Des citoyens thaïlandais partagent leur joie d'accomplir le Hajj

Le deuxième groupe de pèlerins thaïlandais est arrivé à l'aéroport international Prince Mohammed bin Abdulaziz de Médine le 11 juin. (Photo fournie)
Le deuxième groupe de pèlerins thaïlandais est arrivé à l'aéroport international Prince Mohammed bin Abdulaziz de Médine le 11 juin. (Photo fournie)
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Publié le Dimanche 03 juillet 2022

Des citoyens thaïlandais partagent leur joie d'accomplir le Hajj

Le deuxième groupe de pèlerins thaïlandais est arrivé à l'aéroport international Prince Mohammed bin Abdulaziz de Médine le 11 juin. (Photo fournie)
  • Mamu Kayah, professeur d'arabe, et Arong Samae, homme d'affaires, félicitent les autorités saoudiennes et thaïlandaises pour leur voyage sans encombre
  • Samae, originaire de la province de Narathiwat, située dans le sud de la Thaïlande, est un homme d'affaires qui entreprend le pèlerinage avec sa femme cette année

RIYAD : Deux pèlerins thaïlandais effectuant le Hajj pour la première fois ont exprimé leur joie d'arriver en Arabie saoudite après avoir été empêchés de le faire par la pandémie de Covid-19.

« Le Hajj est pour moi l’occasion d’une vie. Je n'ai pas pu retenir mes larmes lorsque j'ai vu la Kaaba pour la première fois. Si je suis en mesure d'accomplir le Hajj après cette période, j'ai l'intention d'accomplir la Umrah chaque année, si Dieu le veut. Le Hajj représente tout pour moi », a déclaré Arong Samae à Arab News.

Samae, originaire de la province de Narathiwat, située dans le sud de la Thaïlande, est un homme d'affaires qui entreprend le pèlerinage avec sa femme cette année.

« Je saisis cette occasion pour exprimer mes remerciements les plus sincères au gouvernement du Gardien des deux Saintes Mosquées pour ses efforts gigantesques qui permettent aux musulmans de se rendre une fois de plus dans la ville du Prophète (Médine) et à La Mecque, et je prie Dieu tout-puissant de lui accorder davantage de prospérité et de progrès », a déclaré Samae.

Le natif de la province de Narathiwat a pris un avion depuis le sud de la Thaïlande pour se rendre directement à l'aéroport de Médine. Il est arrivé en Arabie saoudite le 11 juin et est parti pour La Mecque le 17 juin.

« Je n'ai jamais rencontré de difficultés ; tout est organisé et facile. La Thai Hajj Company fournit tout du début à la fin, et le gouvernement thaïlandais fournit également un soutien et des installations à toutes les étapes », a déclaré Samae.

« Le voyage a duré environ huit heures en vol affrété, et je ne m'attendais pas à ces facilités, car j'ai entendu dire que le voyage du pèlerinage est fatigant et long, en commençant par les transferts en voiture jusqu'à la capitale, puis en attendant le vol pendant deux ou trois jours », a-t-il ajouté.

Samae a été surpris de voir à quel point le processus a été rapide et sans heurts : « Dieu merci, tout (était) facile... Moins de 12 heures... et j'étais en Arabie saoudite, je remercie Dieu pour cela », a-t-il déclaré.

« J'ai prié Dieu pour qu'un jour j'arrive en Arabie saoudite. Je remercie également tous ceux qui servent les pèlerins, qu'ils soient de Thaïlande ou d'Arabie saoudite », a-t-il ajouté.

Il a dit qu'il voulait accomplir le Hajj il y a deux ans, mais qu'il n'avait pas pu le faire en raison des restrictions imposées par la Covid-19. La pandémie a « changé tout ce qu'ils voulaient faire », a-t-il ajouté.

Mamu Kayah, 58 ans, originaire de Thaïlande, effectue le Hajj avec sa femme cette année. Il est professeur d'arabe dans un lycée de Yala, une ville située dans le sud du pays.

« Je suis très heureux d'avoir cette opportunité, et je remercie Dieu jour et nuit pour cela. Et je suis absolument certain que tous les musulmans qui sont venus sur cette terre pure partagent ce sentiment avec moi », a déclaré Kayah.

Il a déclaré à Arab News que c'était la troisième fois qu'il effectuait le Hajj.

« Nous avons la chance d'avoir un vol direct depuis l'extrême sud de la Thaïlande, l'État de Narathiwat, qui n'est qu'à une centaine de kilomètres de chez moi », a-t-il déclaré.

« La Thai Hajj Company et la mission Thai Hajji ont bien fait leur travail ; tout est organisé et bien rangé, notamment avec la présence de plateformes électroniques qui contribuent grandement à faciliter les procédures depuis le premier jour jusqu'à ce que nous embarquions dans l'avion pour Médine », a-t-il ajouté.

Kayah a pris un vol direct de huit heures entre Narathiwat et l'aéroport international Prince Mohammed bin Abdulaziz de Médine. Il a remercié le Royaume et la Thaïlande d'avoir mis ces routes à la disposition des pèlerins.

« J'ai entendu dire que l'organisation de l'avion affrété n'était pas facile, et que cela ne peut se faire que grâce aux efforts considérables des deux pays, la Thaïlande et l'Arabie saoudite », a-t-il déclaré.

Kayah et son épouse sont arrivés à Médine le 12 juin, se sont rendus à La Mecque le 18 juin et rentreront dans leur pays le 20 juillet.

« On peut dire que le Hajj de cette année est très spécial et complètement différent de mon expérience précédente », a-t-il déclaré.

« Par exemple, entre le moment où je suis descendu de l'avion à l'aéroport de Médine et mon arrivée à l'hôtel, le processus n'a duré qu'une heure. Chaque étape est rapide et soignée, à commencer par les procédures relatives aux passeports, à la prise des bagages, à la montée dans le bus », a ajouté Kayah.

Il a ajouté que des employés saoudiens et thaïlandais étaient disponibles partout pour aider. « Par-dessus tout, l'accueil de l'autorité saoudienne compétente a été très merveilleux ; nous nous sommes sentis comme des VIP », a-t-il dit.

Ce fut une expérience riche en émotions pour lui. « Un plaisir indescriptible, surtout pour une personne de mon âge. Je pleure toujours lorsque je me trouve devant la mosquée du prophète et la sainte Kaaba,  de joie, bien sûr, et tout cela grâce à Dieu tout-puissant », a-t-il déclaré.

« La seule question qui m'inquiète et qui inquiète tout le monde, c'est le prix élevé de tout ; de toute façon, nous comprenons très bien que cette chose n'est pas entre nos mains ; dans le monde entier, les coûts ont augmenté, pas seulement ceux du Hajj. En dehors de cela, il n'y a pas de difficultés », a-t-il déclaré.

Selon l'ambassade de Thaïlande à Djeddah, la Thaïlande a un quota post-pandémie de 5 885 pèlerins, dont 3 738 se sont inscrits. Avant les restrictions liées à la Covid-19, la Thaïlande disposait d'un quota de 13 000 personnes. En 2018 et 2019, un total de 7 851 et 8 462 pèlerins ont respectivement effectué le Hajj.

Le 20 juin, 1 120 pèlerins étaient arrivés à Médine à bord de vols charters de Thai Airways. Quatre vols sont arrivés dans le Royaume du 10 au 13 juin. Les 2 618 autres pèlerins voyageront sur huit vols du 29 juin à Djeddah, dont cinq par Thai Airways et trois par Saudi Airlines.

Alors que les premiers groupes de pèlerins sont arrivés à La Mecque et à Médine dimanche, Basri Tatif, le responsable adjoint des affaires des pèlerins thaïlandais, a félicité le Royaume pour son organisation et a déclaré que ses concitoyens pourront accomplir leurs rituels en toute sécurité grâce à toutes les mesures mises en place.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Ukraine: «aucun compromis» sur les territoires occupés après une rencontre Poutine-Witkoff à Moscou

"Aucun compromis" n'a été trouvé mardi sur l'épineuse question des territoires occupés par la Russie en Ukraine après une rencontre à Moscou entre le président Vladimir Poutine et l'émissaire américain Steve Witkoff, qui lui présentait le plan de Washington pour mettre fin à près de quatre ans de guerre en Ukraine. (AFP)
"Aucun compromis" n'a été trouvé mardi sur l'épineuse question des territoires occupés par la Russie en Ukraine après une rencontre à Moscou entre le président Vladimir Poutine et l'émissaire américain Steve Witkoff, qui lui présentait le plan de Washington pour mettre fin à près de quatre ans de guerre en Ukraine. (AFP)
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  • M. Witkoff, accompagné du gendre du président américain, Jared Kushner, s'est entretenu pendant près de cinq heures au Kremlin avec le dirigeant russe à propos de ce plan présenté par Washington
  • "Nous avons pu nous mettre d'accord sur certains points (...), d'autres ont suscité des critiques, mais l'essentiel est qu'une discussion constructive ait eu lieu et que les parties aient déclaré leur volonté de poursuivre leurs efforts"

MOSCOU: "Aucun compromis" n'a été trouvé mardi sur l'épineuse question des territoires occupés par la Russie en Ukraine après une rencontre à Moscou entre le président Vladimir Poutine et l'émissaire américain Steve Witkoff, qui lui présentait le plan de Washington pour mettre fin à près de quatre ans de guerre en Ukraine.

M. Witkoff, accompagné du gendre du président américain, Jared Kushner, s'est entretenu pendant près de cinq heures au Kremlin avec le dirigeant russe à propos de ce plan présenté par Washington il y a deux semaines et depuis retravaillé lors de consultations avec les Ukrainiens.

"Nous avons pu nous mettre d'accord sur certains points (...), d'autres ont suscité des critiques, mais l'essentiel est qu'une discussion constructive ait eu lieu et que les parties aient déclaré leur volonté de poursuivre leurs efforts", a indiqué le conseiller diplomatique du Kremlin, Iouri Ouchakov.

Sur la question des territoires occupés par la Russie en Ukraine, qui représentent environ 19% du pays, "aucune solution de compromis n'a encore été choisie", même si "certaines propositions américaines peuvent être discutées", a précisé M. Ouchakov.

Il a qualifié la discussion d'"utile", mais prévenu qu'il "reste encore beaucoup de travail" pour parvenir à un accord, alors que les troupes russes ont accéléré leur avancée sur le front.

"Ce que nous avons essayé de faire, et je pense que nous avons fait quelques progrès, est de déterminer ce qui pourrait convenir aux Ukrainiens et leur donner des garanties de sécurité pour l'avenir", a déclaré pour sa part le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio sur la chaîne Fox News, sans qu'il soit précisé s'il s'exprimait après la fin des pourparlers.

Après cet entretien avec les Russes à Moscou, Steve Witkoff et Jared Kushner pourraient rencontrer mercredi en Europe une délégation de Kiev, selon une source ukrainienne à l'AFP.

"Nous sommes prêts" 

Quelques heures avant sa rencontre avec les Américains, Vladimir Poutine avait menacé les Européens, les accusant de chercher à "empêcher" les efforts de Washington pour mettre fin au conflit.

"Nous n'avons pas l'intention de faire la guerre à l'Europe, mais si l'Europe le souhaite et commence, nous sommes prêts dès maintenant", a-t-il lancé aux journalistes, en marge d'un forum économique.

Des propos qui tranchent avec ceux du chef de l'Otan, Mark Rutte, qui s'est dit peu avant convaincu que les efforts américains en Ukraine "finiront par rétablir la paix en Europe".

Le président américain Donald Trump a répété mardi que le règlement du conflit en Ukraine était une question complexe. "Ce n'est pas une situation facile, croyez-moi. Quel gâchis", a-t-il dit.

De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, sous forte pression politique et diplomatique, a accusé la Russie d'utiliser les pourparlers actuels pour tenter "d'affaiblir les sanctions" visant Moscou.

Il a appelé à la fin de la guerre et pas "seulement à une pause" dans les combats.

Les Etats-Unis ont annoncé fin octobre des sanctions contre deux géants du secteur des hydrocarbures russes, Rosneft et Lukoil, les premières sanctions d'importance prises par Donald Trump contre la Russie depuis son retour au pouvoir.

Les Européens espèrent que l'administration Trump, soupçonnée de complaisance vis-à-vis de Vladimir Poutine, ne sacrifiera pas l'Ukraine, considérée comme un rempart face à la Russie.

Accélération russe 

Ces discussions se sont déroulées alors que les forces russes ont réalisé en novembre leur plus grosse progression sur le front en Ukraine depuis un an, selon l'analyse par l'AFP des données fournies par l'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW), qui travaille avec le Critical Threats Project (CTP, émanation de l'American Enterprise Institute), deux centres de réflexion américains spécialisés dans l'étude des conflits.

En un mois, la Russie a pris 701 km2 aux Ukrainiens, la deuxième avancée la plus importante après celle de novembre 2024 (725 km2), en dehors des premiers mois de guerre au printemps 2022.

La Russie a revendiqué lundi la prise de la ville de Pokrovsk dans l'est de l'Ukraine, un nœud logistique clé pour Kiev, ainsi que celle de Vovtchansk, dans le nord-est. Mais l'Ukraine a affirmé mardi que les combats à Pokrovsk se poursuivaient.

En novembre, la Russie a tiré plus de missiles et de drones lors de ses attaques nocturnes sur l'Ukraine que durant le mois précédent, soit un total de 5.660 missiles et drones longue portée (+2%).

En interne, le président ukrainien est affaibli par un vaste scandale de corruption impliquant ses proches et qui a contraint son puissant chef de cabinet, Andriï Iermak, à la démission vendredi.

 


Bissau: formation d'un gouvernement, le président renversé est à Brazzaville

Mercredi, des militaires ont annoncé avoir renversé le président Embalo et suspendu les élections présidentielle et législatives du 23 novembre, dont les résultats devaient être annoncés cette semaine dans ce petit pays lusophone d'Afrique de l'Ouest à l'histoire jalonnée de coups de force et de troubles politiques. (AFP)
Mercredi, des militaires ont annoncé avoir renversé le président Embalo et suspendu les élections présidentielle et législatives du 23 novembre, dont les résultats devaient être annoncés cette semaine dans ce petit pays lusophone d'Afrique de l'Ouest à l'histoire jalonnée de coups de force et de troubles politiques. (AFP)
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  • La junte a depuis nommé le général Horta N'Tam président d'une transition censée durer un an et un Premier ministre
  • Le nouveau gouvernement compte également cinq officiers, dont le général de brigade Mamasaliu Embalo, nommé au poste de ministre de l'Intérieur, et le général Stive Lassana Manssaly qui occupe le portefeuille de la Défense nationale

BISSAU: La junte au pouvoir en Guinée-Bissau a formé samedi un nouveau gouvernement composé de 28 membres, en majorité des civils, quatre jours après avoir renversé le président Umaro Sissoco Embalo, qui est arrivé à Brazzaville.

Mercredi, des militaires ont annoncé avoir renversé le président Embalo et suspendu les élections présidentielle et législatives du 23 novembre, dont les résultats devaient être annoncés cette semaine dans ce petit pays lusophone d'Afrique de l'Ouest à l'histoire jalonnée de coups de force et de troubles politiques.

La junte a depuis nommé le général Horta N'Tam président d'une transition censée durer un an et un Premier ministre.

Le nouveau gouvernement compte également cinq officiers, dont le général de brigade Mamasaliu Embalo, nommé au poste de ministre de l'Intérieur, et le général Stive Lassana Manssaly qui occupe le portefeuille de la Défense nationale. Quatre femmes intègrent aussi le gouvernement.

M. N'Tam a exhorté le nouveau gouvernement à "lutter contre la corruption et le trafic de drogue", dans ce pays très pauvre et considéré comme une plaque tournante de ce trafic entre l'Amérique latine et l'Europe.

Brièvement arrêté par les militaires mercredi, puis parti au Sénégal jeudi dans un vol affrété par le gouvernement sénégalais, M. Embalo "est arrivé à Brazzaville pour y rester", a affirmé samedi à l'AFP une source proche de la présidence congolaise, sous couvert de l'anonymat.

Echauffourées 

M. Embalo, 53 ans, est réputé proche du président congolais Denis Sassou Nguesso, et s'est rendu à plusieurs reprises en visite au Congo.

"Le président Embalo est arrivé en fin de matinée à Brazzaville à bord d'un jet privé affrété par les autorités", a indiqué à l'AFP une source proche du pouvoir congolais, jointe depuis Bissau.

Dans la capitale bissau-guinéenne, le Parti Africain pour l'Indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), puissante et historique formation d'opposition, a dénoncé l'"envahissement" de son siège samedi matin dans la capitale et des "dégradations" par des "miliciens armés".

Selon le PAIGC, ces derniers ont "procédé à l'expulsion de toutes les personnes qui s'y trouvaient, à l’effraction des portes de bureaux et à la grave violation de l’intégrité des installations".

Le principal opposant Domingos Simoes Pereira - dirigeant du PAIGC, parti ayant mené la Guinée-Bissau à l'indépendance en 1974 - avait été écarté de la présidentielle du 23 novembre. Le parti avait ensuite soutenu le candidat d'opposition Fernando Dias, devenu le principal adversaire de M. Embalo lors du scrutin.

M. Pereira a été arrêté mercredi en Guinée-Bissau, selon des proches et un collaborateur.

Dans une déclaration jeudi à l'AFP, M. Dias affirme avoir largement remporté la présidentielle au premier tour et accuse M. Embalo d'avoir "organisé" le coup d'Etat pour empêcher son accession au pouvoir.

M. Dias affirme être "en sécurité" et se cacher dans le pays.

Par ailleurs, des échauffourées mineures ont eu lieu samedi dans la matinée dans un quartier périphérique de Bissau, non loin du siège de campagne de M. Dias, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Mercredi, les auteurs du putsch avaient expliqué vouloir garantir la "sécurité au niveau national et rétablir l'ordre", évoquant la découverte par les "renseignements généraux" d'un "plan visant à déstabiliser le pays avec l'implication des barons nationaux de la drogue".

Des opposants et des experts soupçonnent néanmoins M. Embalo, au pouvoir depuis 2020, d'avoir orchestré lui-même son renversement afin d'arrêter le processus électoral.

Coup "factice" 

La prise de pouvoir par les militaires a été largement critiquée, notamment par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres qui a dénoncé une "violation des principes démocratiques".

La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) a suspendu la Guinée-Bissau de "tous ses organes décisionnels". L'Union africaine (UA) a également suspendu le pays de ses instances.

Samedi, le président du Conseil des Sages et ancien chef d'Etat du Nigeria, Goodluck Jonathan, qui faisait partie des observateurs des scrutins du 23 novembre, a à nouveau affirmé que le coup d'état était selon lui "factice".

Il répondait à un journaliste de la télévision nationale après avoir briefé le président nigérian Bola Tinubu sur la situation en Guinée-Bissau.

"C'est une cérémonie mise en scène par le chef de l'Etat (Embalo, NDLR) lui même", a-t-il accusé. "Nous sommes fatigués de tout cela en Afrique....", a-t-il fustigé.

La Guinée-Bissau, située entre le Sénégal et la Guinée (Conakry), a déjà connu quatre coups d'Etat et une kyrielle de tentatives de putsch depuis son indépendance du Portugal en 1974. La proclamation des résultats électoraux y a souvent donné lieu à des contestations.


Pourparlers sur l'Ukraine: Kiev et l'Europe voient des avancées mais encore beaucoup de travail

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
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  • Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou
  • Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine

KIEV: Le chancelier allemand a insisté lundi pour que la Russie rejoigne la table des négociations sur un plan de paix pour l'Ukraine, au lendemain de pourparlers à Genève ayant donné lieu à un "nouvel élan", mais qui nécessitent encore "du travail" selon Kiev et l'UE.

Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou. Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine.

L'Ukraine, qui lutte depuis près de quatre ans contre l'invasion de la Russie, est de nouveau au coeur d'échanges lundi à Luanda en marge d'un sommet entre l'UE et l'Union africaine. Et la "Coalition des volontaires", qui réunit les alliés de l'Ukraine, se réunira mardi en visioconférence.

"La Russie doit être présente à la table (des négociations)", a affirmé le chancelier allemand Friedrich Merz, jugeant néanmoins improbable "une percée" diplomatique cette semaine.

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre".

Salué par le président russe Vladimir Poutine, le texte initial du plan Trump reprenait plusieurs exigences cruciales pour Moscou. Le Kremlin a dit lundi n'avoir aucune information à l'issue des pourparlers de Génève, mais savoir que des "modifications" avaient été apportées.

Si M. Zelensky a salué lundi des avancées, il a estimé qu'il fallait "beaucoup plus" pour parvenir à une "paix réelle" avec la Russie et mettre fin au conflit le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Atmosphère "constructive"

Le dirigeant ukrainien s'est néanmoins félicité de l'inclusion d'éléments "extrêmement sensibles": la libération totale des prisonniers ukrainiens selon la formule de "tous-contre-tous" et des civils, et le retour des "enfants ukrainiens enlevés par la Russie".

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que l'hypothèse d'une visite de Volodymyr Zelensky à Washington était "au stade de la discussion", sans date fixée.

L'atmosphère à Genève était "parfois tendue, parfois plus légère mais dans l'ensemble constructive", a-t-il décrit, évoquant une ambiance "typique des négociations extrêmement importantes".

Depuis Luanda, les alliés européens de Kiev se sont dit prudemment optimistes.

"Il reste encore du travail à faire mais il y a une base solide pour avancer", a dit la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a lui salué un "nouvel élan".

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a aussi noté les "progrès significatifs" réalisés à Genève.

Aucune nouvelle version du texte n'a pour l'heure été publiée.

"Nous continuons tous à travailler avec nos partenaires, en particulier les États-Unis, et à rechercher des compromis qui nous renforcent et ne nous affaiblissent pas", a dit M. Zelensky lors d'une conférence virtuelle en Suède, ajoutant que son pays se trouve à un "moment critique".

Le président américain a semblé se réjouir de l'issue de la rencontre à Genève. "Est-ce vraiment possible que de grands progrès soient réalisés dans les pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine??? Ne croyez que ce que vous voyez, mais quelque chose de bon pourrait bien se produire", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social.

A Genève, son secrétaire d'Etat Marco Rubio s'était dit dimanche "très optimiste" sur la possibilité de conclure "très vite" un accord, estimant que "les points qui restent en suspens ne sont pas insurmontables".

Les Russes auront "leur mot à dire", avait-il aussi assuré.

Lors d'un entretien téléphonique lundi entre Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, le dirigeant russe a réitéré son opinion selon laquelle le plan initial des États-Unis pourrait "servir de base à un règlement de paix final".

La poussée lente, mais progressive, des troupes russes accentue la pression sur Kiev.

Moscou a revendiqué lundi la prise d'un village dans la région de Zaporijjia (sud), tandis que des frappes aériennes russes ont fait au moins quatre morts à Kharkiv.

La Russie cible quasi quotidiennement le pays au moyen de drones ou de missiles. Les infrastructures énergétiques sont particulièrement visées, faisant craindre un hiver difficile en Ukraine. Kiev vise de son côté régulièrement des dépôts et raffineries de pétrole et d'autres installations côté russe.