Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
Les Émirats arabes unis ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen. (WAM)
Short Url
  • Les Émirats arabes unis ont salué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite

DUBAÏ : Les Émirats arabes unis ont salué vendredi les efforts de l’Arabie saoudite pour soutenir la sécurité et la stabilité au Yémen, a rapporté l’agence de presse officielle WAM.

Dans un communiqué, les Émirats ont loué le rôle constructif du Royaume dans la promotion des intérêts du peuple yéménite et dans le soutien de leurs aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Les Émirats ont également réaffirmé leur engagement à soutenir toutes les initiatives visant à renforcer la stabilité et le développement au Yémen, en soulignant leur appui aux efforts contribuant à la sécurité et à la prospérité régionales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban adopte le projet de loi sur le gap financier malgré l’opposition du Hezbollah et des Forces libanaises

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'exprimant lors d'une conférence de presse après une réunion du Conseil des ministres à Beyrouth, le 26 décembre 2025. (AFP)
Short Url
  • Le texte vise à trancher le sort de milliards de dollars de dépôts bloqués et devenus inaccessibles pour les citoyens libanais depuis l’effondrement financier du pays

BEYROUTH : Le Conseil des ministres libanais a approuvé vendredi un projet de loi controversé visant à encadrer la relance financière et à restituer les dépôts bancaires gelés aux citoyens. Cette décision est perçue comme une étape clé dans les réformes économiques longtemps retardées et exigées par le Fonds monétaire international (FMI).

Le texte a été adopté par 13 voix pour et neuf contre, à l’issue de discussions marathon autour du projet de loi dit du « gap financier » ou de récupération des dépôts, bloqué depuis des années après l’éclatement de la crise bancaire en 2019. Les ministres de la Culture et des Affaires étrangères étaient absents de la séance.

La législation vise à déterminer le sort de milliards de dollars de dépôts devenus inaccessibles pour les Libanais durant l’effondrement financier du pays.

Le projet a été rejeté par trois ministres des Forces libanaises, trois ministres du Hezbollah et du mouvement Amal, ainsi que par la ministre de la Jeunesse et des Sports, Nora Bayrakdarian, le ministre des Télécommunications, Charles Al-Hajj, et le ministre de la Justice, Adel Nassar.

Le ministre des Finances, Yassin Jaber, a rompu avec ses alliés du Hezbollah et d’Amal en votant en faveur du texte. Il a justifié sa position par « l’intérêt financier suprême du Liban et ses engagements envers le FMI et la communauté internationale ».

Le projet de loi a suscité une vive colère parmi les déposants, qui rejettent toute tentative de leur faire porter la responsabilité de l’effondrement financier. Il a également provoqué de fortes critiques de l’Association des banques et de plusieurs blocs parlementaires, alimentant les craintes d’une bataille politique intense au Parlement, à l’approche des élections prévues dans six mois.

Le Premier ministre Nawaf Salam a confirmé que le Conseil des ministres avait approuvé le texte et l’avait transmis au Parlement pour débat et amendements avant son adoption définitive. Cherchant à apaiser les inquiétudes de l’opinion publique, il a souligné que la loi prévoit des audits judiciaires et des mécanismes de reddition des comptes.

« Les déposants dont les comptes sont inférieurs à 100 000 dollars seront intégralement remboursés, avec intérêts et sans aucune décote », a déclaré Salam. « Les grands déposants percevront également leurs premiers 100 000 dollars en totalité, le reste étant converti en obligations négociables garanties par les actifs de la Banque centrale, estimés à environ 50 milliards de dollars. »

Il a ajouté que les détenteurs d’obligations recevront un premier versement de 2 % après l’achèvement de la première tranche de remboursements.

La loi comprend également une clause de responsabilité pénale. « Toute personne ayant transféré illégalement des fonds à l’étranger ou bénéficié de profits injustifiés sera sanctionnée par une amende de 30 % », a indiqué Salam.

Il a insisté sur le fait que les réserves d’or du Liban resteront intactes. « Une disposition claire réaffirme la loi de 1986 interdisant la vente ou la mise en gage de l’or sans l’approbation du Parlement », a-t-il déclaré, balayant les spéculations sur une utilisation de ces réserves pour couvrir les pertes financières.

Reconnaissant que la loi n’est pas parfaite, Salam l’a néanmoins qualifiée de « pas équitable vers la restitution des droits ».

« La crédibilité du secteur bancaire a été gravement entamée. Cette loi vise à la restaurer en valorisant les actifs, en recapitalisant les banques et en mettant fin à la dépendance dangereuse du Liban à l’économie du cash », a-t-il expliqué. « Chaque jour de retard érode davantage les droits des citoyens. »

Si l’Association des banques n’a pas publié de réaction immédiate après le vote, elle avait auparavant affirmé, lors des discussions, que la loi détruirait les dépôts restants. Les représentants du secteur estiment que les banques auraient du mal à réunir plus de 20 milliards de dollars pour financer la première tranche de remboursements, accusant l’État de se dédouaner de ses responsabilités tout en accordant de facto une amnistie à des décennies de mauvaise gestion financière et de corruption.

Le sort du texte repose désormais sur le Parlement, où les rivalités politiques à l’approche des élections de 2025 pourraient compliquer ou retarder son adoption.

Le secteur bancaire libanais est au cœur de l’effondrement économique du pays, avec des contrôles informels des capitaux privant les déposants de leurs économies et une confiance en chute libre dans les institutions de l’État. Les donateurs internationaux, dont le FMI, conditionnent toute aide financière à des réformes profondes du secteur. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com